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FRED KRUGGER, LE GÉNIE BELGE DU DESIGN MOTO

Frédéric Bertrand construit des motos de A à Z. Mi-designer, mi-ingénieur, c’est plutôt un génie touche-à-tout. Ses mains d’or façonnent, polissent, martèlent les métaux pour que naissent des motos d’exceptions à la renomée mondiale. Visite à Basse-Bodeux, dans son antre.

MOTS : YVES MERENS
PHOTOS : THIERRY DRICOT

La région de Spa-Francorchamps draîne la passion mécanique de tout le pays. Et aller rendre visite à Frédéric Bertrand, c’est en comprendre toute la mesure. Cet homme passionné y construit des motos extraordinaires sous le nom de Krugger. Pour arriver à son atelier, à Basse-Bodeux, il faut faire virevolter la route des motards au milieu des bois proches du circuit pour atteindre le portail au design industriel de « Krugger Motorcycle ».

Fred nous reçoit, assis sur son établi, en tablier de cuir, au milieu de son atelier nickel, quasiment clinique, 12 mètres sur 5. C’est tout ! « Désolé, ce n’est pas très rangé », s’excuse-t-il très vite. Ok, le ton est donné, nous ne devons pas avoir la même notion de l’ordre ! Dans cet espace contenu et lumineux, tout est impeccable. On est beaucoup plus proche du stand de Formule Un que de l’arrière garage du bricoleur.

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Et c’est normal puisque c’est d’ici que partent les motos Krugger. Une Krugger, c’est un engin unique, réalisé à la main et dont la qualité est irréprochable. « C’est une marque exclusive, élitiste. Je fais tout moi-même et tout seul, sauf les moteurs. Je préfère tout contrôler. Chaque projet, je souhaite qu’il soit parfait, même si je suis un éternel insatisfait, » dit-il sincèrement. Nous voici donc en face d’un perfectionniste qui assume. « Je ne suis pas ingénieur, je préfère dire que je suis ingénieux et très maniaque aussi », malice-t’il.

Il a bien raison l’orfèvre ! Ces deux-roues sont de véritables œuvres d’art. Fred en construit plus ou moins une par an. « Il me faut entre 500 et 1500 heures par projet, à raison de 70 heures par semaine. » Tout part d’une discussion avec le client sur les grandes lignes. « Ce qui me plait, c’est la créativité. Si je n’ai pas le créatif, ca ne m’intéresse pas. Le client à toujours son mot à dire et nous partageons souvent les idées… Cependant, si cela ne me plait pas vraiment pas, je ne le fais pas ! » La liberté de créer, c’est la marque des vrais artistes évidemment. Et d’enfoncer encore le clou, façon fer à souder : « Si quelqu’un veut une moto rose avec des fleurs fuschias, je lui dirai que ce n’est pas réalisable ».

Il sait ce qu’il fait, Fred. Même s’il le fait sans dessin précis. « Je dessine comme un gamin de 5 ans. Donc je fais très peu de croquis. J’ai des idées de design que je développe en fonction de cotes physiques, d’empattement, de chasse. » Un esprit créatif pur peut- être.

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Simple et fort

Son design semble être sorti des années 30, matîné de lignes industrielles et de certaines influences architecturales, typées Bauhaus. Il pense aussi souvent aux belles locomotives des années folles, genre « La Douce» de Schuiten. Et comme les designers de renommée, Frédéric aime la simplicité des lignes. « Mes projets doivent être forts et faciles à comprendre, simples sans être simplistes. D’ailleurs, Saint-Exupéry disait que la perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. J’aime cette phrase, elle me correspond parfaitement. J’aimerais bien la mettre en valeur. »

Les résultats sont bluffants. Ses motos sont à tomber raide, presque envoûtantes, jusque dans les moindres détails. L’une reçoit une finition en argent pour des bijoutiers anversois, une autre a été achetée par Brad Pitt, une troisième a été construite autour d’un petit moteur japonnais en hommage aux victimes de Fukushima. Et toutes ses bécannes portent un nom, comme autant de grands tableaux animés. « Ma préférée, c’est la Goodwood, du nom du circuit anglais. Je voulais montrer aux USA qu’on pouvait faire du beau et aller vite. Avec elle, j’ai battu le record de vitesse sur le lac salé de Bonneville, dans l’Utah. » 218 km/h quand même ! Pas rassasié, il a ensuite pris la route de Las Vegas en « Goodwood » pour lui offrir le prix « Best of Show » au « Artistry in Iron Master Builders Bikeshow ». Belle et rapide, pari gagné.

« J’ai remporté les championnats du monde constructeur en 2010 avec la Veon et en 2014 avec la Nurb’s », explique fièrement Fred Krugger, « J’ai participé à ce championnat du monde sept fois, et j’ai été six fois sur le podium ». Et le succès international suit évidemment. Tendance, Krugger Motorcycle plait à ses clients venus à Basse-Bodeux depuis l’Italie, la Suède, les Etats-Unis, d’Angleterre, etc.

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Le prix de ces oeuvres ? « Celui d’une belle voiture de sport. Ca paraît beaucoup mais il y a tellement de boulot pour une moto ». C’est de l’artisanat au plus haut niveau, quasiment unique au monde, « et beaucoup d’entre elles roulent. La moto qui m’a pris le plus de temps roule beaucoup. Il sont d’ailleurs souvent deux dessus. Une autre longe tout le temps les côtes anglaises parce que son propriétaire aime la mer… mais il n’est pas très regardant, donc la moto rouille à cause du sel ! »

Et les projets fusent puisque Fred customise pour des grandes marques moto comme BMW, Triumph, etc. et que, fidèle à sa maxime « un projet à la fois », il finira pour l’automne sa première voiture ! Une extraordinaire rétro-futuriste façon Auto-Union animée par un moteur Bentley. « Je pourrais encore travailler mille heures dessus mais il y a une date limite en octobre, et tant mieux ». Plus que quelques mois de patience…

La mécanique et la campagne comme énergies vitales

Forcèment tombé dedans quand il était petit, Frédéric a roulé en compétition moto dès 5 ans, jusqu’à 18 ans, avant de bosser pour des écuries automobiles comme pilote et mécano. Mais les voitures de rallye n’étaient pas assez bien finies à ses yeux. Alors, en 2002, il a constuit sa première moto, sur base d’une Harley Davidson en kit. On connaît la suite.

« Maintenant, je suis revenu ici, chez moi. A la campagne. J’ai pu acheter la ferme juste en face du champs où je venais rouler à moto tout gamin. C’est ici que je me sens bien. C’est ici que je travaille, seul. » En toute discrétion, mais jamais loin de Francorchamps.

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Mais pourquoi Krugger ?

Rien à voir avec le parc africain du même nom, ni même avec les Griffes de la nuit. « Je voulais un nom qui sonne allemand car la mécanique allemande est reconnue pour sa qualité. En plus, c’est proche du nom de Emil Kroeger, un ingénieur allemand qui aurait traversé l’Atlantique avec les plans d’un moteur bi-cylindre pour arriver chez Harley-Davidson. » Kroeger serait donc à l’origine du fameux moteur made in USA. Bien vu Mister Krugger !

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KRUGGER

www.krugger.net

et pour les esquisses de la voiture, www.krugger.be

 


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Le MYTHE est de RETOUR

Swan 48, l’un des Swan les plus emblématiques de tous les temps, est né en 1971. Conçu pour parcourir le monde en toute sécurité et confort, il incarne l’excellence du croiseur familial. Près de cinquante ans après l’original, Nautor’s Swan nous présente sa nouvelle mouture. L’équilibre parfait entre style et performances. Hissez les voiles !

MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTOS : NAUTOR’S SWAN

Hissez haut ! Le voilier, synonyme de voyage, d’exploration et d’aventures. Cet été, nous vous emmenons à la découverte d’un mythe :

le Swan 48 de Nautor’s Swan. En 2019, le designer Germán Frers offre la meilleure combinaison entre performance, sécurité et navigation facile. Son élégance ne risque pas de passer inaperçue.

48, un nombre magique

1971 : La société d’architecture navale américaine Sparkman & Stephens, l’une des meilleures de tous les temps, conçoit le Swan 48. L’objectif ? Comme tout Swan, être un croiseur familial parfait, capable de parcourir le monde en toute sécurité et confort. Cependant, le voilier remporte des courses prestigieuses comme le Bermuda Race et le Transatlantic Race.

1995 : L’architecte naval argentin, Germán Frers, ren- ommé pour la conception de yachts de course, réalise un nouveau Swan 48 avec le même niveau de grâce et de performances que l’original. Un autre succès éclatant !

« Comme tous les modèles qui sortent de notre table à dessin, le nouveau Swan 48 a été conçu avec cœur et passion »

2019 : le mythe est de retour. « Le Swan 48 est un nouveau modèle créé par le travail d’une équipe d’ex- perts proposant les meilleures spécifications et solut- ions en matière d’équipement et de matériaux dispo- nibles sur le marché. Le déplacement reflète la qualité de la construction et des équipements destinés à offrir le meilleur confort à bord. Un yacht qui sera en sécurité, un plaisir de naviguer, aura un mouvement facile en mer grâce à la stabilité de la forme et au lest modéré des trois options de quille disponibles, standard, peu profonde et de course » explique Germán Frers.

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48, un nombre gagnant

« Sur le scénario de course, le nouveau 48, parfaitement en ligne avec la tradition Swan, est conçu pour être un gagnant. Les lignes de flottaison sont réalisées pour la performance et le package complet est créé pour offrir le meilleur résultat, même à un équipage non professionnel. Pour les amateurs de vitesse maximale, un ensemble Performance, comprenant une quille haute performance, un mât en carbone permettant une grande voile semi-carrée, un boute-dehors plus long et un équipement de pont mis à jour, est disponible dans la liste des options » précise l’architecte naval.

48, un intérieur sous le signe de l’excellence

« Travailler à l’intérieur d’un yacht Swan signifie créer une atmosphère particulière pour le confort et la satisfaction à bord, ainsi qu’un enrichissement réci- proque, au-delà des aspects pratiques liés au lieu, à la fonction et à l’espace, impliquant toujours la passion des Finlandais pour l’excellence » raconte Misa Poggi, l’architecte d’intérieur.

Trois différentes ambiances vous sont proposées : Northern Light typiquement Swan, Red Velvet, qui reflète l’atmosphère chaleureuse des pays latins ou Blue Eyes inspiré du design scandinave. Bleu, je veux !

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NAUTOR SWAN

www.nautorswan.com


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Onctueuse COMME UN BALLON SAUVAGE

La moto préférée des Belges, c’est la BMW R 1250 GS. Alors qu’elle fêtera bientôt son quarantième anniversaire, Be Perfect est parti en balade à son guidon aux pays des Ballons, dans les Hautes-Vosges.

MOTS : YVES MERENS
PHOTOS : DRAWN ME MY TRIP

La BMW R 1250 GS, que tout le monde appelle par son sobriquet, la « GS » est une institution sur deux roues. Inutile de mentionner la marque ou la cylindrée, il faut juste dire « GS », c’est tout !

Avoir « sa » GS, s’est posséder un mythe qui truste depuis de nombreuses années le podium des meilleures ventes de moto en Belgique. Sans ergoter, la GS et sa déclinaison Adventure représentent 5 % du marché des deux roues, soit plus de 1.000 ventes par an chez nous. C’est la toute nouvelle version, bardée de ses coffres et sacs de voyage, qui nous a offert le ticket pour les Vosges. Notre itinéraire nous a fait emprunter la E411, histoire de tester le cruise control de la bête. La suspension en position « road » permet de dérouler le bitume, tranquille, à 120 km/h en attendant les premières routes sinueuses.

Arrivé à la Bresse, à 450 kilomètres de Bruxelles, il est temps de faire une bonne pause. L’apéritif local, le « vin de foin » fleure légèrement le coing, le miel et les pommes-poires, un délice équilibré. On va être bien dans ce pays chaleureux.

Demain, on attaque le massif Vosgien. Et ça tombe bien, le patron de l’hôtel « Les Vallées », Hervé Pierrel, nous guidera avec sa GS millésime 1997. Ils sont comme ça les gens ici, bonhommes et généreux. Vivement demain !

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Tout en rondeur

Pour attaquer les 1.139 mètres du col de la Schlucht, à côté du Hohneck uniquement prononçable en alsacien, on met les réglages moteur et suspension de la GS en position dynamique. Derrière Hervé, l’occasion est belle de comparer les deux motos. La sienne à 20 ans. Moins technologique, elle est aussi moins puissante mais a déjà tous les gènes d’une GS.

Ce modèle a été créé en 1980 par BMW qui voulait offrir une moto routière capable de rouler en tout terrain. D’où son nom de GS pour «Gelände/ Straße », « tout terrain/route » en allemand. Ren- forcé par les victoires au rallye Paris-Dakar de notre compatriote Gaston Rahier au guidon de sa GS de compèt, le succès n’a jamais cessé.

Et en 2020, cela fera 40 ans que ça dure. Vertigineux.

En parlant de vertige, la descente vers Munster nous rappelle que notre 1250 GS est agile comme un félin, même du haut de ses 249 kilos.

« Je préfère la route des Crêtes que le Petit Ballon », nous conseille Hervé. Ok, va pour cette route des sommets qui servait au ravitaillement des troupes américaines sur le front tout proche.

De virage en virage, le paysage des hauteurs se dévoile. Les petites montagnes sont douces, arrondies comme des « Ballons » et abreuvées par des lacs de toutes les couleurs. La GS est dans son élément. Il faut savoir que, depuis 40 ans, la pierre angulaire d’une GS, c’est son moteur. Sans mécaniquer trop, il s’agit d’un moteur bicylindre à plat, ce qui veut dire que les pistons bougent de droite à gauche et pas de haut en bas. D’où les deux « bosses » qui dépassent sur les côtés de la moto. Unique !

Le résultat, c’est une puissance importante, de 136 chevaux, mais ronde et onctueuse. La GS bondit avec souplesse dans les lacets comme les Vosges s’arrondissent en Ballons sauvages.

On enroule les courbes comme si on skiait sur les pistes voisines. Quel bel équilibre en deux roues !

Avant de rentrer, il faut absolument s’arrêter chez les Schickel, à la ferme de la Huss, pour manger un gargantuesque repas « marcaire » typiquement vosgien devant une vue imprenable sur l’Alsace. Belle authenticité, gage de beaux souvenirs dans ce pays chaleureux dédié aux motards.

www.hautes-vosges.net

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BMW MOTORRAD 


MINI, LA SEXY... GÉNAIRE

Entrez dans un monde à part. La Mini, en taille mais pas en talent, a tout bonnement révolutionné le monde automobile après la Ford T, la VW Coccinelle et la Citroën 2 CV. Un modèle aussi simple que possible est donc devenu un mythe. Les premières versions produites à 5,3 millions d’exemplaires connurent la gloire de 1959 à 2000. Puis, à partir de 2001 naquirent les nouvelles versions sous la paternité de BMW. La Mini est parfois devenue maxi, elle a même peut-être un peu perdu de son âme mais elle est encore et toujours là, un peu plus longue, un peu plus spacieuse, un peu plus chic et surtout, un peu plus ronde. Elle est sexy, la sexagénaire !

MOTS : CHRISTIAN LAHAYE
PHOTOS : BMWGROUP

Impossible de ne pas se mélanger les pinceaux. Née il y a très exactement 60 ans, la Mini originale fut Mini Morris Minor, Austin Seven, Rover, Wolseley,

Riley, Leyland et elle fut même Innocenti sous licence italienne. Avant de se perdre en inutiles conjectures, on précisera que la Mini fut conçue pour BMC (British Motor Corporation) par l’ingénieur anglo-grec Alec Issigonis. L’histoire de la Mini ne fut pas un long fleuve tranquille. Elle aurait dû éviter toutes les embûches commerciales, tous les mauvais pièges mais dans sa première vie, elle ne fut pas épargnée par les nombreux changements de propriétaires. Après l’an 2000, malgré quelques derniers soubresauts, elle trouva la sérénité commerciale lorsque BMW acquit la marque.

La Mini initiale, dite de première génération, fut d’abord un fantastique clin d’œil à la concurrence. Voiture du jeune manager, de la petite famille moderne, de la femme fatale ou de l’étudiant bien dans ses papiers, elle conquit le monde entier avec un aplomb peu commun. Elle attira aussi les amateurs de sport automobile et de rallye en particulier. Il est vrai que John Cooper, créateur de moteurs très performants, s’intéressa à son cas afin de littéralement booster la petite anglaise. John Cooper ne manquait pas de références. Créateur de la Formule 1 à moteur central, il transforma la Mini en véritable bombe des étapes spéciales, des petites routes enneigées et des cols verglacés. Avec son gabarit, elle naquit pour la course sans le savoir et sans que ce soit sa première vocation. L’engagement de la petite anglaise au Rallye de Monte Carlo ne fut pas de tout repos puisque ses premières participations ne furent pas couronnées de succès. Engagées de 1960 à 1968, les Mini s’offrirent néanmoins trois succès retentissants.

Un demi-siècle plus tard, l’anglo-allemande a toujours le vent en poupe, ce qui ne l’empêche pas de se souvenir de son glorieux passé. Ainsi, savez-vous pourquoi la Mini 60th Anniversary est de couleur verte ? Un indice: cette teinte est appelée « racing green ». Autrefois, chaque nation alignée dans une épreuve automobile disposait d’une couleur spécifique, créant le lien entre les pilotes et avec les spectateurs. Le blanc représentait l’Allemagne, le rouge l’Italie, le bleu la France, le jaune la Belgique, l’orange les Pays-Bas et le vert la Grande- Bretagne. De quoi meubler lors du prochain quizz entre amis. En attendant d’autres nouveautés, la Mini est une sexa-sexy alerte. Elle est d’hier, d’aujourd’hui et déjà de demain !

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La Mini 60 Years Edition : « so British »

Elle est de couleur verte, comme l’étaient à l’époque les voitures engagées en compétition automobile, représentant la Grande-Bretagne. Elle répond également aux critères basiques et « so British » de la marque. Cette jolie sexagénaire a repris ses codes ancestraux en se rapprochant de sa forme cubique initiale. Retour donc aux formes simples et à la Mini de base. Pas de look maxi, pas de volonté de créer un produit alambiqué. Une Mini, pardi,
c’est une Mini et il n’est point besoin de se lancer dans de vaines justifications. C’est la Mini comme on l’aime, avec 60 ans au compteur. Elle n’a pas
pris une ride et c’est bien là l’essentiel ! Comme à la belle époque, on croirait conduire un kart, ce que les créateurs de cette édition spéciale ont parfaitement compris puisqu’ils évoquent l’agilité, l’esprit sportif mais aussi l’aspect à la fois inimitable et très simple de la Mini Classic. Les anciens se souviendront du dynamisme particulier de cette petite voiture, conçue en tenant compte de sa future vie sur les circuits et les spéciales de rallye. Sa carrière fut exceptionnelle et, pour s’en convaincre, nous ne citerons qu’un aspect de son palmarès : la Mini remporta le classement général du Rallye de Monte Carlo à trois reprises !

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Mini en Belgique

L’Autoworld célèbre les 60 ans de la Mini du 16/03 au 28/04/19.

Fan de Mini ? Rejoignez la parade le 22/04/2019. Un grand rassemblement réunira devant le musée Austin Mini, Morris Mini, Rover Mini ou autre Mini et sera suivi d’une parade à travers les rues de Bruxelles.

Rdv entre 12h et 14h sur l’Esplanade du Cinquantenaire devant Autoworld où vous recevrez votre plaque rallye anniversaire ainsi qu’un roadbook à l’intérieur du musée.

Inscription gratuite mais limitée à 200 voitures par mail à mini@autoworld.be

AUTOWORLD MUSEUM BRUSSELS

Parc du Cinquantenaire, 11 – 1000 Bruxelles
7/7 de 10h à 17h (samedi et dimanche jusqu’à 18h)
www.autoworld.be


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Jérôme D'Ambrosio, stratège au firmament

Beau gosse aux yeux d’azur, il porte un sourire permanent qui augure d’un caractère avenant. L’homme est précis, méthodique, travailleur et son humeur, souvent très bonne, ne varie guère même lorsqu’on aborde les difficultés d’un métier particulièrement compliqué. Jérôme D’Ambrosio connaît la musique et ne se laisse pas déstabiliser par les coups du sort. Et puis, il a deux qualités exceptionnelles : son talent stratégique ne s’est jamais démenti et il a toujours été capable de rebondir à bon escient.

MOTS : CHRISTIAN LAHAYE
PHOTOS : MAHINDRA

Après une saison de F1, on l’imagina en délicatesse avec son avenir professionnel mais si on s’intéresse un tant soit peu à son parcours, on sera bluffé par ses changements de cap rarement innocents. Il est passé au travers de toutes les embûches et il visa juste en disputant le championnat du monde des voitures électriques dès la fondation de cette série. A 33 ans, l’âge du Christ, il se rapproche tant et plus du septième ciel comme si sa trajectoire était enfin programmée pour qu’il tutoie les anges de la compétition. Du karting à la Formula E, il s’auréola d’un titre de champion de Belgique de Formule Renault en 2003 avant de réussir un retour brillantissime en s’imposant quatre ans plus tard en Formula Master. Il émergea là où on ne l’attendait pas et ce fut le début de sa résurrection, l’emmenant en GP2 puis bientôt (2011) en Formule 1 au volant d’une Marussia affrétée par Virgin. En F1, il ne put espérer mieux, signant certes des résultats modestes mais c’était au volant d’une voiture qui ne l’était pas moins. Il s’extirpa d’un mauvais piège, alors que souvent les ex de la F1 ont du mal à trouver chaussure à leur pied ensuite. Un petit détour par Bentley en GT3 ne fut qu’une parenthèse puisqu’il fut, à la même époque, l’ardent défenseur et l’ambassadeur enjoué de la Formula E. Il l’aborda dès la naissance de cette compétition en 2014. Aligné par Dragon Racing, de 2014 à 2018, Jérôme dut bien admettre que son équipe perdit tout doucement pied avec du matériel vieillissant. Et, comme s’il était attendu au sommet de la hiérarchie, il frappa à la porte de l’écurie Mahindra où il put entrer sans se faire annoncer. Ses premiers pas avec les Indiens furent tout bonnement exceptionnels. Troisième en Arabie Saoudite, vainqueur au Maroc, limitant joliment les dégâts à Santiago du Chili, où il termina huitième après avoir pris le départ en fond de grille, notre compatriote était encore et toujours meneur au championnat après les trois premiers événements de la saison.

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Au moment où vous lirez ces lignes, il aura peut-être perdu le commandement de la discipline mais une vérité tombe sous le sens : c’est bien Jérôme D’Ambrosio qui fut le héros du début de cette compétition 2018-2019. L’homme est au firmament et, dans ces conditions, il surprendra encore. Il peut tabler sur une excellente connaissance technique de son métier, sur ses qualités de sprinteur, sur une expérience sans comparaison et certainement sur ses aptitudes stratégiques. La Formula E est évidemment synonyme de vitesse pure mais, dans ce nouveau monde électrique, d’autres paramètres comme l’utilisation optimale de l’énergie valent leur pesant d’or. Coincé dans un rôle de composition lorsqu’il aborda la Formule 1 dans un véritable carcan, ne lui laissant aucune liberté d’action, D’Ambrosio perdit, mais pas longtemps, son statut de gendre idéal. Obligé de se tenir à carreau, de respecter les diktats d’un service de communication et de ne répondre que des banalités, il redevint tel qu’en lui-même après avoir quitté ce monde bizarre où tout est permis aux stars alors que rien n’est laissé au hasard pour les sans- grades du deuxième peloton. Jérôme D’Ambrosio est toujours retombé sur ses pattes. Pour la première fois depuis longtemps, il peut chercher le dernier carat dans une discipline encore jeune et dans l’air du temps. Elle annonce clairement un nouveau pan de l’histoire du sport automobile. « The right man in the right place », il n’y a pas de meilleure formule pour décrire en deux mots la situation actuelle de notre compatriote. Dès qu’on le croit en difficulté, sa simplicité, sa tranquillité et ses atouts de pilote confirmé font le reste. Et ça redémarre. Et ça rebondit. C’est l’histoire d’une vie, celle d’un mec en or.

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Jérôme D’Ambrosio en questions !

Quelle est ta voiture personnelle ?

J’en ai trois ! Une SsangYong spacieuse et confortable pour trimballer des passagers et des bagages (NDLR : ce constructeur est une filiale de Mahindra), une BMW M5 pour les longs trajets et une Twizzy que j’utilise à Monaco, là où les petites machines électriques font fureur.

Ta voiture de rêve ?

L’archétype de l’automobile, toutes générations confondues, demeure à mon sens la Ferrari Dino.

C’est ton père qui t’a mis le pied à l’étrier ?

Pas du tout ! Même s’il m’a beaucoup soutenu lors des saisons d’apprentissage, on parlait plutôt foot à la maison. En vacances, ma mère m’a mis sur un kart et ce fut une révélation.

Le meilleur coup que tu aies réussi ?

Le début de ma saison actuelle en Formula E. J’ai gagné à Marrakech et chez Mahindra, au sein de ma nouvelle équipe, ils étaient particulièrement heureux ! L’émotion était à son comble et j’ai également essuyé quelques larmes.

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Premier succès de Jérôme D’Ambrosio en Formula E depuis Mexico, le 12 mai 2016. Entouré par Robin Frijns à gauche et Sam Bird, notre compatriote a fait le plein d’émotions à Marrakech. ©Mahindra

Quelle est la plus grosse erreur que tu aies commise dans ta carrière ?

Je souhaite répondre de manière globale et ne pas chercher un exemple. Il m’est arrivé de privilégier le confort plutôt que l’audace. En compétition automobile, il n’y a pas de compromis. Il faut y aller et y aller tout le temps.

Es-tu déçu de ne pas avoir pu émerger en Formule 1 ?

Je vois les choses tout autrement. Sans apporter de budget, j’ai participé à une saison complète de F1 au volant de la Marussia et j’ai appartenu à la filière Renault. Après, sans transition, si ce n’est une campagne chez Bentley en Blancpain, j’ai entamé en même temps (2014) une nouvelle carrière lors de la première saison de Formula E. Je n’ai plus quitté cette Formule depuis et je pense avoir agi au mieux, notamment en rejoignant Mahindra au début de la présente saison. L’écurie indienne peut se battre pour le titre dévolu à la meilleure équipe et pour la couronne des pilotes. Je suis dans un environnement hyper professionnalisé qui me permet de me concentrer uniquement sur mon job de pilote.

Quelle est la particularité de la Formula E ?

Pour gagner, il faut être un gestionnaire avisé et un excellent stratège, être constamment aux aguets et, si nécessaire, modifier son approche. La Formula E est une voiture très délicate à piloter. En son temps, j’avais eu la même impression au volant de la Renaut V8 de Formule 1 que j’ai eu la chance de tester brièvement en 2010 sur le circuit d’Abu Dhabi. Elle m’a donné du fil à retordre mais je n’ai, hélas, pas eu le temps de la dompter.

Ton circuit préféré ?

Il y en a deux. Suzuka et la piste de Rome que nous utilisons en Formula E.

Ta voiture de course préférée ?

Il y en a deux et j’ai eu la chance de les piloter. Pas de doute, il s’agit de la Lotus 97T à moteur Renault que pilotait Senna en 1985 et de la Formula E alignée par Mahindra cette année.

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En entrant dans l’écurie indienne Mahindra Racing, JDA a pénétré un autre monde comme ses premiers résultats l’attestent. © Mahindra

Que penses-tu de ton nouvel équipier Pascal Wehrlein ?

Le plus grand bien. Il est redoutable. Il a signé un podium dès sa deuxième course, cela veut tout dire. N’oubliez pas qu’il a participé à deux saisons de F1 après avoir été champion en DTM. Comme sa maman est Mauricienne, je pourrais lui parler en français.

Parmi tes adversaires, as-tu de véritables amis ?

Je m’entends très bien avec beaucoup de pilotes. J’apprécie vraiment Rosenqvist, Evans, Lotterer et Vandoorne.

Que penses-tu de Stoffel ?

Qu’il va bientôt nous bluffer tous autant que nous sommes. Dès qu’il aura un peu de chance, sa pointe de vitesse va éclater au grand jour.

As-tu déjà eu peur en course ?

Non, mais il m’est arrivé de ne pas être à l’aise ou d’avoir un doute. Lorsque de nuit, alors qu’il y avait déjà eu beaucoup d’accidents, j’ai repris le volant de la Bentley aux 24 Heures de Spa 2014, il m’a fallu un certain temps pour reprendre confiance.

Sucré ou salé ?

Salé !

Blonde, brune ou noire ?

Ma compagne écoute et j’affirme qu’il n’y a rien de mieux qu’une blonde !

Tu vis en couple ?

Pour mon plus grand bonheur, la réponse est oui.

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ON RÊVE TOUS DE MENER la dolce vita

Depuis l’époque où Claudia Cardinale se rendait à La Mostra de Venise en Riva, de l’eau a coulé. Place à un nouveau chapitre résolument design : le Groupe Ferretti réécrit la légende du chantier naval le plus prestigieux. Le bien nommé Riva 110’ Dolcevita est déjà mythique !

MOTS : ORIANA GAVI
PHOTOS : FERRETTI

Acajou vernis, chrome et sellerie en cuir, on vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. C’est dans les années 50 et 60 que Carlo Riva a imposé sa marque devenue l’icône du style et de l’élégance des bateaux à moteur. Sofia Loren, Brigitte bardot, Alain Delon, JF Kennedy, Aristote Onassis ont tous été séduits par la beauté de l’Aquarama, faisant de Riva la marque emblématique du luxe et du raffinement à l’italienne.

Depuis les années 2000, le Groupe Ferretti, leader mondial de la construction de yacht de luxe, a acquis la marque Riva tout en conservant son ADN. Ainsi en collaboration avec Officina Italiana design, le groupe italien a lancé son nouveau produit phare : le Riva 110’ Dolcevita.

Fabriqué à La Spezia, le nouveau flybridge de la flotte présente une longueur totale de près de 34 mètres et une largeur de 7,27 mètres, agrémentés de larges ouvertures tout le long du yacht et d’insert chromés. Équipé de deux moteurs MTU 16V, 2 000 M96L, il atteint une vitesse de croisière de 23 nœuds et une vitesse maximale de 26 nœuds. Accessible depuis la poupe par un spectaculaire escalier en acier et teck, son profil super sportif ne vous laissera pas insensible !

Riva-110

La superstructure ininterrompue permet à l’intérieur d’être baigné de lumière naturelle et offre une vue spectaculaire à 270 degrés. La suite principale (32 m2), à l’avant, partage le même éclairage naturel que les deux salons. La zone réservée à l’équipage comprend la cabine du capitaine et deux cabines pour ses matelots. Accueillant huit ou dix invités, il vous est loisible de configurer les quatre cabines VIP, avec salles de bain privatives.

Ses atouts ?

• Faisant face à la proue, son grand canapé en forme de C et le coussin de soleil central peuvent s’additionner d’un jacuzzi .

• L’arrière du yacht est équipé d’un hayon submersible révolutionnaire : la porte du garage s’ouvre sur la plateforme de natation pour former un grand club de plage au bord de l’eau.

• Il permet d’emporter un tender de 5,7 mètres et un jet-ski.

• Sa zone extérieure interconnectée permet d’avoir un «pont à débordement» avec environ 34 m2 de zones sociales ininterrompues. zones sociales ininterrompues.


golf

JAMAIS SANS MA GOLF

Modèle mythique de Volkswagen, la Golf reste la voiture la plus vendue en Belgique. Sept générations se sont succédé depuis 1974 et la lignée s’agrandit encore avec l’arrivée de la Golf 8 prévue à l’automne 2019. Petite histoire d’une auto devenue culte au fil de ses 35 millions d’exemplaires écoulés dans 108 pays. Et moment nostalgie : la première GTI, l’énervée, et son fameux pommeau de levier de vitesse en forme de balle de golf…

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : VOLKSWAGEN

Dans notre pays, tout le monde l’a-do-re : car si la Golf reste la préférée des Belges, elle peut aussi se targuer d’être la favorite des voleurs – surtout la GTI, on vous l’accorde ! Boutade à part, la Golf, c’est l’histoire d’une réussite entrepreneuriale comme on les aime…

Fin des années ‘60, c’est la révolution chez VW : la marque allemande a décidé de remplacer son premier amour, la fameuse Volkswagen (la ‘voiture du peuple’, la Coccinelle quoi !) par une petite voiture sportive radicalement différente ! Si on applaudit l’audace à vouloir bousculer le chaland, le nom de la future élue oblige par contre les marketeurs à se creuser les méninges. EA-337, lance-t-on en interne. Mais un code, c’est rarement glam’. Blizzard ? Ca a le mérite de décoiffer, à l’instar de Passat (alizé dans la langue de Goethe) ou Scirocco (clin d’œil au sirocco, facile !). Finalement, VW tranche pour Golf, en référence au Gulf Stream. Golf, ça claque ! Tant que le nom perdurera, sans avoir recours à un nom d’usage…

29 mars 1974, la Golf (une traction avant, contrairement à la Coccinelle) avec sa silhouette moderne (pour l’époque) et acérée (à mille lieues des rondeurs de Choupette) sort pour la première fois des chaines de montages de Wolfsburg en Allemagne. Ses sensations de conduite provoquent un engouement sans précédent. L’audace se révèle payante : 6 780 050 unités seront construites jusqu’en 1984, date où s’arrête la production de la Golf 1, qui donne le coup d’envoi aux Golf 2, 3, 4, 5, 6 (5 étoiles aux crash-tests, carrément), 7, 7.2… et la 8 en 2019.

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Le mérite de Golf ? Avoir réussi à créer une voiture à l’identité forte, déclinée non plus pour tous (le peuple) mais pour chacun ! Le citadin, il se ruera sur la Cabriolet apparue en 1993, le mâle, sur la GTI. Ah, la GTI, un roman à elle toute seule, préfacé par l’ingénieur Alfons Lowengerg, qui rêvait de créer une sportive, une performante, une rageuse. En 75, il la fait essayer au grand patron Toni Schmucker qui, super emballé, donne le Go. Trois lettres magiques créent carrément un mot nouveau : GTI. Et quel look ! Les sièges en tweed, le pommeau de levier de vitesse en forme de balle de golf, le liseré rouge à l’avant… La Golf GTI qui démocratise la voiture de sport, fera un tabac, et connaîtra plusieurs déclinaisons au rythme des différentes générations de la marque. Aujourd’hui, en 2018, la GTI n’a toujours pas à rougir de ses 42 ans printemps. A plus d’un titre elle demeure une référence dans son segment (avec la puissante Golf GTI 245 chevaux) et a donné naissance en 2018 à une petite dernière sportive, la up! GTI, poids plume, moteur volontaire, liseré rouge sur la calandre. Sellerie en tissus Clark et logo GTI évidemment. On croirait rouler dans la GTI d’origine, le levier de vitesse en forme de balle de golf en moins, car cette touche esthétique-là, seule la Golf GTI y a droit – dommage !

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On aime en 2018

La petite up! GTI. Elle porte le célèbre blason inauguré voilà 42 ans et roule sur les traces de la GTI originale de ’76 ! La technologie moderne en plus.

On l’attend en 2019

La huitième génération de la Golf. Doit-on s’attendre à une évolution du design extérieur ou à une révolution à bord ? Mystère. On sait juste que
« ses systèmes d’assistance et son tableau de bord digital deviendront une référence (…) » De quoi faire entrer la Golf 8 dans l’ère des véhicules entièrement connectés…

L’e-Golf ?

D’après Herbert Diess, président de la marque.
« Toute la production de l’e-Golf est presque écoulée. » Effet d’annonce ou réalité ? Une chose est sûre, l’e-Golf ne sera plus produite. Affaire à suivre…


Vanina-Ickx

Classée Ickx

Look ravageur, minois avenant, regard franc et chaleureux, sourire angélique, la fille de Catherine Blaton et de Jacky Ickx se constitua un beau palmarès durant une quinzaine d’années de sport automobile professionnel. Princesse des paddocks, à présent Vanina Ickx virevolte dans les airs.

MOTS : CHRISTIAN LAHAYE

Au volant, elle fut la meilleure femme belge de son époque mais elle décida de mettre fin à sa carrière lorsque son fils vint au monde. C’était en avril 2013. Depuis, on l’a encore aperçue dans quelques épreuves isolées mais ce ne sont plus que le fruit de certaines opportunités. Ainsi, au volant d’une Gillet Vertigo, participa-t-elle à la course de côte de Pikes Peak le 24 juin 2018. Direction le Colorado.

Ce fut une aventure gigantesque, nécessitant une fameuse implication de la part de Tony Gillet et de son équipe. Un tel aboutissement et une vraie success story comme celle que nous avons vécue, ce serait impossible à revivre. Pour moi, c’est la vraie cerise sur le gâteau de ma carrière. J’ai pris la septième place dans ma catégorie, ce qui n’est pas mal pour une débutante. Savez-vous, à ce propos, que, même s’il y a des sections d’essais, les 20 kilomètres de lacets ne sont parcourus qu’une seule fois ? Il n’y a pas de seconde chance et je veux rester sur cette impression. Par contre, si on me proposait de participer à un rallye-raid ou à une Baja, je ne pense pas que je dirais non.

Épouse de Benjamin de Broqueville, un ancien journaliste passionné d’aviation, l’ex-princesse du paddock est la maman d’un petit Ado qui porte le prénom de son grand-père maternel. Le couple a également accueilli une petite métisse qui est son caramel-soleil. Licenciée en biologie et détentrice d’un master en marketing, Vanina gère, avec son époux, l’aérodrome de Temploux où les travaux de rénovation du bâtiment central commenceront bientôt. Vanina et Benjamin sont actionnaires et ont un partenaire majoritaire. Elle est au four et au moulin, comme son mari qui gère principalement la logistique, les pistes, le trafic, etc. Compétitrice dans l’âme, Vanina peut, désormais, embarquer trois passagers dans le petit avion aux commandes duquel elle a passé sa licence. Elle doit se limiter au vol à vue mais comme elle n’a pas l’intention de piloter un Boeing, c’est très bien comme ça.

Vanina-Ickx
© Belgian VW Club

Ta meilleure course ?

Pas de doute, le Mans 2011 sur une Lola-Aston Martin, engagée par Kronos, que je partageais avec Bas Leinders et Maxime Martin. Nous avons terminé septième et c’est ce que je pouvais faire de mieux. J’ai également apprécié une édition des 24 Heures du Nürburgring que j’ai disputée au volant d’une Porsche Supercup, alignée par l’équipe Mühlner. Sous la pluie, nous avions terminé sixième. Jean-François Hemroulle m’avait bien guidée. Et toujours aux 24 Heures du Ring, j’ai adoré l’édition 2010 où j’avais acquis un bon rythme au volant d’une VW Scirocco officielle. Nous avons terminé dixième et premier de classe.

Ton plus mauvais souvenir ?

Il y en a deux. En 1998, j’avais convaincu papa de disputer avec moi les 24 Heures de Spa au volant d’une Renault Mégane. J’ai chopé de la gomme qui est venue se mettre sur mes pneus et je me suis fait surprendre dans le Raidillon. La voiture m’a échappé et aujourd’hui encore, quand j’y repense, je sais que je n’ai jamais digéré cet accident. Et je m’en veux encore et encore. Et puis, il y a eu Le Mans 2010, au volant d’une Lola-Aston Martin alignée par Signature où je partageais le volant avec les Français Franck Mailleux et Pierre Ragues. Vers 11 heures du matin, après avoir quitté les stands, je suis sortie de la piste à la première chicane. Quand je suis revenue dans le garage, j’ai connu les moments les plus pénibles de ma carrière de pilote. J’ai failli tout arrêter. »

S’appeler Ickx, c’est une qualité ou un défaut ?

Une qualité à 100 %. Ce ne fut jamais un handicap en course ou dans la vie. Mon père m’a beaucoup appris et très jeune déjà, j’étais dans l’ambiance du sport automobile. Mon grand-oncle Jean fit une très belle carrière sous le pseudonyme de Beurlys. Mon grand- père était aussi passionné.

Ton pilote préféré ?

Jacky Ickx. C’est normal, non ? Mon père a toujours été mon héros et il m’a transmis un virus fantastique. Sans être autoritaire, sans donner l’impression de me contrôler, il m’a enseigné les pièges dans lesquels ne pas tomber.

Quel est ton circuit fétiche ?

Pas de doute, c’est la Nordschleife du Nürburgring qui m’a donné les plus belles sensations. C’est parfois l’enfer et c’est toujours difficile. Il faut une concentration maximale, ne serait-ce que pour savoir, à tout moment, où on est. Et quand il pleut, il ne faut pas mettre ses roues n’importe où.

Sprint ou endurance ?

J’ai adoré le sprint mais j’étais meilleure en endurance. Ma seule victoire au classement général d’une longue course date d’il y a dix ans. En 2008, j’ai remporté les 12 Heures BTCS avec Fred Bouvy et David Loix. C’était très excitant.

Ta voiture préférée ?

La Porsche 911. C’est, à mon avis, la GT de route la plus aboutie.

La voiture que tu voudrais essayer ?

Une 4×4 grand format. Non pas que j’en ai un vrai besoin, mais parce qu’une haute sur pattes est très sécurisante et peut offrir de belles sensations.

Vanina-Ickx
© Belgian VW Club

Ta voiture de rêve ?

A priori, je n’en ai pas. Mais j’ai une passion particulière pour l’Austin Healey Frog Eye Sprite. Elle fut très présente dans les années 60 et je suis tombée amoureuse de ce cabrio lors d’un événement pour voitures historiques.

Ta voiture de course préférée ?

C’est encore et toujours une Porsche. Il s’agit de la Rothmans de papa avec laquelle il devint champion du monde. Ma réponse est plus affective que technique.

Tu as eu peur, parfois ?

Peur de mal faire et de casser l’auto, c’est certain. Je n’ai jamais bien vécu mes sorties de route et je me suis toujours accusée.

Que retiens-tu de ta carrière ?

Je mesure la chance inouïe que j’ai eue. J’ai pratiqué un sport de haut niveau, j’ai vécu des voyages extraordinaires et j’ai augmenté mon expérience et mon expertise en conduisant des voitures fabuleuses.

Tu as disputé deux saisons de DTM, toujours sur une Audi de l’année précédente. Un commentaire ?
Là, j’ai connu le vrai professionnalisme. Je n’étais pas prête moralement mais j’ai grandi assez vite. Le DTM, c’est partir à la guerre. C’est là que j’ai appris le plus.

Qu’est-ce qui t’a manqué ?

De l’agressivité et une totale confiance en moi.

Un moment plus sympa que les autres ?

Mes débuts avec Stéphane De Groodt, un mec fantastique. C’était en BMW Compact.

Un commentaire sur Vandoorne ?

Il a tout gagné avant la F1, c’est donc un pilote d’exception. Mais il y a eu trop de politique autour de lui et il n’était pas paré pour réagir.


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Porsche 911

Un mythe depuis 55 ans !

La Porsche 911 est à l’image de Marlène Dietrich : tout un chacun la connaît …même sans l’avoir connue. Focus sur celle qui fête ses 55 automnes.

Mots : Bob Monard
© 2018 Porsche Cars North America

Septembre 1963, Salon de Francfort. Porsche présente la 901 dont la production démarre un an plus tard. La même année, lorsque Porsche dévoile son bolide au Salon de Paris, Peugeot marque son véto. Motif : le constructeur français avait déposé les désignations de modèle à trois chiffres avec un 0 au milieu. Dès lors, Porsche rebaptise sa 901 en 911, le numéro d’urgence aux States, marché orissant du constructeur allemand.

Au début de cette splendide histoire, il y a la 356. Qui sert de base en 1959 à l’élaboration de la 911 qui se doit d’être plus performante, plus spacieuse et plus confortable. Et pour remettre les choses à plat, on précisera que son at six disposé en porte-à-faux arrière est toujours d’actualité ! Le 11 mai 2017, Porsche célébrait le millionième exemplaire de la Porsche 911.

Élaborée sur la base de la célébrissime VW Coccinelle, elle s’en remet à un 2 litres de 130 ch. Au l des ans et des décennies, la mécanique s’affûte. Du 2 litres au 2,2 litres, du 2,4 litres au 2,7 litres, du 3 litres au 3,5 litres et au 3,6 litres, du 3,8 litres au 4 litres,… elle passe successivement à 160 ch en 1966, 210 ch en 1972, 180 ch, 188 ch et 204 ch en 1978. Cette année, la motorisation oscille entre 370 et 700 chevaux. Soit 55 années pour multiplier sa cavalerie par 5 !

Les parures de l’heure sont griffées Coupé, Cabrio, Targa. La première citée comporte 12 déclinaisons de 370 à 700 ch, la deuxième en totalise 8 de 370 à 581 ch et la troisième en aligne 3 de 370 à 450 ch.

La Targa, en hommage à la course sicilienne Targa Florio que Porsche remporte 11 fois, est lancée en 1966 : elle se caractérise par un toit partiellement découvrable avec d’abord un arceau fixe de couleur chrome puis noir par la suite.

Cette légendaire 911 aura donc engendré une belle descendance. Et inspiré bien d’autres sacrées créatures de Stuttgart telles les 924, 944, 928, Boxster et Cayman.

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© Eric Saunders

Ses titres de gloire

Même le profane le sait : Porsche s’est depuis toujours distinguée en compétition ! Et les titres prestigieux de la 911 sont pléthore.

En rallye comme en circuit. On relève donc des victoires au Rallye de Monte-Carlo, au Tour de Corse, au Liège- Rome-Liège, au San Rémo, à l’Acropole, au Catalogne et au Tour de France Auto. Chez nous, la 911 a remporté les 24 Heures d’Ypres et le Bianchi Rally à 3 reprises pour 5 fois le Condroz. Championne d’Europe des rallyes et lauréate en France, en Espagne, en Allemagne, Suisse, Grèce, Autriche et en… Belgique, la 911 s’impose aussi 6 fois aux 24 Heures de Spa et aux 24 Heures du Nurburgring, trois fois aux 24 Heures de Daytona et aux 12 Heures de Sebring et deux fois aux 82 Heures du Nürburgring. En sus du titre de Championnat d’Europe FIA des voitures de tourisme et 9 victoires de catégorie aux 24 Heures du Mans. Sans oublier la plus haute marche du podium au Dakar en 1984 et 1986.

Quelques pilotes de la 911

Vic Elford, Pauli et henri Toivonen, Antonio Zanini, Guy Chasseuil, Bernard Béguin, Björn Waldegård, Jean-Pierre Nicolas, Gérard Larrousse, Jean-Luc Thérier, François Delecour, Herbert Müller, Gijs van Lennep, René Metge, Kévin Estre, Sébastien Loeb, Michael Christensen. Et Patrick Dempsey, pilote et propriétaire d’écurie !

Nos Belges : Willy Braillard, Jean-Pierre Gaban, Marc Duez, Jean-Louis Dumont, Robert Droogmans, Patrick Snijers, Claude Bourgoignie et Stéphane Lémeret, Laurens Vanthoor. Jacky Ickx, avec l’acteur Claude Brasseur au 6ème Rallye Paris-Alger-Dakar.

La 992 est demandée !

La « 992 », c’est pour l’an prochain. Elle reste dèlement dans la lignée des 911 et succède à la 991 en s’en remettant toujours à des 6 cylindres. Elle marque le retour aux feux arrière plus ns reliés par un unique bandeau transversal lumineux comme sur les Panamera, Cayenne et new Macan. L’aileron redimensionné s’empare de toute la largeur de la 992. La proue plus longue et moins arrondie repose sur des ailes revues à la hausse qui abritent des phares ronds avec 4 leds : back to the sixties ! Les poignées de portes valent le coup d’œil…

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© 2018 Porsche Cars North America

Porsche 911 Carrera GTS aussi puissante que posée !

La seconde génération de la Porsche 911 Carrera GTS comporte six déclinaisons : un coupé, un cabriolet et une Targa, toutes trois disponibles en propulsion ou transmission intégrale pour combler le gap entre la 911 S et la 911 GT3. En mode « propu », nous avons passé des moments exaltants avec cette nouvelle arrivante qui abrite derrière le train arrière un 3 litres biturbo de 450 ch. Lequel peut compter sur le PASM, système d’amortissement pour abaisser la garde au sol de la voiture de dix millimètres sur simple pression d’un bouton situé sur la console centrale.

La dotation standard reçoit des phares bi-xénon fumés et un échappement sport qui distille une indicible sonorité GTS. Habitacle tout garni d’alcantara comme le volant et les sièges sport au parfait soutien lombaire, cuir sur la planche de bord où le compte-tours (zone rouge à 7400 tours) est toujours bien situé au milieu, contact toujours à gauche du volant,… tout est net et sans imperfection. Même les porte-gobelets sont ajustables au diamètre du flacon et les p’tits bacs de rangement dans les portières sont à couvercle éclipsable comme les strapontins. Duitse strengheid, wat !

A l’extérieur, la différence se niche dans ce fameux « corps » de 911 Carrera 4 : des ailes arrière larges et évasées, des jantes de 20 pouces dotées d’un écrou central noir mat qui fixe des Pirelli P Zéro de 245/35 à l’avant et 305/30 à l’arrière…, d’énormes bouches d’admission d’air et des sorties d’échappement noires chromées au milieu : nous, on les préfère aux extrémités comme par le passé.

Avec 20 chevaux de plus que celle qu’elle remplace, cette GTS décoiffe.

D’abord par son couple de 550 Nm de 2150 à 5000 tours. Ensuite par ses accélérations de 0 à 100 km/h en 4 secondes ! Nantie de la boîte automatique à 7 rapports avec d’imposantes palettes acier au volant, sans oublier le clignotant muet (si, si !), elle s’en va taquiner les 306 km/h. Le choix possible entre 4 modes de conduite pour une réactivité optimale comme celui de la sonorité de l’échappement ajoute encore au plaisir de mener la belle à la chasse aux virages dans lesquels sa direction électromécanique ravit. Même avec 4 roues directrices, l’humilité est de mise : les deux mains sur le volant, svp ! N’en reste pas moins que cette merveille de technologie et de design s’accommode parfaitement d’un usage de bon père de famille : sans aucunement rugir, elle s’insinue alors discrètement dans le flot du trafic tout en procurant un rare plaisir de naviguer à son bord. Personnalisable à l’envi, cette voiture de sport faite pour le quotidien régale plein pot. On s’en met tant dans la vue que dans les oreilles avec cette perle maniable en diable pour qui sait se montrer patient dans l’apprentissage de sa quintessence. Oui, c’est franchement grisant de la piloter : la montée dans les tours est remarquablement linéaire sans le moindre à coup d’une boîte auto de derrière les fagots. Une œuvre d’art signée Zuffenhaussen qui ne prend jamais une ride depuis 55 millésimes. Une des plus subtiles et majestueuses concrétisations de la sempiternelle expression « remettre son ouvrage sur le métier ». Respekt.

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© 2018 Porsche Cars North America

M/Y-Latona

M/Y Latona

Stile Liberty

Présenté en première mondiale au Monaco Yacht Show 2018 à la fin du mois de septembre, le super yacht de 50 mètres de CRN, M/Y Latona, séduit par son style Liberty, une interprétation italienne de l’Art Nouveau. Comble de la personnalisation, la couleur de la coque varie en fonction du fond de la mer et des eaux sur lequel il navigue.

Mots : Ariane Dufourny
© CRN S.p.a. a FERRETTI GROUP Company

Doté d’une forte personnalité, le M/Y Latona a quitté depuis peu la marina du chantier italien CRN, du groupe Ferreti, pour naviguer en Méditerranée. Né d’un nouveau projet commun entre CRN et Zuccon International Project, ce mega yacht s’inspire du« Superconero » des années 1960.

Cinquante mètres de long, quatre ponts et un pont inférieur. L’arc profilé et les volumes extra spacieux intérieurs et extérieurs procurent des zones, presque suspendues au-dessus de la mer, à couper le souffle !

Le dernier bijou nautique de CRN marque les esprits par le Stile Liberty et les détails faits à la main mis à l’honneur ! Motifs de fleurs et de feuilles donnent le ton. Le thème Art Nouveau se décline d’une pièce à l’autre, faisant défiler les tapis et les sols en marbre, les lampes Lalique et les lampes en verre de Murano.

Le salon du pont principal se gratifie d’une grande salle à manger pourvue d’une table ronde en noyer, des chaises ornées d’un motif oral. Le plafond s’agrémente de miroirs et de sculptures en bois rappelant la broderie du sol. Vitré, il offre une triple ouverture pour dîner en plein air et pro ter de la vue grandiose depuis ses deux terrasses.

M/Y-Latona

A bâbord, la piscine maritime en mosaïque se transforme en garage durant la croisière. En sus, le pont inférieur se dote d’un hammam en mosaïque bleu et or, d’une grande salle de sport, d’un jacuzzi, et d’un solarium pour peaufiner le bronzage.

Sur le pont supérieur, le grand salon invite ses convives à se retrouver autour de son piano à queue laqué blanc. La soirée s’annonce douce en se lovant dans le canapé en forme de lyre, symbole de la chanson et de la poésie.

Le Latona accueille aisément jusqu’à dix personnes plus l’hébergement pour neuf membres d’équipage, dont le capitaine. Deux cabines « VIP », deux cabines « Guest », chacune avec une salle de bains en marbre de Carrare reçoivent les invités. La cabine « Owner », logée sur le pont principal, dispose d’un salon privé, d’un bureau et d’une terrasse tribord. Le lit se pare de velours bleu pâle et d’une tête de lit en noyer foncé. Une déco Relais & Châteaux, version Bateaux !

Le fil conducteur ? Des lignes sinueuses tout le long du yacht. Des panneaux de bois sculpté, des miroirs, des marbres somptueux. Une décoration artisanale et sophistiquée réalisée par un savoir-faire inégalé.

Équipé de deux moteurs Caterpillar C32 1081kW @ 2300 tr/min, le yacht peut atteindre une vitesse maximale de 16 nœuds et une vitesse de croisière de 14 nœuds. Grâce aux larges baies vitrées, le propriétaire et ses invités bénéficient toujours de la vue sur la mer. Lorsque le navire est au mouillage, la terrasse peut s’ouvrir totalement. De plus, la splendide plateforme de bains s’annonce comme une ode au farniente.

« Fabriqué par vous de nos propres mains », ce magnifique yacht reflète à merveille la volonté du chantier naval d’exaucer les souhaits de son propriétaire.