Kaspar-Hamacher

Corps à corps artistique

Le bois, Kaspar Hamacher le brûle, le fend, le taille, le cisèle, le creuse, le sculpte, pour faire naître des œuvres d’art et du mobilier artistique, autant de pièces uniques qui s’exportent un peu partout dans le monde et que l’on a pu apprécier récemment au CID Grand-Hornu. Élevé dans les Cantons de l’Est, l’artisan-sculpteur aujourd’hui quadra a trouvé son bonheur dans un corps à corps avec le bois. Un travail physique et artistique qui l’«équilibre».


MARIES-CORNER

Marie’s Corner et l’horeca, une love story

Marie’s Corner, le spécialiste belge du canapé « tailor-made » a signé de prestigieuses collaborations avec des hôtels et restaurants. Bon-Bon et l’Eau vive notamment, mais aussi ces deux adresses-ci où se marient la gastronomie et le design. On vous y emmène.

MARIES-CORNER

MARIES-CORNER

MARIES-CORNER

Nicolas-Schuybroek

La chaleur du minimalisme selon Nicolas Schuybroek

Depuis 10 ans, cet architecte bruxellois développe une démarche où l’émotion et le sentiment de quiétude occupent le centre de ses projets. Dans un esprit d’œuvre totale, ses réalisations révèlent une recherche de perfection dans le travail des matières et le sens du détail.

Quelle est votre vision de l’architecture ?

Il y a environ 20 ans, j’ai connu, dans mon parcours, un moment charnière, en découvrant Le Couvent de la Tourette, une œuvre en béton de style brutaliste, réalisée par Le Corbusier, qui y avait aussi introduit tout l’art des couleurs primaires. Grâce à ce bâtiment, j’ai changé de perspective et rencontré la dimension humaine qui manque souvent à l’architecture contemporaine, en vivant une véritable expérience sensorielle. Une émotion semblable m’a traversé en découvrant le travail de Hans van der Laan, architecte et moine bénédictin originaire des Pays-Bas. En visitant ses architectures, j’ai ressenti un sentiment de quiétude, lié à la vie religieuse, que j’ai alors souhaité retranscrire dans mes propres réalisations. Et j’ai compris que le traitement particulier des espaces, des volumes et de la lumière, rehaussé par une palette restreinte de matériaux, caractéristique dans ce type de construction, peut se décliner en tous lieux.

Quelles sont les particularités de votre démarche ?

Dans une idée d’œuvre totale, j’intègre le bâtiment dans un contexte, un paysage, un jardin. Je dirige mon attention du plus grand au plus petit, travaillant à différentes échelles, dans une démarche linéaire. Aux matériaux dominants de l’architecture, j’associe généralement une sélection limitée de matériaux intérieurs  (pierre, bois, enduits, métal) dont la richesse des textures et patines compense le nombre restreint. Avec ses matières, qui sont autant des matériaux de construction que d’architecture intérieure, je dessine un fil rouge, qui dès que l’on pousse la porte, installe un sentiment de calme et de sérénité. Les proportions sont essentielles dans cette démarche. La notion de proportion est très difficile à expliquer car elle ne se voit pas nécessairement mais participe à l’équilibre de l’ensemble d’un édifice.  Chacun de mes projets est le fruit d’une architecture sur-mesure, façonnée comme une robe haute couture, prenant en considération le lieu et le site qui forment le canvas de base. A la façon de Victor Horta, Adolf Loos ou Josef Hoffmann, et sur le modèle du Palais Stoclet, je reviens toujours à cette notion d’œuvre totale. Il ne s’agit pas de développer une approche totalitaire mais d’aboutir à un travail extrêmement personnalisé et très étudié jusque dans les moindres détails. 

Quelles sont vos influences et inspirations ?

Il n’y a pas que les architectes et l’architecture, mais aussi d’autres disciplines et mouvements artistiques comme le Constructivisme russe et notamment le peintre Malevitch, les artistes du Land Art

avec Hansjorg Vöth ou Michael Heizer, dans les années 1960, les artistes minimalistes tels Donald Judd. La danse contemporaine m’inspire aussi car elle offre souvent une puissance visuelle avec peu de moyens. Je pense notamment au chorégraphe Alexander Vantournhout qui développe la mécanique et la mathématique du corps, au travail de Peter Suter… Il y a également toutes les influences inconscientes qui agissent en vous et que l’on ne perçoit pas toujours.

Quelles matières aimez-vous travailler ?

La pierre, bien sûr, qui permet de créer un lien entre l’enveloppe du bâtiment, pour aller de l’extérieur à l’intérieur. Je recherche toujours des matières qui ont une profondeur, une âme, une patine, une qualité particulière pour capturer la lumière et qui font référence à l’architecture.

Entre design et architecture, quelle différence ?

Je ne fais justement pas de différence entre les projets. Pour moi, la démarche est identique, seule l’échelle change. Tout objet de design ou pièce de mobilier est une microarchitecture. La matière choisie induit la fonctionnalité.

Dans votre travail, quelles sont les étapes plus complexes ?

Aujourd’hui et depuis un an et demi, ce sont la gestion et la logistique des projets à l’étranger qui sont les plus difficiles à gérer. Les plans ne suffisent pas pour exprimer toute la délicatesse et la précision des détails, l’alignement des joints… Toute la philosophie de mon travail, que je dois transmettre au maître d’œuvre et aux entrepreneurs, réclame un dialogue que l’éloignement ne permet pas. Il n’est pas aisé de faire passer le degré élevé de la perfection, qui est proche de l’obsession, et que je souhaite atteindre dans mes projets.

La réalisation la plus importante de votre carrière ?

C’est toujours la dernière ou la prochaine… A l’agence, nous avons 16 voire 17 projets en route, dont un peu plus de la moitié sont localisés en Belgique. Immeuble atypique de logements à Anvers, maison linéaire de 60 m de long en Flandre, rénovation d’une maison des années 1950 à l’orée de la forêt de Soignes, maison musée pour abriter une collection d’art privé d’exception, nouvelle série d’objets pour la marque when objects work, un nouveau modèle cuisine pour la firme Obumex, des bureaux, une réalisation d’envergure dans un domaine de chasse, une maison privée dans les environs de Courtrai, une autre à Anvers. A l’étranger, la liste s’allonge ! L’ouvrage monographique, qui paraît fin octobre, représente aussi une étape importante. Avec un regard large, il montre mon approche globale où l’architecture, les intérieurs et l’ameublement sont conçus comme un tout, à travers une diversité de lieux, maisons, bureaux, hôtels, objets…


www.ns.architects.com


sophie-cauvin

Sophie Cauvin, entre terre et mère

Elle a choisi la terre pour transmettre un message universel, rendant hommage à la beauté de la nature, sa force et sa violence. Un message universel qui n’a pas d’âge et se défie des mouvements artistiques.


Geraldine-Dohogne

Geraldine Dohogne, des hôtels qui promettent une expérience immersive

Geraldine Dohogne s’occupe de dessiner, d’aménager, de styler, de chiner le mobilier (et la tasse à thé aussi !) de chaque hôtel, chaque lodge, chaque pavillon, qui fait appel à ses talents d’architecte d’intérieur pour une véritable expérience immersive dans le pays de villégiature. Avec Beyond Design, son studio londonien, la globe-trotteuse gantoise s’apprête à poser ses valises au Sri Lanka, au Népal, au Luxembourg, avant de rentrer au pays, en Ardenne belge, pour l’aménagement de quatre-vingts cottages … Une vie bien remplie !


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Nathalie Deboel, à la recherche d’un monde en mode pause…

Architecte d’intérieur, Nathalie Deboel privilégie des habitats paisibles où il fait bon se ressourcer pour échapper à l’aliénation du quotidien. « Cette quête d’environnements sereins est encore plus vraie depuis que j’ai amorcé le virage de la cinquantaine », glisse-t-elle à notre oreille en souriant.  C’est encore ce même désir de retour à l’essentiel qui l’a guidée à créer, en plein confinement, une collection de meubles construite autour du concept du bâton rond en bois. La Nomad Collection, une autre façon de (conce)voir le meuble. Et le monde.


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Olivier Dwek, de l’architecture… à l’art

Alors que sa première monographie internationale et bilingue Olivier Dwek à la lumière de la modernité – Olivier Dwek in the light of modernity, publiée aux éditions Rizzoli, New York, vient de sortir, l’architecte bruxellois évoque son intérêt pour les lieux culturels, sa passion pour le mobilier design du cœur du XXe siècle, pour l’art contemporain…


Marie-Brisart

Artisan, une profession de foi

Il y a sept ans, Marie Brisart prenait un véritable virage professionnel pour travailler la terre de ses mains. En tournant et tournant encore, elle devint artisan potière. Depuis, elle a réussi à imposer son style, en créant dans son atelier à Hennuyères, de jolies pièces, des assiettes, des bols, des coquetiers, principalement utilitaires. Marie n’a aucun regret. L’artisanat, c’est sa voie.


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Laurence Sonck, ses projets, autant de belles aventures humaines…

L’architecte d’intérieur Laurence Sonck prône la sobriété en évitant le piège de la maison muséale, notamment en trouvant des objets et des œuvres d’art qui réveilleront l’espace et feront la différence. Et surtout, elle n’a pas sa pareille pour écouter ses clients, nouer avec eux des rapports privilégiés, afin de les guider à trouver le style qui leur correspond le mieux. Sans jamais trahir le sien !


mireille-roobaert

L’architecture au prisme de la sensibilité de Mireille Roobaert

Photos-témoignages. Images de mémoire. Travail de transmission. Comment la photographe d’architecture belge Mireille Roobaert restitue-t-elle le travail d’Oscar Niemeyer, de Denis Meyers (bâtiment Solvay) ou encore celui de René Stapels et Pierre Dufau, les architectes de la Royale Belge ? « A l’instinct », nous lâche-t-elle. Immersion artistique en sa compagnie.

Sport, portrait, actu, voyages, scènes de la vie quotidienne, déco d’intérieur aussi, Mireille Roobaert, photographe de presse depuis 25 ans, a plus d’un cliché à son arc. C’est cependant une autre facette de sa riche personnalité que la Bruxelloise nous dévoile lors de cet entretien, l’histoire d’une démarche plus personnelle, d’une passion vibrante pour l’architecture qui va la conduire à restituer des fragments de réalité du monde qu’elle parcourt, l’œil rivé derrière l’objectif de son numérique.

Pour l’heure, Mireille Roobaert réalise en effet des images de mémoire sur la Royale Belge, monument emblématique des années 65-70, occupé jusque 2017 par AXA, certes déserté depuis mais inscrit à jamais dans le paysage urbain bruxellois. « J’ai appris que le Belge René Stapels et le Français Pierre Dufau, les architectes qui l’ont dessinée, se sont ouvertement inspirés d’un des derniers bâtiments dessinés par Eero Saarinen dans l’Illinois. Matérialiser la Royale s’inscrit complètement dans mon intérêt pour les grands architectes… »

Pour la petite histoire, la Royale Belge du 25 boulevard du Souverain, sera bientôt réaménagée en hôtel, restaurant, espace de coworking ; Lionel Jadot est notamment sur ce projet avec le groupe Limited Edition Hôtels, ainsi que trois bureaux d’architecture, Ma2 de Francis Metzger, Caruso St John et Bovenbouw-DDS. « J’ai le privilège de pouvoir arpenter le bâtiment, qui est déjà en chantier. Il faut voir ce grand hall d’accueil de marbre rose, le volume magistral de l’auditorium, l’oeuvre du sculpteur Pierre Sabatier, les structures en béton brut du restaurant ; en revanche, le mobilier d’origine n’est plus là… Reste que la Royale Belge est un bâtiment véritablement exceptionnel, sa tour cruciforme réalisée en acier Corten happe le regard par sa singularité ! »

Quand on l’interroge sur sa façon de travailler, Mireille Roobaert raconte ses nombreuses visites à la Royale, à observer la lumière darder des rayons qu’elle souhaiterait capturer, ou éviter, sans jamais toutefois tergiverser longuement… « Je suis une instinctive, les formes, les perspectives, je les repère d’emblée. Saisir vite, c’est mon rythme naturel. Ensuite seulement, s’ajoute une réflexion plus intellectuelle où j’interroge le travail des architectes … ». En mars dernier, Mireille Roobaert avait déjà collecté une bonne centaine de photos qu’elle verrait bien aux cimaises du futur hôtel dessiné par Jadot, au cœur de la Royale Belge réaffectée. Des photos pour matérialiser le travail de mémoire, un pan de l’histoire belge fixé à jamais. To be continued.

Denis Meyers, Oscar Niemeyer et les autres…

Photos-témoignages aussi à travers le projet « Remember Souvenir » avec l’artiste urbain belge Denis Meyers, une collaboration en forme de co-création qui reposait sur la destruction même du bâtiment Solvay où le graffeur venait de taguer durant dix-huit mois 25.000 m² de murs. « Je me suis immergée dans le bâtiment, pris des milliers de clichés, nourrissant des dialogues imagés avec Denis Meyers (qui ont notamment été exposés dans la galerie Arielle d’Hauterives à Bruxelles – nda)… Si j’en avais eu l’occasion, j’aurais d’ailleurs saisi Solvay avant même l’intervention de Denis. »

Sur les traces d’Oscar Niemeyer cette fois, auquel Mireille Roobaert rend hommage à travers « Les Courbes du temps », des photos qui s’exposent en ce moment chez Lucia Esteves Lifestyle, le concept store cocooning du quartier Brugmann à Bruxelles. « La sensualité qui se dégage de la courbe chez Oscar Niemeyer m’a profondément touchée. Je me suis rendue à Sao Paulo où j’ai initié une série de photographies sur son travail, à travers notamment le hall central du Pavillon des arts, espace culturel monumental situé dans le parc d’Ibirapuera. Ensuite, j’ai fait un travail de retouches très conséquent pour gommer tous les éléments récents, notamment les pictogrammes WC ou des câbles qui sont venus avec le temps gâcher la pureté de la courbe. Je souhaitais montrer à quoi ressemblait vraiment cet édifice en 1953 et restituer de ce fait un moment du passé. »

Et Mireille Roobaert de projeter de se rendre un jour à Brasilia évidemment (la capitale brésilienne sortie de terre en avril 1960 abrite un ensemble de bâtiments dessinés par Niemeyer), en France aussi qui abrite le siège du Parti communiste français ou encore la Maison de la Culture du Havre, bref, l’héritage Niemeyer. D’autres projets ? « Plein ! Notamment prendre le temps de capter l’âme des autres grands noms du 20e, Le Corbusier, Frank Gehry …  Etudiante, j’avais écrit ces quelques mots : ‘éphémère je t’ai piégé, tu m’as donné un bref instant ta réalité, et j’en ai fait un cliché’. » Vingt-cinq ans plus tard, ce regard guide toujours ses pas.


www.mireilleroobaert.art