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Caroline Notté - électron libre et éclectique


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Marie’s Corner - L’art de vivre, tout en élégance


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Mettre les petits plats dans les grands, un art !


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SIGNE de notre temps


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MUD, une maison d’hôtes conçue comme une toile vierge …


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Axel Vervoordt, une approche intuitive

Ce grand collectionneur, marchand d’art, antiquaire, curateur, designer… qui prône les mélanges de styles, ne donne pas de conseils de décoration, si ce n’est de suivre son cœur en matière de choix esthétique. Il nous reçoit dans la bibliothèque de forme circulaire de Kanaal, un ancien site industriel, transformé en centre d’art pluridisciplinaire.


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Sébastien Caporusso, designer de l'année

Il vient d’aménager un espace de coworking, en plein cœur de Bruxelles, qui brise les codes de l’univers du bureau. Il a présenté sa nouvelle collection de tables différenciées en béton et marbre au Contemporary Design Market de septembre. Interview tout à l’égo pour comprendre quel designer est Sébastien Caporusso, au passé, au présent et … au futur.


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Ado Chale Le poète devenu designer

A 93 ans, ce créateur iconoclaste reste un précurseur dans son inspiration naturaliste, sa liberté d’expression… ses techniques innovantes, sa fille Ilona évoque son travail, son évolution et son parcours singulier…


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De la glisse 100% belge !

En Belgique, on n’a pas de montagnes, mais on a des idées. Pierre Gérondal, Bruxellois installé à Malmedy, a lancé une marque de skis sur mesure, aussi performants qu’élégants. Ce véritable artisan est animé par des valeurs de technicité évidemment, mais aussi d’éthique, de durabilité et de production en circuit court. De quoi aiguiser notre curiosité.

On rencontre Pierre Gérondal à Bruxelles, à « 100% Snow », un workshop qui présente les dernières tendances dans les stations de sports d’hiver. Pierre est venu exposer ses skis, Justine, sa compagne, ses projets d’architecture. A deux, ils ont créé le label Yellow Yeti pour valoriser le travail du bois et du circuit court. Sur base de ces quelques informations, on imagine Pierre Gérondal en bûcheron ou en arboriste-élagueur. Que nenni ! L’homme a un parcours plutôt atypique… « Je suis Bruxellois et j’ai été directeur artistique dans la pub ». On va donc parler reconversion professionnelle… « Oui, en quelque sorte. Dans la pub, j’avais des compétences artistiques mais je n’étais pas du tout un artisan. La gestion des projets avait même fini par occulter l’aspect artistique… Or j’ai toujours eu l’intime conviction que je trouverais mon bonheur en travaillant de mes mains. »

Pierre Gérondal suit alors une formation en matériaux composites en Belgique puis en France. Mais c’est sa rencontre avec l’architecte-designer belge Pierre Lallemand qui va le sensibiliser au design. Pierre Gérondal travaillera sur le chantier Ionic Yacht de Lallemand et dessinera de nombreux prototypes en matériaux composites. Dans sa tête, trotte déjà son projet ski… « J’ai pris une année sabbatique pour me consacrer à ma passion, avec la ferme intention de faire un beau produit ! »

 

Du bois de chez nous

En 2018, Pierre Gérondal lance les skis Gérondal (pourquoi faire compliqué ?), la seule marque belge qui propose du fait maison, du sur-mesure, à partir de bois belge. « Mon atelier est situé à Malmedy et le bois grandit à 200km à la ronde, donc on déborde un peu sur les pays frontaliers, mais la production est bel et bien artisanale, belge et écologique ». Pour la sélection et la découpe du bois, Gérondal fait confiance à son ami Guy Close de la scierie du Parc de l’Eau Rouge à Stavelot. « Je privilégie le bois pour remplacer tous les matériaux plastiques non nécessaires à la performance du ski. La fibre de verre est certes présente mais de manière raisonnable. J’ai conçu des skis qui vivent et qui se patinent. Si le placage est usé, on le change, dans un esprit anti-consumériste ! Nos skis ont d’ailleurs une durée de vie de 8 ans et sont livrés avec un kit d’entretien, notamment une huile que nous fabriquons nous-mêmes. Les skis en fin de vie, on les recycle au sein de notre atelier : un ski usé devient alors l’assise d’un banc, un exemple parmi d’autres… » Rien ne se perd quand on a des idées !

 

La différence, c’est surtout le sur-mesure

Les ateliers Gérondal dessinent et montent quelque 200 skis par an, dont beaucoup ont été précommandés… « Notre clientèle se compose de véritables passionnés de la glisse qui s’offrent une belle paire de skis en cadeau et de sportifs de haut niveau ». Ce qui plait aux fans de la glisse ? « Le fait que nous sommes les seuls au monde à faire tester le ski avant de mettre la marqueterie, l’esthétique. Dans un atelier de tailleur, on procède à un ajustement et à des retouches après l’essayage. L’atelier Gérondal travaille de la même manière pour offrir du véritable sur-mesure ! »

Il y a peu, Pierre Gérondal a développé quatre gammes de skis artisanaux prêts à glisser (race, all mountain, rando avec un ski plus léger et freeride, y compris la planche de snowboard), qui sont disponibles à la vente dans les showrooms de Bruxelles et Malmedy. « On a même produit récemment des skis de fond à la demande d’un client… », précise Pierre qui sait pertinemment ce qu’il veut : rester un artisan qui a le contrôle de tout, du choix du bois à la fabrication, autant d’éléments clés pour offrir un produit haut de gamme, qui a déjà séduit plus d’un skieur professionnel. Et de citer notamment notre compatriote Seppe Smits, champion du monde de snowboard freestyle, pour lequel Pierre Gérondal vient de dessiner une planche sur mesure …


www.gerondal.com


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Alexandre Lowie Un créateur singulier

Passionné par les techniques d’ébénisterie anciennes, il donne un nouvel élan au mobilier contemporain. Avec une nouvelle éthique, Alexandre Lowie prône l’artisanat jusqu’à l’excellence et la perfection.

Quelles sont les particularités de votre statut ?

« Sur la base d’un enseignement destiné à la copie de meubles anciens et suivi à l’école Saint-Luc de Tournai, je me suis ensuite dirigé vers des formes épurées et fonctionnelles. Après une expérience dans l’atelier parisien d’Aisthésis au Viaduc des Arts, qui m’a permis de maîtriser d’autres techniques, j’ai décidé de voler de mes propres ailes. Pendant quelques années, j’ai dû conserver un travail alimentaire. Et depuis 6 ans, je dessine et fabrique les meubles que je conçois, réponds à des commandes d’architectes et développe une clientèle privée avec des pièces uniques réalisées sur-mesure. J’utilise des bois rares et précieux, des matières nobles. Je crois qu’en Flandre je suis le seul à posséder ce niveau d’exigence. Je ne me définis pas comme designer mais plutôt comme ensemblier et décorateur, à la façon des années 1930. Mes modèles français sont Jules Leleu, Jean-Michel Frank ou Jacques-Emile Ruhlmann ».

Comment abordez-vous vos projets ?

« Mes créations intègrent toujours 3 à 5 matériaux dont je ne maîtrise pas parfaitement les techniques. Par conséquent, je fais appel à d’autres artisans et spécialistes. Ce matin, je suis allé voir une architecte pour un projet de bibliothèque, commandé il y a déjà 3 mois. Après la présentation de mes dessins, je vais planifier mon travail et contacter mes collaborateurs qui maîtrisent les techniques en relation avec les matières utilisées (cuir, métal…) mais je démarrerais la fabrication, seulement dans un an. Je laisse du temps à mes projets pour qu’ils mûrissent, évoluent afin d’aboutir à un résultat optimal. Je n’hésite pas à rencontrer plusieurs fois mes clients pour mieux comprendre leurs désirs et créer un objet durable et solide, pendant 50 ou 100 ans, transmis aux générations suivantes. Autre exemple, une cliente architecte m’a commandé un meuble de rangement et aujourd’hui ce projet s’est transformé en tête de lit : la rénovation de l’appartement où il devait prendre place ayant changé. Finalement, cette tête de lit en loupe de noyer, laque, aluminium et cuir, conçue comme un paravent, occupera une place centrale dans la chambre.

Comment arrivez-vous à évoluer ?

Il y a 2 ans et demi, avec 10 autres artisans de pointe  nous avons fondé le groupe Gabriel. Cette association m’a permis d’échanger des contacts pour trouver des matériaux. Nous mettons en commun nos carnets d’adresses, avec des rencontres virtuelles et mensuelles sur zoom et des réunions en présentiel, tous les 2 à 3 mois : un networking très spécifique et efficace. D’autre part, je loue un petit espace aux Ateliers Zaventem, une pépinière de créatifs sous l’égide du designer Lionel Jadot. J’y travaille un jour par semaine. Sur les 8 à 9 heures passées sur ce site, 5 sont consacrées au travail et le reste du temps, à des échanges très stimulants. J’ai collaboré avec l’atelier Niyona de haute maroquinerie qui a réalisé le gainage en cuir de ma tête de lit en cours. L’Atelier 185, qui maîtrise la fabrication des couteaux avec lames en acier damassé, a travaillé sur les piètements de tables pour un restaurant ».

Quelles créations en préparation ?

« Je termine la fabrication d’un meuble à chaussures inspiré par le style Art déco. Recouvert d’un placage en loupe d’amboine, il fait penser à un bloc de marbre taillé. Ce rangement bas, qui sert aussi de banquette, est caractérisé par la présence de hublots avec un éclairage intégré. Autre idée en gestation, avec des chutes de placage bois, j’essaie de réaliser des objets plus esthétiques que fonctionnels. Et mon rêve ultime, c’est de fabriquer une pièce de maîtrise avec tous les acteurs du groupe Gabriel, qui va bientôt s’étoffer,  pour montrer ce que l’on est capable de faire. La Michelangelo Foundation m’a référencé sur leur site et sélectionné pour une publication car mes créations présentent une combinaison de savoir-faire assez exceptionnelle ».


www.alexandrelowie.be