Marie’s Corner - La signature couture du Royal Waterloo Golf Club
Marie’s Corner - La signature couture du Royal Waterloo Golf Club
Mots : Servane Calmant
Photos : Corentin Haubruge
En 30 ans, Marie’s Corner s’est s’imposé comme le spécialiste de l’assise « tailor-made ». 100, c’est le nombre de bougies que le Royal Waterloo Golf Club soufflera en 2023. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer ! Marie’s Corner a fourni les canapés, fauteuils, poufs du Club House du golf brabançon. Particularité : la tendance « Low dining » pour une atmosphère résolument cocoon. On en parle avec Serge Silber, l’un des deux CEO de la célèbre Maison belge.
Le président du Royal Waterloo Golf Club et l’agence d’architecture DF & Associés ont fait appel à Marie’s Corner pour les assises du restaurant, du bar, du salon télé… Une tripartite, c’est avant tout une aventure humaine ? Le Royal Waterloo Golf Club a en effet mandaté le bureau d’architecture DF & Associés pour le gros œuvre, les finitions intérieures et la déco, lequel a fait appel à nous pour les assises. Mais l’un et l’autre connaissaient notre maison, notre réputation, notre expertise en la matière et étaient également sensibles au fait que nous sommes une Maison belge qui continue à produire en Europe. Cette tripartite a exigé de nombreuses réunions. Il fallait être à l’écoute du client, répondre à ses attentes, ses exigences. Sur la longueur du chantier, s’est développée une belle aventure humaine à laquelle, en effet, je suis très sensible. Les belles rencontres et la satisfaction du client sont en tout point gratifiantes.
Quelles furent les exigences du golf et des architectes ? L’idée était d’ajouter au « dining » traditionnel, du « low dining », un concept très tendance où les tables et les sièges sont plus bas, les assises plus profondes, le tout alliant confort et convivialité. Le fait d’avoir associé, dans un même espace, ces deux concepts apportent un joli cachet au Club House. On a envie de s’y installer et d’y rester.
La personnalisation des assises, c’est votre point fort ! Oui, car si sur ce projet pour le Golf Club du Royal Waterloo, il n’y a pas eu de sur-mesure, on a néanmoins adapté plusieurs pièces du « dining » en « low dining ». Le fait que nous travaillons le monoproduit, les assises uniquement, renforce également notre expertise en la matière. Nous sommes les spécialistes du siège « tailor-made ».
Le cocooning a toujours la cote. Le Club House devient une sorte de refuge… Le client est toujours en quête d’endroits très cosy. On a donc importé dans l’horeca des codes de la maison. Le « feel at home » est très recherché. Le Club Housedu golf de Waterloo dégage une atmosphère stylée et très cocooning.
Y’a-t-il un style Club House ? Il doit correspondre à un panel très hétéroclite de clients à séduire. Les membres du Royal Waterloo Golf Club sont variés, plusieurs générations s’y côtoient. Contrairement aux restaurants ou hôtels qui ont un segment de marché bien défini, un golf brasse plus large.
Comment plaire au plus grand nombre ? Il faut jongler avec les modèles, les matières et les couleurs. Je prends un exemple précis : nous avons proposé des canapés Club-House, un modèle Chesterfield, c’est-à-dire un classique indémodable, intemporel, que nous avons réinventé. Sa version plus contemporaine en velours de couleur séduit également une génération plus jeune …
La déco, ça évolue ! Le Royal Waterloo Golf Club, comme d’autres, a opté pour une commande en MC Rent. En quoi consiste cette formule ? Il s’agit d’une formule unique de leasing que nous avons créée en 2018 pour les professionnels de l’Horeca. Pour faire court : elle permet aux hôtels et restaurants d’assurer l’ameublement de leur projet en mensualisant les frais. Quand on a beaucoup dépensé pour le gros œuvre et la déco, il reste parfois peu de budget pour les assises ! Ensuite, nous assurons l’entretien et la réparation des fauteuils, canapés, etc., pendant toute la durée du leasing, soit 4 ans. Enfin, au terme du contrat de leasing, l’utilisateur garde son mobilier s’il le trouve toujours à son goût ou le renouvelle pour des assises up-to-date via un nouveau contrat de leasing. En résumé : c’est une formule qui offre de la flexibilité financière, un service entretien et une franche flexibilité en fin de leasing.
Qu’est-ce qui rend un canapé Marie’s Corner iconique. Après 30 ans de carrière, vous devez avoir la réponse ! (Rire) C’est le public qui le rend iconique, pas ses créateurs. Tout d’un coup, tel ou tel fauteuil plait à beaucoup et ne se démodant pas, il traverse le temps. Il n’y a malheureusement pas de recettes. Il m’est arrivé de dessiner des modèles qui sont devenus iconiques bien malgré moi et d’autres auxquels je croyais dur comme fer, et qui ont rencontré moins de succès.
Maxime Jacquet - Le décorateur liégeois qui a conquis l’Amérique
Maxime Jacquet
Le décorateur liégeois qui a conquis l’Amérique
Mots : Agnès Zamboni
Photos : Anthony Barcelo
A 19 ans, il s’est envolé pour Hollywood, avec une simple formation commerciale, la passion chevillée au corps, prêt à réaliser ses rêves. 14 ans plus tard, ce travailleur acharné fait le point sur son parcours à Los Angeles.
Quelle formation avez-vous suivie ? Alors que mes parents ont remarqué, dès l’âge de 13 ans, mes capacités artistiques, je n’ai pas suivi de cours dans une école d’art. Ce type d’enseignement m’a refroidi. En Belgique, j’ai opté pour une formation courte en gestion d’entreprise. Remarqué sur la plateforme MySpace, j’ai débarqué, avec une certaine dose d’inconscience, un niveau d’anglais très moyen et pas de plan B, si j’échouais. Mais j’avais choisi un pays ouvert où les étrangers et les Européens qui ont réussi sont nombreux. A l’école de la débrouille, 3 portes se sont ouvertes et rien ne s’est passé. Puis un jour, vous passez à la télé, on vous écoute et votre avis devient important. Je me rappelle de ma première émission TV : à l’occasion d’un réveillon de Noël, je devais décorer une table. Je ne comprenais pas les questions et je répondais à côté mais les retours dans les audiences et les commentaires ont été bons.
Comment s’est déroulé votre premier projet ? Il s’agissait d’une maison à Malibu, une sorte de ranch immense avec 4 bâtiments de 1700 m2. J’ai proposé un style élégant et de bon goût, dans l’esprit de Ralph Lauren, l’idéal à l’américaine en version western. J’avais 3 mois et demi… des délais classiques ici, car il y a beaucoup de compétitivité entre les entreprises. J’ai réalisé ensuite le yacht et le jet privé du même propriétaire. J’ai intégré les codes et normes strictes de ces espaces où les règlementations sont drastiques. La première année m’a mis le pied à l’étrier.
Quelles sont les caractéristiques de votre clientèle ? Elle est exigeante et perfectionniste. Il ne faut pas lui dire non. A Los Angeles, on vit à 100 à l’heure. Rihanna me disait qu’elle considérait sa maison comme le seul endroit où elle ne se sentait pas jugée pas et où elle pouvait inviter qui elle désirait. Pour certains clients, j’ai déjà réalisé 5 à 7 maisons en 10 ans. A chaque chantier, il faut se surpasser pour que chaque client ait la même chose que les autres mais en mieux. Mes clients sont des enfants qui ont de gros moyens. Je conserve toujours un contact direct avec eux. Ils se découvrent souvent une passion pour la décoration dans l’espace de liberté que l’aménagement de leur maison leur offre.
Comment définissez-vous votre style ? Mon style est direct, extraverti, très créatif, comme le style de mes clients, acteurs, chanteurs… des créatifs dans leur domaine. Je lis beaucoup, j’apprends à travers l’art et je propose toujours à ma clientèle des œuvres pour personnaliser leur espace de vie. Mais je ne définis aucune hiérarchie entre les objets, je peux mêler de la vaisselle chinée pour quelques dollars avec de la cristallerie prestigieuse, des meubles vintage et des pièces uniques très modernes. Par contre, je n’ai pas d’attirance pour les copies d’anciens et les styles historiques sortis de leur contexte.
Quel est votre modèle ? Karl Lagerfeld, avec son talent multidisciplinaire et sa puissance de travail, est mon modèle. Très cultivé, il a aussi sauvé des maisons d’artisanat d’art et des métiers en voie de disparition en les faisant racheter par le financier Bernard Arnault. Je travaille 20 h par jour et ne prends quasi jamais de vacances. Je suis à 100 % dans mon travail et rien ne peut me rendre plus heureux. Avec mes 3 sociétés, je me dois d’être multitâche et je ne délègue pas facilement à mes assistants. Il y a quelques années, mon frère m’a suivi et il m’épaule avec ses compétences d’avocat.
Avez-vous une méthode ? Il faut d’abord comprendre le style de mes clients. Pour cela, je les écoute beaucoup, avant de faire mes propositions, surtout lors du premier rendez-vous, car 60 à 70 % des informations sont communiquées pendant cette première séance de travail. Dans les détails, on apprend beaucoup sur leur personnalité qui peut être très différente de leur image publique. Ensuite, si j’ai le temps, je fabrique des mood boards, avec des photos, des échantillons. Je pratique mon métier, à l’ancienne. Une idée de tee-shirt déchiré peut se transformer en canapé. Je choisis des meubles avec eux. Mais avec les célébrités, c’est souvent impossible de sortir pour faire des achats dans une boutique, sans qu’une horde de curieux ou de fans vous suive voire provoque une émeute !
Quels sont vos projets actuels ? Je vais bientôt créer une classe avec le désir de transmettre mon expérience mais aussi d’expliquer aux jeunes générations qu’il faut croire en ses rêves. Si on est passionné, il faut se lancer et on peut réussir en travaillant. J’aimerais refaire un show télévisé avec de jeunes candidats, en Asie ou aux Etats-Unis. Et surtout, je souhaite laisser une trace : créer une collection de meubles ou collaborer avec des éditeurs et marques pour dessiner des objets. Je ne les imagine pas forcément élitistes, de Baccarat à H & M, tout m’intéresse. C’est un challenge de créer avec des petits budgets. Et ce serait un plaisir de voir mes créations choisies, parmi tant d’autres, dans les intérieurs d’un plus large public.
AfIlo - L’excellence du “made in Italy” à Bruxelles
AfIlo
L’excellence du “made in Italy” à Bruxelles
Mots : Agnès Zamboni
Photos : DR
Dans l’écrin en brique de l’ancienne école des Ursulines dans le quartier du Châtelain, Thomas et Samantha Ersoch, et son équipe, présentent le savoir-faire d’une sélection de collections italiennes en aménagement d’intérieur contemporain. Au programme, des cuisines d’exception, des dressings à la fonctionnalité irréprochable, des systèmes de portes innovants… et l’accompagnement personnalisé de l’expertise d’Afílo.
Comment pouvez-vous définir Afílo ? L’origine du nom Afílo, voulait interpréter un signe architectural, il signifie le « fil à plomb » en italien. Ce terme exprime la précision, l’esprit sur mesure de nos projets. Accueil soigné, discussions et échanges constructifs, exclusivité des produits, nous valorisons notre différence. Nous sommes des “interior designers ” spécialisés dans l’excellence du “made in Italy”, capables de transcender les espaces avec des solutions inédites d’aménagement, des matériaux sublimés. Nous avons choisi des systèmes qui cachent des techniques de pointe. Nous voulons transmettre la magie de l’innovation qui se combine à l’émotion et à la sensibilité des matières. Les projets que nous suivons nécessitent beaucoup de réflexion et des études qui s’étendent de 9 mois à 1 an pour aboutir. Et ils évoluent souvent car nos clients découvrent chez nous des réponses inédites.
Pourquoi avoir choisi des marques italiennes ? Lorsque vous cherchez des solutions informatiques vous allez à la Silicon Valley au États Unis. Pour le design d’intérieur, la référence, c’est l’Italie. Les entreprises sont localisées essentiellement dans la région Brianza à proximité de Milan et autour de Venise. Nous avons établi une collaboration étroite avec un nombre restreint de fabricants italiens tous hautement spécialisés dans leur secteur d’activité : Minimal, Rimadesio, Minotti, Lema, Porro, Oikos, Viabizzuno, et bientôt une autre firme spécialisée dans la cuisine, Modulnova, va nous rejoindre pour offrir une offre premium élargie. Nous avons étudié pendant 2 ans son évolution avant de lui proposer de nous rejoindre. Toutes les collections doivent nous ressembler et ressembler à notre clientèle. Le fait que je sois originaire de l’Italie, c’est mon petit clin d’œil à ma région d’origine, le Lac Majeur au nord de Milan, ou sont présents un nombre important d’entreprises, facilite les contacts humains et les collaborations étroites avec les fournisseurs. En Italie, les entreprises sont souvent composées de structures familiales qui combinent à la fois innovation, technologie et une forte valorisation du travail artisanale.
La production est locale, reste souple et on peut intervenir pour s’adapter aux besoins particuliers d’un projet. Le même esprit que lorsque vous allez en Italie dans la plupart des restaurants ou ils sont attentifs à vous faire plaisir avez la possibilité de personnaliser vos choix ! La sélection des produits est un long parcours de rencontres humaines, d’émotions qui donnent comme résultats une qualité irréprochable sous différents points de vue, des solutions durables et une grande attention est réservée à l’évolution de notre environnement.
Pouvez-vous donner quelques exemples ? Nous aimons surprendre nos clients avec des produits à la technologie éprouvée qui combine éléments industrialisés et finitions artisanales. Identitaires, ils racontent des histoires. Par exemple la philosophie qui a accompagné la ligne de conduite des cuisines Minimal dans certains projets réalisés en collaboration avec l’architecte japonais de renom Tadao Ando. Nous proposons des portes d’entrée architecturales en verre blindé sur-mesure par ses finitions et pouvant atteindre des tailles jusqu’à 6 m de hauteur et 3,00 m de large.
Quel est le rôle de votre showroom ? Il joue en rôle majeur de notre identité, car il accompagne notre bureau d’étude à l’expression de nos idées, il veut être un espace ou le visiteur partage une expérience.
Outre notre showroom, nous avons ouvert en 2012 le flagshipstore Rimadesio.
Ces espaces sont indispensables pour approcher la subtilité des matières et de leurs finitions, comme la magie de la maille de métal, insérée dans le verre qui joue avec la lumière artificielle ou naturelle, ou le verre mat traité anti-griffure. Les matières sensuelles doivent être touchées et caressées. Un catalogue ou une présentation virtuelle ne permet pas, par exemple, d’apprécier personnellement une paroi coulissante qui glisse parfaitement dans ses rails.
Marc Merckx - L’esprit intemporel
Marc Merckx
L’esprit intemporel
Mots : Agnès Zamboni
Photo : DR
Il imagine des espaces lumineux et épurés, où les matières sont valorisées et soulignées par des finitions qui les subliment. La simplicité est son faire-valoir.
La rigueur, sa compagne.
Quelles école et formation avez-vous choisies ? J’ai fréquenté l’Académie de Sint-Niklaas. C’est une formation à temps partiel, que j’ai combinée, tout en travaillant, avec une activité quotidienne de graphiste. C’est un enseignement qui dure 6 ans et qui met beaucoup l’accent sur le développement personnel. Lorsque j’étais en dernière année, Vincent Van Duysen a remarqué mon travail et m’a demandé de commencer à travailler pour lui. Je me considère toujours très chanceux que Vincent m’ait donné cette chance. Débuter ma route à ses côtés, a été une expérience déterminante pour la suite de mon parcours. J’ai beaucoup appris de son approche sensuelle, de l’expérience physique de l’espace, de l’utilisation de matériaux tactiles et de l’importance de placer l’intégrité de l’utilisateur au cœur de nos préoccupations. J’ai décidé de quitter le bureau de Vincent lorsque j’ai remporté le concours de l’hôtel Robey à Chicago. Un peu plus tard, j’ai également eu l’opportunité de concevoir le siège de la marque belge de meubles Tribù. A cette époque, combiner mes propres projets et mon travail de directeur de création chez VVD (Vincent Van Duysen) n’était plus possible.
Comment définissez-vous votre style ? A l’agence, notre style se caractérise par une approche pure et essentielle des problèmes fondamentaux d’espace, de proportion et de lumière. Chaque commande est considérée comme un projet au design unique. Nous faisons bien sûr appel à des réalisations sur mesure. De nombreux éléments sont personnalisés (de l’éclairage au mobilier en passant par les poignées de porte) sont conçus spécifiquement pour chaque lieu, afin de créer un équilibre idéal entre les lignes de architecture et l’aménagement de l’intérieur, toujours adapté aux besoins spécifiques du client.
Quelles sont vos sources d’inspiration ? Tout ce qui m’entoure peut être source d’inspiration. Il y a tellement de choses dans la vie quotidienne qui semblent banales à première vue mais qui peuvent créer un fort sentiment d’inspiration. La beauté inspirante est partout, il suffit d’y jeter un œil et de la saisir. Mes modèles sont trop nombreux pour tous les mentionner, mais en voici quelques-uns : Carlo Scarpa, Dom Hans van der Laan, Luis Barragán, Jean-Michel Frank, Pierre Chareau, …
Les espaces extérieurs et les jardins sont-ils importants dans votre travail ? Oui, les jardins sont très importants dans notre travail. Nous visons toujours la globalité d’un projet où l’architecture, l’intérieur et l’extérieur sont intimement liés. Tous les éléments sont connectés les uns aux autres. Dans certains projets, nous définissons nous-mêmes les contours des jardins, en fonction des vues et des axes de l’architecture, mais dans la plupart des projets, nous essayons de collaborer, dès le début, avec l’architecte paysagiste ou le jardinier.
Comment appréhendez-vous les matériaux? Les matériaux jouent un rôle clé dans nos conceptions. Nous privilégions les matières naturelles avec une finition vieillie, patinée, pour exprimer un certain vécu. Nous aimons travailler avec des matières chaleureuses et naturelles, qui font référence à la terre, à ses teintes denses et ses nuances délicates. Les matières simples et authentiques qui ne sont pas nécessairement à la mode, mais plutôt intemporelles ont notre préférence, même si cela est aussi une tendance actuelle.
Participez-vous à la conception de mobilier ? J’ai dessiné une ligne de meubles extérieurs commercialisée par la société belge Tribu, et actuellement, j’ai de nouveaux projets dans ce sens car je travaille sur une nouvelle collection pour ce même éditeur. Elle sera lancée l’année prochaine. Je présente toujours ma propre gamme d’objets, baptisée ICO. Il s’agit d’une collection assez restreinte et entièrement fabriquée à la main en Belgique. Les formes sont à la fois sculpturales et fonctionnelles. Ce sont des objets qui sont conçus pour durer. Actuellement, je développe également une gamme de luminaires, basée sur la modularité, que j’ai déjà développé dans le cadre de projets résidentiels. Et une nouvelle collection d’objets ménagers pour l’entretien de la maison est également en route.
Quelles réalisations sont en cours ? Actuellement, nous travaillons sur de grandes rénovations et des maisons privées nouvellement construites en Belgique et au Royaume-Uni, une résidence d’artistes et une maison de vacances en Espagne, un grand immeuble de bureaux qui a toutes les caractéristiques d’une maison. Mais un de mes rêves est d’avoir, un jour, carte blanche pour l’aménagement intérieur d’un yacht de luxe. Dans ce type de projets, en tant que designer, votre savoir-faire est alors pleinement pris en compte. Il y a des limitations techniques et des règlementations pour la sécurité, dont il faut tenir compte, mais l’équipe qui se charge de mettre en place ce type de réalisation a généralement un énorme savoir-faire. Cela vous donne également plus d’options et de marge de manœuvre, en tant que concepteur, pour aller jusqu’au bout.
Dans l’écrin fleuri de POLLEN ATELIER
Dans l’écrin fleuri de POLLEN ATELIER
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Elodie Deceuninck
Créé par Aurélie Theunis il y a près de trois ans, Pollen Atelier est tout à la fois un lieu d’artisanat, de stylisme et de design floral. Mais aussi et surtout un créateur d’exception, dont les bouquets et installations cultivent la beauté champêtre et précieuse des fleurs séchées.
Lorsque l’on pousse la porte de Pollen Atelier, Il y a d’abord les couleurs qui nous emportent. Du jaune, du rosé, des tonalités de bleu et d’oranger, teintes vives comme nuances pastel. Affleure ensuite le parfum, celui d’un champ de fleurs, transposé en plein Bruxelles. Puis les contours se précisent et laissent apparaître des dizaines de bouquets et bottes, frais et séchés, qui recouvrent chaque espace disponible, suspendus au plafond comme disposés dans des pots et des soliflores. Tout à la fois sublimés et conservés dans leur essence champêtre. Quintessence même de l’âme de cet atelier fleuri et créatif, cueillir et préserver les plus fragiles créations de la nature et les faire perdurer avec délicatesse.
Fleurir les jours heureux et les intérieurs
En lançant Pollen Atelier, en décembre 2019, Aurélie Theunis troque un emploi d’account manager dans une agence de communication contre une plongée dans un monde qu’elle aime depuis l’enfance, celui des fleurs. Un projet un peu fou, commencé dans la cuisine d’un appartement de la capitale, autour de quelques bottes de fleurs fraiches, achetées au marché le matin même. Avec le pari audacieux de fleurir les mariages et d’en réaliser aussi couronnes et bouquets. Mais quelques mois après s’être lancée et avoir ouvert un premier atelier, la pandémie redistribue les cartes et fane toute possibilité de fêter les jours heureux. Aurélie doit alors repenser tout son concept et les fleurs séchées cette fois, s’imposent comme une évidence. « Soudain, les évènements, les mariages, étaient mis à l’arrêt. Après des moments de doute et de questionnements, nous avons alors commencé à livrer des bouquets de fleurs séchés et l’engouement a été immédiat. Les fleurs séchées demandent un travail particulier, vu leur fragilité et leur délicatesse. Mais elles se révèlent plus écoresponsables et durables, pouvant orner des lieux durant des années, ce que j’apprécie beaucoup. Une connaissance qui possédait un vaste champ de tulipes, nous a en parallèle aussi proposé de venir y cueillir des fleurs, pour ne pas laisser mourir sa production. De là est né le concept d’une plateforme proposant pour un bouquet acheté, un autre offert au personnel soignant. C’était l’occasion, autour d’une collaboration temporaire, de faire gagner la solidarité. Et c’est près de 2500 bouquets qui se sont vendus par ce biais ».
Laisser germer la créativité
Pollen a alors un site internet mais pas de boutique physique. Après quelques semaines passées à l’Auberge Espagnole, pop-up accueillant entrepreneurs et créateurs en quête d’un lieu où tester leur projet, Pollen pose ses valises débordantes de fleurs au Ciaccia, un resto bar en plein quartier du Châtelain, à l’activité mise entre parenthèses par la crise sanitaire et transformé en atelier végétal, pendant plus de quatre mois. Aurélie Theunis voit alors fleurir les opportunités. En plus des mariages, Pollen Atelier se lance dans les montages créatifs, installations atypiques et sublimes pour des boutiques et marques. C’est ainsi qu’elle pare la vitrine de Pierre Marcolini de citrons dans un écrin de feuillage, celle de Coucou Shop d’une fresque en fleurs des champs ou encore les bureaux d’Orta Store d’un grandiose montage. Si chez Chanel, Delvaux ou Dior, Pollen propose des ateliers créatifs sous forme de bars à fleurs, Aurélie met la même énergie à concevoir un bouquet de Fête des Mères, une pince complétant un voile de mariée ou un projet de plusieurs semaines visant magnifier une enseigne. Une énergie matinée de sensibilité et d’élégance et mue avant tout par la créativité : « J’adore le principe de pouvoir décliner la fleur sous de multiples formes, avec des énergies et des élans différents. Me rendre sur place, chez les gens ou en boutique et imaginer les lieux réinventés une fois fleuris, en fonction de l’espace, des textures, des matières. »
Mais Pollen, c’est aussi un savoir-faire et une attention toute particulière portée à chaque fleur, chaque bouton, comme à chaque client « Les fleurs séchées divergent totalement des fleurs fraiches. D’abord de par leur réalisation, puisque les tiges séchées sont nettement plus fines. Il en faut près du double pour composer un bouquet. La réalisation est elle aussi plus complexe car plus délicate. La plupart de nos fleurs viennent de Hollande. Une partie est déjà prête, mais nous en faisons nous-mêmes sécher plus de la moitié. Un processus de nettoyage d’abord puis d’accrochage et ensuite deux à trois semaines de séchage».
Dans les yeux et le sourire d’Aurélie, rayonne aujourd’hui le rappel de l’incroyable chemin parcouru en seulement trois ans par Pollen Atelier. De ce projet nourri et cultivé à coup d’idées parfois risquées mais toujours passionnées, tentées sur une impulsion soudaine et transformées en paris réussis. D’une expérimentation maison à, depuis septembre 2021, un nouveau pied à terre Ixellois, tout à la fois atelier et boutique, dont chaque recoin respire la poésie. De ces mois de travail seule chez elle, à l’équipe de cinq personnes fixes et de multiples intérimaires qui font désormais vivre et grandir Pollen. Et aux rencontres avec les amoureux des fleurs et tous ceux en quête d’une dose d’évasion champêtre à distiller dans leur intérieur, lors de marchés dédiés ou encore d’ateliers créatifs et d’EVJF. « Aujourd’hui, il arrive qu’on reçoive des mails ou des appels simplement pour nous remercier pour nos bouquets. Où que des gens entrent dans la boutique, charmés par la décoration et la façade de celle-ci. De petites attentions qui boostent au quotidien et nous rendent d’autant plus fiers et heureux de nos créations. »
Quand Valérie Barkowski prend le temps de se poser…
Quand Valérie Barkowski prend le temps de se poser…
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Globe-trotteuse impénitente, scénographe enthousiaste, créatrice inspirée de linge de maison à Marrakech, notre compatriote Valérie Barkowski a cent projets en tête et plusieurs vies. Parfois, elle trouve cependant le temps de se (re)poser ! Notamment pour nous accueillir dans sa « Dar » Kawa, une maison d’hôtes au cœur de la médina, où profiter de la douceur de vivre de la Ville Ocre.
La démarche décidée, Valérie Barkowski nous infiltre dans les dédales des ruelles de la médina, désormais son port d’attache, saluant ici un ferronnier chez lequel elle s’approvisionne pour créer des bougeoirs, là un marchand de tissus « pour recouvrir un fauteuil », là encore une créatrice japonaise, « c’est Warang Wayan, j’ai mis en scène ses créations, des ustensiles de cuisine en bois fins et délicats ». Mais Valérie, vous connaissez plein de monde ! Sourire. A quelques rues de sa Dar Kawa (une « dar » est une maison sans jardin intérieur, mais dotée d’une cour ou d’un patio, c’est Valérie qui nous fournira l’explication), notre compatriote a ouvert une boutique, bel écrin de douceur où elle expose ses créations. « Vous voyez les petits pompons de tissus qui entourent la tête oreiller, il y en a 115, tous faits à la main ! Allons à l’atelier, vous ferez ainsi connaissance avec mon équipe de brodeuses, car mon aventure, elle est avant tout collective. »
On l’écrivait d’emblée : Valérie Barkowski a eu plusieurs vies. La marque belge Mia Zia, oui oui les écharpes et chaussettes en maille à rayures, c’est Valérie qui l’a lancée en 1997, dans sa vie d’avant, « je me suis séparée de mon associée en 2007 » ; la ligne de linge de maison aux pompons, c’est toujours Valérie, elle l’a d’ailleurs commercialisée sous son propre nom, V. Barkowski. Rembobinons encore la cassette du temps, car si Valérie a mis le cap sur le Maroc en 1996, sa passion pour le linge de maison prend racine en Russie. Il faut la suivre cette femme-là !
« Début des années 90, j’ai travaillé en Russie comme courtière en art. J’habitais une datcha que je souhaitais aménager à mon goût, mais trouver du linge de maison était à cette époque mission impossible. J’ai alors acheté du lin au mètre, dessiné des taies, des draps, que j’ai fait broder par des babouchkas à la campagne. Quand j’ai quitté la Russie pour le Maroc, j’ai continué à dessiner du linge de maison, toujours en quête de brodeuses évidemment ! Mais au Maroc, la broderie, véritable savoir-faire ancestral, sert principalement à orner le trousseau de mariage. Ma quête était non seulement hors contexte mais, de surcroît, à Marrakech, personne ne faisait de pompons pour border le linge de lit. C’est en vacances, dans le Rif marocain, chez Françoise Dorget, la fondatrice de la marque Caravane, que j’ai découvert la tradition des pompons, un ornement pour le tissu qui couvre les hanches des femmes de la campagne. Bref, j’ai mis trois ans à trouver des brodeuses et, dans la foulée, à lancer ma collection de linge de maison. Et j’ai dû batailler ferme pour en arriver là. Vous allez sourire de l’anecdote : des ateliers de broderie, j’ai un jour reçu du linge de maison brodé de petits chats. La brodeuse trouvait en effet cet ornement plus joli ! »
Dans son magasin ouvert dans la médina de Marrakech en 2016, Valérie nous fait découvrir son linge de maison, une collection 100% artisanale, raffinée, inspirée, intemporelle, « mais qui évolue », brodée main et bordée de finitions en passementerie ou de pompons, sa signature ! Valérie séduit évidemment par son offre en ligne, mais c’est ici, à Marrakech, que le plaisir du shopping est total : « On trouve en effet dans mon store des pièces uniques, que l’on ne peut commander par internet. Je suis nostalgique de cette période où l’on revenait de vacances avec des cadeaux qu’on ne pouvait dénicher nulle part ailleurs … ».
Un amour de dar
Quand on lui demande pourquoi elle aime tant Marrakech, la réponse de Valérie ne se fait pas attendre : « l’hospitalité des Marocains et les soirées entre amis sur les toits de la ville quand les terrasses brillent de mille lumières et que l’on sirote un bon verre en oubliant le tumulte des ruelles encombrées ». Cet havre de paix, Valérie l’a trouvé, « après avoir visité au moins 300 maisons ! ». Trois ans de travaux ont été nécessaires pour parfaire son nid, une ancienne zaouïa, un lieu de méditation qui appartenait à la confrérie des Derkaoui, transformée avec l’aide de Quentin Wilbaux (un compatriote belge, architecte tournaisien, qui a sauvé et réhabilité des centaines de riads de Marrakech) en maison d’hôtes 5 chambres d’un raffinement exquis, entièrement décorée par Valérie. « Vous vous y sentez comme à la maison ? Alors, j’ai bien fait les choses… », nous lance-t-elle, avec enthousiasme, en nous invitant à prendre le petit-déjeuner, dans le patio. Chouette, des crêpes marocaines mille trous, préparées par Saïda, la cuisinière attitrée de la Dar Kawa. « Un massage vous tente, fin de journée ? J’ai installé le spa sur la terrasse et opté pour des produits 100% bio ». Dans le patio de sa « dar », Valérie a planté quatre orangers. « Quand je me couche dans mon sofa, je regarde les oranges et je n’en reviens toujours pas : ce paradis, il est à moi ».
Son carnet d’adresses à Marrakech
Plus61. Une cuisine à partager dans un décor épuré.
Bacha Coffee. Ouvert en septembre 2019, ce salon de café-restaurant à l’ambiance Belle Epoque, niché au sein du Musée des Confluences Dar el Bacha, invite à découvrir près de 200 cafés et une fine restauration.
Azalai Urban Souk. Une adresse gourmande à la déco bohème, qui met à l’honneur les produits du terroir local. Le chef Faiçal Zahraoui est une véritable étoile montante de la gastronomie marocaine.
Mustapha Blaoui. L’une des meilleures adresses de la médina pour la décoration d’intérieur.
Warang Wayan. Valérie Barkowki aime mettre en scène ses créations, mais aussi celles des autres, notamment les ustensiles de cuisine en bois fins et délicats de Warang Wyana, artiste japonaise basée à Marrakech où elle a une petite boutique.
Bazar du sud. La famille Lamdaghri propose des tapis et nattes uniques, confectionnés à la main par 200 artisans du Haut Atlas marocain.
Galerie 127. Spécialisée en photographie contemporaine marocaine et internationale.
MACCAL. Le Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden donne à voir l’art du Maroc et de ses pays voisins.
« Je souhaite offrir aux visiteurs des lieux uniques de rencontre avec l’art » Hubert Bonnet
« Je souhaite offrir aux visiteurs des lieux uniques de rencontre avec l’art » Hubert Bonnet
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Homme d’affaires, collectionneur d’art et mécène, notre compatriote Hubert Bonnet a ouvert deux centres d’art, reflets de sa passion pour l’art minimal et conceptuel international. On connait la Fondation CAB à Bruxelles.
A laquelle répond désormais une seconde entité satellite, le CAB de Saint-Paul-de-Vence ouvert en juin 2021.
Vous êtes souvent sur la route, entre Verbier en Suisse où vous résidez, Bruxelles où vous avez fondé un centre d’art, le CAB, Saint-Paul-de-Vence où vous avez ouvert un deuxième CAB, sans taire les nombreuses foires que vous parcourez en tant que collectionneur, vous sentez-vous citoyen du monde ou belge ? Bruxellois, ma Fondation située près des étangs d’Ixelles est un pôle important dans le circuit d’art de la ville. Et Suisse également. J’y habite depuis 20 ans pour une raison toute simple : je suis un passionné de montagne !
Quel rapport entretenez-vous avec l’art ? Le goût du beau et l’amour du travail des artistes.
Quelle a été le moment le plus fort en émotion de toute votre vie de collectionneur d’art ? Quand j’ai acheté mon premier Alexandre Calder en vente publique, il y a une vingtaine d’années. Et lorsque j’ai présenté à la Fondation CAB à Bruxelles une exposition monographique de Richard Long.
Hubert Bonnet aime l’art, mais surtout l’art minimal et conceptuel. Quel a été le déclic qui vous a fait aimer ce courant ? J’aime la radicalité de ce courant. Mais mon intérêt pour la géométrie, les mathématiques et l’architecture des années 30 et 50, n’est pas étranger à cette passion ! La Fondation CAB à Bruxelles est d’ailleurs établie dans un ancien entrepôt de style Art déco, construit pour l’industrie minière, et restauré par Olivier Dwek. Je souhaitais un lieu qui soit en résonance avec les artistes que nous accueillons, car le CAB se veut avant tout une plateforme d’échange et de rencontre autour de l’art minimal et conceptuel belge et international.
Parlez-moi de l’ouverture récente du CAB à Saint-Paul-de-Vence, dans le sud de la France … Elle est née de la volonté de développer des conversations avec la collection familiale de la Fondation CAB à Bruxelles. Le CAB de Saint-Paul-de-Vence occupe un superbe bâtiment des années 50 rénové par Charles Zana, qui dispose de plusieurs espaces d’exposition. C’est idéal pour présenter la collection permanente de la Fondation (une vingtaine d’œuvres au total issues de la collection d’Hubert Bonnet – nda) et des expositions thématiques plus saisonnières.
Saint-Paul-de-Vence est déjà connue pour la Fondation Marguerite et Aimé Maeght qui abrite l’une des plus importantes collections d’art moderne au monde… Oui, c’est le lieu idéal pour mettre en valeur ma collection privée, partager avec un public aussi large que possible cette passion pour l’art minimal, et avoir une excellente réputation en contribuant également au rayonnement culturel du village.
Vous arpentez toujours autant de foires d’art ? Beaucoup moins qu’avant ! Je me concentre avant tout sur le programme des deux Fondations, pour offrir aux visiteurs un lieu unique de rencontre avec l’art. Je rencontre évidemment beaucoup d’artistes, et de jeunes artistes aussi. Et je travaille également à faire évoluer le CAB comme projet de mécénat.
Quelle est votre journée-type ? De 6h à 7h30 du matin, je fais du sport et je lis la presse ; ensuite, je conduis mes enfants à l’école. Puis, je vais au bureau.
Andy Kerstens - Une certaine idée du luxe
Andy Kerstens
Une certaine idée du luxe
MOTS : Agnès Zamboni
photos : Piet-Albert Goethals
Le MUD, c’est sa griffe avec des matériaux nobles et naturels embellis par des finitions raffinées. Dans cette réalisation comme dans tous ses projets, Andy Kerstens, qui a fondé son agence, en 2015, développe une approche durable et responsable.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? J’ai toujours été un enfant créatif et au cours de mon parcours scolaire, j’ai été interpellé par les arts, le design et l’environnement esthétique. Je suis tombé amoureux de ces matières au lycée lorsque j’ai commencé à les étudier. Le besoin et le désir d’être entouré de beaux espaces qui influent sur notre comportement et nos sens m’ont poussé à poursuivre le voyage. D’un certain point de vue, c’est un des plus beaux métiers au monde. Les architectes sont quotidiennement plongés dans des sujets concernant l’esthétique. De plus, nous ne façonnons pas seulement une maison pour un client mais nous créons une toile pour accéder à une signification plus profonde qui se traduit par des moments uniques et un environnement agréable capable d’améliorer le bien-être humain. En quelque sorte, nous essayons de rendre le monde plus beau.
Quelle est la chose la plus importante que vous ayez apprise en travaillant ? J’ai beaucoup appris sur le « vrai » métier, et c’était parfois moins intéressant. Mais cela a enrichi mon regard, ma propre vision et mon langage conceptuel. L’interaction avec les clients, les entrepreneurs, et aussi simplement le contact humain global, sont des choses cruciales dans notre profession. De plus, j’ai appris à toujours améliorer ma pratique en allant jusqu’au bout des projets, en perfectionnant mon approche, en revenant sur les idées pour ne pas rien lâcher.
Quelle est votre vision du métier d’architecte ? Nous travaillons de manière responsable, très transparente et honnête avec nos clients, et aussi en tentant de réduire notre impact sur l’environnement avec des projets durables et intemporels, dans le respect des ressources naturelles. Chaque projet doit être unique, singulier et sur mesure, comme l’être humain vivant dans un espace unique, à qui nous nous adressons et que nous devons comprendre. Le travail d’équipe enrichit énormément notre travail quotidien. Le fait de réfléchir ensemble ou de revenir sur les propositions de manière critique, pour arriver à de meilleures et nouvelles visions, sur chaque projet précis, est primordial. Cela remet en question toutes les décisions mais aussi, en même temps permet d’accélérer l’efficacité au quotidien.
Pour nous, tout s’enchaîne. Le design d’intérieur ne se limite pas à décorer un espace, il doit raconter une histoire et il est inextricablement lié à l’architecture. Tous les éléments d’un projet sont connectés entre eux et agissent en interaction. L’harmonie générale se renforce lorsque tout est soigneusement organisé et pris en compte dans un ensemble plus large. En réunissant tous les aspects d’une réalisation, nous sommes en mesure d’exprimer notre langage conceptuel et d’équilibrer parfaitement un espace.
Pouvez-vous expliquer votre notion de luxe discret ? Nous essayons de réaliser des intérieurs avec une palette de matériaux naturels, des détails raffinés, un traitement artisanal. Plutôt que d’ajouter des éléments décoratifs ou des matériaux détonants, voire « clinquants », nous préférons accéder à une esthétique capable de parler d’elle-même. Nous privilégions les bons savoir-faire, les matériaux qualitatifs travaillés dans les règles de l’art, combinés avec des détails authentiques et des techniques innovantes. Nous rencontrons un vif intérêt pour tous les matériaux d’origine naturelle et vivants, allant des placages riches aux métaux bruts. Nous mettons en relief des matières capables de développer leurs qualités au fil du temps, pour obtenir une belle patine et enrichir le projet. Avec ou sans finitions, ils doivent subir le processus authentique du temps.
Parlez-nous de vos projets ? Outre la résidence MUD, une réalisation dont nous sommes très fiers car il fallait anticiper les besoins des divers utilisateurs, tous les projets, petits ou grands, du mobilier à l’aménagement de bureau, ont leurs difficultés, dans les demandes et les attentes précises des clients. Nous essayons toujours de perfectionner notre approche et nos services. Nos plus grands défis résident dans la collaboration avec des personnes d’horizons, d’états d’esprit et de visions variées, sur la façon de travailler ensemble et d’exécuter un projet haut de gamme.
En 2018, nous avions lancé la ligne Rift de tables à manger. A l’avenir, nous souhaitons explorer encore plus cette réalisation. Nous avons été vraiment surpris par l’intérêt international qu’elle a reçu et allons davantage expérimenter ce secteur de notre activité avec de nouvelles collections de meubles. C’est une mission très différente du design d’intérieur qui équilibre davantage notre travail au quotidien. La conception de meubles est une manière totalement distincte d’aborder le design et les besoins humains. Elle se matérialise avec des projets à plus court terme, avec des résultats plus rapides vers le produit final. De plus, l’intérêt international nous aide à élargir notre vision et à explorer de nouvelles façons de penser et d’aborder le design.
Toutes les couleurs d’Oli-B
Toutes les couleurs d’Oli-B
Mots : Agnès Zamboni
Photos : DR
Depuis 10 ans, Oli-B promène son pinceau sur une grande diversité de supports. Après avoir réalisé une intervention artistique sur la mythique Panton Chair de Vitra, il a choisi l’iconique fauteuil Butler de Marie’s Corner et initié leur nouveau concept Art Seat.
Quel est votre parcours ? A la base, j’ai suivi une formation de graphiste à St-Luc et j’ai appris la peinture en autodidacte. J’ai commencé à peindre sur de grandes feuilles de papier que je collais dans les rues. Mes compositions abstraites colorées ont retenu l’attention de galeries d’art, de marques et d’entreprises qui m’ont sollicité pour des collaborations dans leur espace professionnel ou sur l’espace public. Dans l’univers que j’ai créé, je manie le digital comme la peinture ce qui me permet de m’adapter à des projets très différents. Je présente mes œuvres « spontanées » en galerie et je réalise des partenariats qui me permettent aussi de faire évoluer mon style et prolonger mes recherches. Je me sens libre de collaborer avec des groupes, des marques ou les pouvoirs publics pour déployer d’autres moyens et énergies. Mes formes géométriques et mes couleurs, qui se combinent, dessinent un alphabet avec de nouvelles lettres, qui apparaissent au fil du temps.
Comment est né votre désir de peindre ? Il est né avec le plaisir d’utiliser la couleur, qui a généré une véritable passion. Je définis mon travail comme une recherche personnelle d’un équilibre entre les formes et les couleurs. On a souvent dit que mes œuvres véhiculent de la joie mais mon message n’est pas de rendre les gens optimistes. Avant tout, je suis passionné par la recherche graphique et j’attends du public qu’il fasse une lecture personnelle de mes œuvres et qu’il lise, à travers elles, sa propre histoire. Je suis content qu’elles lui apportent du réconfort mais ce n’est pas mon intention première.
Quelle est votre technique ? Je suis un « artiste », au sens large. Ma technique varie selon le support et les médiums utilisés en découlent. Je travaille sans dessin préparatoire et je fonctionne à l’intuition. Ce qui m’intéresse, c’est la prise de risque, l’acte de se lancer sans connaître à l’avance l’histoire de mon œuvre. J’aime bien ne pas savoir où je vais aller, ne pas connaître le résultat. C’est la gestuelle qui m’intéresse. Je travaille à main levée, avec un crayon et une gomme, ou comme un enfant qui trempe son pinceau dans des pots de peinture ? J’utilise aussi le rouleau pour les grandes surfaces et la peinture en aérosol lorsque le support comporte du relief.
Fabriquez-vous vos couleurs vous-même ? Cela dépend, il n’y a pas de règles prédéfinies. Certaines teintes des couleurs acryliques peuvent être trouvées dans des gammes préexistantes. D’autres sont fabriquées à partir d’un nuancier ou sur mesure. Je mets aussi au point certaines de mes couleurs. Je fais aussi des mélanges personnels, avec tout cela. Je travaille avec environ 60 teintes, mais pas en permanence. Certaines sont privilégiées, un moment, délaissées puis réutilisées.
Comment avez-vous abordé le projet du fauteuil Butler ? C’était un challenge de réaliser un travail en 3D, d’approcher un volume sur plusieurs plans et angles, pour composer une sorte de robe à ce fauteuil pivotant. L’éditeur de sièges Marie’s Corner cherchait un artiste pour réaliser une édition spéciale d’un modèle iconique et un vidéaste de notre connaissance a proposé que nous nous rencontrions. Je m’intéresse moi-même au design d’intérieur qui présente des frontières légères avec l’art. Le support à peindre a été sélectionné parmi des échantillons de tissus. J’ai choisi une matière et un ton particulier que j’ai utilisé comme une couleur à part entière. J’ai abordé cette mission de la même manière que la plupart de mes projets. Mes outils ? Pour créer des lignes droites, j’ai toujours un niveau et des « masking tape » pour cloisonner parfaitement les couleurs qui sont passées au pinceau, en plusieurs couches. Toutes les courbes sont peintes à la main.
Quels sont vos projets ? Ma dernière expo solo à Knokke sur le thème des fleurs s’est terminée à la mi-juin. J’ai une exposition solo à Ostende prévue en octobre/novembre 2022. Je communiquerai à ce sujet sur mes réseaux sociaux.
Art et lumière, après la pluie vient le beau temps
Art et lumière, après la pluie vient le beau temps
Mots : Agnès Zamboni
Photos : DR
La mission d’Art et Lumière : protéger nos habitations des excès du soleil et des caprices de la météo. Florencio Lago Lago, gérant et directeur de cette entreprise familiale, fondée en 1987, renforce son expertise.
Ici, l’ADN, c’est bien la protection solaire ? Il y a 5 ans, j’ai racheté la société Art et Lumière, pour développer ses activités de protection solaire. En plus du siège social, à Waterloo, les deux vitrines d’exposition existantes de nos produits, à Mons et à Nivelles, deviendront, très prochainement, des espaces de vente ouverts à nos clients, un jour par semaine et, bien sûr, toujours sur rendez-vous. Tandis que le showroom virtuel de Namur offre une antenne complémentaire en Wallonie. Nous avons constaté que nos clients préféraient un contact régional et nous évoluons pour nous rapprocher d’eux.
En quoi consiste votre métier ? Nous protégeons les habitations contre le soleil et ses UV en créant de l’ombrage sur les baies vitrées des habitations, grâce à des systèmes de stores bannes et d’écrans ou screens. Pour être réellement efficace, tout système de protection doit être posé à l’extérieur, avant que le soleil ne pénètre à l’intérieur de l’espace. La fonction principale des stores bannes, c’est de protéger les espaces intérieurs des rayons trop ardents du soleil. De plus, ils repoussent l’humidité, résistent à l’eau, pendant 8 heures et permettent, par exemple, de profiter d’une terrasse en fin de journée, quand une bruine ou une pluie fine se déclare. Les screens sont composés de textiles filtrants qui repoussent la chaleur. Les volets roulants extérieurs, équipés de lames d’aluminium, permettent, eux, de lutter contre le froid tout en assurant la sécurité de la maison. On peut coupler ce type de dispositif avec un système domotique pour programmer ses ouvertures et fermetures, à distance, à partir de son smartphone.
Nous installons également des pergolas bioclimatiques. Ces espaces extérieurs amovibles permettent de créer un lieu de vie complémentaire, dont on peut profiter 9 à 10 mois par an, avec un microclimat intérieur qui s’adapte à la saison. Ces structures en aluminium conservent la chaleur en hiver, protègent de la pluie et du vent et, en été, on peut les ouvrir pour apporter de la fraîcheur, à l’intérieur. Leurs parois sont équipées de lames et de screens pour lutter contre la surchauffe. Les lames verticales diminuent un peu la luminosité de l’espace mais les modèles repliables en accordéon, en revanche, permettent de la conserver. Ce type de pergola s’installe principalement sur une terrasse adossée à la maison.