Typh Barrow, en communion avec le public
Un album de musique, c’est avant tout une aventure humaine. Avec « Aloha », son deuxième opus, Typh Barrow confirme qu’elle a réussi à nouer une incroyable complicité avec le public. Rencontre avec une performeuse de charme.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : CHRISTIAN HAGEN
COUTURE : MAISON BERNARD DEPOORTER
MAKE UP : HEIDI STAPELS
COIFFURE : MAISON LUC DEPIERREUX
Typh, vous allez me trouver particulièrement inculte, mais que signifie « Aloha » ?
Elle rit. « C’est un vocable qui vient d’Hawaï ! Un message d’empathie, pour signifier à l’autre : ‘Bienvenue à vous, tel que vous êtes’. J’avais déjà utilisé ce terme dans une chanson. Aloha, je l’adresse à chacun, dans toute sa complexité et sa singularité. Ce message est le fil conducteur d’un album certes autobiographique, mais aussi influencé par toutes les personnes que j’ai croisées et dont les histoires m’ont grandement inspirées … »
« Petite, la scène me faisait rêver ; adulte, j’ai ajouté au rêve la dimension humaine. »
Vous êtes très proche du public. D’ailleurs, ce sont les 60 000 spectateurs réunis durant ces deux ans de tournée qui ont validé les chansons de ce nouvel album… Quelle leçon tirez-vous de ce procédé assez inhabituel ?
« C’est une vraie chance ! Depuis la sortie du premier album, « Raw », on n’a pas arrêté de tourner. La scène, c’est un laboratoire ! On a donc pris en compte les réactions du public face aux nouvelles chansons. Et en fonction du feedback du public, on a décidé d’enregistrer (ou pas) le morceau en studio. C’est ainsi que « Replace » et « Doesn’t Really Matter » (soutenus massivement, il est vrai, par la plupart des radios – ndlr), ont reçu un excellent accueil. Pour remercier le public, on a enregistré les chœurs du refrain de « Aloha » pendant les concerts à Bruxelles, Liège et Charleroi ! C’est bel et bien le public belge qu’on entend sur la plage d’ouverture de l’album… »
« Aloha », la plage d’ouverture de l’album éponyme, ce sont sept minutes de grâce, hors du temps…
« Quand j’ai écrit ce morceau, j’ai pensé à une voix habitée, unique, mystique, proche de l’incantation. J’en ai parlé à mon producteur, François Leboutte, qui a contacté, sans m’en parler (François adore me réserver des surprises !), Gulaan, un artiste kanak que nous aimons tous les deux et qui est une vraie star à l’autre bout du monde. Je suis donc partie en Nouvelle- Calédonie pour immortaliser ce duo. Je suis revenue en Belgique avec des souvenirs plein la tête : toute la famille de Gulaan nous a notamment accueillis en chantant – c’était un moment d’une intensité rare -, et j’ai survolé le Cœur de Voh en gyrocoptère – inoubliable ! »
Gulaan sera l’invité de la tournée 2020 de Typh Barrow ?
« Surprise ! » (elle rit)
Une semaine après sa sortie, « Aloha » est déjà en tête du classement des meilleures ventes d’albums ! Et pour cause, on y trouve une belle diversité musicale : une rencontre magique entre deux langues (Gulaan chante dans sa langue natale, le Nengone), de la pop (« Replace »), du percutant (« Doesn’t Really Matter »), du funky (« Colour »), du rocailleux (« Damn! You’re Bad »), du blues déchirant (« Very First Morning »), des tonalités folk (« Hold You Sister »), de la soul torride (« The Other Woman ») et encore, une rencontre avec l’une des plus belles voix du nord du pays : celle de Jasper Steverlinck, leader d’Arid.
Typh Barrow, album :
« Aloha », label indépendant Doo Wap.
Vous avez dit que François Leboutte, votre producteur, a emmené très loin vos rêves de petite fille. A quoi rêvait Typh quand elle était môme ?
« A être sur scène ! »
A quoi rêve Typh adulte ?
« La réalité dépasse de loin mes rêves les plus fous. Partir en Nouvelle-Calédonie, chanter en duo avec d’autres artistes. Petite, la scène me faisait rêver ; adulte, j’ai ajouté au rêve la dimension humaine. Les rencontres me font grandir. »
Typh Barrow est-elle une performeuse ?
«J’ai réellement besoin d’être sur scène. Le partage avec le public et les musiciens est terriblement galvanisant. Mais je suis consciente que m’exposer ainsi, au public, est contre-nature et presque angoissant. On laisse toujours sur scène un petit bout de soi… »
Typh, ambassadrice du savoir-faire belge ?
« Oui, je suis, depuis peu, ambassadrice des sacs Delvaux. C’était un rêve de jeune fille. Même si, pour mes 18 ans, j’ai reçu un piano, et pas l’iconique Brillant. C’est un grand honneur d’être l’ambassadrice du Made in Belgium ! J’ai également beaucoup d’admiration pour le travail de Bernard Depoorter (où a lieu notre shooting, ndlr), qui est un artisan-couturier d’une sensibilité rare. Ses vêtements ont une âme. »
Allez, une question très girly : Typh a changé de coupe…
«N’y voyez rien de symbolique ! J’avais juste envie de changer de tête ! »
Les premières dates de la tournée Aloha
2 mai : Charleroi – Palais des Beaux-Arts (sold out)
3 mai : Luxembourg – Rockhal (dernières places)
7, 8 et 9 mai :Liège-LeForum(soldout)
15 mai : Bruxelles – Le Cirque Royal (sold out)
16 mai : Bruxelles – Le Cirque Royal (sold out)Nouvelles dates à découvrir prochainement sur www.TyphBarrow.com
Johan Lolos, L’ART DE S’EXPRIMER EN PHOTOS
MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTOS : JOHAN LOLOS
Originaire d’Olne, dans la province de Liège, Johan Lolos partait à la conquête du monde derrière son objectif. Le but initialavoué : voyager gratuitement grâce à des partenariats. Quelques 451.000 followers sur Instagram plus tard, à 32 ans et plus de 40 pays visités, « lebackpacker » a conquis un monde virtuel duquel il revient avec une nouvelle ambition, la Street Photography. Rencontre.

De Liège au reste du monde…
L’idée était de pouvoir voyager le plus longtemps possible au moindre frais. J’ai toujours été très attiré par Internet ; mon mémoire était sur l’engagement sur les réseaux sociaux, idem pour mon stage à Paris. L’Australie est pionnière en matière de tourisme dans les réseaux sociaux, il y avait déjà des photographes qui avaient quitté leur job pour en vivre. Faisant de la photo depuis 2008 et ayant mon matos, il n’y avait pas de raison que je n’essaye pas de poster des photos de qualité sur Instagram et d’essayer d’être repéré par des comptes intéressants pouvant m’apporter de la visibilité et ainsi de me faire un nom.
23 janvier 2014, Hazards beach en Tasmanie.113 likes sur Instagram…
C’était le premier post dans l’esprit de voyages, la première photo postée sur Instagram prise avec un appareil pro. Avant, j’étais étudiant à l’IHECS en Relations publiques et je postais du contenu de soirées entre potes, des festivals, etc. Ensuite, je suis parti un an en Australie et une autre année en Nouvelle-Zélande. Mon premier trip « lebackpacker » fut la Tasmanie.
« lebackpacker », le déclic…
Après mon petit roadtrip autour de Melbourne, j’avais moins de 2.000 abonnés. Un matin, en me réveillant, j’ai constaté que « National Geographic » avait reposté une de mes nouvelles photos sur leur compte Instagram. En une nuit, j’ai gagné des milliers d’abonnés. Là, je me suis pris au jeu ! Une dizaine de milliers d’abonnés m’ont permis d’avoir des deals (voiture de location, des tours touristiques gratuits en échange de mentions sur mes postes, etc.).
L’influence d’Instagram sur le tourisme…
Début 2015, à Wanaka, mon premier client m’a engagé pour une campagne de promotion de la Nouvelle-Zélande. A l’époque, les paysages étaient surtout populaires grâce à la saga « Le Seigneur des anneaux». Durant sept mois, j’ai beaucoup travaillé avec l’office du tourisme. Nous avons invité des Instagrameurs du monde entier. Un an plus tard, une étude a prouvé qu’Instagram avait augmenté le tourisme de 14 % dans cette région. Un bien et un mal aussi (comme le parking de la randonnée où il y avait 3 voitures par jour, qui à présent est assailli d’une centaine). Chiffre à l’appui, l’Islande, les Iles Féroé, la Norvège sont également des destinations qui ont émergé grâce à Instagram.

Les sommets européens à l’honneur dans le livre « Peaks of Europe » chez Racine Lannoo…
Hormis l’Islande, la Norvège et Les Alpes, j’avais passé beaucoup d’années à voyager loin de l’Europe. J’ai eu envie de découvrir mon continent, dont la Grèce dont je suis originaire, avec un œil de photographe. En cinq mois, j’ai parcouru environ 25.000 kilomètres.
Parmi plus de 40 pays visités, les coups de cœur…
Chaque pays est un coup de cœur et j’adorerais y retourner. La moitié de mes voyages est un come-back. Les coups de cœur qui ne s’effaceront jamais sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande, là où tout a commencé. D’un point de vue spectaculaire, la Norvège et l’Islande. Ces pays merveilleux ne cessent de m’inspirer, je m’y rends au minimum une fois chaque année.
La règle d’or pour des photos fantastiques…
Je ne m’impose aucune règle, cela dépend de l’interaction avec le sujet. La photo doit raconter une histoire à mes yeux. Pour la photo de paysage, c’est juste une question de composition et de lumière comme les « golden hours » (très tôt le matin et l’après-midi juste après le coucher de soleil).

Une reconversion pour 2020…
Il y a une sursaturation sur Instagram, ce monde ne m’attire plus. Mon livre a été une période de transition où je suis parti hors des sentiers battus pour surtout raconter des histoires qui valent la peine d’être dites. Depuis je me dirige vers des pays « culturels » comme la Birmanie et l’Inde mais je veux aussi me professionnaliser dans la photo animalière. Ambassadeur pour Toyota, j’ai organisé une expédition en Afrique australe (Afrique du Sud, Namibie, Botswana, Swaziland et Lesotho).
J’ai toujours été attiré par la photo documentaire. La « Street Photography » me passionne avant tout. C’était une approche difficile de passer d’étudiant RP à photos journaliste ; les paysages étaient plus accessibles. Bref, j’en ai un peu marre de ce côté Instagram et de ces photos qui font juste rêver. Je suis clairement attiré par la notion humaine ; j’aimerais être défini comme un photographe qui documente, qui sensibilise et ouvre les yeux sur certaines thématiques.
Kenya 2020 – Maasai Mara Safari Workshop
Vivez durant 6 jours une aventure photographique exclusive avec Johan Lolos et le photographe professionnel George Turner, alias George the Explorer, du 16 au 21 mars 2020. johanlolos.com/kenya-2020-safari-workshop

JOHAN LOLOS
www.johanlolos.com
@lebackpacker
JE T’AIME... A la folie!
Vous souvenez-vous de vos premiers émois amoureux ? La découverte de l’autre, l’initiation à l’autre. Filmé par le Bruxellois Fabrice du Welz, l’amour est vertigineux, destructeur, constructeur. Il le raconte dans « Adoration », fable poétique, intimiste et jusqu’au-boutiste, sur deux adolescents confrontés à leurs désirs, à leurs tourments. Du vrai cinéma, d’une beauté formelle envoûtante.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : KRIS DEWITTE
Un gamin candide qui traîne dans l’hôpital psychiatrique où travaille sa mère, tombe raide dingue d’une adolescente schizophrénique. Ensemble, ils prennent la fuite, s’enfonçant toujours plus loin, au cœur d’une nature sauvage, qui se fera l’écho de leur initiation à l’amour, de leurs souffrances, de leurs tourments, de leur délivrance aussi – le plan final, qui clôt la folle cavalcade des deux mômes, est d’une poésie extatique indicible. A l’issue d’ « Adoration », film projeté au Festival International du Film Francophone de Namur (le FIFF), on a rencontré Fabrice du Welz, réalisateur au parcours radical et à l’imagerie souvent violente (« Calvaire », « Alléluia ») …
« Adoration » est manifestement votre film le moins violent formellement… « Oui, car la caméra épouse le parcours d’un gamin, Paul, qui est bon, naïf, innocent, à l’instar de Mychkine chez Dostoïevski ou de Silence chez Comès. Paul est un ange poreux à la souffrance des autres. Son cheminement est doux, il n’y avait donc aucune raison d’être violent. Dans « Adoration », j’ai essayé de me mettre à nu, sans me cacher derrière ma capacité à faire de beaux plans (la photo signée Manu Dacosse est pourtant d’une beauté inouïe qui s’infiltre comme un doux poison, ndlr) ni derrière le grotesque ou la violence. J’ai épousé les contours de l’évolution de Paul : la caméra est d’abord fébrile, comme lui, puis plus posée quand Paul s’affirme dans sa conscience d’aimer et sa volonté de protéger Gloria. »

Comment Paul (Thomas Gioria) et Gloria (Fantine Harduin), qui affichent tous deux 15 printemps, ont-ils compris vos intentions ? « D’emblée, je ne leur ai rien expliqué, je les ai choisis ! Ensuite, il a fallu gagner leur confiance – et ce fut réciproque. On a travaillé en symbiose : je déteste infantiliser les gens, encore moins les enfants ! Je les ai donc placés face à leur respon- sabilité : le rôle. Ce sont des enfants, mais aussi, et surtout, des artistes. Par ailleurs, mes enfants, qui étaient sur le plateau, sont devenus amis avec Thomas et Fantine : le tournage d’ « Adoration » s’est très vite transformé en colonie de vacances. Ce fut le plus bel été de leur jeune vie. »
La sexualité naissante, les premiers émois, sont sujets à fascination… « Tomber en amour, être initié à l’amour, c’est fascinant. Et dévastateur, car souvent, on capitule devant l’amour, on finit, un jour ou l’autre, par quitter celui ou celle qu’on a aimé/e. Pas Paul. Paul ne capitulera pas. »
La souffrance psychologique que suscite l’abandon, et l’amour fou qui induit la passion destructrice, deux thèmes qui vous sont chers… « Oui, j’affectionne les personnages qui vivent avec l’absence de quelqu’un, d’un être aimé. Ce n’est pas forcément réfléchi, mais je suis toujours touché par les gens entourés de fantômes d’un parent, d’un ami… Je tends vers un certain mysticisme. J’ai grandi dans un collège catholique, et même si je ne suis pas croyant, je demeure fasciné par l’art religieux, qui me bouleverse. Je m’interroge d’ailleurs souvent sur le lien entre le mysticisme et l’extase. Dans l’absolu amoureux, il y a un chemin de souffrances mais il mène à l’extase… Cette extase, je la recherche constamment, et notamment dans ma vie amoureuse, qui est chaotique, passionnée, pleine de bruit et de fureur. Cette recherche extatique constante nourrit- elle, par substitution, l’écriture de mes personnages ? Peut-être… Particulièrement dans « Adoration » qui est le parcours d’un ange qui va jusqu’à une forme d’extase et donc d’apaisement… »
« Adoration est un acte de foi dans la bonté des hommes. »
Fabrice du Welz

La passion est-elle forcément destructrice ? « Oui. On est toujours tué par ce qu’on aime. C’est toujours le même schéma qui m’intéresse : l’intersection entre l’immanence, qui a son principe en soi-même, et la transcendance, qui va au-delà. Nous, les humains, tendons vers le sublime mais nous sommes également des êtres rattrapés par nos pulsions : cette dualité me passionne et je la creuse à ma manière, à travers mes films. »
Sommes-nous naturellement bons ? « Je ne sais pas ! « Adoration » est un acte de foi dans la bonté des hommes. Mais la bonté est-elle une forme de folie ? Je m’interroge. Dans mes films personnels (hormis ceux de commande, aux Etats-Unis, ndlr), il n’y a pas de personnages mauvais, il y a une bonté qui dégénère. C’est la volonté de vivre, d’exister, qui dégénère, car ces volontés-là peuvent nous amener à poser des actes extrêmes, mais le mal en soi, n’existe pas. »
« Adoration » risque de désarçonner votre public… « Mon cinéma a toujours revêtu une dimension poétique : « Calvaire » et « Alléluia » affichent une violence graphique certes, mais ils sont également empreints d’une poésie macabre. Mais, je vous l’accorde, personne ne s’attendait à ce que je signe un film tendre, nu et pur dans sa facture – tant mieux ! »
Dans nos salles
Sortie nationale d’ « Adoration » le 15 janvier. Bayard de la meilleure interprétation attribué à Thomas Gioria et Fantine Harduin, les deux jeunes interprètes, lors du FIFF à Namur.
Offrir UN LIVRE, un cadeau PERFECT
A l’heure des cadeaux, nombre d’entre nous offriront un livre à leur tante Camille, à leur oncle Paul ou à leur best friend. Rien de mieux car lire est un moment de plaisir qui en outre stimule votre cerveau, accroît vos connaissances, améliore votre imagination, diminue votre stress et parfois, développe une expérience métaphysique. Be Perfect s’est promené dans les allées de Filigranes en quête de grands prix, de page-turner idéal et de livres à collectionner.
A déposer au pied du sapin

L’EXTASE DU SELFIE
Philippe Delerm • Seuil
Et vous, quel geste vous trahit ? Il y a les gestes qui disent l’embarras, d’autres la satisfaction de soi, certains encore le simple plaisir d’exister, là maintenant, sur cette terre. Mais tous nous révèlent, dans nos gloires comme nos petitesses, nos amours comme nos détestations : le selfie, geste roi de nos vies modernes ; le « vapotage », qui relègue l’art de fumer à un plaisir furtif, presque honteux ; les hommes de pouvoir qui se grattent le dessous de leur chaussette ; cette façon qu’on a parfois de tourner le volant avec la paume de la main bien à plat ; un verre qu’on tient à la main sans le boire…

LA BIENVEILLANCE EST UNE ARME ABSOLUE
Didier Van Cauwelaert • Éditions de l’observatoire
« La bienveillance est le contraire de la mièvrerie : c’est une arme de choc, une arme de joie, une arme absolue. À une époque où tout se radicalise – la ruse, la haine, l’ego, le politiquement correct et même les discours humanitaires –, la bienveillance est la seule réponse à la crise morale que traversent nos sociétés. Une réponse qui, à défaut de changer le monde du jour au lendemain, lui redonne des couleurs et compense les déceptions qu’il nous inflige, tout en renforçant ce système immunitaire assez paradoxal qui s’appelle l’empathie. D’où l’urgence de radicaliser la bienveillance. De la pratiquer sans peur, sans honte, sans modération et sans nuances. C’est ce que je fais depuis l’enfance, pour le meilleur et pour le pire, comme toutes les personnalités qui ont marqué ma vie. Ceux qui, sans en avoir toujours conscience, détiennent le véritable pouvoir sur Terre sont les guerriers de la bienveillance. »

ZERO WASTE
Collectif • Pepeat Editions
« Attention coup de cœur ! C’est belge, c’est original et ça donne envie mais pas seulement. Zero Waste est un splendide ouvrage de cuisine qui met l’accent sur les produits locaux mais il propose également des tutos en vidéo. Dorénavant, grâce à votre smartphone vous pour- rez suivre pas à pas la recette ». Fréderic, responsable vie pratique.

KAREN TOROSYAN. SECRETS ET TECHNIQUES D’UN CUISINIER ORFÈVRE
Richard Huahton, Chihiro Masui • Flamarion
Chef passionné, Karen Torosyan impose son talent hors pair au Bozar Restaurant, l’une des tables les plus renommées de Bruxelles. S’il excelle dans la réalisation de pâtés-croûtes, sa créativité s’exprime aussi dans des recettes puisées dans la grande gastronomie française et la cuisine traditionnelle de son pays d’adoption, comme le pithiviers, le lapin à la kriek et l’huître au sarrasin. L’un de ses plats signature, le koulibiak, est désormais une référence en la matière. Dans cet ouvrage, vous découvrirez tous ses plus précieux secrets de cuisine, un magistral témoignage de son im- mense générosité et de sa quête de perfection.

BORLÉE. ENSEMBLE VERS LES SOMMETS
David Lehaire • Editions Dynamedia
La fratrie Borlée, véritable porte-drapeau de l’athlétisme belge, a une histoire unique. Ensemble, Olivia, Kevin, Jonathan, Dylan et Jacques, le papa-coach, collectionnent les médailles internationales. Plus de quarante, déjà. Que ce soit au niveau olympique, mondial et européen. Et ce n’est sans doute pas fini. Comment font-ils ?

BELGIUM NEW ARCHITECTURE 7
Prisme
Comment réunir habitat, mobilité, interactions sociales, équipements/ services et culture ? Comment repenser la mobilité urbaine en adéquation avec les enjeux technologiques, écologiques et numériques actuels ? Quelle est la place du citoyen dans l’espace public, ce lieu de rencontres, créateur de liens et vecteur indéniable de qualité de vie ? Quels seraient les exemples à suivre et les solutions à suggérer ?

BELGIAN ART NOUVEAU
Éditions Horta
Le premier volume, des quatre tomes consacré à l’Art nouveau belge à travers les Arts Décoratif, est consacré au célèbre architecte et designer belge, Victor Horta.
Prix Filigranes 2019

OÙ BAT LE CŒUR DU MONDE
Philippe Hayat • Calmann Lévy
« Roman envoûtant sans la moindre fausse note. J’ai adoré ! » Marc Filipson

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES
Jean-Claude Grumberg • Seuil
« A lire, à offrir. Un souffle d’humanité, une bulle d’espérance lancée dans un monde dévasté.» Marc Filipson
Les grands prix

Prix Goncourt 2019
TOUS LES HOMMES N’HABITENT PAS LE MONDE DE LA MÊME FAÇON
Jean-Paul Dubois • L’Olivier
« Paul est en prison au Canada. Il partage la cellule d’un Hells Angel. Une montagne de muscles au cœur tendre. Peu à peu, un lien plus fort se crée entre les deux hommes et on découvre les raisons qui ont amené Paul en prison. Une belle histoire d’amour et un roman social. Avec un brin de cynisme évidemment ». Marianne, libraire au rayon littérature.

Prix Fémina 2019
PAR LES ROUTES
Sylvain Prudhomme • L’Arbalète Gallimard
« Au travers du récit qui lie ses trois personnages (un écrivain, un homme qui ne tient pas en place appelé « l’auto-stoppeur » et son épouse délaissée), Sylvain Prudhomme nous offre un magnifique hymne la liberté, au partage et au rassemblement.» Hugues, libraire au rayon littérature.

Prix Renaudot 2019
LA PANTHÈRE DES NEIGES
Sylvain Tesson • Gallimard
« – Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J’y retourne cet hiver, je t’emmène. – Qui est-ce ? – La panthère des neiges. Une ombre magique ! – Je pensais qu’elle avait disparu, dis-je. – C’est ce qu’elle fait croire. »

Prix Cognac 2019
LES REFUGES
Jérôme Loubry • Calmann Lévy
Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte. Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.
Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ? Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ? Qui était vraiment sa grand-mère? Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien. « Construction surprenante, tension soutenue, personnages capti-vants, une intrigue qui nous embrouille l’esprit. » Marc Filipson

Prix Rossel 2019
TROIS INCENDIES
Vinciane Moeschler • Stock – Arpége
De Beyrouth à Buenos Aires en passant par Bruxelles, Berlin et Brooklyn, Vinciane Moeschler brosse le portrait de trois femmes, trois tempéraments — trois incendies.
FILIGRANES
Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30.
Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00. Ouvert le 25 décembre et le 1er janvier 2019.Avenue des Arts, 39-42 – 1040 Bruxelles T. : 02/511 90 15
Odile d’Outremont, Ses personnages hors cadre
Son premier roman « Les Déraisons » était passé un peu inaperçu en Belgique. « A l’époque, je n’avais pas d’attachée de presse belge… », s’excuse-t-elle.« Baïkonour », ode à ceux et celles qui osent renaître, jouit en revanche d’une belle couverture médiatique. Tant mieux, car il est grand temps de découvrirla plume imagée et les métaphores ciselées de poésie de la gracieuse Odile d’Oultremont. Rencontre.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTO : BARBARA WEINS
Grande famille de la noblesse belge, les d’Outremont ont fourni des seigneurs, des diplomates, des financiers, des hommes d’Etat, un prince-évêque… Des auteurs aussi ! « Je suis historienne de formation, scénariste depuis 20 ans ( j’ai écrit pour presque toutes les chaînes TV, « File dans ta chambre » notamment – avec Stéphane De Groodt, son ex-mari, nda – et la série « Hard » sur Canal Plus), je suis également réalisatrice d’un court-métrage avec André Dussolier et j’ai un projet de long métrage dans mes tiroirs… Et romancière ! En termes de liberté, le roman c’est le Graal total, j’ai la chance d’avoir une maison d’édition (Les éditions de l’Observatoire, nda) qui m’offre carte blanche. C’est du bonheur ! »
Baïkonour, votre deuxième roman, interroge, un peu à la manière d’un Chabrol, l’étouffement du conformisme social… «J’aime beaucoup observer le comportement des gens autour de moi. Dans « Baïkonour », je dissèque le quotidien d’une petite ville fictive de Bretagne où tout le monde se connaît depuis plusieurs générations, se croise inévitablement, et je pose la ques- tion : comment peut-on se réinventer une liberté dans un endroit où chacun est condamné à subir le regard et donc le jugement des autres ? Un endroit où on est prédé- terminé par la famille et les histoires que l’on vous colle sur le dos… Prenons l’exemple d’Anka, mon héroïne, qui rêve de devenir pêcheuse… Son père l’en empêche par excès de protectionnisme mais surtout, dans cette petite ville de province, il est acquis qu’une femme ne devient pas marin-pêcheur… »
La disparition de son père change pourtant la donne…
« Oui et là encore, je pose une question qui sans doute interpelle : la mort d’un parent, d’un proche, peut-elle parfois être qualifiée de libération ? Je ne connais pas la réponse, car elle est fonction de chaque vécu. Le « déterminisme », même si je ne suis absolument pas fataliste – le hasard dans la narration, ça ne fonctionne pas -, est un sujet qui m’intéresse énormément… »
Vos personnages sont délibérément hors cadre. La seule façon raisonnable de vivre, est-ce en dehors des règles ? « Nous sommes de plus en plus contraints à entrer dans le moule, à nous conformer aux codes sociaux, à une pression morale, classifiante, qui nie l’individu. Cette obsession de la collectivité et des règles me perturbe ; la règle pour la règle me pose problème. Je ne suis pas révolutionnaire dans l’âme, il existe des règles à respecter pour vivre en société mais je prône néanmoins une incessante remise en question par tout un chacun. »
Baïkonour, l’histoire de plusieurs renaissances ?
« Oui, Anka renaît, Marcus sort du coma, donc renaît physiquement, quant au père de Marcus, il renaît dans sa relation à la paternité qu’il découvre sur le tard… J’aime cette idée que rien n’est jamais inscrit définitivement… »
Comment ne pas parler de votre style… Quelle plume ! « Merci ! Mais c’est surtout beaucoup de travail ! A vrai dire, ce ne sont pas les mots qui m’intéressent mais les phrases. Je n’écris pas un premier jet pour y revenir et le corriger. Je cherche avant toute chose à trouver la musicalité dans chaque phrase et son enchaînement à la suivante… »

Une histoire de renaissance
Anka, coiffeuse, rêve de prendre le large ; Marcus, grutier, observe de là-haut la vie qui se meut en contrebas. Un matin, il chute. On aime : une histoire d’amour, de renaissance même, nourrie par des personnages hors cadre et un bel esprit d’insoumission. Et cette plume, ah cette plume musicale, imagée – un régal.
Rentrée LITTÉRAIRE 2019
Entre un nouveau Thomas Gunzig, le livre « mystère » et l’incontournable Amélie Nothomb, cette rentrée littéraire s’annonce intense. Comment s’y retrouver ? Marc Filipson et ses libraires vous font partager leurs coups de cœur à inscrire sur votre liste de lecture cet automne.
Les coups de cœur ultimes de Marc Filipson et de Be Perfect

SOIF
Amelie Nothomb • Albin Michel
« Pour éprouver la soif il faut être vivant. »
« Elle a osé ! » Marc Filipson

FEEL GOOD
Thomas Gunzig • Au Diable Vauvert
Quel est le rapport entre un écrivain sans gloire, le rapt d’enfant et l’économie de la chaussure ?
« Je Feel sooooo good à la lecture de ce roman ! » Marc Filipson
Le livre « mystère » de la rentrée littéraire est La surprise à paraître le 2 octobre

LA POLICE DES FLEURS, DES ARBRES ET DES FORÊT
Romain Puertolas • Albin Michel
Une fleur que tout le monde recherche pourrait être la clef du mystère qui s’est emparé du petit village de P. durant la canicule de l’été 1961. Insolite et surprenante, cette enquête littéraire jubilatoire de Romain Puertolas déjoue tous les codes.
« Captivant, drôle et surprenant » Marc Filipson Rencontre avec Romain Puertolas le 7/11/2019
Les coups de cœur de Marc Filipson

OÙ BAT LE CŒUR DU MONDE
Philippe Hayat • Calmann Lévy
À Tunis dans les années trente, Darius Zaken est frappé de mutisme après la disparition brutale de son père. Élevé par sa mère Stella qui le destine aux plus hautes études et sacrifie tout à cette ambition, il lutte pour se montrer à la hauteur. Mais le swing d’une clarinette vient contredire la volonté maternelle. Darius se découvre un don irrésistible pour cet instrument qui lui redonne voix. Une autre vie s’offre à lui, plus vive et plus intense.
« Une des pépites de la rentrée, si pas LA pépite ! Roman envoûtant sans la moindre fausse note. J’ai adoré ! » Rencontre avec Philippe Hayat le 18/11/2019 lors d’un concert de jazz chez Filigranes
Prix Filigranes 2019

LE JEU DU CHUCHOTEUR
Donato Carrisi • Calmann-Levy
En pleine nuit d’orage, l’appel au secours d’une famille. Autour de leur maison, un homme à capuche qui rôde. La police n’arrive qu’au petit matin. Le spectacle d’un carnage : Du sang partout. Mais aucun corps. Ni parents. Ni enfants.
« Chhhhuuuuuuchoteur quand tu nous tiens… Amis, boulot, obligations et sommeil, tu oublies ! » Le coup de cœur de Marc Filipson, disponible le 2 octobre 2019

LE GHETTO INTÉRIEUR
Santiago H. Amigorena • P.O.L
Buenos-Aires, 1940. Des amis juifs, exilés, se retrouvent au café. Une question : que se passe-t-il dans cette Europe qu’ils ont fuie en bateau quelques années plus tôt ? Difficile d’interpréter les rares nouvelles. Vicente Rosenberg est l’un d’entre eux, il a épousé Rosita en Argentine. Ils auront trois enfants. Mais Vicente pense surtout à sa mère qui est restée en Pologne, à Varsovie. Que devient-elle ? Elle lui écrit une dizaine de lettres auxquelles il ne répond pas toujours. Dans l’une d’elles, il peut lire : « Tu as peut-être entendu parler du grand mur que les Allemands ont construit. Heureusement la rue Sienna est restée à l’intérieur, ce qui est une chance, car sinon on aurait été obligés de déménager. » Ce sera le ghetto de Varsovie. Elle mourra déportée dans le camp de Treblinka II. C’était l’arrière-grand-mère de l’auteur.
« Probablement LE roman le plus important de cette rentrée littéraire. Bravo, merci et respect Santiago H. Amigorena. » Rencontre avec l’auteur le 13/11/2019

LE CŒUR DE L’ANGLETERRE
Jonathan Coe • Gallimard
Dans cette période trouble où les destins individuels et collectifs basculent, les membres de la famille Trotter reprennent du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s’engage dans une improbable carrière littéraire, sa sœur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, son vieux père Colin n’aspire qu’à voter en faveur d’une sortie de l’Europe et sa nièce Sophie se demande si le Brexit est une cause valable de divorce.
« Brexit, comment en est-on arrivé là ? De 2010 à 2018, avec humour, sagesse et justesse, l’évolution de la famille Trottrer et Jonathan Coe dans une analyse politique et sociologique formidable. »

J’ÉCRIS TON NOM
Sylvestre Sbille • Belfond
Youra convoque les forces de la nuit, comme dans un opéra magique, dans un conte maudit, un roman gothique. Il avance sans peur ni haine vers un destin déjà écrit. Il a décidé que tout était dit ; il n’y a plus qu’à faire. Les actes seront posés et advienne que pourra, son destin est en marche, et celui de tous ceux vers qui il roule.
« 1943, le vingtième convoi, Youra, les rues de Bruxelles… ». Rencontre avec Sylvestre Sbille le 25/09/2019
Coup de cœur de Marc Filipson et de Be Perfect

LES YEUX ROUGES
Myriam Leroy • Seuil
Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C’est l’amorce d’un piège suffocant à l’heure du numérique, quand la fatalité n’a d’autre nom qu’un insidieux et inexorable harcèlement. « Bien construit, prenant, dé- rangeant, bref encore un coup de cœur. » Marc Filipson
« J’avais adoré son premier roman “Ariane”. “Les yeux rouges” m’interpelle telle une acrimonieuse Madeleine de Proust ». AD
Rencontre avec Myriam Leroy le 17/11/2019
Les coups de cœur des libraires Filigranes

MÉCANIQUE DE LA CHUTE
Seth Greenland • Liana Levi
Coup de cœur de Hugues : « Un grand roman américain sur les dérives de notre époque ancrée dans le politiquement correct, qui nous rappelle le « Bûcher des vanités » de Tom Wolfe. Une intrigue implacable, un roman fascinant ».
«Probablement mon mega coup de cœur côté traductions. Grandiose ! » Marc Filipson

LES CHOSES HUMAINES
Karine Tuil • Gallimard
Le coup de cœur de Victoria : « A l’aune du #metoo, “les choses humaines” reflète avec acuité notre société et l’incidence des médias et de la vie publique sur les relations entre les femmes et les hommes. Sans jamais poser de regard moralisateur ou prescriptif, Karine Tuil maîtrise ce matériau très complexe qu’est le réel. J’ai tout simplement dévoré “les choses humaines” ! »
« Roman et presque essai. Karine Tuil présente les faits et initie à la réflexion. Dérangeant mais nécessaire. » Marc Filipson Rencontre avec Karine Tuil le 14/11/2019

LA FRACTURE
Nina Allan • Tristram
Le Coup de cœur de Carméla : « Julie Roanne disparaît lorsqu’elle a 17ans et réapparaît 20 ans plus tard. Alors que tout le monde la pense victime d’un crime sexuel, sa version diffère totalement. Brillant ! »

LES ALTRUISTES
Andrew Ridker • Rivages
Le coup de cœur de Nicolas : « De l’égoïsme le plus crasse au don absolu de sa personne, “Les Altruistes” dresse le portrait savoureux d’une famille juive américaine. Dans la lignée d’un Jonathan Franzen, jubilatoire ! »

LA FABRIQUE DES SALAUDS
Chirs Kraus • Belfond
Coup de cœur de Hugues. À travers l’histoire de Koja, Hubert et Ev Solm, deux frères et leur sœur, sorte de ménage à trois électrique, Chris Kraus nous entraîne dans des zones d’ombre où morale et droiture sont violemment bafouées, et dresse en creux le portrait d’une Europe à l’agonie, soumise à de nouvelles règles du jeu.

CENT MILLIONS D’ANNÉES ET UN JOUR
Jean-Baptiste Andréa • L’Iconoclaste
Coup de cœur de Marianne.1954. C’est dans un village perdu entre la France et l’Italie que Stan, paléontologue en fin de carrière, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques. Car Stan a un projet. Ou plutôt un rêve. De ceux, obsédants, qu’on ne peut ignorer. Il prend la forme, improbable, d’un squelette. Apato-saure ? Brontosaure ? Il ne sait pas vraiment. Mais le monstre dort forcément quelque part là-haut, dans la glace. S’il le découvre, ce sera enfin la gloire, il en est convaincu. Alors l’ascension commence. Mais le froid, l’altitude, la solitude, se resserrent comme un étau. Et entraînent l’équipée là où nul n’aurait pensé aller.
FILIGRANES
Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30. Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00.
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CORMAN BY FILIGRANES
De 10h00 à 18h30 du mercredi au dimanche et tous les jours pendant les vacances scolaires.
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THOMAS GUNZIG, Que devient la morale quand on n’a plus d’argent ?
« Feel good » c’est l’événementde la rentrée littéraire ! D’abord parce que le titre a de réelles vertus antidépressives, ensuite parce que la plume acérée de son auteur Thomas Gunzig, l’écrivain belge le plus primé de sa génération, pose question. Et vous, quel acte criminel seriez-vous capable de commettre si tous les moyens moraux et légaux ne suffisaient plus à assurer la vie de votre petite famille ?
MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTOS : PIERRE-YVES JORTAY
Tom, écrivain moyen aspirant à la reconnaissance croise le parcours d’Alice, une mère célibataire dont la vie se résume à « ça va être juste ». Banal jusque-là puisque c’est la triste vie de Monsieur et Madame tout le monde. Leur idée pour se sortir de leur médiocrité ? Un braquage mais un braquage sans violence. Un braquage intellectuel, un Feel Good book.
Thomas Gunzig nous a fixé rendez-vous au Bar du Matin. Nous en profitons pour lui poser les questions que la morale pourrait réprouver.
Job alerte. Un auteur peut-il vivre de sa plume ?
Oui et non. La première donnée de l’équation est les droits d’auteur. On gagne, en moyenne, 1 euro par livre. Les ventes moyennes d’un roman vont de 300 exemplaires (dans le pire des cas) à 1.500 – 3.000 exemplaires. Excepté les best-sellers, un livre rapporte 5 à 10.000 euros. Si on sort un livre tous les deux ans, cela représente quelques centaines d’euros par mois. Si on a la capacité d’écrire d’autres choses, comme dans mon cas des scénarios de films, de BD, des spectacles, des chroniques radio, on peut en vivre en sachant que rien n’est assuré, que ça va être dur, stressant, angoissant.
Le vrai luxe n’est-il pas de faire ce qu’on aime ?
C’est évident. La liberté de l’esprit, d’aller et venir, de ne pas bosser un jour parce qu’on n’en a pas envie, de travailler pour soi. Je vois tellement de gens qui ne sont pas heureux, au bord du burn out, qui n’ont pas de sens à leur vie, qui attendent la pension. Quarante heures par semaine à faire quelque chose qu’on n’aime pas, c’est vraiment horrible. C’est vrai que je suis stressé, que je ne suis pas riche, un peu « juste » mais j’ai une super qualité de vie.
Un Feel Good, braquage intellectuel permettant à un auteur de s’enrichir. Pourquoi ne pas l’écrire ?
Il y a une quinzaine d’années, j’en ai commencé un et je me suis terriblement ennuyé. En plus, j’avais l’impression d’être malhonnête, d’essayer de manipuler le public, de me trahir moi-même.
Un Feel Good book ne remet pas en cause notre société. Comment notre monde peut-il être sauvé ?
On peut faire changer des choses individuellement. Un des grands pouvoirs de la fiction, de la littérature, de l’art en général est la capacité d’ouvrir les imaginaires. On vit dans un monde où les conditions d’incertitude sont tellement fortes, intenses par rapport à l’avenir, à ce qu’on va devenir, aux grands enjeux globaux et individuels que, sans imaginaire, on court à la catastrophe. L’imaginaire est un outil qui permet d’anticiper les problèmes, de s’adapter aux changements aléatoires et inattendus.
Tom le héros de Feel Good, un Thomas Gunzig en moins sexy, moins talentueux ?
J’ignore si je suis sexy ou talentueux. Je ne m’acharnerais pas comme je le fais à écrire depuis vingt-cinq ans si je doutais complètement de mon talent. Par contre, vu que mes romans n’ont jamais été des best-sellers à 100.000 tirages, l’absence de grandes reconnaissances (pas de prix Goncourt, Renaudot, Medicis et pas de grosses ventes) pourrait à terme me faire un peu douter.
Les prix littéraires sont importants pour les écrivains. Votre Graal serait… ?
Le prix Nobel et un million de lecteurs, évidemment. Les auteurs parlent très peu de leurs ambitions comme si c’était tabou, un peu sale. Il faut être humble alors qu’au cœur de tous les artistes, tous les créateurs, il y a une ambition dingue et un ego important. Tout le monde rêve d’une reconnaissance extraordinaire et d’être le roi du monde.
Tom est inspiré de Thomas. Alice ressemble-t-elle à une personne que vous fréquentez dans la vie réelle ?
Alice est inspirée de femmes que je vois, que je fréquente. Des femmes d’une cinquantaine d’années qui n’ont pas de formation particulière, cultivées, curieuses, intelligentes, pleines de jeunesse et de force mais déjà considérées « vieilles » dans le marché du travail et puis qui se retrouvent dans des situations très compliquées. J’ai eu l’envie d’ajouter l’idée de quelqu’un qui n’a pas rencontré son talent. Un talent de dingue, dans un domaine quelconque, qu’il/elle ignore parce qu’il/elle n’a pas essayé. Dans le cas d’Alice, c’est l’écriture.
Quel est le rapport entre un écrivain sans gloire, le rapt d’enfant et l’économie de la chaussure ?
Vous le saurez en lisant la nouvelle satire sociale de Thomas Gunzig.
Première partie de votre livre : L’odeur des riches. Êtes-vous allergique à leur parfum ?
Je n’aime pas le racisme en général et le racisme de classes. Ne pas aimer les gens parce qu’ils sont pauvres ou riches est complètement idiot. J’ai la chance d’avoir des amis qui sont dans une dèche complète et des amis extrêmement riches qui vivent dans des châteaux ; je les aime de la même manière. Chez mes amis riches, l’odeur est géniale : l’air sent l’ozone, le cuir neuf, le parquet lustré. Ça sent bon l’odeur des riches.
Tom prétend n’avoir jamais réussi à écrire une scène de cul dont il puisse être fier. Celle que vous avez décrite ferait céder la plus réfractaire à l’idée. Qu’en pensez-vous ?
J’ai toujours du mal à écrire ce genre de scène. Il y a souvent du sexe dans mes histoires mais elles sont plutôt sordides. A partir du moment où il y a du vrai désir, de l’émotion, de l’amour, c’est plus compliqué à écrire. Une première fois entre un homme et une femme, il y a tellement de choses qui traversent leur esprit.
J’ai essayé de décrire tout ce qui se passe dans la tête d’un homme.
Difficile pour un auteur de survivre de ses droits d’auteur. Quel acte seriez-vous capable de commettre si tous les moyens moraux et légaux ne suffisaient plus à assurer la vie de votre petite famille ?
Je deviens tueur à gages, je me prostitue… je serais prêt à tout !
Préface. Votre mère « Tout finit toujours par s’arranger ». Avait-elle raison ?
Quand j’étais dans des situations horribles, épouvantables où je me disais que je ne m’en sortirais plus jamais, ma mère me disait : « Tout finit toujours par s’arranger ». Elle a raison !
Un happy end. La fin justifie-t-elle les moyens ?
C’est un happy end un peu amoral. On dit souvent : « le crime ne paie pas », « l’argent ne fait pas le bonheur ». Oui, le crime paie. L’histoire du monde nous le prouve tous les jours et l’argent fait aussi le bonheur. Il y a plus de gens malheureux chez les pauvres que chez les riches. « Il vaut mieux pleurer dans sa Rolls qu’au bord du trottoir ».
AMÉLIE NOTHOMB, AU NOM DE JÉSUS
On imaginait mal Amélie Nothomb avoir un héros banal, pas même Tintin… Mais là, on est servi ! Dans « Soif », son 28e roman, la romancière se glisse dans l’esprit de Jésus, « mon héros » avouera-t-elle. Un héros incarné qui se résout à mourir sur la croix… Mais pourquoi, diantre, Jésus a-t-il accepté d’être crucifié ? Nourri de réflexions brillantes sur l’amour, la condition humaine et la haine de soi, thèmes nothombiens par excellence, « Soif » déroule un monologue intérieur qui percute le lecteur de pleine face, fût-il croyant ou agnostique.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : JEAN-BAPTISTE MONDINO
On la savait mystique, on apprend aujourd’hui que Jésus est bel et bien son héros. Amélie Nothomb a enfin trouvé la force physique de signer le roman de sa vie à travers une relecture humaniste de La Passion du Christ. Raconté à la première personne, « Soif » explore les états d’âme de Jésus sur la croix, en s’autorisant toutes les libertés par rapport à la Bible. Une telle audace valait bien une rencontre avec notre Amélie nationale…
Jamais de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb, mais celle-ci est particulière puisqu’il s’agit du livre de votre vie. Peut-on écrire que « Soif » est votre testament ? Auquel cas, c’est quand même un peu jeune, 53 ans, pour décider de mourir… « Je vous rassure, je ne vais pas mourir – rires. Pour autant, je reste persuadée que « Soif » est mon livre le plus important…
Alors pourquoi avoir attendu d’avoir 53 ans avant de l’écrire ? « Ça fait 30 ans que je tente de l’écrire ! En avril 2018, je me suis dis : allez vas-y, c’est le moment ! Je me rendais compte que je n’étais pas à la hauteur d’un tel sujet, mais je ne pouvais plus attendre… Je devais être physiquement capable de l’écrire, car j’allais m’approcher au plus près de Jésus sur la croix et qu’il faut du cran pour ça. Dans « Soif », je m’attarde longuement sur la crucifixion, je me sentais en totale communion avec lui et j’étais proche de sa souffrance… »
« Le catéchisme n’enseigne pas que le principal pardon, c’est celui que l’on octroie à soi-même. »
Si vous n’étiez pas née dans une famille catholique, seriez-vous devenue croyante ? « Oui cent fois oui ! J’ai la foi depuis que je suis bébé ! Ma sœur qui a reçu la même éducation que moi n’a jamais eu la foi, mon frère non plus. Enfant, bébé même, je parlais à un principe vertical que j’appelais Dieu faute de savoir comment l’appeler. Je suis mystique de naissance. J’ai essayé de ne pas avoir la foi mais c’était comme nier un organe ! En outre, on peut s’intéresser à Jésus sans s’intéresser à la religion. Jésus est plus important qu’un personnage religieux : c’est un héros de notre civilisation qui dépa- sse les limites de la chrétienté… »
A méditer cet automne au coin du feu…
Elle l’a dit : « On peut s’intéresser à Jésus sans s’intéresser à la religion. Jésus est plus important qu’un personnage religieux : c’est un héros de notre civilisation qui dépasse les limites de la chrétienté… »

Vous auriez pu aimer Dieu… « Non, Dieu tel qu’il nous a été présenté dans la Bible, n’est pas un personnage attachant, c’est un punisseur, un être cruel, imbu de lui-même. C’est impossible d’avoir un sentiment positif pour lui. Tandis que Jésus, comment ne pas l’aimer ? Pas besoin d’avoir la foi pour l’aimer… »
Comment peut-on être crucifié et enseigner une leçon de pardon ? « Vous avez raison : c’est le nœud de l’affaire ! On le comprend à la lecture de « Soif », cette question me pose un problème considérable depuis que je suis ado. Enfant, je me posais peu de questions – Jésus était mon copain, je lui parlais dans ma tête et il me répondait. En entrant dans l’adolescence, j’ai découvert la souffrance (relisez « Biographie de la faim », vous comprendrez ce à quoi elle fait référence, nda) et la crucifixion de Jésus m’a parue éminemment importante. Comment a-t-il pu se soumettre à ça ! La crucifixion pour nous « racheter », mais quelle horreur ! »
Mais pourquoi Jésus ne s’est-il pas rebellé ? Dans « Soif » vous y répondez à votre manière… « Tout à fait ! Il ne se rebelle pas car il croit qu’il doit obéir, c’est une attitude fréquente de s’exécuter face à un ordre. Puis, il se rend compte que c’est une erreur mais sur la croix, il est trop tard pour réagir… Je lui en ai voulu d’avoir accepté la crucifixion : comment faire passer cet acte pour un message d’amour ? C’est insupportable. L’ayant accepté, il lui restait un seul choix : le pardon… Mais le catéchisme n’enseigne pas que le principal pardon, c’est celui que l’on octroie à soi-même ! »
Les 37 miraculés qui sont autant de témoins à charge, ne sont pas tendres avec Jésus ! Et vous n’êtes pas tendre non plus avec les mortels que nous sommes… « Si le sacrifice de Jésus nous a sauvés, alors on a sous les yeux, la preuve du contraire. Les humains ne sont pas sauvés, ils sont indécrottables et je me mets dans le lot ! Nous faisons n’importe quoi. Il y a quelque chose de tordu dans l’humanité : nous sommes absolument insauvables ! »
L’ancien aveugle qui râle sur la laideur du monde ; l’ex-possédé qui proteste contre la platitude de sa vie depuis que Jésus l’a exorcisé… Parler de la Passion du Christ n’empêche en rien un humour souvent corrosif… « Vous êtes la deuxième journaliste à me faire cette réflexion. Croyez-moi, je ne voulais pas être drôle. Quand j’étais jeune, je faisais souvent rire mon entourage. C’est ma malédiction mais, rassurez-vous, je la vis plutôt bien ! »
Est-ce que la mort vous terrifie ? « Absolument pas, mais la souffrance oui ! »
On vous retrouve en 2020 ? « Loin de moi l’idée de me comparer à Marie, mais elle a eu d’autres enfants après la mort de Jésus, donc oui je continuerai à écrire après «Soif»…»
« Pour éprouver la soif il faut être vivant. »
Soif ? Explication. Huit mots de l’éditeur Albin Michel en quatrième de cover de ce 28e roman publié (Amélie Nothomb en a écrit plus de 90 !) résument l’incarnation du Christ venu enseigner l’amour. Cet amour, Amélie l’appelle « Soif ». Et, « pour éprouver la soif il faut être vivant. » Bon débat !
Mustii, il a plusieurs vies
Il avoue avoir peur de ne pas être à la hauteur, pourtant notre compatriote Thomas Mustin alias Mustii transforme en or tout ce qu’il touche. La saison 1 de La Trêve, un carton. 21st Century Boy, premier album exaltant d’électro-pop & vocalises profondes, une vraie machine à tubes. Hamlet, qu’il joue au théâtre, un triomphe. Sur sa cheminée trônent un D6bels Music Award et un Magritte du meilleur espoir. Mustii est un sacré phénomène, un gars hors du commun que rien ne semble pouvoir brider, rien sauf ses propres doutes. A 28 ans, c’est quand même fou d’avoir (déjà) plusieurs vies !
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : MIREILLE ROOBAERT
On a fixé rendez-vous à Mustii au Wiels, le centre d’art contemporain. La terrasse panoramique du toit de l’ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens offre une vue saisissante de Bruxelles et ses environs. A nos pieds, l’impressionnant nœud de rails des chemins de fer de la gare du Midi. A nos côtés, Mustii, impressionnant lui aussi de maturité, com- municatif, charmant et sympa en diable. De quoi avoir envie de découvrir l’homme derrière le performer.
Acteur ou comédien ?
« C’est une bonne question, j’ai un peu de mal à percevoir la nuance, pour moi c’est une même histoire de jeu. A mes yeux, l’important c’est de trouver sa place dans le jeu et ses enjeux. »
Préparer ou improviser ?
« Les deux ! J’ai besoin d’une dose de préparation tout en me ménageant des espaces de liberté, parce que sur scène tout peut arriver, c’est ça qui est excitant. Mon cœur balance entre le mode freestyle et une bonne base, mais sans jamais rien cadenasser. »
Hamlet ou Bowie ?
Il rit. « C’est compliqué ! Je dirais Hamlet, ce jeune homme torturé par l’assassinat de son père, trahi par son oncle et sa mère, c’est un personnage d’une complexité inouïe. Cette pièce de Shakespeare est un passage obligé pour tout jeune comédien car elle offre une infinité de possibilités d’interprétation, un espace de jeu incroyable. Mais… Bowie, ah Bowie, il reste quand même ma référence ultime, et pas uniquement musicale ! J’adore la manière dont il se mettait en scène, sa théâtralité, sa manière de jouer avec les codes et de les déjouer. Il reste un artiste intergénérationnel qui a influencé de nombreux créatifs de ma génération. »
Drame ou comédie ?
« Disons … la tragi-comédie. »
« J’adore Bowie, sa théâtralité, sa manière de jouer avec les codes et de les déjouer. »

En anglais ou en français ?
« J’aime beaucoup la culture anglo-saxonne. J’ai réalisé un premier album (21st Century Boy, ndlr) en anglais car c’est la langue qui s’harmonise le mieux avec la musique que j’ai composée. J’ai d’ailleurs toujours baigné dans un univers anglo-saxon, mes parents écoutaient du rock, les Rolling Stones et …Bowie (on y revient, ndlr). Mais je ne veux rien m’interdire, je pourrais très bien composer demain un album en français. Voire même en mandarin (ahah, ndlr) ! »
Qui est le 21st Century Boy ?
« Ce personnage qui traverse mon album, je l’ai imaginé très pâle, les cheveux oxygénés, le teint laiteux, l’apparence presque fantomatique. C’est un garçon angoissé mais jamais pessimiste, jamais nihiliste. Ses questionnements critiques, qui sont les miens, lui permettent au contraire d’avoir encore envie d’y croire. »
Mustii dans 10 ans ?
« J’ai plein d’envies, mais je ne me projette pas dans 10 ans. J’ouvre des portes, et j’explore toutes les possibilités que m’offrent la musique, le cinéma, le théâtre. Au fond de moi, je me sens davantage acteur/comédien que chanteur, quoique chanter c’est également une forme de jeu. Très sincèrement, je ne pensais pas recevoir autant de louanges ! J’aime la reconnaissance de mes pairs, de ma famille, du public. Ce n’est pas une question d’égo, cette reconnaissance, elle me permet d’avancer, d’évoluer. »
Nervosité ou zen attitude ?
« Je l’avoue, je suis un grand nerveux. Parce que j’ai toujours peur de ne pas être à la hauteur. Cela me parasite parfois l’esprit – je devrais m’appliquer à vivre le moment présent ! Le théâtre, c’est une bonne thérapie qui m’oblige à être à fond dans les enjeux présents. Mais au quotidien, pour calmer mon stress, j’es- saie toujours de m’entourer de gens qui m’aiment et me rassurent. »
Le gars qui a plusieurs vies
Le rôle de Kevin Fisher, le fils de la bourgmestre, dans la saison 1 de la série belge La Trêve, c’est Thomas Mustin ! Kevin se tue en tombant d’une falaise, pas la peine de chercher Mustii dans la saison 2.
Le Magritte (le pendant belge des César et Oscars) du meilleur espoir masculin 2019 dans le film Echange des Princesses où il revêt les habits de l’outrancier Duc de Condé, c’est encore Thomas Mustin !
Hamlet, pièce créée au Théâtre Jean Vilar de Louvain- la-Neuve, c’est toujours lui !
Feed Me, Blind, What A Day, Turn It off, Safety Zone
(la version piano-voix d’une intensité remarquable file carrément la chair de poule), tous ces tubes électro-pop qu’il habite d’une voix puissante à la théâtralité assumée, et qui font un malheur en radio, it’s Mustii again !

21ST CENTURY BOY TOUR :
Baudet’Stival – Bertrix, 12 juillet,
Francofolies – Spa, 20 juillet,
Gens d’Ere – Tournai, 26 juillet,
Ronquières Festival – Ronquières, 3 août,
Brussels Summer Festival – Bruxelles, 18 août,
Solidarités Festival – Namur, 24 août,Les Nuits du Soir – Cirque royal Bruxelles, 6 novembre. SUR LES PLANCHES :
Thomas Mustin jouera Hamlet jusqu’en 2020, agenda sur lesgensdebonnecompagnie.be
Sea, sun and BOOK
Enfin du temps pour soi ! Au revoir ménage de printemps, soirées pluvieuses rythmées par Netflix. Lire permet de se déstresser, booste la mémoire et l’esprit, aide à mieux dormir ou pas. Les vacances d’été sont parfaites pour dévorer les livres repérés par Marc Filipson, le libraire à la tête de Filigranes. Plaisir et frissons garantis, au soleil ou à l’ombre.
Littérature

LE SHMOCK
Franz-Olivier Giesbert • Gallimard
J’écris des romans pour raconter des histoires. Depuis longtemps, j’en avais une qui me courait dans la tête et qui se déroulait dans l’Allemagne nazie du siècle dernier, en Bavière. Une histoire d’amour, d’amitié. Pendant plus de dix ans, j’ai lu tous les livres d’histoire qui traitaient d’Hitler et du nazisme. J’essayais d’appréhender ce qui s’était passé dans les années 1930, pourquoi on n’avait rien vu venir, qui avait fauté, comment on en était arrivé là, jusqu’à l’holocauste. Je crois que l’histoire d’Elie, Eisa, Lila, Karl et tous les autres apporte quelques clés ».
Jubilatoire ! Quand FOG raconte l’Histoire de la Vérité.

SÉROTONINE
Michel Houellebecq • Éditions Flamarrion
« Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour » écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue. Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret. Le seul écrivain qui ose…

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES
Jean-Claude Grumberg • Seuil
Un conte. Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcher- onne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons…
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui
Un conte à rire et à pleurer. Tellement beau ! A offrir sans modération.
Polar/Thriller

OCTOBRE
Søren Sveistrup • Albin Michel
Le premier thriller du créateur de la série culte The Killing.
Début octobre, dans la banlieue de Copenhague, la police découvre le cadavre d’une femme amputée d’une main. À côté du corps, un petit bonhomme fabriqué à partir de marrons et d’allumettes. Chargés de l’enquête, la jeune inspectrice Naia Thulin et l’inspecteur Mark Hess découvrent vite que cette figurine est porteuse de mystérieuses empreintes : celles de la fille de Rosa Hartung, ministre des Affaires Sociales, enlevée un an plus tôt et présumée morte. Thulin et Hess explorent toutes les pistes qui leur révèleraient un lien entre la disparition de la fille de la ministre et la victime à la main coupée. Lorsqu’une autre femme est tuée, selon le même mode opératoire, ils comprennent que le cauchemar ne fait que commencer…
LE polar nordique de l’année. Glaçant !

ANATOMIE D’UN SCANDALE
Sarah Vaugan • Préludes
Kate vient de se voir confier l’affaire de sa vie, celle qui accuse l’un des hommes les plus proches du pouvoir d’un terrible crime. Kate doit faire condamner James Whitehouse. Sophie adore son mari, James. Elle est prête à tout pour l’aider et préserver sa famille. Sophie doit trouver la force de continuer comme avant. Comme avant, vraiment ? Quels sombres secrets dissimule le scandale, et à quel jeu se livrent réellement ces deux femmes et cet homme ?
ELLE VEUT LE DÉTRUIRE. ELLE VEUT LE SAUVER. LA VÉRITÉ EST UNE CHOSE DANGEREUSE.
Best-seller international, Anatomie d’un scandale est un thriller psychologique et domestique sulfureux qui mêle radiographie d’un mariage et décryptage des arcanes du monde politique. Un roman ténébreux et puissant.
Vous avez aimez « le Maître des illusions » de Donna Tartt ? Atmosphère similaire et construction remarquable.

L’ÉTOILE DU NORD
D.B. John • Les Arènes
Les États-Unis et la Corée du Nord sont au bord de la guerre. Pour aller chercher sa sœur jumelle qui a été enlevée en Corée du Nord, Jenna se fait recruter par l’unique organisme capable de l’aider : la CIA. À Pyongyang, le colonel Cho fait une terrifiante découverte. Il doit échapper à la police secrète qui le serre de près. Un geste, un mot, et il deviendra traître à la nation. Mme Moon trouve un chargement de contrebande. Plutôt que de le rendre aux autorités, elle décide de vendre la marchandise au marché noir. Si elle réussit, sa vie sera changée à jamais. Si elle échoue…
Basé sur des faits réels glaçants, mené à un rythme effréné jusqu’au dénouement explosif, L’Étoile du Nord porte le thriller d’espionnage au plus haut.
Le thriller géopolitique pour votre été. Pour les amateurs de « Je suis Pilgrim ».

TOUS LES PÉCHÉS SONT CAPITAUX
Daria Desombre • Éditions du Masque
Depuis l’assassinat de son père, avocat renommé, Macha Karavaï, une jeune étudiante en droit de vingt-deux ans, nourrit une véritable obsession pour les tueurs en série. Pistonnée pour un stage à la Petrovka, l’état-major de la police de Moscou, elle est prise en grippe par Andreï Yakovlev, l’enquêteur en chef, qui décide de la mettre à l’écart en lui confiant d’anciennes affaires d’homicides qui lui semblent sans intérêt. Mais quand Macha se rend compte que des cadavres ont été découverts à la cathédrale St Basile, à la Tour Koutafia et repêchés devant les remparts du Kremlin, elle identifie un lien entre l’emplacement de ces crimes et le plan de la ville médiévale de Moscou, construite par les architectes au Moyen Âge selon le modèle de la Jérusalem céleste. Contrairement aux catholiques pour qui il existe sept péchés capitaux, les orthodoxes, eux, estiment que tous les péchés sont capitaux. Les corps des victimes n’ont pas été abandonnés mais plutôt mis en scène par le tueur pour représenter divers péchés. Macha parvient enfin à attirer l’attention d’Andreï et ils se lancent alors sur les traces de ce tueur en série on ne peut moins ordinaire…
A emporter pour un long week-end à Moscou !

UNITÉ 8200
Dov Alfon • Liana Levi
Le passager israélien fraîchement débarqué à Roissy ne pensait pas que sa mauvaise plaisanterie allait si mal tourner. La blonde qui servait d’appât ne savait pas à quelle danse macabre elle participait. Les Chinois chargés d’orchestrer l’enlèvement n’avaient pas la moindre idée du guêpier dans lequel ils se fourraient. Ni qu’un grain de sable s’était glissé dans les rouages bien huilés de la grande machine du crime organisé. Mais au fait, qui est aux commandes ? Mafias, services secrets, gouvernements ? Entre Paris et Tel-Aviv, Washington et Macao, les vingt-quatre heures les plus folles qu’un commissaire français, un gang chinois, un officier israélien désabusé et son intrépide adjointe aient jamais connues.
Je vous ai fait découvrir Gabriel Allon avec Daniel Silva. Découvrez cette autre facette du Mossad avec Dov Alfon, ancien officier des services de renseignements israéliens.

OXYGÈNE
M.J. Arlidge • Editions Les Escales
Le commandant Helen Grace parviendra-t-elle à échapper à ses plus vieux démons ? Après Au feu, les pompiers, une nouvelle enquête signée M. J. Arlidge. Lorsque le commandant Helen Grace est appelée dans une boîte de nuit SM de Southampton, elle ne s’attend pas à ce que ce corps ligoté, retrouvé sans vie, soit celui d’une vieille connaissance tout droit sortie de la double vie qu’elle cache à ses supérieurs : Jake, son dominateur. Helen Grace se lance à la poursuite du meurtrier tout en dissimulant cette relation. Mais lorsque l’assassin fait une deuxième victime, Helen se trouve face à un dilemme : dit-elle confesser ses zones d’ombre et se voir retirer l’enquête ou continuer à mentir et risquer de se perdre dans ce jeu dangereux ?
Helen Grace, découverte dans le premier volume « Am Stram Gram », dans une descente au tréfonds du sadomasochisme…

LE COLIS
Sebastian Fitzek • L’Archipel
Vous n’auriez jamais dû accepter ce colis !
Psychiatre, Emma Stein a été victime d’une agression nocturne dont elle s’est miraculeusement sortie. Depuis, elle vit recluse dans sa maison, de peur de croiser à nouveau la route de ce psychopathe que la presse a surnommé le Coiffeur. Un jour, son facteur lui demande d’accepter un colis pour l’un de ses voisins. Emma connaît tous ceux qui habitent dans sa rue. Or, jamais elle n’a entendu parler de cet homme…
A ne pas lire avant d’aller se coucher !
La rédac chef aime aussi…

LA DERNIÈRE CHASSE
Jean-Christophe Grangé • Albin Michel
En Forêt noire, la dernière chasse a commencé… Et quand l’hallali sonnera, la bête immonde ne sera pas celle qu’on croit.
Fan invétérée de Jean-Christophe Grangé, l’auteur de la Ligne Noire (le livre pour lequel j’ai planté mon plus beau « date » afin d’achever divinement ma lecture).
FILIGRANES
Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30. Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00.
Avenue des Arts, 39-42 – 1040 Bruxelles
T. : 02/511 90 15 • info@filigranes.be
www.filigranes.be
CORMAN BY FILIGRANES
De 10h00 à 18h30 du mercredi au dimanche et tous les jours pendant les vacances scolaires.
Zeedijk 777 – 8300 Knokke-Le-Zoute
T. : 050/60 18 28
corman@filigranes.be