Un album de musique, c’est avant tout une aventure humaine. Avec « Aloha », son deuxième opus, Typh Barrow confirme qu’elle a réussi à nouer une incroyable complicité avec le public. Rencontre avec une performeuse de charme.

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : CHRISTIAN HAGEN
COUTURE : MAISON BERNARD DEPOORTER
MAKE UP : HEIDI STAPELS
COIFFURE : MAISON LUC DEPIERREUX

Typh, vous allez me trouver particulièrement inculte, mais que signifie « Aloha » ?

Elle rit. « C’est un vocable qui vient d’Hawaï ! Un message d’empathie, pour signifier à l’autre : ‘Bienvenue à vous, tel que vous êtes’. J’avais déjà utilisé ce terme dans une chanson. Aloha, je l’adresse à chacun, dans toute sa complexité et sa singularité. Ce message est le fil conducteur d’un album certes autobiographique, mais aussi influencé par toutes les personnes que j’ai croisées et dont les histoires m’ont grandement inspirées … »

« Petite, la scène me faisait rêver ; adulte, j’ai ajouté au rêve la dimension humaine. »

Vous êtes très proche du public. D’ailleurs, ce sont les 60 000 spectateurs réunis durant ces deux ans de tournée qui ont validé les chansons de ce nouvel album… Quelle leçon tirez-vous de ce procédé assez inhabituel ?

« C’est une vraie chance ! Depuis la sortie du premier album, « Raw », on n’a pas arrêté de tourner. La scène, c’est un laboratoire ! On a donc pris en compte les réactions du public face aux nouvelles chansons. Et en fonction du feedback du public, on a décidé d’enregistrer (ou pas) le morceau en studio. C’est ainsi que « Replace » et « Doesn’t Really Matter » (soutenus massivement, il est vrai, par la plupart des radios – ndlr), ont reçu un excellent accueil. Pour remercier le public, on a enregistré les chœurs du refrain de « Aloha » pendant les concerts à Bruxelles, Liège et Charleroi ! C’est bel et bien le public belge qu’on entend sur la plage d’ouverture de l’album… »

« Aloha », la plage d’ouverture de l’album éponyme, ce sont sept minutes de grâce, hors du temps…

« Quand j’ai écrit ce morceau, j’ai pensé à une voix habitée, unique, mystique, proche de l’incantation. J’en ai parlé à mon producteur, François Leboutte, qui a contacté, sans m’en parler (François adore me réserver des surprises !), Gulaan, un artiste kanak que nous aimons tous les deux et qui est une vraie star à l’autre bout du monde. Je suis donc partie en Nouvelle- Calédonie pour immortaliser ce duo. Je suis revenue en Belgique avec des souvenirs plein la tête : toute la famille de Gulaan nous a notamment accueillis en chantant – c’était un moment d’une intensité rare -, et j’ai survolé le Cœur de Voh en gyrocoptère – inoubliable ! »

Gulaan sera l’invité de la tournée 2020 de Typh Barrow ?

« Surprise ! » (elle rit)

Une semaine après sa sortie, « Aloha » est déjà en tête du classement des meilleures ventes d’albums ! Et pour cause, on y trouve une belle diversité musicale : une rencontre magique entre deux langues (Gulaan chante dans sa langue natale, le Nengone), de la pop (« Replace »), du percutant (« Doesn’t Really Matter »), du funky (« Colour »), du rocailleux (« Damn! You’re Bad »), du blues déchirant (« Very First Morning »), des tonalités folk (« Hold You Sister »), de la soul torride (« The Other Woman ») et encore, une rencontre avec l’une des plus belles voix du nord du pays : celle de Jasper Steverlinck, leader d’Arid.

Typh Barrow, album :
« Aloha », label indépendant Doo Wap.

Vous avez dit que François Leboutte, votre producteur, a emmené très loin vos rêves de petite fille. A quoi rêvait Typh quand elle était môme ?

« A être sur scène ! »

A quoi rêve Typh adulte ?

« La réalité dépasse de loin mes rêves les plus fous. Partir en Nouvelle-Calédonie, chanter en duo avec d’autres artistes. Petite, la scène me faisait rêver ; adulte, j’ai ajouté au rêve la dimension humaine. Les rencontres me font grandir. »

Typh Barrow est-elle une performeuse ?

«J’ai réellement besoin d’être sur scène. Le partage avec le public et les musiciens est terriblement galvanisant. Mais je suis consciente que m’exposer ainsi, au public, est contre-nature et presque angoissant. On laisse toujours sur scène un petit bout de soi… »

Typh, ambassadrice du savoir-faire belge ?

« Oui, je suis, depuis peu, ambassadrice des sacs Delvaux. C’était un rêve de jeune fille. Même si, pour mes 18 ans, j’ai reçu un piano, et pas l’iconique Brillant. C’est un grand honneur d’être l’ambassadrice du Made in Belgium ! J’ai également beaucoup d’admiration pour le travail de Bernard Depoorter (où a lieu notre shooting, ndlr), qui est un artisan-couturier d’une sensibilité rare. Ses vêtements ont une âme. »

Allez, une question très girly : Typh a changé de coupe…

«N’y voyez rien de symbolique ! J’avais juste envie de changer de tête ! »

Les premières dates de la tournée Aloha

2 mai : Charleroi – Palais des Beaux-Arts (sold out)
3 mai : Luxembourg – Rockhal (dernières places)
7, 8 et 9 mai :Liège-LeForum(soldout)
15 mai : Bruxelles – Le Cirque Royal (sold out)
16 mai : Bruxelles – Le Cirque Royal (sold out)

Nouvelles dates à découvrir prochainement sur www.TyphBarrow.com