Magda-Lenova

Dans l’univers précieux de Magda Lenova

Après une carrière de mannequin, Magda Lenova a choisi d’explorer beauté et esthétique depuis l’autre côté du miroir, en concevant des bijoux précieux. Des parures délicates et raffinées, fabriquées au sein d’un atelier anversois.


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Valentine Witmeur Une sensibilité sur le fil

C’est une élégance teintée d’audace qui a propulsé en six ans les mailles de Valentine Witmeur Lab au rang d’incontournables de la mode belge. Une histoire stylistique confectionnée avec amour et expertise.

Des arbres écarlates qui s’entremêlent et laissent apparaître une rivière d’un bleu pâle. Des formes abstraites, terre et vert citron et aux influences végétales. Les vêtements de Valentine Witmeur Lab ressemblent à des tableaux où la peinture aurait été abandonnée au profit des textiles nobles. Et où le style se réinvente en lieu et place des toiles. Depuis six ans, sa créatrice au nom éponym  a fait de la maille son terrain de jeu. Et à chaque saison, elle détricote un peu plus l’image galvaudée de cette matière, pour en laisser s’exprimer tout le potentiel « La maille est sous-estimée, trop souvent associée à tort uniquement à des gros pulls. Alors que d’un simple fil découlent d’infinies possibilités, tant au niveau des épaisseurs que de la technique de tricotage ou des compositions. A l’exemple de notre collection été 2021, elle peut aussi être transparente, près du corps ou aérienne. »

 

Un produit phare comme marque de fabrique

Pour cette férue de mode, qui enfant découpait les images de prêt-à-porter dans les magazines de sa mère et les collectionnait religieusement, le pull en tant que pièce phare était une évidence. Une pièce qui, en plus d’un fort potentiel de style, est incontournable dans un pays comme la Belgique où l’on frissonne neuf mois par an. Alors, après avoir touché à l’écriture via un blog fashion, cette diplômée de communication et d’un master en management du luxe et de la mode en Italie décide, en 2016, de lancer une collection, composée de six modèles de pulls en maille, aux coupes oversized et motifs géométriques. « Chaque saison, je rachetais des pulls, étant en manque de pièces fortes, pouvant m’accompagner sur la durée. Et miser sur un mono-produit me semblait essentiel pour créer d’emblée une vraie marque de fabrique mais aussi une réelle expertise. J’ai commencé avec quelques contacts, qui m’en n’ont donné d’autres. Puis Arthur, mon associé, m’a rejoint quelques mois après le lancement. Le succès relatif de cette première collection nous a permis d’en lancer une seconde, puis une autre. Six ans après, nous en sommes à notre 16e et les collections sont composées d’une cinquantaine de pièces».

 

La qualité en opposition à l’éphémère

Un succès qui amène aujourd’hui Valentine Witmeur Lab à dessiner, concevoir et présenter par moments jusqu’à trois collections en parallèle. Tandis qu’aux pulls sont venus s’ajouter au fil des saisons, des pantalons, gilets, hauts ou robes. Mais toujours guidé par l’excellence aux services de pièces bijoux produites en petites quantités et non rééditées. Par volonté durable mais aussi par choix de continuer à travailler à échelle humaine, en privilégiant les belles matières et la technicité plutôt que de répondre à l’injonction de la mode éphémère. « Nous collaborons avec un exceptionnel atelier portugais, toujours à l’affut des nouvelles techniques et des dernières évolutions. C’est très précieux vu l’importance que nous accordons à la qualité et au savoir-faire derrière nos modèles. On pourrait croire qu’il s’agit pour certains de simples pulls, mais rien n’est aisé quand on travaille avec de la maille. On n’œuvre pas sur du tissu, malléable à souhait, mais avec du tricot, qui demande une haute technicité pour créer certains effets, forme et volume. Sans parler de la fragilité du matériau. De la provenance des fils, désormais éco-responsables, à la transparence auprès du public, tout est pensé pour créer des vêtements respectueux, qui ne se limitent pas à de belles pièces, mais sont qualitatifs et durables. Des pièces qui racontent une histoire aussi, qui font sens et dégagent quelque chose de fort. »

 

L’inspiration au quotidien

Vibrer, un principe essentiel à l’hypersensible qu’est Valentine Witmeur. Aussi sensible au lien aux autres, qu’à la créativité, dont elle puise l’inspiration dans les voyages et l’art comme dans les instants du quotidien, l’esthétique et bien sûr dans la mode. « Mes modèles se veulent actuels mais sans être tendances à l’excès, combinant confort et raffinement. Si les pièces fortes, colorées, aux formes géométriques demeurent l’ADN du label, ces trois dernières saisons ont amené nos créations à devenir plus mûres, à mesure que j’évolue et les clientes avec moi. Et le fait de nous développer nous offre une liberté toujours plus grande. La saison prochaine sera composée d’une soixantaine de pièces. Cela nous permet de faire moins de compromis, de mixer ces modèles qui font notre essence à d’autres plus neutres. C’est pourquoi nous sortons par exemple en ce début décembre une capsule Essentials, misant sur des intemporels monochromes. Il me reste tant à explorer, tant à découvrir. Mais j’aime cette effervescence, cette année passée à développer chaque collection, des bases de sa conception à sa présentation aux magasins ». De cet ancrage désormais solide parmi les designers les plus talentueux de Belgique, Valentine Witmeur Lab compte bien se servir comme tremplin en 2022, pour séduire toujours plus à l’international. Et cultiver l’élégance, encore un pas plus loin.


www.valentinewitmeurlab.com


ALEXA-FAIRCHILD

Alexa Fairchild, pur-sang de la mode

Suivant avec brio les traces de ses (grands) parents, Alexa Fairchild vit pleinement ses deux passions. Jonglant entre ses compétitions et son label éponyme inspiré de l’univers équestre, la cavalière belge prouve que choisir, c’est bel et bien renoncer.


29THOCTOBER

29THOCTOBER Le style en héritage

La transmission est l’essence de toutes les familles. Dans celle des Gulcu, elle se raconte par un amour de la mode qui sublime l’élégance et prône le savoir-faire artisanal. Un héritage que Manufer et sa femme Claudine ont communiqué à leurs enfants Lucie et Benjamin via la Maison de Couture 29THOCTOBER et ses créations aux matières luxueuses et aux coupes intemporelles.

Pourquoi le choix du nom 29THOCTOBER était-il une évidence ?

Lucie : « Il fait référence à une date triplement symbolique pour notre famille. Le 29 octobre est en effet le jour de l’anniversaire de mon père, celui du couple formé par mes parents, ainsi que jour de la fête nationale turque. Ce pays qui a vu naître mon père mais aussi sa passion. Après avoir travaillé dès l’enfance avec son père maréchal-ferrant, c’est dans les ateliers de couture d’Istanbul qu’il a puisé son savoir-faire et sa connaissance des matières nobles. Avant de choisir de s’expatrier en Belgique, en 1981, à 20 ans, avec l’espoir d’y lancer sa propre Maison de mode. »

 

L’artisanat est donc le fil rouge de vos créations. Mais a-t-il également une valeur affective pour vous ?

Lucie :  «Oui tout à fait. Mon père est guidé par cette passion du style depuis plus de 40 ans. Une passion qu’il nous a communiquée. L’émotion et la créativité sont une part essentielle de notre travail quotidien. Et ce, sans parler de la dimension familiale, qui ne peut qu’être liée à une notion affective et de transmission. Entre nous quatre, mais aussi avec le souhait de créer un lien affectif entre nos vêtements et ceux qui les achètent. D’en faire des pièces conçues avec amour et artisanalement, que l’on peut conserver au fil du temps. »

Claudine : « Mon mari et moi voulions transmettre notre savoir-faire aux enfants et tout particulièrement la création à base de peausseries, les peaux comme le cuir, le daim et les peaux lainées, un processus complexe et minutieux dans lequel il est impossible de faire intervenir des machines. Un métier à l’ancienne, qu’il est important de perpétuer. Mais aussi notre passion de la création, en les impliquant dans la vie de la Maison depuis leur plus jeune âge. »

 

Quels sont vos premiers souvenirs liés à la mode ?

Lucie : « Je nous revois petits, courir dans l’atelier. On a eu la chance d’être témoin du processus de création depuis toujours. C’est pour cela qu’à nos yeux, ce fait est indissociable d’une conception faite main. C’était une vraie chance, d’autant plus qu’on est les derniers en Belgique à travailler le cuir de cette manière. »

Benjamin :  « C’était notre plaine de jeux. On descendait à l’atelier après l’école et l’on s’amusait avec des morceaux de cuir ou à coudre des boutons. On croisait les stylistes, comme les ouvriers, en plein travail. On assistait à la phase créative, comme à la réalisation, du patronage, au produit fini. »

Claudine : « Ils ont grandi dans cette atmosphère et une fois adolescents, ils venaient donner un coup de main pendant les vacances d’été, pour ranger, déballer ou placer les vêtements. Ils se sont impliqués progressivement, sans même s’en rendre compte. »

 

Où puisez-vous l’inspiration pour les futures collections ?

Lucie : « Deux aspects sont à la base de tout ce que l’on crée. D’une part les valeurs que l’on souhaite véhiculer et qui sont l’ADN de 29THOCTOBER : sublimer l’élégance naturelle de l’homme et de la femme à travers des créations intemporelles, au savoir-faire incomparable. Et de l’autre, l’ouverture aux innovations et nouvelles technologies, avec une volonté de toujours s’adapter en se réinventant. »

 

A l’ère de la fast fashion, comment demeure-t-on à contre-courant en privilégiant la qualité et le savoir-faire ?

Benjamin : « Il est essentiel pour nous de préserver le travail artisanal ainsi que l’emploi de matières luxueuses et qualitatives. Cela coûte un certain prix et demande du temps de fabrication. Mais promet aussi des vêtements qui dureront dans le temps, enlevant toute nécessité de sortir une nouvelle pièce par semaine. Nos clients sont sensibles à cette authenticité. Et lorsque l’on en voit certains revenir pour faire recoudre un bouton d’une veste qu’ils portent depuis 25 ans, ou transmettre leur amour de 29THOCTOBER à leurs enfants, notre travail prend tout son sens. »

 

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de lancer une capsule vegan?

Lucie : « On estimait avoir le devoir de proposer une alternative à tout à chacun. En 2016, nous avons arrêté le travail de la fourrure. Et les peaux que nous employons proviennent toutes du marché alimentaire. Il s’agit donc d’un processus de récupération de peaux qui sans cela seraient jetées ou brûlées et qui grâce à nous bénéficient d’une seconde vie, via des pièces portées pendant des dizaines d’années. De cette manière, ainsi qu’avec des modèles vegan, en tissus à base de coton et de feuilles de cactus, nous avançons toujours plus loin vers la durabilité et l’éco-conscience. Des principes qui comptent pour nous. »

 

Comment imaginez-vous le futur de 29THOCTOBER ?

Benjamin : « Grand. Nous avons l’ambition de développer un vestiaire complet pour femmes comme pour hommes. »

Lucie : « Mais aussi dans la continuité des valeurs inculquées par notre père. La liberté et la créativité. L’élégance, mais avec authenticité. La noblesse, de matériaux comme en termes de savoir-faire. Et l’innovation mais toujours avec la durabilité comme marque de fabrique. »


www.29thoctober.com


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La bella storia di Tailleur Vincent

Dans cette maison familiale gerpinnoise qui a fait du sur-mesure made in Italy sa marque de fabrique, l’innovation côtoie les traditions dans le plus grand des respects.

On efface tout et on recommence : la tentation est grande de vouloir redémarrer de zéro lorsque l’on reprend une affaire familiale. Mais ce n’est pas le chemin qu’a suivi Mario Arcuri, l’actuel propriétaire de Tailleur Vincent. Fondée par son père, Vincenzo, en 1963, cette boutique familiale dédiée au dressing masculin sur-mesure a su se renouveler sans oublier les ingrédients clés qui ont façonné son succès. « Je trouvais dommage de ne pas prolonger une affaire familiale qui tournait si bien et qui avait une si belle clientèle. Lors de la reprise, j’ai décidé de conserver l’esprit insufflé par mon père. Certes, il faut évoluer, mais il faut aussi respecter la clientèle existante qui nous a soutenus dès le début. C’est une question d’équilibre, il faut se soucier de ses clients fidèles tout en proposant des pièces plus modernes et tendance afin d’attirer un nouveau public », raconte le passionné qui a baigné dans l’univers de la mode depuis son plus jeune âge. À l’instar de son père, Mario Arcuri a le goût du beau vêtement, celui qui vous sied à merveille et sublime votre silhouette tout en vous offrant un confort inégalable. « Ce que j’aime avec la mode, c’est que nous créons un produit de A à Z, des tissus jusqu’au costume. Ayant travaillé dans le secteur de la production et de la création de collections, j’ai pris beaucoup de plaisir à donner forme à une idée, du choix des tissus jusqu’aux finitions des costumes. »

 

Quand le sur-mesure côtoie le sportswear

Même si Mario Arcuri est un fervent défenseur du sur-mesure – LA signature de Tailleur Vincent -, il affectionne également le style sportswear et propose, dans sa boutique, une  belle sélection de pièces à porter au quotidien. Entendons-nous, vous n’y trouverez pas des joggings oversize ou des sweatshirts à capuche, mais des vêtements de style sportswear sobres et raffinés provenant de marques européennes, majoritairement italiennes, ultra qualitatives. Des pièces aux finitions impeccables qui se faufilent aisément dans la garde-robe de ses clients adeptes de sur-mesure . « Ce n’est pas parce que l’on passe le cap des 60 ans, que l’on ne peut pas s’habiller avec un beau jean et une chemise en lin ! On peut être formel tout en étant habillé plus décontracté. Je prends beaucoup de plaisir à chercher des pièces sportswear exclusives. J’accorde plus d’importance à la beauté du vêtement et à ses finitions qu’à la marque en elle-même. » Ainsi, dans les rayons parfaitement rangés de Tailleur Vincent, les costumes signés Scabal – la collaboration avec la prestigieuse marque belge fait définitivement partie de l’ADN de la boutique – côtoient d’élégants jeans haut de gamme Tramarossa, de superbes blousons Cortigiani, des mailles intemporelles de Paul & Shark ou encore les impaires cintrés ultra modernes de Gimo’s.

Vous l’aurez compris, Tailleur Vincent n’est pas le genre de boutique de laquelle vous ressortez les mains vides. Attentif aux besoins de ses clients et soucieux de leur proposer le style qui leur convient le mieux, il mixe sur-mesure et prêt-à-porter haut de gamme pour composer des silhouettes intemporelles et raffinées. Ici, même le prêt-à-porter se la joue sur-mesure : étant très proche des marques avec lesquelles il collabore, Mario Arcuri n’hésite pas à passer un coup de fil pour dénicher LE jean idéal et choisir le délavage parfait pour son client. Dans cette petite boutique de 70 m2, on met tout en œuvre pour s’adapter aux goûts du client et non à la taille du stock. Un seul impératif : avoir un peu de temps devant soi ! « On aime prendre le temps afin d’apprendre à connaître le client et cerner parfaitement son style », confie le propriétaire des lieux. Mais une petite heure de shopping pour un look qui traverse les saisons, cela en vaut largement le coup, non ?


Rue Neuve 23, 6280 Gerpinnes
www.tailleurvincent.com


EMILIE-DUCHENEv

Thea Jewelry : La boîte à trésors

Depuis 10 ans, Émilie Duchêne transforme les souvenirs de ses clientes en bijoux sertis de pierres précieuses. L’occasion de revenir sur cette marque unique en son genre qui croit au pouvoir salvateur des mots, plus encore lorsqu’ils sont écrits en lettres d’or.

Thea Jewelry, c’est l’histoire de Sannie, qui a perdu son papa le jour de son anniversaire et souhaitait adoucir cette date devenue douloureuse. C’est aussi l’histoire de Pauline, jeune maman inespérée qui voulait célébrer sa victoire après un long combat contre l’endométriose. C’est encore l’histoire d’Anne-Sophie qui cherchait une source de courage et d’énergie pour se relever après la perte brutale de sa moitié. Mais, Thea Jewelry, c’est surtout l’histoire d’Émilie Duchêne, une jeune maman qui cherchait le bijou parfait pour fêter la naissance de sa fille, Thea. « J’ai toujours eu une passion pour les bijoux personnalisés. À la naissance de ma fille, j’ai voulu m’offrir une bague avec son prénom ». Le hic ? Le secteur du bijou personnalisé est encore peu développé et les rares labels présents sur le marché sont – excusez-nous du terme – plutôt cheap. « J’avais envie de le garder comme un bijou que l’on peut hériter de sa grand-mère, comme un gri-gri. Il fallait qu’il dure… Je me suis dit que je n’étais certainement pas la seule à vouloir immortaliser des précieux moments et les transposer en bijoux dans des matériaux plus nobles. » Et c’est ainsi, que la jeune maman n’accouche pas d’un, mais de deux bébés en 2011.

 

Validé par Carrie Bradshaw

Émilie Duchêne a vu juste : elle n’était effectivement pas la seule à rêver d’un beau bijou personnalisé. Aujourd’hui, une décennie après le lancement de sa marque, ses créations calligraphiées se vendent aux quatre coins du globe. Elles se retrouvent même au cou, au poignet ou aux doigts de nombreux people dont Rihanna, Cara Delevingne et Bella Hadid. « Quand j’étais plus jeune, je rêvais d’avoir un collier personnalisé, comme celui que porte Carrie Bradshaw dans Sex & the City. Aujourd’hui, cette icône porte les bijoux de ma marque, je ne vous cache pas que cela me fait quelque chose ! ».

Derrière chaque bijou Thea Jewelry, se cache une histoire. Mais quels sont les secrets des bijoux portés par sa créatrice ? À ses doigts se trouvent trois bagues, chacune ornée d’une heure. « Il s’agit de l’heure de naissance de mes trois enfants. Mes bijoux Thea Jewelry représentent des moments-clés de ma vie, des souvenirs que je veux garder, un peu comme un tatouage. J’ai aussi des bijoux ornés de mots qui me font du bien comme ‘I Care’ ou ‘Grateful’. »

 

Une décennie d’émotions

Pour l’anniversaire de son label, l’entrepreneuse a prévu plusieurs collaborations avec des marques qu’elle apprécie. « Il y a une collab’ tous les mois. On s’associe et on travaille ensemble pour créer de jolies histoires. » Les prochaines en date ? La biscuiterie Dandoy, la marque de mode belge Paolina ou encore Josefina dont les sacs multifonctionnels font fondre les mamans. Cette année, Émilie a également conçu une série de podcasts, Stories et Stones qui raconte l’histoire qui se cache derrière les bijoux de certaines clientes. « Il ne s’agit pas toujours d’histoires joyeuses. Il y a souvent des pertes, des maladies, des épreuves. Avec ces bijoux, elles essaient de garder leurs proches près d’elles, de célébrer des combats ou de se donner du courage. » À l’aide de mots, de dates, de symboles et d’un tas de petites pierres précieuses multicolores, elle crée des bijoux uniques qui ont, souvent, une vertu thérapeutique. « Cela dépasse le simple objet, ce sont des bijoux qui créent des émotions et ont le pouvoir de faire du bien. »

Il y a des bijoux que l’on enfile machinalement pour compléter son look et il y a les autres, ces précieux trésors que l’on chérit toute notre vie. Les bijoux Thea Jewelry, qui sont désormais fabriqués à partir de pierres et de métaux recyclés, font certainement tous partie de cette seconde catégorie.


www.thea-jewelry.com


Diane-von-Fürstenberg

Diane von Fürstenberg, l’Impératrice du style

Elle a créé une robe culte que toutes les femmes ont dans leur dressing. Elle a lancé une marque éponyme respectée de tous. Elle a été une des muses d’Andy Warhol. Elle a fait la une de revues prestigieuses comme Newsweek. Elle est considérée comme l’une des femmes les plus influentes de la mode et elle a habillé des icônes telles que Michelle Obama ou Kate Middleton. « Je vais sur mes 75 ans, mais, avec tout ce que j’ai vécu, je devrais en avoir 150 », glisse-t-elle avec humour. Créatrice à la réputation internationale, femme d’affaires, princesse, (grand-) mère et philanthrope à ses heures perdues : il nous faudrait 7 vies au moins pour égaler celle de la grande Diane von Fürstenberg.

Vous avez toujours dit que vous étiez devenue la femme que vous vouliez être à 28 ans. Cette vision a-t-elle évolué ? Quelle femme voulez-vous être aujourd’hui ?

D.v.F : Quand j’étais petite, on me demandait tout le temps ce que je voulais faire. Je n’en avais aucune idée, mais je savais quelle femme je voulais être. Effectivement, je suis devenue cette femme, et même plus encore, à l’âge de 28 ans. Je voulais être une femme « in charge », qui s’assume pleinement. J’avais deux enfants, j’avais du succès, je venais d’acheter la maison à la campagne où je me trouve en ce moment même. J’étais une femme libérée. Est-ce que je suis toujours cette femme-là ? J’ai vieilli et j’ai appris énormément de choses car j’ai toujours mené une vie très intense. Mais cette femme de 28 ans qui passait sa vie dans les avions et portait des talons aiguilles est toujours en moi. C’est la femme à qui je parle tous les jours, celle que j’habille. Vous savez, je n’ai jamais voulu être une fille, je voulais être une femme.

Votre maman occupe une grande place dans votre biographie. Que vous a-t-elle légué de plus précieux ?

D.v.F : Ma mère est sortie d’Auschwitz en juin 1945, elle pesait 32 kilos. Ses parents devaient la nourrir toutes les 10 minutes, comme un oisillon. Six mois plus tard, elle avait retrouvé une corpulence presque normale. Son fiancé est revenu de Suisse et ils se sont mariés. Son médecin lui a dit qu’elle devrait attendre trois ans avant d’avoir des enfants, car elle risquait de ne pas y survivre et d’avoir un enfant qui ne serait pas « normal ». Neuf mois plus tard, j’étais là. Heureusement, c’est une chose dont on ne me parlait pas beaucoup, mais je réalise aujourd’hui que je suis une survivante. « Dieu m’a sauvée afin que je puisse te donner la vie. En te donnant la vie, tu m’as rendu la mienne. Tu es mon flambeau de liberté », me disait-elle. Elle m’a transmis ce flambeau qui pouvait être fort lourd pour une petite fille, mais moi, je l’ai bien pris. Elle ne m’a jamais permis de me plaindre, d’avoir peur ou d’être une victime. Si j’avais peur du noir, elle m’enfermait dans un placard pour apprendre à gérer mes émotions. Elle m’a toujours poussée à faire tout ce que je souhaitais, à prendre mes responsabilités et à être totalement moi-même.

D’après vous, qu’est-ce qui explique le succès de votre robe signature, la fameuse wrap dress ?

D.v.F : Honnêtement, je ne sais pas. Jamais de ma vie, je n’aurais imaginé vendre des dizaines de millions de robes portefeuille. Quand j’ai commencé, les autres designers me dévisageaient. Ils se disaient : « c’est quoi cette petite robe idiote ? ». Elle était peut-être idiote, ma robe en jersey, mais lorsqu’une femme l’enfilait, elle se sentait pleine de confiance. D’ailleurs, ce sont souvent les jeunes femmes qui craquent dessus…

Alors que vous avez une réputation internationale, j’ai lu que vous aviez mis du temps à vous considérer comme une « vraie créatrice ». Pourquoi ?

D.v.F :  Car je n’ai pas étudié la mode. C’est un hasard si j’ai atterri dans ce secteur. La mode m’intéressait un petit peu. Pour mon premier job, j’ai travaillé pour Albert Koski. Il était agent de photographes et j’étais son assistante. Ensuite, j’ai rencontré Angelo Ferretti, un industriel italien qui m’a proposé de découvrir les coulisses de la mode et de me rendre dans son usine d’impression. Jamais de ma vie je n’aurais imaginé que cet endroit serait ma porte. J’ai appris un tas de choses là-bas.

On dit que l’on ne regrette que les choses que nous n’avons pas faites. Avez-vous des regrets ?

D.v.F :  Je suis entièrement d’accord avec cette expression ! J’ai toujours fait ce que je voulais. Bien sûr, il faut parfois faire des compromis, mais j’ai eu une vie très remplie. C’est la raison pour laquelle je ne peux absolument pas mentir sur mon âge : je vais avoir 75 ans, mais je devrais en avoir 150.

Vous êtes une femme indépendante qui a toujours été « au volant de sa propre vie ». Quel est votre secret ?

D.v.F :  Toutes les clés sont dans mon dernier livre Own it (rires). L’essentiel est d’accepter la personne que l’on est. Pour ce faire, il faut comprendre que la relation la plus importante, c’est celle que l’on a avec soi-même. Il est aussi essentiel de ne jamais se mentir, car on ne peut pas s’aimer pleinement si on ne s’accepte pas entièrement. En assumant vos défauts, vous transformez vos vulnérabilités en force.

Votre petite-fille, Talita, s’intéresse à la mode et a lancé une collection capsule il y a quelques années. Pensez-vous qu’elle sera la digne héritière de l’empire DvF ?

D.v.F :  Je l’espère ! Elle a toujours voulu reprendre le flambeau et elle termine ses études à l’université en septembre prochain. J’espère que l’on pourra travailler ensemble.


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Dans le vestiaire des Coyotes

Ces trois jeunes acteurs belges débutent leur carrière qui s’annonce retentissante. Louka Minnella, 20 ans, est originaire de Merbes-le-Château, Sarah Ber, 22 ans est Bruxelloise et Kassim Meesters, 22 ans aussi, vient de Louvain-la-Neuve. Ils ont quitté leur tenue de scout ou plutôt de coyote pour nous parler mode. Aouuuuh !

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Louka Minnella

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Sarah Ber

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Kassim Meesters

Êtes-vous accro à la mode ?

Louka : J’aime bien m’habiller mais je ne consomme pas beaucoup de vêtements.
Sarah : J’achète peu de vêtements et je fais hyper attention à mes choix car bien m’habiller me met de bonne humeur.
Kassim : J’aime bien les vêtements, je me renseigne sur les sorties de streetwear.


L’apparence est-elle importante ? Elle aide ou dessert lors d’un casting ?

Louka: Tout dépend du contexte. Pour un casting, j’essaie de me rapprocher le plus possible du personnage. Dans ce cas, l’apparence est importante.
Sarah : L’apparence n’est pas tout, c’est une part de nous. C’est ce qu’on décide de renvoyer de soi.
Kassim : L’apparence est la première étape de la rencontre, quelle qu’elle soit. Il ne faut pas s’y fier mais elle fait partie intégrante du premier regard.


Êtes-vous adepte de la slow fashion ? Consommer mieux en restant stylé ?

Louka: Je suis à fond dans ce mouvement car je consomme peu de choses au quotidien.
Sarah : Je porte surtout de fringues de mes parents qui ont gardé leurs vêtements d’ados. Ce qui est drôle car ils sont à la mode à présent.
Kassim : J’ai été éduqué dans ce sens-là et je suis pour ce genre d’idéal.


Quel personnage, imaginaire ou réel, admirez-vous pour son style ?

Louka: Tommy Shelby dans Peaky Blinders, les années 20 très stylées.
Sarah : Mrs Chan dans In the mood for love, les robes chinoises hyper classes.
Kassim : Travis Scott et Billie Eilish. Leur style est impressionnant.


Quels sont les indispensables de votre dressing ?

Louka: Des paires de chaussettes de couleurs, des pantalons de couleurs soft et des pulls à col roulé.
Sarah : Je suis une énorme fan de combis et j’adore les chemises à motifs que j’achète dans les rayons enfants. Le 16-18, ça me va (une taille S) et c’est beaucoup moins cher !
Kassim : J’aime les T-shirts assez amples et je suis hyper fan qu’on impose le training dans la mode. J’ai aussi beaucoup de paires de  sneakers.


Avez-vous des pièces fétiches ?

Louka: Des longs manteaux.
Sarah : Une combi jaune qui me rend joyeuse quand je la porte.
Kassim : Je suis addict au sneakers. Je suis abonné à plein de chaînes pour savoir quand elles sortent.


Quelle a été votre pire excentricité vestimentaire ?

Louka: J’ai joué le rôle d’une drag-queen dans un court-métrage.
Sarah : Vers mes 13 ans, j’étais à fond dans la mode mais un peu à côté. Je pensais que le style était de s’habiller que dans deux couleurs très flash.
Kassim : Je suis un adepte du « claquettes chaussettes blanches ». Je ne comprends pas que ce ne soit pas encore un standard car il n’y a rien de plus confortable.


Quelle est la pire faute de goût ?

Louka: Les claquettes… de Kassim (rires) et tout ce qu’il y a dans ce délire comme les sandales.
Sarah : Le jean porté super bas, les Crocs.
Kassim : Les pulls avec trop de marques et d’inscriptions dessus.


Qu’est-ce qui vous fait craquer dans le vestiaire masculin ?

Sarah : La veste en cuir noire.


Qu’est-ce qui vous fait craquer dans le vestiaire féminin ?

Louka: Les robes d’été hyper légères et colorées.
Kassim : Les jeans avec de bonnes coupes stylées et les Converse qui reviennent très fort à la mode.


Comment définiriez-vous votre style? Perfect ou imperfect ?

Louka: A mon goût !
Sarah : Extérieurement, il semble imperfect mais il est très réfléchi.
Kassim : Imperfect parce que je veux aller plus loin.


Après Coyotes, quels sont vos projets ?

Louka: J’ai des castings en cours et des sorties prévues dont « Harcelé », un unitaire pour M6 et un premier rôle dans « Sans soleil » qui sortira en 2022.
Sarah : Je viens d’être prise pour un rôle dans la pièce de théâtre « Un ennemi du peuple » de Thibaut Wenger.
Kassim : En juin, je tournerai en trio avec Sofia Lesaffre et Victor Meutelet dans « Deep Fear » de Grégory Beghin. Un film d’angoisse dans les catacombes de Paris.


Scout un jour, scout toujours ?

Louka: On a tous passé de très beaux moments et on en garde de bons souvenirs.
Sarah : Coyote un jour, coyote toujours !
Kassim : On n’a pas la prétention de dire qu’on est de vrais scouts mais on a trop kiffé d’être les coyotes ensemble.


La série Coyotes est disponible sur Auvio – RTBF 

 


Christophe-Verrycken

« Créer, se fait rarement en un jour ! »

Quand on aime son travail, on ne compte pas ses heures. C’est la passion du bijou minutieusement fabriqué à la main qui anime Christophe Verrycken. Ce joaillier installé à Wavre, dessine seul ses propres collections, leur donne vie dans son atelier et distille ses bons conseils dans sa boutique-écrin. Rencontre avec un infatigable orfèvre, créateur de bijoux 100% uniques, originaux et maison.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir joaillier créateur ? « Mon père avait une société d’import et export de pierres précieuses basée à Andorre. Très jeune, j’ai baigné dans l’univers des gemmes, saphir, rubis, émeraude, diamant, prisées par la haute joaillerie. J’ai suivi ensuite une formation de joaillier, et obtenu un certificat à la Hoge Raad voor Diamant à Anvers (qui forme à l’identification et la classification des diamants, nda) ».

La boutique de Christophe Verrycken sert d’écrin aux seules créations maison … « Tout à fait. Je ne vends aucune autre marque ou collection. Bijoux sur mesure, transformation de bijoux anciens en bijoux à la ligne contemporaine, gravure sur chevalière : tout sort de mon atelier ! »

Quelle est votre principale source d’inspiration ? « La nature, la mer, je suis passionnée par la plongée sous-marine… Les coraux, notamment, m’inspirent. Je procède souvent de la même manière : j’ai une forme en tête, je fais quelques croquis bruts, ensuite je laisse murir le projet, ça peut parfois prendre des semaines. Et puis un jour, je sens presque la pièce vibrer. Le processus créatif se fait rarement en un jour ! »

En matière de création joaillière, le dessin de bijoux a bien évolué… « Ah oui ! Il y a 10 ans, je dessinais les bijoux à l’encre de Chine; aujourd’hui, j’emploie un logiciel CAD de modélisation en 3D de bijoux qui offre de surcroit un rendu photo ultra réaliste ! L’écran de l’ordi devient un véritable petit atelier de bijoutier… L’approche peut paraître moins artistique, mais elle me permet de présenter à la cliente le bijou sous différents angles de vue … »

Quelles sont les nouvelles tendances dans la joaillerie ? Y êtes-vous sensible ? « Il y a des effets de mode dans la joaillerie, mais nettement moins affirmés que dans la couture. Depuis une trentaine d’années, l’or blanc et rose ont détrôné l’or jaune que d’aucuns trouvent un peu démodé … Ensuite, il y a l’argument budget : la cliente belge qui investit une certaine somme dans une belle bague est sensible à son aspect disons, intemporel. Pour un budget plus petit, elle se risquera à des créations plus originales. »

Quelle est la it-pierre de 2021 ? « En Allemagne, il y a trente ans déjà, la joaillerie proposait une belle variété de pierres colorées, notamment les tourmalines qui sont arrivées sur le marché belge bien plus tard. Emeraude, saphir, rubis et diamant évidemment, continuent à avoir la faveur d’une clientèle belge qui reste relativement classique … »

Y’a-t-il une nouvelle manière de porter le bijou ? « Pas forcément, sauf pour les bijoux de fantaisie. Je note néanmoins qu’aujourd’hui, on aurait tendance à porter une belle bague sur le majeur plutôt que sur l’annuaire…  Quitte à ajouter une deuxième bague sur l’annuaire. »

La cliente qui franchit la porte de votre bijouterie, sait-elle toujours ce qu’elle veut ? « Non, elle est clairement en attente de conseils. Il faut donc l’écouter attentivement et la conseiller en fonction de son physique (de la forme des doigts à la rondeur ou non du visage pour le choix de boucles d’oreilles) et de son style. Il faut  parfois également l’inviter avec élégance à sortir de sa zone de confort. Pour la petite anecdote : une cliente quinquagénaire avait ramené trois rubis de Birmanie et elle souhaitait qu’ils soient sertis dans une petite bague de ‘communiante’. Je lui ai proposé une bague plus imposante que j’ai montée sans la sertir, et j’ai invité cette cliente à la porter une semaine. Après deux jours, elle poussait la porte de ma boutique, convaincue par mes conseils, afin que je finalise le travail … Conseiller et inspirer la cliente font partie des missions qui rendent mon travail si agréable. »


www.christopheverrycken.be


Sarah de Saint Hubert, tout en contraste

Elle n’est pas fan de shopping et ne s’extasie pas devant les défilés des grandes maisons de couture. Plus jeune, elle ne rêvait même pas de fonder son propre label. Sans vouloir être chauvine, Sarah de Saint Hubert n’a rien d’une créatrice ordinaire. À l’instar de ses collections qui sont à la fois féminines, masculines, raffinées, boyish, subtiles et rock’n’roll, la créatrice belge est une femme de contrastes. Rencontre avec cette styliste hypersensible et affirmée qui déteste les évidences.

Fashion is a medium, not a purpose. Tels sont les premiers mots de votre bio. Que vous inspirent-ils ?

« La mode n’est pas une passion en soi. Je ne suis pas une personne qui fait beaucoup de shopping ou qui suit tous les défilés. Pour moi, la mode est un moyen d’expression au même titre que l’art ou la musique. C’est une manière de délivrer un message à travers une certaine esthétique. »

Quel message souhaitez-vous véhiculer ?

« La phrase qui résume le mieux mon label, c’est « Follow your Wild Love ». Avec ma marque, j’invite les gens à suivre leur instinct, leurs désirs et leurs rêves. Depuis que je suis petite, j’ai le sentiment que nous sommes ici pour un but précis, pour transmettre ce que l’on a de meilleur en soi. Suivre ses rêves et tout faire pour les réaliser, c’était le plus beau message que je pouvais transmettre. »

Vous parlez de l’importance de suivre son instinct. C’est lui qui vous a guidée jusqu’ici ?

« En tant qu’hypersensible, je suis une personne instinctive de nature. C’est une approche spontanée, je serai incapable d’avancer autrement. Même si, en tant qu’entrepreneur, on ne peut pas uniquement se fier à l’instinct, il faut également développer un esprit structuré et organisé. »

Quel est votre plus ancien souvenir lié à la mode ?

« Ma grand-mère maternelle possédait une fabuleuse garde-robe. Elle me montrait ses beaux vêtements fabriqués à la main, parfaitement coupés et dans des matériaux nobles. La vue de ces pièces en soie et en dentelle a éveillé quelque chose en moi. Le travail manuel me touche particulièrement. Quand je regarde un vêtement, je pense toujours aux personnes qui l’ont fabriqué, à la beauté du geste. Les vêtements ont, en quelque sorte, une âme puisqu’ils portent l’histoire de ceux qui les ont portés. »

À quel âge avez-vous pris conscience que vous étiez faite pour ce métier ?

« Cela a pris beaucoup de temps… (rires). Même après mes années d’études et ma première grosse expérience mode chez Ann Demeulemeester (où elle a travaillé pendant 4 ans en tant qu’assistance, NDLR), je n’étais pas certaine que ce métier m’était destiné. Mais au fil des années et de l’expérience acquise, j’ai compris que j’étais compétente dans la voie que j’avais choisie. À 36 ans, je me suis dit que si je voulais lancer mon label, je devais agir rapidement. La vie nous apprend que rien n’est jamais acquis et que la meilleure façon d’avancer, c’est d’être dans l’action et de ne pas passer son temps à se poser mille questions. »

Tergiverser, c’est un peu le défaut des hypersensibles. Comment avez-vous réussi à en faire une force ?

« J’ai pris conscience que le mieux à faire était d’utiliser cette sensibilité pour créer. Aujourd’hui, je la considère comme un cadeau. Avec les années, on apprend à s’ancrer dans ce que l’on est pour mieux affronter les tempêtes que notre hypersensibilité nous fait traverser. »

Qu’est-ce que le confinement vous a apporté ?

« Au début, j’étais vraiment perdue, mais après quelques semaines, j’ai mis ce temps à profit pour réfléchir à mon approche de la mode et ça m’a fait un bien fou. J’ai réduit mes budgets et j’ai proposé des collections plus petites : bref, je me suis débrouillée pour trouver des solutions, ce qui m’a permis de faire de belles rencontres. Au lieu de faire appel à des mannequins, j’ai, par exemple, demandé à des amies de porter mes créations pour les shootings. J’ai trouvé cette approche encore plus authentique ! »

D’où vous vient ce côté rock ?

« Mes parents écoutaient beaucoup de musique rock. Je suis très sensible à ce style musical, car il dégage une certaine liberté qui coïncide parfaitement avec ma philosophie de suivre son instinct. »

La mode n’est pas votre seul média, vous communiquez aussi à travers la musique. Quelle est la chanson qui vous définit le mieux ?

« High-Low Temple la dernière chanson que j’ai écrite et qui est le soundtrack de ma nouvelle collection. Je l’ai composée avec Rafael, mon compagnon, qui est musicien et luthier de formation. Elle colle non seulement très bien à ma personnalité, mais s’inscrit aussi dans l’air du temps : elle parle de l’ascenseur émotionnel que l’on traverse en ce moment. Je voulais un morceau frais, sensuel, apaisant et lumineux, car en ces temps bousculés et sombres, j’avais moi-même besoin de me lover dans cette atmosphère pour y trouver refuge. »

C’était important pour vous de concilier votre passion pour la mode et la musique ?

« Au départ, je ne rêvais pas d’avoir ma propre marque de vêtements, j’avais l’impression que ce n’était pas pour moi. Mais avec l’expérience, j’y suis arrivée. Je me disais que le pied total serait de combiner de beaux vêtements, des shootings photos et vidéos de qualité ainsi que la musique. Quelle chance d’avoir pu entreprendre ce projet, de le voir perdurer et de pouvoir y mettre tout ce qui m’anime. Je suis chanceuse d’être aussi bien entourée et je ne pourrais pas m’imaginer travailler autrement. »