Dans l’univers précieux de Magda Lenova
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Après une carrière de mannequin, Magda Lenova a choisi d’explorer beauté et esthétique depuis l’autre côté du miroir, en concevant des bijoux précieux. Des parures délicates et raffinées, fabriquées au sein d’un atelier anversois.
Quel est votre rapport à la féminité, vous qui créez des parures qui subliment celle-ci ?
« J’ai toujours été sensible à la féminité et à l’élégance des femmes. J’ai d’ailleurs grandi auprès de femmes qui adorent l’être. Ma grand-mère et ma maman sont très féminines. J’en ai hérité et je l’assume pleinement. »
Les femmes qui vous entouraient aimaient dès lors les bijoux ?
« Je me souviens qu’enfant, mon passe-temps favori était de me déguiser. Je rêvais de devenir chanteuse. J’allais dans la garde-robe de ma grand-mère et y choisissais les robes les plus voyantes et les bijoux les plus brillants pour « faire le show ». Babcia, comme je l’appelais et qui signifie mamy en polonais, était très coquette et l’est toujours. Elle avait une grande boîte à bijoux, remplie de longs colliers de perles. Maman aussi est fan de bijoux et je suis fière qu’aujourd’hui, elle porte les miens. »
Vos racines polonaises laissent-elles leur empreinte dans vos créations ?
« Je suis née en Pologne mais j’ai grandi à Bruxelles, qui est ma ville de cœur. J’attache une grande importance à mes origines mais je m’inspire plutôt du monde qui m’entoure au quotidien, de mes voyages. Je suis également une grande passionnée de décoration et d’art. J’aime les choses structurées, linéaires. Et souvent j’imagine mes créations en partant d’une histoire, que j’ai envie de mettre en avant. Mais cela peut aussi être sous l’influence d’un tableau, d’une architecture et même d’un vêtement. Je dessine des pièces sans forcément suivre de code mais plutôt la sobriété des lignes. »
Quel est pour vous l’essence du bijou idéal ?
« Une pièce intemporelle, dont on ne se lasse pas. Qui se porte aussi bien la journée que le soir. Devant être avant tout confortable et ne pas forcément suivre les tendances. Un bijou est pour moi synonyme de sentiments, d’attachement, de moments marquants, mais également un accessoire de mode à part entière. »
Quelle est votre vision de la beauté ?
« La beauté est une énergie solaire, positive, provenant souvent de l’intérieur. Pour moi, c’est un magnétisme inexplicable, propre à chacun. Bien plus qu’une plastique parfaite, un tempérament, une attitude. »
Que conservez-vous comme héritage de votre passé de mannequin ?
« J’ai été propulsée dans le monde de la mode à l’âge de 15 ans. J’ai beaucoup voyagé et fait de magnifiques rencontres. Au début, par souci d’économie, je posais d’ailleurs pour les photos de mes propres collections. Ça a été un gain de temps grâce à mon expérience, mais aujourd’hui, ce qui me plait, c’est d’être de l’autre côté de l’objectif. »
C’est d’ailleurs votre rôle d’égérie pour Maison Mauboussin qui a révélé votre passion pour la joaillerie.
« Oui, c’est grâce à ce rôle que j’ai pénétré pour la première fois dans le monde des pierres précieuses. Ce qui manquait alors à mon épanouissement était de créer. J’avais envie de fonder ma propre boîte, d’élaborer une image, d’imaginer un produit et le réaliser. Étant sensible au raffinement, la joaillerie a été une évidence. L’idée a alors mûri en moi et donné naissance à ma marque, quelques années plus tard. »
Êtes-vous entourée d’une équipe prenant part à chaque étape de création et fabrication ?
« N’étant pas du milieu, j’ai d’abord dû apprendre les bases : la taille, les couleurs, reconnaître les vraies pierres, etc… Cela m’a permis de rencontrer des professionnels avec qui je collabore aujourd’hui. Je dessine moi-même les collections sous forme de croquis. Une personne élabore ensuite les dessins techniques et plusieurs petites mains donnent naissance à mes bijoux. J’aime le côté artisanal de ma marque. »
L’ensemble du processus de fabrication se déroule-t-il à Anvers ?
« Oui et j’y tiens. C’était important pour moi que tout se passe en Belgique et que je puisse contrôler chaque étape. Mes bijoux sont comme mes bébés et j’aime les savoir non loin de moi. »
Comment imaginez-vous le futur de votre marque ?
« Je suis en constante recherche de nouvelles collaborations, dans le cadre de mon concept « Brillante Rencontre », qui utilise l’art comme présentoir pour mes bijoux. Et je suis actuellement en train de finaliser ma dernière collection, qui sortira au mois de février. Stay Tuned ! »
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