NICOLAS COLSAERTS, un parcours au firmament
NICOLAS COLSAERTS
Un parcours au firmament
Mots : Barbara Wesoly
PHOTOS : FRED FROGER
Depuis 23 ans, Nicolas Colsaerts électrise les greens et galvanise les passionnés de golf. En septembre, celui que l’on surnomme le « Belgian Bomber », pour sa puissance de frappe comme pour ses racines bruxelloises, revêtira la casquette de vice-capitaine européen de l’illustre Ryder Cup.
Un sacre à la saveur particulière, pour le recordman épris de défis.
Quels sont vos premiers souvenirs liés au golf ? J’ai tenu pour la première fois un club à six ans, au golf de Boitsfort. Il s’agissait de réaliser un peu de putting, de petits coups puis de savoir taper une balle à plus de 90 mètres. Cela a été ma première victoire sur un green. Mais c’est seulement vers douze ans que je me suis réellement épris de la discipline et envisagé d’en faire ma carrière.
S’en est suivi un palmarès époustouflant. Qu’estimez- vous être le plus grand défi que vous ayez été amené à relever au cours de ces 23 années ? Être passé à quelques centimètres du hole in one lors des J.O de 2016 ? Avoir battu Tiger Wood en Ryder Cup en 2012 ? Mon plus grand challenge et de fait ma plus grande satisfaction est d’avoir été capable de conserver les pieds sur terre et de garder les valeurs qui m’étaient chères. Quand on évolue dans un environnement de haut niveau, en obtenant son droit de jeu sur le circuit européen à 18 ans, on peut perdre le cap, oublier qui l’on est vraiment. Je suis aussi très fier d’avoir marqué la vie des gens. Je n’aurais jamais cru qu’un jour des enfants comme des adultes suivraient ma progression et mes scores. Gamin on a toujours des rêves fous, mais personnellement, j’ai eu la chance d’en réaliser bon nombre. De jouer de grands tournois, d’être en tête de deux US Open, du British, de participer à une Ryder Cup.
Vous avez d’ailleurs affirmé que la Ryder Cup est à vos yeux la plus belle compétition au monde. Qu’avez-vous ressenti face à votre nomination au titre de vice-capitaine européen de cette édition 2023 ? Avoir pu y prendre part en 2012 était déjà incroyable, mais mettre cette fois ma pierre à l’édifice depuis le backroom staff, est une véritable consécration. La Ryder Cup est une épreuve d’exception, de par son prestige et le fait qu’elle n’offre pas de gain, mais aussi car elle oppose l’Europe aux Etats-Unis. Pouvoir représenter son continent et qui plus est en équipe, a une saveur inédite. Être désormais vice-capitaine, c’est être d’une autre façon en première ligne. Notamment en conseillant et informant le capitaine, en s’impliquant dans la composition de l’équipe et en gérant les joueurs.
Quand l’ensemble de la sélection de l’équipe européenne sera-t-elle connue ? Et peut-on espérer y retrouver nos deux compatriotes Thomas Pieters et Thomas Detry ? Nous sommes encore dans la période de qualification, jusqu’à deux à trois semaines avant la Ryder Cup, qui amènera la sélection automatique de six joueurs, en fonction de leurs résultats. Les six autres seront choisis par le capitaine. Thomas Pieters et Detry sont toujours en lice. Et je leur souhaite d’y parvenir. Nous sommes unis par un lien indélébile, du fait de venir d’un petit pays, d’avoir joué les mêmes parcours.
Comment pressentez-vous la compétition qui se déroulera au Marco Simone Golf Club de Rome du 29 septembre au 1er octobre 2023 ? Historiquement, nous sommes toujours considérés comme les outsiders, les joueurs américains étant globalement au-dessus des Européens dans la moyenne du classement mondial. Un principe encore renforcé du fait d’avoir perdu la Ryder Cup 2021. Mais, si l’on fait le compte des vingt dernières années, ils ne l’ont au final remporté que deux fois. Nous retrouver sur nos terres est aussi un avantage, comme pour une équipe de football qui joue à domicile.
Cette année 2023 porte encore les échos de l’épreuve que vous avez subie il y a deux ans, lorsqu’en novembre 2021, vous avez souffert d’une maladie rénale rare, ayant grave- ment fragilisé votre système immunitaire. A-t-elle été source de remise en question pour vous ? Oui, humainement surtout. Je ne l’aurais pas vécu de la même manière à 25 ans, qu’aujourd’hui, à 40 ans, quelque part en fin de carrière, marié et père de deux enfants. Je n’avais jamais dû faire face à la maladie et soudain je me retrouvais sur un lit d’hôpital, sans savoir si j’allais m’en sortir. Cela remet les choses en perspective et permet de réaliser à quel point ceux autour de nous, nous sont précieux.
Quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière ? J’ai eu énormément de chance, en seulement un an, de pouvoir revivre une existence normale, mais je garde encore certaines difficultés à refaire des performances correctes, du fait de mon état émotionnel. Le mental est complexe à gérer. J’espère mener ma carrière aussi loin que possible. Je continue à me battre, à avancer, semaine après semaine. J’ai quatre à cinq tournois à jouer d’ici la Ryder Cup, qui m’occupera de la mi-août à la fin septembre. Autant de défis passionnants à relever.
MATTHIEU BONNE, l’appel de l’extrême
MATTHIEU BONNE
L’appel de l’extrême
MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : STEFANIE REYNAERT
Rien ne semble pouvoir freiner les prouesses époustouflantes de Matthieu Bonne, pas plus que sa soif de défis. Tout à la fois athlète endurant et aventurier exalté, le Ouest-Flandrien de 29 ans, carbure au dépassement de soi.
Vous êtes triathlète, cycliste, surfeur, alpiniste. Quel est votre moteur ? Dépasser mes limites, repousser l’impossible et expérimenter toujours plus fort et plus loin. J’ai toujours adoré le sport. Petit, je débordais d’énergie et je pratiquais l’athlétisme, le judo, le basket, mais sans objectif précis. Et puis, il y a trois ans, je suis parti en voyage en Indonésie et j’y ai escaladé un volcan haut de 3100 mètres. A l’épo- que, je traversais une période compliquée, une profonde remise en question. J’ignorais ce que je désirais faire de mon existence. Connaître la souffrance intense de l’ascension, contempler cette vue magnifique et me retrouver ainsi en connexion avec la nature a été une véritable révélation et m’a permis de trouver un but à ma vie. A mon retour, je suis parti gravir le mont Fuji au Japon, puis ce fut au tour du mont Blanc français. J’ai ensuite enchaîné sur mon premier véritable défi, le Marathon des Sables, une course à pied d’endurance en autosuffisance alimentaire, se déroulant au Maroc. Depuis, je n’ai cessé de rechercher les défis les plus fous. C’est devenu ma profession, mais aussi ma vocation.
En moins de cinq ans, vous avez accu- mulé les exploits, devenant le premier à parcourir le littoral belge à la nage sans interruption, réalisant huit triathlons en huit jours. Et, en mars dernier, parcourant 3619 kilomètres à vélo en sept jours, sur les routes de l’Arizona. Est-ce le challenge ou le record qui vous fait vibrer ? Il y a bien sûr la difficulté. Je suis un athlète qui aime les disciplines d’endurance mais aussi un aventurier, guidé par l’adrénaline et mordu de sensations fortes. Et puis il y a l’envie de prouver au monde que tout est possible grâce à la force de la volonté et du mental. Au début de ma carrière sportive, je réalisais ces exploits uniquement pour moi, par plaisir personnel et puis j’ai réalisé à quel point ils étaient susceptibles de motiver d’autres individus à se dépasser. J’aimerais inspirer les gens, leur donner la volonté d’expérimenter, de vivre leurs rêves, en n’hésitant pas à prendre des risques, car c’est dans le sillage de ceux-ci que l’on obtient les plus belles des récompenses
La peur est-elle aussi parfois partie prenante de vos aventures ? Cela fait partie du challenge. Les risques rendent l’épreuve d’autant plus attractive. Après tout, si c’était facile, pourquoi le tenterais-je ? Je n’en ressentirais aucun accomplissement. Alors que si cela m’effraye, y parvenir me laisse un incroyable sentiment de fierté personnelle.
Comment décidez-vous quels nouveaux défis entreprendre ? Je fonctionne au feeling et à l’intuition. Je ne planifie pas vraiment à l’avance, préférant vivre le moment présent. Demain ne présente aucune certitude et profiter d’aujourd’hui n’en est que plus précieux. Alors, quand un challenge se présente sur ma route, je ne réfléchis pas vraiment et je fonce. C’est comme ça que je me retrouve à pédaler 20 heures par jour au cœur des USA, avec des pauses de trois-quatre heures de sommeil, ou à parcourir les huit îles des Canaries pour y réaliser un triathlon sur chacune. Je saisis toutes les chances que l’existence place sur mon chemin.
Avec quelle prouesse sportive vous retrouvera-t-on prochainement ? Cette année, j’ai pour but d’obtenir trois records mondiaux dans trois disciplines différentes. J’en ai déjà obtenu un en cyclisme. Prochain objectif en août avec de la natation et ensuite, la course à pied. J’ai la chance d’être soutenu par une équipe formidable, qui m’accompagne et croit en moi. Ils étaient présents en Arizona mais aussi sur le bateau durant les 23 heures qu’il m’a fallu pour boucler les 74,64 km du littoral belge. Je leur dois énormément.
Qu’est-ce qui vous rend heureux ? La nature. Elle est indissociable de mon amour du sport et sans elle, je n’aurais accompli aucun de ces exploits. J’ai toujours été une personne assez solitaire, qui n’aimait pas les fêtes mais préférait se balader sur la plage ou partir en camping sauvage en forêt. La nature m’inspire, me fait vibrer et j’y puise ma force. Elle rend mes aventures d’autant plus belles et excitantes. Et même si je les accomplis en solo, au final, je ne suis jamais vraiment seul, vu qu’elle est tout autour de moi.
La consécration de Loena Hendrickx
La consécration de Loena Hendrickx
Mots : Barbara Wesoly
Photo : Patricia Delay
Quadruple championne de Belgique, médaillée d’or au Grand Prix de France et vice-championne du monde. Du haut de ses 23 ans, Loena Hendrickx offre à notre pays ses lettres de noblesse en patinage artistique, comme nulle autre avant elle. Et n’en a pas fini de s’élever vers les sommets.
Elle chemine sur la glace, légère et aérienne, forte d’une aisance qui donne une impression trompeuse de facilité. Dans chaque mouvement, on perçoit l’expertise d’une carrière, couronnée de succès et d’or pour la première fois dès 17 ans, aux championnats de Belgique. Et la passion fiévreuse d’une discipline débutée dès la petite enfance. Entourée de trois grands frères, Loena grandit dans les allées de la patinoire et ne tarde pas à s’y aventurer également. « Mes parents nous emmenaient tous les week-ends sur la glace, avec des amis, juste pour le plaisir. C’est ainsi que j’y ai pris goût. Et c’est devenu une histoire de famille. Deux de mes grands frères sont des fanatiques de hockey sur glace et le troisième a entrepris une carrière de patineur olympique. De mon côté, si j’ai testé la danse et la natation, le patinage demeurait le sport qui me passionnait et dans lequel je désirais persévérer. »
Grandir sur la glace
C’est ainsi que rapidement, le hobby laissa la place aux entrainements intensifs et aux espoirs de futures victoires. Un rythme de vie qui, comme pour tous les jeunes sportifs, imposa alors à Loena des sacrifices, de même qu’il forgea une motivation chevillée au corps. « Mon existence n’était tournée que vers le sport. Enfant je changeais de classe tous les six mois, pour pouvoir combiner les cours au patinage artistique et il était dès lors très difficile de me faire des amis et de les garder. Et je ne pouvais pas sortir avec mes copains, ayant entrainement le lendemain. Il y a eu le harcèlement scolaire aussi et la jalousie. Mais en parallèle, le patinage m’a rendue plus forte. J’étais une petite fille timide et il m’a permis d’acquérir confiance en moi. Aujourd’hui je sais ce que je veux et je suis déterminée à l’obtenir, sur la glace comme dans les autres domaines. »
Tomber pour mieux se relever
Une ténacité et une énergie présentent depuis 2016, les premiers championnats et les premières victoires. Des podiums qui depuis s’enchainent en un palmarès déjà époustouflants. Jusqu’à cette consécration de vice-championne du monde, arrachée dans la douleur, aux Mondiaux de Montpellier en mars 2022. « Je me suis blessée durant ce championnat. C’était très difficile. J’avais déjà connu ce genre de revers après les Jeux olympiques de 2018, où j’avais fini 16e. Des problèmes de santé m’avaient alors maintenu à l’écart des compétitions durant deux ans. Mais le mantra qui me guide est « fais ce que tu aimes et n’abandonne jamais » et il m’a porté. M’a prouvé que tant qu’on croit en soit, on est capable de tout réussir. »
Juste le commencement
Ce 5 novembre 2022, jour de son anniversaire, Loena Hendrickx a décroché l’or au Grand Prix de France disputé à Angers, l’amenant plus loin que tout autre belge, en patinage artistique masculin comme féminin. Un sacre pour la jeune campinoise mais aussi et toujours une victoire familiale, puisque depuis 2019, son entraineur n’est autre que son frère Jorik, lui aussi patineur artistique. « Il est mon plus grand modèle et ses réalisations me poussent à aller toujours plus loin ». Vers un nouvel envol et dans son sillage, toucher du doigt le rêve de nouveaux exploits. La prochaine étape dans son agenda ? Le championnat du monde de 2023, à Saitama au Japon, auquel elle compte bien réaliser des prouesses. Une résolution sublimée par le talent, qui force l’admiration.
www.loenahendrickx.com
Clément Geens - Passion padel
Clément Geens
Passion padel
Mots : Yves Merens
Photos : Kristijan Kuzel
Le padel prend de l’essor en Belgique depuis quelques années. Le Waterlootois Clément Geens en est le fer de lance. A 26 ans, à la fois champion de Belgique, meilleur Belge et directeur technique de la fédération, il ne tarit pas d’éloge sur sa nouvelle passion.
Clément, comment êtes-vous venu au padel ? J’étais joueur de tennis professionnel mais j’avais des blessures à répétition au bras gauche, ce qui ne permettait plus de faire le revers à deux mains. A côté, j’ai commencé à jouer au padel quelques fois par an. Le revers s’y joue à une main. Progressivement, je suis devenu vraiment fan de ce sport. J’y joue depuis trois ans et demi.
Vous en vivez ? Pas tout à fait, avec mon équipierJérôme Peeters, nous sommes champions de Belgique et j’ai créé avec mon ami François Azzola une école, laPadel Events Academy. Nous donnons des cours pour tous les âges et aussi pour les personnes sourdes ou malentendantes.
Vous êtes aussi directeur sportif de la fédération ? Oui, l’AFT Padel, où je m’occupe des formations des cadres pour qu’ils puissent donner cours, de créer des sessions d’entrainement pour les jeunes champions, de chapeauter les championnats d’Europe et du monde. Et on a déjà monté 25 journées découvertes pour 50 à 60 jeunes chaque fois.
C’est vraiment un virus ce padel, qu’y trouvez-vous ? C’est un sport dynamique, accessible puisqu’il est moins technique que le tennis. J’adore que ce soit un sport d’équipe. J’aime la proximité avec les adversaires, on se parle, on échange. En plus, on joue avec les vitres, donc les échanges durent plus longtemps qu’au tennis, c’est plus intense.
Pour vous, le directeur technique, pourquoi le padel a-t-il un si grand succès ? C’est grâce au coronavirus. Ce sport était autorisé pendant la crise, donc beaucoup de gens l’ont essayé à la place de leur sport favori qui était interdit. Souvent, le padel est devenu leur premier sport.
Vous devez être fier d’être à la genèse de ce sport en Belgique ? C’est le padel lui-même qui fait tout. Il explose parce qu’il est vraiment fun.
Beaucoup de gens s’y intéressent. Yannick Carrasco a créé des terrains à Vilvoorde, Marck Coucke investit dans la création de 150 terrains en Belgique. Même Zidane a un club.
Quels sont vos objectifs sportifs ? Je suis content, avec Jérôme, nous avons été sélectionnés pour aller à Doha, aux Championnats du monde de padel. Ils auront lieu en novembre 2022.
Là, je vous laisse, je suis en tournoi en Italie et j’ai un match à jouer dans 30 minutes.
A fond la passion, bravo Clément !
Le padel, c’est quoi ?
Le padel est complètement addictif. Dérivé du tennis, du squash et du badminton, le padel se joue exclusivement à 4 joueurs, en double, sur un court plus petit et encadré de murs et grillages. La balle peut rebondir sur les parois. Les raquettes de padel sont propres à ce sport. Ce sont des raquettes sans cordage percées de trous.
C’est un Mexicain qui l’invente dans les années 70. Passionné de tennis, il décide de faire construire un court chez lui. N’ayant pas assez d’espace, il bâtit alors un court de 20 mètres sur 10 et de 3 mètres de haut, entouré de murs.
En Belgique, le premier terrain date de 1992, à Waterloo. Mais ça, c’était bien avant l’énorme engouement actuel.
Partenariat entre Eleven By Bullpadel à Nivelles et Padel Events Academy avec Clément Geens et François Azzola
www.elevenpadel.be
www.padeleventsacademy.be
www.aftpadel.be
Thomas Genon - Star du slopestyle made in USA
Thomas Genon
Star du slopestyle made in USA
Mots : Yves Merens
Photos : DR
A 28 ans bien faits, Thomas Genon profite d’une carrière de VTTiste hors norme. Entre ciel et terre, ce Liégeois est un des meilleurs en slopestyle, une discipline extrême qui donne des ailes, suivez mon regard…

Comment décrire votre discipline ? Je fais du VTT professionnel. En américain, on dit MTB pro. C’est plus stylé. Je suis spécialisé en slopestyle et freeride. C’est un sport extrême qui vient des USA. C’est un peu comme du snowboard ou du ski de figures aux Jeux olympiques d’hiver. On réalise des figures avec le vélo qui sont notées par des juges sur le style, l’amplitude, la difficulté, etc.
Vous avez un sacré niveau ? Je suis dans le top 12 mondial. J’ai fait mes meilleurs résultats entre 18 et 25 ans en slopestyle, notamment dans des les meilleures compétitions comme les Red Bull Rampage. Ca se passe en Utah, dans un désert de terres rouges. (NDLR : à voir sur Youtube.) J’ai aussi été champion du monde en 2015.
Quelle est votre figure préférée ? J’ai l’expérience plutôt que la fougue. En fait, je cherche la figure parfaite. Ma force, c’est l’exécution. La plus propre possible. J’essaye de choisir une figure compliquée et je la rends la plus jolie à regarder. J’essaye d’apporter du style dans la réalisation. J’aime bien, par exemple, le « Cashroll », c’est un salto avant vrillé.
Tout ça à vélo, ça demande des heures de travail…
C’est un sport extrême et c’est ma passion. C’est un sport jeune mais exigeant si on veut des résultats. Je roule 2 à 3 heures par jour 5 fois par semaine. En plus, je fais de la musculation, etc. Ce qui me plait, c’est qu’il n’y a pas de pression, à part la performance que l’on veut réaliser. Je n’aurais pas pu faire un sport artistique comme au JO. Moi, je n’ai pas de coach.
J’ai grandi dans des skateparks, dans un milieu avec des gens alternatifs et beaucoup de respect. Cela rend sain, serein. Toutes ces belles rencontres m’ont permis de m’exprimer. Dans ce sport, le respect des autres permet de s’épanouir. On peut être qui on veut, vraiment soi en fait.
Les expériences passent aussi par des tournages magnifiques ? Oui, ce sont des projets vidéo dans lesquels je peux m’exprimer comme je veux, en dehors des compétitions. C’est beaucoup de boulot de préparation. On compose les rampes, on s’entraine pendant des jours pour 3 minutes au final. Mais on est libre.
Il y a un projet en Belgique ? Oui, on y travaille, cela se passera, j’espère, dans ma région liégeoise. Mais pas de pression, patiente.
Quel est votre sportif belge préféré ? Mon père faisait de la moto enduro. C’est comme ça que je suis vite arrivé en deux roues, à vélo. Je pense particulièrement à Stefan Everts. Son sport, le motocross, est proche du mien.
Une fameuse référence puisque Evers a été de nombreuses fois champion du monde, a gagné cinq fois le motocross des Nations. Un champion hors-norme, comme Thomas Genon dans son style.
Grégoire Munster aux portes du WRC
Grégoire Munster aux portes du WRC
Mots : Yves Merens
Photos : DR
En fait, il y est déjà, en championnat du monde, mais dans la catégorie WRC2 Junior sur quelques courses. Le jeune Verviétois, chaperonné par Hyundai Belux, parfait son expérience et risque fort de se faire remarquer, en bien, dans la cour des grands.

A 23 ans, Grégoire Munster a déjà une tête bien faite et une bonne petite étoile sur le casque. En janvier dernier, il a montré son excellente pointe de vitesse avec la Hyundai I20 WRC2 au fameux rallye de Monte-Carlo. Dans le sérail international, il a pu croiser les meilleurs du monde. « J’adore le sens de la gestion de la course de Sébastien Ogier (NDLR : 8 fois champion du monde ena WRC). Il est rapide et surtout régulier, mais je n’oserais jamais le déranger, aller parler à un si grand monsieur pendant le week-end de course, » rougit-il, impressionné et tellement respectueux.
En même temps, des jeunes comme Grégoire, il n’y en a pas beaucoup puisque juste après avoir brillé au Monte-Carlo, il est revenu dare-dare en Belgique pour passer son jury de fin d’études et décrocher son diplôme supérieur. Bravo pour ce tout bon début d’année ! Le voilà maintenant concentré sur sa carrière rêvée de pilote professionnel.
Engranger de l’expérience
« Ce n’est pas vraiment un rêve, mais plutôt un objectif réaliste. Je voudrais décrocher un volant officiel en WRC. » Explique-t-il, les pieds sur terre. Avec le soutien de l’importateur belge de Hyundai et, espère-t-il, avec un coup de pouce de Hyundai Motorsport. « Je cherche encore à rouler beaucoup de kilomètres, prendre de l’expérience en spéciale, parfaire mon système de notes avec mon copilote. » Décidément modeste, notre déjà vice-champion de Belgique 2021 en BRC, le Belgium Rally Championiship. C’est pas mal pour quelqu’un qui n’a voulu rouler que tardivement.
« C’était un peu paradoxal, toute ma famille est baignée dans le sport auto. Maman travaille avec Papa dans l’écurie. » Ah oui, au fait, son Papa, c’est Bernard Munster, champion de Belgique en rallye en 1995. Vous vous souvenez ? « Moi, j’ai appris à rouler comme les gens lambda, avec ma maman. A 17 ans, je ne savais pas manipuler un embrayage. Puis j’ai passé mon permis et j’ai tout de suite commencé le rallye. »
Une vie équilibrée
Et pas de séance avec son champion de père ? « Il ne valait mieux pas que je sois derrière le volant, on s’engueulait ! Par contre, j’ai été son co-pilote et là, j’ai appris beaucoup sur le système de prise de notes. » Il faut mettre au point la manière de noter avec son co-pilote. Louis Louka est celui de Grégoire Munster : «C’est comme une deuxième femme. Dans la voiture mais aussi pendant toute la période de rallye, on est ensemble, on bosse ensemble vers le même objectif, finir le rallye en tête. »
En parlant de femme, la copine de Grégoire habite Hasselt, puisqu’il a fait ses études secondaires en néerlandais pour finir en anglais à Malines. Une tête bien faite, on vous le disait.
Et lorsqu’on lui demande quel sportif belge il préfère, c’est encore une réponse hors de son sport qui fuse, comme pour ne pas se mettre la pression. « Avant 18 ans, j’étais gardien de hockey. J’aime bien les goals. En Belgique, on a le meilleur, Vincent Van Assche. Et j’adore aussi Thibaut Courtois. »
Un beau but en WRC, c’est tout ce qu’on lui souhaite.
La Hyundai i20 N, une bombinette moderne
La Hyundai i20N de Monsieur tout le monde n’est pas tout à fait la même que celle de Grégoire Munster, mais elle en épouse la philosophie de course.
En rallye, la Hyundai i20 N Coupé Rally 2 du pilote reçoit un moteur d’une cylindrée de 1,6 litre turbo qui développe environ 300 chevaux pour 1 230 kilos et quatre roues motrices.
La version routière, au design déjà très expressif et sportif, développe 204 chevaux pour le même poids. Ce qui en fait déjà une excellente petite voiture sportive, d’autant que la direction assistée typée sport est très précise. Un vrai petit plaisir nerveux autorisé sur nos routes.
Denis Van Weynbergh - A la conquête de l’Everest des mers
Denis Van Weynbergh
A la conquête de l’Everest des mers
Mots : Yves Merens
Photos : DR
Le Vendée Globe Challenge est la course à la voile la plus dure du monde. Un Brabançon de 57 ans va relever le défi de la prochaine édition, en 2024. Une aventure avec un grand A qui le mobilise déjà bien plus qu’à plein temps.

« L’Everest des mers », c’est comme ça qu’on appelle cette course de folie. Le principe est simplissime mais la performance est inouïe : faire le tour du monde sur un bateau à voile, en solitaire, sans escale et sans assistance. Tous les quatre ans, 40 marins du monde s’élancent depuis les Sables d’Olonnes. En neuf éditions, seuls 90 d’entre eux ont rallié l’arrivée.
En 2024, la Belgique sera au départ grâce à Denis Van Weynbergh.
Ne jamais rien lâcher
Il a tout lâché pour cette mener aventure : « j’ai arrêté mon travail. Je mets toute mon énergie sur ce projet. C’est fantastique de savoir que nous serons 40 marins à faire la course alors que plus de 800 personnes gravissent l’Everest chaque année. »
Rien n’effraye cet aventurier des temps modernes aux multiples facettes « après mes études, j’ai été en mission pour MSF au Rwanda, en Tchétchénie et au Burundi. Bien après, j’ai repris des études pour créer ma boîte de logistique. » Mais le virus de la voile l’emporte encore pour devenir une quasi obsession.
« Pour arriver au départ du Vendée Globe, il faut accumuler des miles de courses déjà prestigieuses. J’en suis à 70 000 après avoir fait la Route du Rhum en 2010, la Transat Québec Saint-Malo en 2012, la Transat Jacques Vabre en 2013 ou la Rolex Fastnet Race en 2015. Pour l’instant, au classement du plus grand nombre de miles, je suis à la 11 place sur 40. » Pas mal lorsque l’on sait que Denis est ce qu’on appelle un marin à terre et en mer. « Je suis un skipper armateur, je ne suis pas employé par un grand team. » D’ailleurs, notre entrepreneur cherche encore quelques soutiens pour boucler son budget final.
« J’aime m’associer à des associations caritatives, ou à des projets scientifiques. Dans ma prochaine course en Arctique, je vais notamment relever une bouée de recherche. On ne peut avancer sans porter de message ».
Imoca, la Classe…
Son bateau, le « EyeSea », fait partie de la classe Imoca, la Formule Un des mers. « Il fait presque 20 mètres de long et son mât mesure 29 mètres. » Un navire solide dont Denis Van Weynbergh peaufine les réglages non sans rappeler que ce bateau, avec son précédent propriétaire, à terminer 8e d’un Vendée Globe.
« Même si les meilleurs ont des foil qui leur font gagner de la vitesse, leur fiabilité n’est pas garantie. De toute façon, mon objectif est de terminer la course en réalisant mon rêve. » Mais aussi en défendant de belles valeurs. « J’aime m’associer à des associations caritatives, ou à des projets scientifiques. Dans ma prochaine course en Arctique, je vais notamment relever une bouée de recherche. On ne peut avancer sans porter de message », dit-il avec profondeur.
« Nous avons un pays merveilleux, il faut en faire profiter le plus de monde possible, » philosophe-t-il encore avant d’évoquer l’excellence belge dans la mode ou en hockey et la classe de grands champions tricolores. « C’est simple, pour moi, les trois meilleurs sont Eddy Merckx, Jacky Ickx et Paul Van Himst. Ils sont nos trois mousquetaires de légende. »
Bon vent Denis. Le Vendée Globe attend l’écriture d’une autre page d’Aventure pour entrer dans l’Histoire. Tout ça avec des majuscules évidemment !
Joost Vandendries Le skieur éternel
Joost Vandendries
Le skieur éternel
Mots : Yves Merens
Photos : DR
Il y a entre 600 et 800 000 skieurs en Belgique. Le plus rapide d’entre eux a été flashé à 218,865 km/h sur ses skis, à Vars. Rencontre avec un accroc de la vitesse, forcément.
Joost, quelle mouche vous a piqué pour vous lancer dans cette discipline, le ski de vitesse ?
« Je suis comme beaucoup de monde, j’aime la vitesse. Tout le monde fait un jour la course pour aller plus vite que les autres. C’est humain. Moi, j’ai voulu aller toujours plus vite sur des skis. Mais à un moment donné, la vitesse sur pistes ouvertes est trop dangereuse. Donc, à 40 ans, j’ai commencé le ski de vitesse. »
Cela se passe sur une piste de kilomètre lancé, avec des combinaisons spéciales, etc. ?
« Je suis un homme qui aime le latex », dit-il avec un sourire en coin, « le latex est la matière qui retient le moins l’air. Mais c’est une fameuse contrainte, il faut entre une et deux heures pour l’enfiler, mettre les ailerons derrière les mollets et être prêt. »
Et puis ?
« Ensuite, c’est le mental qui joue beaucoup. On se prépare pendant des semaines pour dévaler en ligne droite une piste de 900 mètres. Le cerveau doit pouvoir switcher, se brancher sur autre chose parce que nous accélérons de 0 à 200 km/h en 6 secondes, plus vite que n’importe quelle voiture. »
Combien êtes-vous à faire cela ?
« On dit qu’il y a eu plus d’humains qui ont été dans l’espace que d’hommes qui ont skié à plus de 200 km/h. Nous sommes 520 inscrits sur ce qu’on appelle la « Liste Eternelle des plus de 200 km/h.»
Vous avez 50 ans, est-ce bien raisonnable de pratiquer ce sport ?
« Il faut une grande expérience pour aller très vite. Les jeunes skieurs n’y arrivent pas bien. La charge mentale est très importante. Il faut gérer la notion du risque. La force physique ne suffit pas. C’est comme à moto, il y a deux sortes de skieurs de vitesse, ceux qui sont tombés et ceux qui vont tomber. Et ça, c’est aussi mental. »
On imagine qu’en plus, l’aérodynamisme est crucial ?
« C’est un sport avec beaucoup de technologie, du travail d’ingénieur pour dessiner le casque, les bâtons… Moi, je vais dans une soufflerie de 46 mètres de long, comme pour les « Formule 1 », pour que tous les détails soient parfaits. J’ai la chance d’être aidé par un professeur connu dans le monde entier en matière d’aérodynamisme, Bert Blocken, belge aussi d’ailleurs.»
Il y a un championnat du monde et une coupe du monde, comment cela se passe-t-il lors des compétitions ?
« Il y a plusieurs descentes. A chaque tour, on s’élance d’un peu plus haut. C’est un bon principe, ceux qui sont les plus en forme montent plus haut, donc descendent plus vite. Les plus faibles sont éliminés plus bas. A partir d’une certaine vitesse, vers 185-190, pour gagner quelques km/h, tout doit vraiment être parfait. »
Vous avez battu le record de Belgique qui tenait depuis 22 ans, avez-vous encore des projets ?
« J’aimerais bien faire une belle saison, avoir de bonnes sensations sur les skis et battre mon record, peut-être en mars. J’aimerais viser 230 km/h. (NDLR : record du monde à 254,958 km/h). »
Mister Big Air
Mister Big Air - Seppe Smits
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
A 30 ans, notre compatriote Seppe Smits reste l’un des meilleurs snowboarders au monde. On a voulu voir ce que le Campinois avait dans le viseur : les Jeux olympiques d’hiver de Pékin, évidemment. Un monde meilleur aussi, pourvu que le réveil écologique ne soit pas trop tardif …
A l’heure où on boucle ces lignes, Seppe Smits, le roi belge du snowboard, est candidat à la sélection olympique des JO d’hiver 2022, célébrés à Pékin du 4 au 20 février prochains. Eh oui, les Jeux olympiques d’hiver ont évolué depuis leur création, de nouvelles disciplines ont été ajoutées, dont le snowboard justement qui a placé le natif de Westmalle sur les plus hautes places des podiums… On pense notamment aux Championnats du monde de snowboard en 2011 et 2017 où Seppe Smits a décroché l’or en Slopestyle (la descente acrobatique) et l’argent en Big Air (où l’on utilise un tremplin pour réaliser des figures dans les airs), deux disciplines freestyle qui font partie du programme olympique…
Aux JO 2018 en Corée du Sud, vous avez terminé 10e du slopestyle ; comment abordez-vous les JO de Pékin 2022 à quelques mois du coup d’envoi ? « Le plus important, c’est le moral, le physique et l’entourage. Le moral est au top ! Encore me faut-il retrouver toutes mes sensations après ma dernière blessure (Seppe Smits a été victime d’une fracture du tibia lors d’un entrainement en Autriche, en novembre 2020 – nda). L’entourage, il est amical, puisque je travaille avec le même coach, le Français Jean-Valère Demard, depuis 15 ans – un fait assez rare dans un sport professionnel. Mes seules réticences : la qualité de la neige, forcément artificielle. Mais je vais tout faire pour réaliser un bon résultat.
Comment devient-on le roi du snowboard quand on habite un plat pays ? Rire. « Comme beaucoup d’enfants, j’accompagnais mes parents qui prenaient leurs vacances d’hiver en Autriche ou en France. J’avais trois ans, mon frère quatre, on aimait bien la glisse, d’autant que de plus en plus de snowboarders attaquaient les pistes… A 9 ans, j’ai troqué les skis pour une planche. Contrairement au ski, où seule la vitesse me galvanisait, le snowboard m’a donné envie de me dépasser, d’exécuter parfaitement de nouvelles figures et des sauts, et d’imposer peu à peu mon style… J’ai définitivement rangé mes skis au grenier ! »
Y’avait-il déjà, à vos débuts, une fédération professionnelle de snowboard en Belgique ? « Non. J’ai d’abord progressé avec des moniteurs de ski qui avaient signalé à nos parents que mon frère et moi avions du potentiel. J’ai également passé de nombreuses journées au Snow Valley à Peer (l’un des plus grands centres de ski couverts en Europe – nda) où il y avait une piste de freestyle. Je la kiffais plus que l’entraînement slalom ! J’ai peu à peu atteint un bon niveau, sans pour autant avoir l’ambition de devenir professionnel. Pro, je le suis devenu à 19 ans, et à 21 ans, je décrochais mon premier titre mondial. Mais j’ai toujours un peu de mal à parler du snowboard comme d’un boulot, car c’est avant tout une passion ! Et un « good job » de surcroit, où tout le monde s’entraide et où chaque rider profite des conseils des autres. Cette franche solidarité fait chaud au cœur dans un sport extrême… »
C’est aussi un sport qui a considérablement évolué… « Oui ! Quand j’ai démarré le snowboard, je pouvais espérer me qualifier pour les finales avec une rotation de 720 degrés, aujourd’hui il faut proposer au moins une rotation de 1440 voire 1620 degrés. En 15 ans de compétition, le niveau de technicité du snowboard a littéralement explosé !
A 30 ans, vous êtes déjà un ancien ? « Ah oui ! C’est un sport éprouvant, et je suis en effet parmi les plus anciens ! Mais j’ai toujours de bonnes vibes, j’apprends toujours et je reste motivé à 100%. Et si un jour je quitte le sport de compétition, je n’abandonnerai jamais ma planche ! »
En quelques mots, que vous apporte le snowboard ? « Il m’a aidé à découvrir ce que je voulais faire de ma vie, à repousser mes limites, et m’a conscientisé à l’importance d’avoir un rapport nouveau avec la nature. Je voyage à travers le monde à la recherche de la meilleure neige, mais voir les glaciers fondre, c’est un constat terrible ! »
Mais comment limiter notre impact environnemental ? « Depuis 2019, j’ai établi un partenariat avec Greentripper, une entreprise belge qui calcule les émissions de CO2 de votre voyage et vous aide à les compenser. Soyons honnêtes, si pour le travail, je dois prendre un avion, je vais le prendre, mais je cherche alors à compenser ce choix. C’est mieux que rien ! Ainsi, mes vacances d’été, je les passe depuis plusieurs années en Europe. J’ai sillonné les quatre coins du globe, et mon voyage préféré reste la Norvège à vélo ! Pas besoin d’aller très loin pour trouver l’aventure. Professionnellement, j’ai fait le choix d’une planche conçue par Pierre Gerondal, un artisan belge basé à Malmedy qui fabrique des skis et des planches sur mesure avec du bois d’arbres plantés en Belgique… De petits gestes écologiques posés ça et là qui, je l’espère, feront la différence pour la planète. »
Michèle George, 6 médailles paralympiques, qui dit mieux !
Michèle George
6 médailles paralympiques, qui dit mieux !
Michèle George
6 médailles paralympiques, qui dit mieux !
Mots : Yves Merens
Photo cover : Rob Walbers
La vie de Michèle George est presque toute entière dévolue à l’équitation. Cette super championne est celle qui a rapporté le plus de médailles olympiques à la Belgique : 5 en or et une en argent ! Rien que ça.

Et en plus, elle représente le parfait mix à la belge, née à Ostende, elle a longtemps élevé ses chevaux à Amougies, avant de s’installer à Waregem pour se concentrer sur le dressage qu’elle adore tant.
Vous êtes maintenant entièrement dédiée à votre sport ?
« J’avais une écurie mais je devais m’occuper de tout, toute seule. Je l’ai vendue pour me concentrer sur mon cheval. Je suis dans le milieu équestre depuis l’âge de 12 ans, j’ai eu mon premier cheval à 18 ans et j’ai tout de suite voulu faire des concours. J’ai eu la chance d’avoir les meilleurs entraîneurs possibles. »
Et c’est malheureusement le sport équestre qui vous a blessée…
« Oui, j’ai eu mon accident en 2008. Mais, je suis positive. Je pense qu’il ne faut jamais baisser les bras. Il faut y croire, il faut oser rêver et, secundo, il faut réaliser ses rêves. Si on veut, on peut ! S’il n’y a pas de soleil, il y a toujours une étoile qui brille. »
Une étoile qui brille
Vous voilà avec beaucoup de médailles paralympiques, deux à Londres en 2012, deux à Rio en 2016, deux à Tokyo, on imagine votre joie après les derniers JO. Quel est votre programme maintenant ?
« Je veux que ma jument, Best of 8, se repose. Elle a beaucoup donné. Je la monte depuis relativement peu de temps, nous n’avons fait que 7 concours ensemble avant les JO. Alors que Rainman, ma précédente monture, a couru pendant 16 ans. Ensuite, je vais préparer les Championnats du monde en août prochain. »
Mais vous montez tous les jours.
« Naturellement. Je viens de partir presque deux jours dans le sud de la France, mais il fallait que je revienne très vite voir ma jument. En fait, quand je pars, c’est avec elle. Sinon, je dois revenir. »
Quelle belle fierté pour la Belgique…
« J’étais porte-drapeau de la délégation belge à Tokyo. J’étais très fière pour tous ces sportifs qui ont travaillé dur pour y être. Je défends la Belgique. A Tokyo, j’ai vraiment senti la grande foule pour le concours. Mais une fois dans ma bulle avec ma jument, sur le terrain, tout a été comme sur des roulettes. »
Et vous avez même eu une belle surprise.
« En effet, après le concours, on passe le contrôle antidopage, puis les interviews avec les journalistes. Puis on me tend un téléphone… C’était le Roi qui voulait me féliciter! J’étais très impressionnée. D’ailleurs, il y a une photo de ce moment sur mon profil Facebook. On y voit bien ma surprise. »