Du haut de ses 26 ans, le palmarès de Jos Verlooy a de quoi donner le vertige. Médaillé de bronze avec Igor à l’Euro de Rotterdam, il a également décroché l’or par équipe permettant à la Belgique de se qualifier pour les prochains JO de Tokyo.Champion de Belgique de saut d’obstacles durant ces deux années dernières années, il vient d’être élu cavalier belge de l’année 2021 !

Le cheval, vous êtes né dedans ! On imagine facilement que c’est votre père, Axel Verlooy, qui vous a littéralement mis le pied à l’étrier…

Mon père était tout le temps à cheval. Il a fait une brève carrière de cavalier puis est devenu marchand de chevaux. J’ai tout simplement grandi dans des écuries. Pour autant, je ne me suis pas directement intéressé au monde du cheval. J’étais davantage attiré par le football que je pratiquais assidûment avec les copains. Finalement, j’ai eu un premier poney, puis un deuxième d’un bien meilleur potentiel. C’est là que j’ai commencé à gagner des médailles. Et avec les victoires sont venues la motivation et l’envie de continuer. J’ai donc laissé le foot de côté pour me consacrer à l’équitation dès mes 8 ans.

Vous étiez alors bien jeune, c’est sûrement bien plus tard que vous avez compris que vous pourriez faire carrière ?

Dès mon deuxième poney et les premières médailles (même en sautant des obstacles très bas), j’ai compris que je voulais faire ça et rien d’autre.

Ce poney a donc beaucoup compté ! Quels sont les autres chevaux qui ont marqué votre carrière ?

Je suis encore très jeune (26 ans, ndlr) mais il y a déjà quelques chevaux qui ont beaucoup compté dans mon parcours. J’ai commencé en Juniors avec Domino et c’est ensemble que nous sommes allés jusqu’aux compétitions Seniors. Nous étions tous les deux très jeunes quand nous avons commencé et je pense que c’est ce cheval qui m’a emmené à ce haut niveau. Pour être plus exact, on s’est tous les deux tirés, l’un l’autre, à un plus haut niveau. On a évolué ensemble vers les sommets. Peu de temps après, j’ai eu Farfelu de la Pomme, une jument très compétitive. J’ai aussi beaucoup appris d’elle.

Et vos chevaux d’aujourd’hui, qui sont-ils ?

Igor (hongre alezan né en 2008, ndlr) est mon cheval de tête. C’est avec lui que j’ai remporté l’or par équipe et le bronze en individuel aux Championnats d’Europe Longines FEI 2019 à Rotterdam.

Ces deux dernières années, je suis également sorti en concours avec Varoune (hongre bai né en 2008, ndlr). Nous avons été, deux années consécutives, champions de Belgique de saut d’obstacles et nous venons de remporter le Grand Prix de Salzbourg.

Il y a aussi Fabregas (étalon bai né en 2010, ndlr) et bien sûr Caracas (étalon gris né en 2005, ndlr) qui est aussi un cheval de tête. Ceci dit, il a déjà 16 ans mais il garde une très bonne condition physique. Enfin, Luciano (étalon noir né en 2011, ndlr) est encore un jeune cheval. Il est peu expérimenté mais je pense qu’il va aller très loin. Je vais le prendre comme deuxième cheval pour les compétitions 5 étoiles de cette année.

Travaillez-vous avec votre père pour sélectionner vos chevaux ?

Oui, nous achetons et nous revendons. Euro-Horse est un nom bien connu dans le monde équestre. De fait, les chevaux vont et viennent. Ce n’est pas nous qui les cherchons mais eux qui nous trouvent. Il me suffit de les monter pour déceler un bon feeling, une base pour partir sur un niveau supérieur. Et alors, nous les gardons pour les travailler. Je dois avouer que nous n’avons jamais recherché un cheval en particulier.

Euro-Horses, une success-story familiale ?

Mon grand-père avait une petite installation à 30 minutes d’ici, à Grobbendonk. Il travaillait dans son entreprise la semaine et s’y rendait durant le week-end. C’était un hobby, rien de professionnel. Mon père a préféré ne pas reprendre l’entreprise paternelle mais plutôt installer ses écuries où nous sommes aujourd’hui. Au début, mon père y menait sa carrière de cavalier. Il a participé aux Jeux olympiques en 1984 à Los Angeles. Puis, il a de moins en moins monté ses chevaux et a développé Euro-Horses où je m’entraine aux côtés d’Harrie Smolders.

Et à quoi ressemble une journée type d’entrainement ?

Chaque jour est différent depuis la pandémie !  En temps normal, j’entraine les chevaux du lundi au mercredi et je sors en compétition du jeudi au dimanche. Mais maintenant, je monte tous les jours à Grobbendonk tandis que mon père continue ses activités.

Justement, à quel point cette pandémie vous a-t-elle affectée ?

C’est difficile de s’organiser, de se préparer sans jamais avoir de dates, d’objectifs. Lorsque j’ai compris que ça allait durer, j’ai accordé un très long repos à mes chevaux. Puis, je les ai retravaillés progressivement. Quand j’ai enfin eu des dates, j’ai revu l’entrainement à la baisse pour les garder frais.

En avez-vous profité pour faire autre chose ?

Pour tout vous dire, j’ai passé les confinements à l’écurie. Je n’ai rien fait de nouveau pour garder ma routine.

Avez-vous d’autres passions en dehors de vos chevaux ?

J’aime le VTT. Parfois, j’organise des sorties en vélo avec mes amis. Surtout le week-end quand j’ai le temps. J’aime aussi courir. En bref, j’aime faire du sport !

Qu’espérez-vous pour 2021 ?

J’espère que les compétitions vont être maintenues. Mon objectif a toujours été les Jeux olympiques. Or, c’est hélas remis en question. Je croise les doigts ! Mais le plus important est que tout le monde reste en bonne santé.