Sarah de Saint Hubert, tout en contraste
Sarah de Saint Hubert
Tout en contraste
Mots : Laura Swysen
Photos : Nam Simonis
Elle n’est pas fan de shopping et ne s’extasie pas devant les défilés des grandes maisons de couture. Plus jeune, elle ne rêvait même pas de fonder son propre label. Sans vouloir être chauvine, Sarah de Saint Hubert n’a rien d’une créatrice ordinaire. À l’instar de ses collections qui sont à la fois féminines, masculines, raffinées, boyish, subtiles et rock’n’roll, la créatrice belge est une femme de contrastes. Rencontre avec cette styliste hypersensible et affirmée qui déteste les évidences.
Fashion is a medium, not a purpose. Tels sont les premiers mots de votre bio. Que vous inspirent-ils ?
« La mode n’est pas une passion en soi. Je ne suis pas une personne qui fait beaucoup de shopping ou qui suit tous les défilés. Pour moi, la mode est un moyen d’expression au même titre que l’art ou la musique. C’est une manière de délivrer un message à travers une certaine esthétique. »
Quel message souhaitez-vous véhiculer ?
« La phrase qui résume le mieux mon label, c’est « Follow your Wild Love ». Avec ma marque, j’invite les gens à suivre leur instinct, leurs désirs et leurs rêves. Depuis que je suis petite, j’ai le sentiment que nous sommes ici pour un but précis, pour transmettre ce que l’on a de meilleur en soi. Suivre ses rêves et tout faire pour les réaliser, c’était le plus beau message que je pouvais transmettre. »
Vous parlez de l’importance de suivre son instinct. C’est lui qui vous a guidée jusqu’ici ?
« En tant qu’hypersensible, je suis une personne instinctive de nature. C’est une approche spontanée, je serai incapable d’avancer autrement. Même si, en tant qu’entrepreneur, on ne peut pas uniquement se fier à l’instinct, il faut également développer un esprit structuré et organisé. »
Quel est votre plus ancien souvenir lié à la mode ?
« Ma grand-mère maternelle possédait une fabuleuse garde-robe. Elle me montrait ses beaux vêtements fabriqués à la main, parfaitement coupés et dans des matériaux nobles. La vue de ces pièces en soie et en dentelle a éveillé quelque chose en moi. Le travail manuel me touche particulièrement. Quand je regarde un vêtement, je pense toujours aux personnes qui l’ont fabriqué, à la beauté du geste. Les vêtements ont, en quelque sorte, une âme puisqu’ils portent l’histoire de ceux qui les ont portés. »
À quel âge avez-vous pris conscience que vous étiez faite pour ce métier ?
« Cela a pris beaucoup de temps… (rires). Même après mes années d’études et ma première grosse expérience mode chez Ann Demeulemeester (où elle a travaillé pendant 4 ans en tant qu’assistance, NDLR), je n’étais pas certaine que ce métier m’était destiné. Mais au fil des années et de l’expérience acquise, j’ai compris que j’étais compétente dans la voie que j’avais choisie. À 36 ans, je me suis dit que si je voulais lancer mon label, je devais agir rapidement. La vie nous apprend que rien n’est jamais acquis et que la meilleure façon d’avancer, c’est d’être dans l’action et de ne pas passer son temps à se poser mille questions. »
Tergiverser, c’est un peu le défaut des hypersensibles. Comment avez-vous réussi à en faire une force ?
« J’ai pris conscience que le mieux à faire était d’utiliser cette sensibilité pour créer. Aujourd’hui, je la considère comme un cadeau. Avec les années, on apprend à s’ancrer dans ce que l’on est pour mieux affronter les tempêtes que notre hypersensibilité nous fait traverser. »
Qu’est-ce que le confinement vous a apporté ?
« Au début, j’étais vraiment perdue, mais après quelques semaines, j’ai mis ce temps à profit pour réfléchir à mon approche de la mode et ça m’a fait un bien fou. J’ai réduit mes budgets et j’ai proposé des collections plus petites : bref, je me suis débrouillée pour trouver des solutions, ce qui m’a permis de faire de belles rencontres. Au lieu de faire appel à des mannequins, j’ai, par exemple, demandé à des amies de porter mes créations pour les shootings. J’ai trouvé cette approche encore plus authentique ! »
D’où vous vient ce côté rock ?
« Mes parents écoutaient beaucoup de musique rock. Je suis très sensible à ce style musical, car il dégage une certaine liberté qui coïncide parfaitement avec ma philosophie de suivre son instinct. »
La mode n’est pas votre seul média, vous communiquez aussi à travers la musique. Quelle est la chanson qui vous définit le mieux ?
« High-Low Temple la dernière chanson que j’ai écrite et qui est le soundtrack de ma nouvelle collection. Je l’ai composée avec Rafael, mon compagnon, qui est musicien et luthier de formation. Elle colle non seulement très bien à ma personnalité, mais s’inscrit aussi dans l’air du temps : elle parle de l’ascenseur émotionnel que l’on traverse en ce moment. Je voulais un morceau frais, sensuel, apaisant et lumineux, car en ces temps bousculés et sombres, j’avais moi-même besoin de me lover dans cette atmosphère pour y trouver refuge. »
C’était important pour vous de concilier votre passion pour la mode et la musique ?
« Au départ, je ne rêvais pas d’avoir ma propre marque de vêtements, j’avais l’impression que ce n’était pas pour moi. Mais avec l’expérience, j’y suis arrivée. Je me disais que le pied total serait de combiner de beaux vêtements, des shootings photos et vidéos de qualité ainsi que la musique. Quelle chance d’avoir pu entreprendre ce projet, de le voir perdurer et de pouvoir y mettre tout ce qui m’anime. Je suis chanceuse d’être aussi bien entourée et je ne pourrais pas m’imaginer travailler autrement. »
Dans le vestiaire de Félix Radu
Dans le vestiaire de Félix Radu
Mots : Ariane Dufourny
Photos : Mireille Roobaert
Auteur, comédien, écrivain, Félix Radu n’a pas son pareil pour manipuler les mots. Depuis son enfance, ce Namurois de 25 ans voue une passion à l’écriture et à la poésie. Petit prince de l’humour, poète des temps modernes, il s’est vu décerner le prix “Raymond Devos” à seulement 20 ans. Pour l’heure, il nous ouvre les portes de son vestiaire tout en couleurs à l’instar de l’hôtel Indigo. Ses tenues ont été imaginées par deux autres Namurois, les propriétaires de La Fabrique. Mais oui, Maxime Prévot, les Namurois peuvent être chauvins !
Êtes-vous accro à la mode ? Je ne suis pas accro à la mode vestimentaire. J’ai souvent des coups de cœur mais peu importe l’univers dans lesquels ils peuvent tremper.
L’apparence est-elle importante ? L’apparence est importante mais elle n’est pas une fin en elle-même.
Quel personnage, imaginaire ou réel, admirez-vous pour son style ? J’adore l’élégance un peu dangereuse, genre Arsène Lupin ou Cyrano de Bergerac. Tous les gentlemen cambrioleurs, les bad guys qui ont de l’élégance dans les formes ! J’aime particulièrement Kingsman que je trouve très classe. Mais le Petit Prince est aussi élégant même si je doute de rentrer dans ses vêtements.
Quels sont les indispensables de votre dressing ? J’aime avoir une belle tenue pour les grandes soirées. Quelque chose d’élégant comme un beau costume, une belle chemise. J’ai aussi réalisé l’impact que pouvait avoir la mode sur l’environnement, et à quel point mettre un vêtement, c’était porter ou non, certaines valeurs. En ce sens, le seconde-main m’est vite devenu indispensable. Il n’y a rien de plus classe et de plus stylé que de prendre soin des autres. Et du monde. J’essaye de regarder si certaines marques sont écoresponsables comme les baskets notamment.
Faites-vous attention aux accessoires ? Je suis tellement distrait que j’aime énormément les accessoires les deux premiers jours mais après je les perds.
Quelle a été votre pire excentricité vestimentaire ? (Rires). Quand j’étais ado, j’avais des chemises avec de très gros cols, dont une chemise rose fluo car je trouvais ridicule que les gens s’attachent à des couleurs pour signifier un genre ou une orientation sexuelle. Je mettais du rose ou des vêtements très pétants parce que je trouvais cela beau. Ma mère mettait de l’amidon dans les cols que je relevais comme un. vampire ( j’adorais Twilight) et qui cachaient mon grand cou car j’avais grandi trop tôt. Ca me rassurait en me donnant un petit style. En grandissant, j’ai trouvé cela ridicule. Mais j’ai toujours la chemise rose.
Avez-vous des pièces fétiches ? Mon costume de scène ! Je l’ai acheté lorsque j’avais 19 ans : un costume croisé qui m’a coûté très cher. J’y avais mis toutes mes économies afin qu’il soit taillé pour moi. Comme je fonctionne par coups de cœur, j’ai des vêtements que j’aime immensément pour l’évènement qu’ils évoquent. Notamment, une marinière Picasso que j’ai achetée dans un musée lors d’un rendez-vous avec une fille que j’ai beaucoup aimée. Pareil pour certaines chemises qu’on m’a offertes, des valeurs qui dépassent l’habit en lui-même.
“ Il n’y a rien de plus classe et de plus stylé que de prendre soin des autres “
Quelle est la pire faute de goût chez un homme ? Il n’y en a pas parce que tous les goûts sont dans la nature. La pire faute serait de céder à l’appel du groupe ou des pressions sociales et de porter quelque chose que tu n’aimes pas. Porte ce que tu aimes !
Qu’est-ce qui vous fait craquer dans le vestiaire féminin ? Les pantalons taille haute sont très jolis, ça donne envie de tomber amoureux. Sinon, chacune de mes amoureuses avait son petit truc que j’aimais. Je rectifie : je n’ai eu qu’une seule amoureuse mais beaucoup de coups de cœur.
Comment définiriez-vous votre style? Perfect ou imperfect ? Imperfect ! Totalement imperfect parce que le parfait est dans l’imparfait. Pour l’anecdote, je ne porte jamais une paire de chaussettes car j’ai la flemme de les trier. Pareil dans ma coupe de cheveux ou dans ma manière d’être. L’imparfait quand il est géré et su peut être charmant, je crois.
Quelle est votre actualité ? Le CO-VID-19 ! (Rire). Le Seul en scène « les Mots s’improsent » va reprendre dès que les mesures sanitaires le permettront. J’ai plein de dates en attente en France, en Suisse et en Belgique. D’autre part, j’ai écrit une série « Félix Délire » qui va passer sur Lumni (plateforme éducative pour les jeunes). Ces 20 épisodes vulgarisent la littérature et aident les jeunes à se réapproprier les grands classiques et la poésie. J’écris également un roman épistolière qui parlera d’amour et je monte ma pièce de théâtre « Rose et Massimo ». Et j’aimerais bien sortir un album de musique.
Mais Félix, ne seriez-vous pas un brin hyperactif ? (Rires)
Felix est habillé par la Fabrique. www.la-fabrique.be
La Fabrique, le temple de l’homme au cœur de Namur
La Fabrique
Le temple de l’homme au cœur de Namur
La Fabrique
Le temple de l’homme au cœur de NamurMots : Laura Swysen
Photos : Mike Meys
Oscillant entre le style dandy, les looks urbains et les tenues casual-chic, La Fabrique est le mariage parfait des dressings de Benoît Guillaume et de Daniel Amato, ses fondateurs.
Alors que les boutiques pour femmes sont omniprésentes dans les rues commerçantes, peu d’adresses se consacrent entièrement à la garde-robe de ces messieurs. Il faut le reconnaître, l’égalité homme-femme en termes de mode est encore loin d’être atteinte. Parce qu’ils ne trouvaient pas leur bonheur dans le centre-ville namurois, Benoît Guillaume et Daniel Amato y ont ouvert leur propre magasin, il y a tout juste cinq ans. « Toutes les collections se ressemblaient. Si nous voulions de beaux vêtements de qualité, il fallait irrémédiablement quitter Namur. C’est ce qui nous a motivés à ouvrir notre boutique. Nous apprécions beaucoup l’ambiance de la ville, il était hors de question d’ouvrir notre enseigne ailleurs », raconte Daniel Amato, le copropriétaire de La Fabrique. L’objectif des deux Namurois était de proposer un espace dédié à l’homme, un endroit où ces messieurs pourraient dénicher des pièces intemporelles qui résistent à leur vie active tout en bénéficiant de conseils avisés pour leur inspirer de nouveaux looks. Bien qu’il ne baigne pas dans le milieu de la mode – Daniel Amato travaille dans le domaine de l’énergie tandis que Benoît Guillaume a fait ses preuves dans le secteur de la grande distribution – le binôme a réussi sa mission et est aujourd’hui à la tête de trois boutiques (une à Lasne et deux à Namur). « Nous venons d’ouvrir notre deuxième boutique à Namur, à quelques mètres seulement de notre première enseigne. Elle possède un espace denim ainsi qu’un coin parfumerie où nous proposons des fragrances haut de gamme d’Acqua di Parma et de Lorenzo Villoresi ».
Le luxe à l’italienne
Dans les rayons de La Fabrique, on chine des pièces intemporelles provenant de marques reconnues – Ralph Lauren, Hugo Boss, Barbour ou encore Lyle&Scott pour ne citer qu’elles – conçues dans des matières nobles et coupées avec le plus grand soin. Fier de ses origines, Daniel Amato fait aussi la part belle aux griffes italiennes comme Gran Sasso, Herno, Orian ou encore Calabrese et Gierre Milano côté accessoires. « Nous accordons une grande importance à la provenance de nos vêtements et nous privilégions le Made in Europe. Je suis un grand fan du style italien, à mes yeux il n’y a rien de mieux qu’un jean Jacob Cohen ! Mon associé, quant à lui, apprécie plus le style dandy. Raison pour laquelle vous retrouverez également des chinos Mason’s et des polos Vicomte A dans nos boutiques ». Que ce soit au niveau de leur dressing, de leur caractère ou leur manière de travailler, le duo se complète à merveille. Pour ce qui est du nom, qu’ils ont aussi choisi à deux bien évidemment, il s’agit d’un hommage au père de Daniel. « Mon papa était employé dans la fabrique de Herstal. Comme tous les Italiens, il se rendait au travail dans de beaux vêtements et il devait, à l’instar des autres employés, se changer dans des vestiaires installés près de la fabrique. Je trouvais que ce nom était un beau clin d’œil à mon père et à mes origines ».
- La Fabrique de Namur, rue de la Croix 16 – 18 et 23, 5000 Namur
- La Fabrique de Lasne, rue de l’Église 3, 1380 Lasne
- www.la-fabrique.be
On ne peut que dire OUI !
On ne peut que dire OUI !
Photo : Dazibao
Camille Coppens, la créatrice de la marque belge Dazibao lance une collection de bagues de fiançailles en diamants et en or 18 carats. Irrésistibles à l’image de sa designer !
Camille Coppens, belle-fille d’un diamantaire dont la famille est établie à Anvers depuis plus d’un siècle, elle est bercée par le monde brillant du diamant depuis son enfance. Elle s’est fait connaître, en 2017, en lançant Dazibao, un concept de personnalisation de bijoux.
A présent, elle lance la collection « Oui » qui se compose de cinq bagues de fiançailles iconiques et accessibles au plus grand nombre. Les prix oscillent entre 2.450 et 3.590 euros. C’est avec passion et sélection méticuleuse que les diamants parfaits sont choisis. Il ne reste qu’à dire « Oui » !
La matching alliance
Chaque modèle de bague est créé pour être porté seul ou avec une ou plusieurs alliances. La collection « Oui » se complète de cinq alliances en or 18 carats et diamants qui s’emboitent parfaitement avec les cinq modèles de la bague. Les alliances de la collection sont vendues à partir de 790 euros.
Handmade et 100% belge…
Chaque pièce Dazibao est unique et réalisée à la main par des artisans ayant une longue expérience dans l’univers de la joaillerie. « Tout est réalisé à Anvers, j’y mets un point d’honneur car j’achète local, je consomme local ! Ce n’est pas du tout dans ma philosophie d’avoir une production en Inde, en Turquie ou en Bulgarie même si les prix sont plus attractifs » précise Camille.
Le secret pour rendre les bijoux accessibles…
Dazibao travaille en ligne directe avec son fournisseur de diamants, A.V. Gumuchdjian, ce qui permet d’obtenir des prix particulièrement intéressants pour une qualité exceptionnelle.
The perfect gift !
Il plane comme un parfum de fêtes… Des senteurs envoûtantes, des soins performants, des flacons qui éveillent le désir, des couleurs qui inspirent la joie.

Serpent Bohème de Boucheron incarne une liberté de mouvement et de pensée. Sa composition facettée est à la fois florale, musquée et chyprée. On aime : son élégance intemporelle dessinée par un savant équilibre entre tradition et modernité. Où le shopper : parfumeries indépendantes, Ici Paris XL, Planet Parfum. 90ml : 94€

Legend de Mont Blanc a conquis les hommes grâce à son interprétation fraîche du fameux Accord Fougère. On aime : cet hiver, son identité olfactive composée de bergamote, d’un jasmin limpide et l’accord mousse, s’enrichit de feuilles de violette fraîches, d’une note magnétique de magnolia et d’un sillage captivant de bois vibrant et de cuir. Où le shopper : parfumeries indépendantes, Galerie INNO, Ici Paris XL, Planet Parfum. 100ml : 80€

Acqua Di Parma est le cadeau par excellence. On aime : le motif qui illumine l’ensemble de la collection Holiday Season 2020 inspiré par Oamul, artiste chinois émergent. Où le shopper : Styl à Lasne, Degand à Bruxelles, La Fabrique de Namur.

Good Girl de Carolina Herrera capture, à merveille, la complexité des femmes avec des ingrédients exceptionnels à l’instar de la tubéreuse, du jasmin, des fèves de tonka et de cacao. On aime : sa fragrance orientale florale, envoûtante et addictive. Où le shopper : Ici Paris XL. Coffret cadeau contenant un parfum 50ml et la lotion parfumée pour le corps. 82,90€

1 Million de Paco Rabanne possède une signature ambre-cuir blond inimitable. On aime : ce cuir épicé devenu mythique. Où le shopper : Ici Paris XL. Coffret cadeau contenant une Eau de Toilette 100 ml et son déo-spray. 85,90€

Séduction collection de Jimmy Choo, une collection capsule qui allie parfum et maquillage. 6 parfums dont chaque fragrance sublime un ingrédient iconique de la parfumerie. On aime : Vanilllia Love. 8 couleurs de vernis à ongles allant du rouge lumineux au rose tendre et 2 formules pailletées. On aime : Burgundy Night. 10 teintes pour les lèvres selon l’occasion. On aime : Burgundy Charm. Où les shopper : exclusivement chez ICI PARIS XL avenue Louise à Bruxelles ou sur la boutique en ligne www.iciparisxl.be. Eau de parfum 125ml: 170,90€, vernis : 35,90€, lipstick : 49,50€.

Rouge de Comme des garçons est un parfum oriental épicé pour homme et femme où l’encens se mêle aux racines végétales. On aime : son harmonie olfactive inattendue qui éveille les sens. Où le shopper : parfumeries indépendantes, Galerie INNO. 100ml : 143,60€

Love de Chopard est une véritable ode à la rose, la reine des fleurs. On aime ses senteurs à la fois douces, flamboyantes et sensuelles. Où le shopper : https://www.chopard.fr/holiday-season-gifts-selection/holiday-season-gifts-for-her. 100ml : 119€

Ultimune de Shiseido agit comme un bouclier multi-défensif contre les dommages quotidiens et les signes visibles de l’âge. On aime : l’édition limitée de Noël orné du Karakusa, un motif traditionnel japonais qui évoque la richesse et la beauté éternelle. A shopper : chez ICI PARIS XL. 75 ml : 147€.

So Scandal de Jean Paul Gaultier, son explosion de fleurs d’oranger, de jasmin et de tubéreuse, renverse les sens avec une sensuelle élégance. On aime : ses notes lactées qui enveloppent avec ivresse. Où le shopper : Ici Paris XL. Coffret cadeau contenant une eau de parfum 50ml et la lotion parfumée pour le corps. 77,90€

Le Beau de Jean Paul Gaultier est construit autour d’une addiction tonka et bois de coco associée aux facettes fraîches de la bergamote. On aime : sa masculinité ultra sexy. Où le shopper : Ici Paris XL. Coffret cadeau contenant un flacon 125ml et un vaporisateur de voyage. 89,90€

Collistar « Perfecta » avec la collaboration de The Bridge. La crème perfection visage et cou remodèle, restructure et repulpe grâce au Face-Rebuilding Complex® qui agit de manière ciblée sur leur relâchement. On aime : un soin quotidien idéal pour conserver la tonicité de la peau. Où le shopper : https://www.collistar.com/be/coffret-creme-perfection-visage-et-cou-4874.html. Trousse de beauté contenant la crème visage et cou Perfection 50 ml et crème Perfection contour des yeux 5ml. 77,99€

Collistar “Acqua Attiva” avec la collaboration de The Bridge. Le premier parfum pour homme signé Collistar qui vole des senteurs et des notes olfactives à la mer et à la végétation méditerranéennes. On aime : son énergie pure et sa sensualité naturelle. Où le shopper : https://www.collistar.com/be/coffret-acqua-attiva-4884.html. Cet Holiday set contient une eau de toilette 50ml et un gel corps et cheveux. 39,99€.
Âmes sœurs, le luxe décontracté à la belge
Âmes sœurs, le luxe décontracté à la belge
Mots : Laura Swysen
Avec ses silhouettes minimalistes et féminines, Âme Antwerp fait fondre le cœur des modeuses en quête de pièces intemporelles. Rencontre avec les deux Belges à la tête de cette jeune marque de prêt-à-porter qui s’exporte déjà au Japon.
Certaines amitiés semblent prédestinées. Des âmes dont la connexion est si forte qu’elles sont vouées à se rencontrer, peu importe les obstacles. Il suffit de papoter quelques instants avec Alizée Van Strydonck et Ysaline Grangé, les fondatrices d’Âme Antwerp pour déceler le lien profond et sincère qui les unit. C’est dans les bureaux anversois d’Essentiel que les deux passionnées de mode se sont rencontrées. « Nous travaillions dans deux pôles différents. Moi en marketing et Alizée en stylisme. Nous nous croisions parfois dans les couloirs. Nous avions déjà remarqué que nous portions le même genre de vêtements. Un soir, nous avons fait plus ample connaissance lors d’un événement organisé par l’entreprise », confie Ysaline. Et c’est ainsi que les deux jeunes femmes constatent qu’elles partagent bien plus que leur garde-robe. Discutant de tout et de rien autour d’un bon verre de vin, elles décident finalement de lancer leur propre marque.
Diplômée de Solvay et ancienne consultante marketing & finance pour des grandes sociétés comme Essentiel ou Unilever, Ysaline s’occupe de « tout ce qui est chiffre » tandis qu’Alizée, qui a travaillé pendant 9 ans en tant que styliste junior chez Essentiel, gère l’aspect technique. Le duo ne pourrait pas être plus complémentaire. Lancé en 2018, le label Âme Antwerp propose des silhouettes épurées aux couleurs intemporelles. Des vêtements aux coupes minimalistes agrémentés de détails féminins comme un léger décolleté, une fente ou une ceinture. « Nous voulions créer une collection qui nous ressemble, des vêtements indémodables que vous êtes sûre de pouvoir remettre l’année suivante », explique Alizée.
La signature de la jeune marque ? Âme Antwerp oscille en permanence entre l’habillé et le décontracté. Une robe portefeuille épurée, un sweat-shirt oversize porté avec une longue jupe fendue ou encore un pantalon large associé à un pull décolleté dans le dos : le duo aime composer des looks confortables et minimalistes tout en soulignant subtilement notre féminité. Des vêtements chic et contemporains qui s’exportent, sans surprise, dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Japon.
Même si Alizée et Ysaline possèdent chacune leur domaine de compétence, elles prennent toutes les décisions créatives à deux. « Tissu, couleur, modèle : nous élaborons notre collection ensemble. Même si, Alizée a un peu le dernier mot vu qu’elle gère l’aspect technique. Si elle veut recouper légèrement une manche, elle peut le faire discrètement. Je la soupçonne d’ailleurs de l’avoir déjà fait », taquine Ysaline avant d’éclater de rire. Quand on voit la complicité et l’amitié qui unissent les deux collègues, il ne fait aucun doute qu’elles ont choisi le nom idéal pour leur label. « Il y a clairement l’idée d’âme sœur, de match amical et professionnel parfait, mais nous avons aussi choisi ce nom car nous mettons toujours toute notre âme dans notre travail », conclut le talentueux binôme.
Isabelle Leblans, ses conseils valent de l’or
Isabelle Leblans, ses conseils valent de l’or
Mots : Servane Calmant
Photos : Luc Viatour
Dans son écrin à La Hulpe, elle invite à découvrir des collections italiennes contemporaines au design innovant. Dans son atelier de joaillerie, elle imagine et gère la fabrication artisanale de bijoux sur mesure. Le trait d’union entre les deux facettes du métier d’Isabelle Leblans ? Des conseils en or qu’elle distille depuis près de 30 ans, alimentés par une franche connaissance des diamants et pierres précieuses, et une véritable passion du beau bijou.
Devenir gemmologue, c’était une évidence ? « Ce n’est pas ma formation de départ. Je suis diplômée en histoire de l’art et archéologie, mais déjà à l’époque les débouchés étaient peu nombreux. Alors je suis passée des vieilles pierres aux pierres précieuses (rire). Plus sérieusement, quand j’ai envisagé d’ouvrir une joaillerie, je ne pouvais pas m’imaginer conseiller des pierres précieuses sans les connaître. Devenir gemmologue s’est alors imposé en effet comme une évidence et m’a permis d’asseoir ma réputation et mon style. »
Quelle est votre définition de l’élégance ? « Le bijou est le reflet d’une personnalité, il doit rester en parfaite harmonie avec soi-même. L’élégance peut d’ailleurs être chic ou décontractée. »
C’est cette recherche de l’élégance qui vous a amenée à développer des partenariats avec des griffes italiennes ?« Oui, car les bijoux que je crée en atelier sont des pièces relativement classiques ; je m’adjoins donc des créateurs qui ont la même rigueur de travail que la mienne, mais avec une approche et un style différents, ce qui renforce mon offre. Ainsi la collection Nanis de Laura Bicego qui propose des bijoux contemporains polyvalents où un même collier se porte de plusieurs façons. Ou encore les bijoux de mon partenaire Annamaria Cammilli au design particulièrement innovant. En entrée de gamme, la marque Pesavento propose notamment une collection or et poudre de diamant d’une beauté à couper le souffle ! Ce n’est pas de la haute joaillerie mais la collection est qualitative. »
Un client sur deux qui franchit la porte de votre joaillerie à La Hulpe, vient pour le sur-mesure … « Oui ! Nombreux sont les clients qui souhaitent transformer un bijou ancien ou créer une bague sur mesure pour célébrer une occasion spéciale. Dire je t’aime en offrant une bague de fiançailles que l’on n’a pas choisie en vitrine mais que l’on a personnalisée à l’image de sa partenaire, c’est inestimable ! »
Pour le portefeuille aussi ? « Détrompez-vous. Travailler directement avec l’atelier me permet de réduire le nombre des intervenants, ce qui impacte positivement le prix du sur-mesure. »
« Le client ne sait généralement pas ce qu’il veut », est-ce toujours d’actualité ? « Plus vraiment. Grâce aux réseaux sociaux et principalement à Pinterest, les hommes, principalement les jeunes, ont souvent une idée bien précise du bijou qu’ils souhaitent offrir ! »
Mais vos conseils valent toujours de l’or ! « Je l’espère ! C’est mon travail d’analyser les souhaits du client, de le guider dans ses choix, de lui proposer un croquis qui a été réalisé en atelier… Mon métier est très riche humainement. »
Etes-vous sensible aux tendances ? « Oui, c’est inévitable. On travaille davantage les pierres de couleur aujourd’hui qu’hier. A l’or brillant, on préfère désormais comme chez Nanis, l’or satiné ou l’or rose. Le design de la monture et la longueur des colliers ont également beaucoup évolué. Mais la belle pierre reste éternelle … »
Qu’est-ce qui vous apporte le plus de joie professionnellement ? « La créativité : je gère tout, toute seule, du projet de création d’un bijou à sa mise en valeur dans mon catalogue, en passant par les soirées-événements. Ensuite, les rencontres avec le client et les moments de bonheur partagé. Quand une bague de fiançailles sort de l’atelier, je la dépose dans un écrin avant de l’offrir au client. Quand il découvre la bague qu’il a personnalisée, j’assiste à un moment unique en émotions ! »
Rue des Combattants 60 à La Hulpe
www.leblans.be
Dans le vestiaire de John Degand
Dans le vestiaire de John Degand
Mots : Ariane Dufourny
Photos : Thibault De Schepper
Le bon goût est-il inné ? On à la réponse en voyant John Degand, professeur de tennis, prendre la pose au Sofitel Le Louise. Un fils forcément distingué puisqu’il est habillé par la Maison Degand, inscrite au patrimoine mondial de l’élégance et du raffinement.
Êtes-vous accro à la mode ?
Non, pas du tout !
Comme votre père, prônez-vous l’élégance absolue ?
J’apprécie l’élégance et l’effort fourni quand quelqu’un prend la peine de bien s’habiller mais les générations changent et je ne pose pas le même regard que mon père sur la mode. Je ne suis pas l’exemple parfait car travaillant dans le domaine du sport, je suis en jogging toute la journée. Par contre, lors d’une occasion, je porterai attention à bien m’apprêter.
Quel regard posez-vous sur les tendances actuelles ?
La société évolue et l’histoire de la mode également. Par exemple, la coupe des pantalons n’est plus rigide. Cravate et nœud papillon ne sont plus des indispensables.
Selon vous, quel avenir pour le complet ?
La mode est un éternel recommencement. Je ne doute pas que le « costume, cravate et mocassins » puisse revenir sur un effet de mode.
Quels sont les indispensables du dressing masculin ?
Une belle pièce de chaque ! Une chemise qui passe partout, un veston, un beau pantalon, des chaussures et des baskets qui peuvent s’adapter à une tenue de ville ou plus habillée.
L’apparence est-elle importante ?
Ce n’est pas quelque chose de primordial, c’est un bonus. Il ne faut pas juger un livre sur sa couverture !
Comment définiriez-vous votre style?
Sportswear dans toute sa gamme : du chic sportswear, au jogging, au jeans baskets. Cool !
Alors votre style ? Perfect ou imperfect ?
Clairement imperfect !
Masculinities, quand l’homme change d’habit comme de chemise
Masculinities, quand l’homme change d’habit comme de chemise
Mots : Laura Swysen
Photos : Detiffe
Du costume sombre au sweatshirt multicolore, la garde-robe de ces messieurs en a fait du chemin. Entre silhouettes archétypées et pièces audacieuses, Masculinities revient sur l’évolution du style masculin de ces deux cents dernières années.
Quand on parle de l’évolution de la mode, on pense souvent à des robes ornées de perles type Charleston, des bibis colorés, des chemises à volants style victorien… Bref une cascade de tulle, de franges et de dentelle de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Mais résumer la mode au dressing féminin, c’est exclure 50% de la population. C’est la raison pour laquelle le Musée Mode & Dentelle a décidé de mettre sous le feu des projecteurs les looks masculins les plus marquants de ces dernières décennies. L’exposition temporaire, baptisée Masculinities, sonne presque comme une révolution puisqu’il s’agit de la première expo belge consacrée à la garde-robe masculine. À travers des pièces devenues cultes comme le costume, le perfecto en cuir ou encore les sneakers, Masculinities retrace l’évolution de la notion de masculinité au fil du temps et déconstruit l’image archétypale de l’homme dans la mode.
L’expo se divise en trois parties. La première établit les fondements de la mode masculine post Révolution française. Elle présente les piliers du dressing de « l’homme convenable » (traduisez chic et classique) qui exprime sa réussite à travers l’emblématique costume foncé agrémenté d’accessoires dits respectables comme la cravate, la canne ou les boutons de manchette. Exit broderies, soies et couleurs chatoyantes dignes du faste de Versailles, l’homme tourne le dos à la mode dès la fin du 18e siècle, un schisme vestimentaire appelé « la Grande Renonciation ». Cette première partie revient aussi sur des « mini-révolutions » qui ont titillé les hommes. Des pièces inspirées du dressing des militaires, pirates, motards ou marins, comme le bomber, le blouson en cuir et la marinière qui ont tant inspiré les designers. Un beau résumé du combat « homme convenable » vs « intrépides » qui a divisé le monde de la mode .
À chaque étage, l’audace monte d’un cran. Ainsi, la deuxième partie est consacrée aux « éléments perturbateurs », des designers audacieux qui ont tenté de briser les tabous en introduisant des pièces associées à la mode féminine à leurs collections. Si la femme a conquis le dressing de l’homme en s’appropriant son costume, son pantalon et certains de ces accessoires, force est de constater que l’homme demeure timoré à l’idée de copier le style féminin. Jupe, transparence, couleurs vives ou dentelle, l’expo démontre comment Jean-Paul Gaultier, Hedi Slimane, Raf Simons et les talentueux étudiants de La Cambre ont réformé, avec brio, le dressing de l’homme et déconstruit l’image patriarcale du mâle bodybuildé au profit d’un masculin plus fragile inspiré de l’adolescent torturé.
On arrive enfin au deuxième et dernier étage qui défend l’ultime stade de la mode : le vestiaire « au-delà du genre » soit l’avènement des collections unisexes. Une mutation qui a démarré dans les années 60 avec des précurseurs comme Pierre Cardin qui trouve aujourd’hui écho dans les collections contemporaines de Mosaert ou l’inspiration streetswear de Virgil Abloh.
Avec Masculinities, le Musée Mode & Dentelle nous dresse un superbe résumé des styles masculins à travers cent pièces de designers internationaux et de talents locaux tout en nous questionnant sur l’évolution (discrète mais toujours plus rapide) de la mode. Et si, à l’avenir, nous unissions nos dressings pour le meilleur et le pire ?
Masculinities au Musée Mode & Dentelle, rue de la violette 12, 1000 Bruxelles. Du 28 août 2020 au 13 juin 2021, du mardi au dimanche de 10h à 17h.
« Toute évolution doit rester en phase avec l’ADN de la Maison … »
« Toute évolution doit rester en phase avec l’ADN de la Maison … »
Mots : Servane Calmant
Photos : Anthony Dehez
On le dit mondain. Il nous confie être timide. On le dit indétrônable. Il nous avoue travailler à la transmission de son savoir-faire. On le dit passionné par son métier. 37 années de direction artistique à la tête de la Maison Natan le confirment. Il reconnaît que le confort s’est immiscé dans le luxe, mais on ne le verra jamais porter des baskets. Rencontre avec Edouard Vermeulen, le couturier favori de la reine Mathilde de Belgique et des femmes en quête d’un style décontracté chic.
Quel est votre souvenir d’enfance le plus prégnant ?
« Les vacances à la côte belge ! »
Etes-vous un nostalgique ?
« Non, comme je dois toujours anticiper la création d’une collection, j’ai l’impression d’avoir effacé le disque dur du passé ! »
Notre shooting s’est déroulé à l’hôtel particulier Solvay, joyau Art nouveau signé Victor Horta. Que vous inspire ce lieu ?
« La qualité de l’ouvrage est incroyable. La Belgique peut s’enorgueillir de ses richesses en architecture. J’ai beaucoup voyagé, mais je ne pourrais jamais quitter ce pays, ni reconstruire ailleurs ce que j’ai construit ici … »
Avez-vous fait des erreurs dans le passé ?
« Oui, je n’ai pas toujours été très appliqué, par nonchalance principalement. Je suis allé à Londres pour apprendre l’anglais et je ne parlais que le français… Si j’avais su ! »
Quelle est votre définition de l’élégance ?
« C’est avant tout une attitude, un joli port de tête, un bon maintien. Bref, c’est bien plus une question d’éducation qu’une histoire de tenue vestimentaire seyante … »
A quel moment de votre vie, devenir couturier vous a-t-il paru une évidence ?
« En 1984, j’ai conçu une collection capsule pour une soirée caritative. Organiser l’événement, réaliser le défilé, être applaudi … Mon instinct commercial n’a fait qu’un tour ! La Reine Paola de Belgique, présidente de l’association à l’origine de cette initiative, était présente. La presse aussi évidemment. Une première reconnaissance qui m’a aidé, à 25 ans, à me lancer … »
En 2002, vous êtes nommé «Fournisseur Breveté de la Cour de Belgique », une belle reconnaissance !
« Evidemment. Je tiens cependant à préciser que ma Maison ne dessine pas uniquement des tenues pour la reine Mathilde ou la reine Maxima des Pays-Bas… Ne riez pas, certaines en doutent encore ! »
Baron Edouard Vermeulen, êtes-vous un mondain ?
« Non, je suis bien trop timide et réservé. Je fréquente évidemment des gens mondains, mais j’ai peu d’amis… »
Etes-vous très (trop) classique ?
« Je ne pense pas. Mais toute évolution doit rester en phase avec l’ADN de la maison ! J’y veille. »
En quoi votre diplôme en architecture d’intérieur vous a t-il aidé à devenir un grand couturier ?
« Je pense qu’il y a une même sensibilité. Un jour Givenchy m’interroge sur ma formation. Je lui réponds : architecte d’intérieur. « Comme moi », rétorque-t-il ! La démarche de l’architecte et du couturier est un peu la même, car elle nécessite sensibilité, précision, passion créatrice… »
Sont-ce les accessoires qui définissent un style ? Je sens que vous allez vous insurger contre l’idée !
« (Rire) Les leaders mondiaux du luxe, comme LVMH, Kering, Chanel, ont eu du flair : ils ont décliné le luxe en accessoires. Les accessoires et les cosmétiques représentent en effet de 50 à 70 % de leurs activités. C’est parfait pour consolider l’image de la marque ! Pourquoi ? Parce que les accessoires sont plus rentables que la haute couture et qu’ils visent une cible nettement plus grande. Pour beaucoup, la reconnaissance sociale passe désormais par l’acte d’achat d’accessoire de luxe ! Un sac monogrammé ici, une paire de baskets griffées là. Au nom de la démocratisation du luxe, on a peu à peu « déshabillé » l’élégance du vêtement. A mon grand regret. »
Qui est la cliente Natan ?
« Ces dernières années, on a rajeuni le style des collections. Nous nous adressons aux femmes actives de 40 à 70 ans, qui cherchent des vêtements chic et décontractés à la fois. On parle d’ailleurs beaucoup plus de confort dans la mode aujourd’hui qu’il y a quelques années … »
Est-elle une cliente fidèle ?
« Oui, car chaque Maison à son vocabulaire, son identité propre. Notre cliente sait qu’elle trouvera chez Natan des tenues liées à un usage bien défini : robe de cérémonie ou de soirée, et du casual chic, c’est à dire du décontracté chic, pour la vie de tous les jours. »
Comment a-t-elle repéré son achat ?
« Le plus souvent sur notre site, sur Instagram ou sur Pinterest ! »
Etes-vous sur les réseaux sociaux ?
« Je vais tous les jours sur Pinterest et Instagram. Mais peu de temps, je vous rassure ! Et vous n’apprendrez jamais rien de personnel : le bonheur virtuel, je n’y crois pas ! »
Que vous inspire ce monde virtuel ?
« Les réseaux sociaux peuvent jouer un vrai rôle d’activation d’une marque d’un jeune créateur. Les jeunes stylistes peuvent communiquer directement avec leur public et vendre sans aucun intermédiaire. Encore faut-il arriver à survivre dans cet environnement mondial ultra concurrentiel créé par Internet ! »
Et la vente online ?
« Nous nous sommes lancés en janvier 2020, dans la vente online. Mais, je reste critique… L’un des atouts du commerce en ligne, c’est la politique du retour et du remboursement. Donc l’e-commerce repose sur la méfiance, l’indécision et l’insatisfaction du client ! Cela m’insupporte. Il faut préserver un contrat moral entre le client et le vendeur. Et je ne parle même pas de la livraison et du retour des colis qui plombent le bilan écologique. Il faut se réveiller ! »
Ce qui vous plait le plus dans ce métier ?
« La gestion de la Maison : les collections, les vitrines, la déco, une équipe de 46 personnes ! »
Etes-vous un homme sous pression ?
« Non ! Oh, je devrais dire oui (rire). Quand on fait son métier avec amour et qu’on peut se targuer d’une gestion saine, on acquiert plus d’assurance. Et puis ma carrière est derrière moi… »
La notion de transmission vous tient donc particulièrement à cœur ?
« J’aimerais en effet continuer à transmettre le savoir-faire d’une belle maison de couture belge à la génération suivante. J’ai récemment accepté de parrainer la toute nouvelle section « Fashion & Textile Design » du CAD (College of Art & Design de Bruxelles – nda). Oui, je crois en la relève, sans renier le fait que j’ai insufflé une vraie âme à cette maison. Je le dis en toute modestie mais on me le rappelle si souvent !»