Tessa Dixson, 21 printemps, sait ce qu’elle veut : chanter. Et ce qu’elle ne veut pas : être formatée. Quand on lui demande son métier, elle répond « chanteuse », avec le sourire de l’évidence. Le 26 avril, sa pop-indé en clair-obscur affrontera le public des Nuits au Botanique. Rencontre avec une môme de chez nous, parfaitement à l’aise dans ses dark pompes.

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : JULIA DUBOIS ROSCA

Tracer sa voie. « Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre », ces mots de Steve Jobs pourraient raisonner dans la bouche de Tessa Dixson, la jeune artiste née dans une famille multiculturelle belgo-américaine traçant sa voie professionnelle avec une rare détermination. « Chanteuse, je le suis depuis que j’ai trois ans, mais chanteuse à temps plein, c’est un statut récent, que j’ai endossé en décembre 2018 », précise-t- elle avec une note de malice dans la voix.

Saisir sa chance. Le graphisme à l’ERG où elle se confronte à de nombreuses disciplines et The Voice Belgique (saison 3) lui servent de tremplin. Via, via – vive le réseautage ! – , Tessa rencontre un manager et un producteur belges, signe ensuite avec la maison de disque indépendante belge Pias, affronte une première fois le public des Nuits au Botanique avant d’y prendre goût et d’être à nouveau de la ‘party’ le 26 avril prochain.

Imposer son style. Attention, ceci n’est pas de la pop radiophonique. Tessa, qui avoue être fan de l’univers onirique et hanté du réalisateur David Lynch, couche sur papier des textes qui parlent d’angoisse et de désir, de plaisir et de douleur, bercés par des synthés ensorcelants et une voix hypnotisante. « Mes premiers singles (Beautiful Pain, Prayer, Crystal Waters) que j’ai dans mes cartons depuis 3 ans, et les prochains qui sortiront avant l’été, s’inscrivent dans une pop résolument mélancolique et sombre, avec un beat entrainant. J’avoue que je dois beaucoup à mon label,

Pias, qui me laisse une totale liberté artistique ! ». Réfractaire aux moules qui emprisonnent, aux codes en vogue qui font et défont les modes, Tessa Dixson impose son style. C’est pain bénit pour Studio Brussel, la chaine publique flamande qui promeut la zik alternative et sélectionne Tessa Dixson comme finaliste des Nieuws Lichting 2019 – comprenez « ceux et celles qui montent ». Lors de notre entretien, Tessa (qui chante en anglais parce que c’est tout naturel pour elle) sait déjà qu’elle figure parmi les neuf derniers candidats. Elle apprendra plus tard, qu’elle a remporté le concours. « C’est le public qui décide de l’avenir de la musique belge », clame Studio Brussel. L’avenir se fera donc avec Tessa !

Voir (plus) loin. 2019 sera l’année Tessa Dixson. « J’ai enfin assez de matière pour sortir un premier album de pop-indé avec, probablement, la participation de l’un ou l’autre artiste francophone. Je suis bien consciente que mon univers à une influence anglo-saxonne. Il s’agira donc demain de partir à la conquête du marché francophone belge. Puis de la France ! »


En concert aux Nuits Botanique, le 26 avril.

Ses singles sont disponibles sur YouTube.
1e album : prévu cette année, chez Pias.