Mas en Scène - L’échappée belle et confidentielle signée Bea Mombaers
Mas en Scène
L’échappée belle et confidentielle signée Bea Mombaers
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
C’est à l’ombre du Mont Ventoux, dans l’écrin de nature sauvage du Vaucluse, qu’est niché Mas en Scène et son domaine bordé par les champs d’oliviers et les forêts. De cette ancienne bâtisse de pierre, la décoratrice d’intérieur belge Bea Mombaers a fait naître une maison d’hôtes où le raffinement côtoie l’hospitalité, véritable refuge intime sur fond de douceur provençale.
« Créer une maison d’hôtes permet d’aménager l’espace autant que de bâtir des liens. Mon plus grand plaisir est de voir les gens revenir et devenir des habitués. Décorateur d’intérieur est un métier destiné à rendre heureux, à donner de la joie ». Joie, un mot qui semble émailler pleinement le parcours passionné de Bea Mombaers. Chercheuse de trésors stylistiques, elle chine l’exception et réinvente des lieux depuis plus de 30 ans, avec un enthousiasme intact. « J’aime les objets qui ont une histoire, les trouvailles uniques et cosmopolites. Le beau mais sans qu’il soit stérile et inamovible. La décoration est faite pour évoluer, être un terrain de jeu, tant qu’elle garde pour fondement l’identité de l’endroit, afin de lui donner une empreinte authentique. C’est pour cela que j’évite de définir mon style. Je préfère laisser les intérieurs parler pour moi » ajoute-t-elle dans un sourire.
Un mélange de créativité débordante et de réinvention permanente devenus les maîtres-mots d’une renommée internationale, mais dont l’ancrage premier reste la ville de Knokke. Celle-ci a en effet hébergé les deux premiers Bed & Breakfast de Bea Mombaers. L’un au sein de la villa du designer Lionel Jadot, un cottage typique qui abritait un loft aux influences rétro. L’autre, dans une maison du Zoute à l’élégance épurée. Knokke accueille d’ailleurs toujours, Items, la boutique de design de la créatrice, mêlant vintage et contemporain. Une passion pour la ville côtière restée longtemps inégalée, jusqu’à la rencontre de la Provence, par un hasard qui s’est mué en coup de cœur. « Mes amis entrepreneurs, Alberte Jackers et Geert Van Loock adoraient le Vaucluse et m’y ont invité pour un anniversaire. En découvrant la région, j’ai été fascinée par la nature préservée et la splendeur des paysages. J’y suis retournée, encore et encore et puis, il y a huit ans, Alberte et Geert ont racheté l’hôtel du Pont de l’Orme dans le village de Malaucène, au pied du Mont Ventoux, afin de le transformer en maison d’hôtes et m’ont demandé de repenser son aménagement intérieur. Cette expérience n’a fait que renforcer mon envie de poser mes bagages dans les environs. Alors, lorsqu’en 2021, ils m’ont proposé d’acquérir avec eux un ancien mas des environs, avec un domaine de cinq hectares, je n’ai pas hésité ».
L’harmonie des contrastes
De ce qui deviendra Mas en Scène, ne se distinguaient encore que les contours. Ceux d’une bâtisse caractéristique de l’architecture provençale, à la structure en U et aux murs massifs de pierre sèche, dont l’intérieur était vétuste et encombré. « C’était déjà un Bed & Breakfast mais qui ressemblait à un incroyable fourbi », raconte Bea Mombaers. « Tout était à refaire, et surtout, il fallait laisser entrer la lumière. Nous avons conservé les poutres apparentes et la cheminée du séjour, ajouté de nombreuses baies vitrées au rez-de-chaussée. A l’étage, qui était divisé en multiples petites pièces, nous avons démoli les cloisons pour aménager quatre suites et deux chambres privées ». Alors qu’elle travaille habituellement en duo avec l’architecte d’intérieur Peter Ivens pour des projets de cette envergure, la décoratrice était cette fois pleinement aux commandes pour y concevoir un refuge serein. Le lieu accueille désormais un mariage pluriel d’artisanat local, d’œuvres d’art, de souvenirs de voyage et de mobilier déniché dans les brocantes et chez les antiquaires régionaux, dont Bea Mombaers se rappelle chaque origine. « Les lustres en fer forgé, les armoires patinées et l’imposante table de la salle à manger lui donnent du cachet et offrent un joli contraste avec les chaises de l’architecte contemporain Vico Magistretti. Les céramiques ont été réalisées par une créatrice espagnole, les assiettes, peintes à la main par un artisan turc, les chandeliers et les pichets façonnés par une artiste portugaise. Un profond métissage dont naît une forme d’harmonie et qui en parallèle reste pleinement respectueux du style provençal. » Près de la piscine et dans le jardin bordé d’oliviers, on retrouve également les canapés et sièges minimalistes et luxueux, que la designer a conçus pour Serax. Tous façonnent un décor où l’art de vivre se mêle à la volupté, hommage parfait au chant des cigales et au ciel radieux de la région. Si Bea Mombaers fait toujours régulièrement escale à Mas en Scène, la créatrice continue aussi son périple sur les terres du Vaucluse. Après avoir habillé la prestigieuse retraite Câlin, à Valréas, c’est à Bonnieux qu’elle transforme désormais une maison privée. Dénicheuse de beauté, mais avant tout façonneuse d’âme.
Villa Bonnie - L’escapade knokkoise où il fait bon de savourer
Villa Bonnie
L’escapade knokkoise où il fait bon de savourer
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Gazeuse
C’est à Duinbergen, parcelle la plus paisible et bucolique de Knokke-Heist et à seulement 400 mètres de la mer, que la Villa Bonnie ouvre ses portes aux amateurs de séjours aussi douillets qu’élégants. Dans ce boutique-hôtel intime, on se régale de l’hospitalité de la plus huppée des stations balnéaires de la côte belge, avec la délicieuse impression d’être à la maison.
« Bienvenue dans notre villa ! » s’exclame chaleureusement John, le propriétaire des lieux, en ouvrant la porte à ses hôtes avant de les conduire jusqu’à un bureau ouvert où des fauteuils d’un bleu de ciel entourent une cheminée et des objets d’art. Tout y respire la quiétude et l’on croirait avoir franchi le seuil de l’une de ces superbes villas côtières, dont Knokke la belle a le secret. Lorsqu’ils ont rénové et transformé l’année dernière cette demeure datant de 1955, sa femme et lui ont en effet souhaité en conserver le cachet typique, avec ses toits rouges et ses angles ciselés ainsi que l’élégance accueillante qui définit le sens du luxe de la très prisée station balnéaire.
Tradition et convivialité
Il n’était pas non plus question de rompre avec l’intimité et le confort. C’est pourquoi le boutique-hôtel ne compte en tout et pour tout que 14 chambres, comprenant des versions petites, doubles et familiales ainsi que des suites. Dans leur décor immaculé et douillet, des touches rayées rouges et blanches évoquent la plage, l’air marin, ainsi qu’une atmosphère parisienne chic et rétro. Un motif qui orne également les auvents en façade et les coussins de la terrasse abritée par la végétation, comme les lampes et le tapis du restaurant. Au sein de celui-ci se mêlent une nouvelle fois raffinement et convivialité, avec de grandes tablées où partager en famille ou entre amis, des banquettes moelleuses et des sièges accolés au bar, tous donnant sur une cuisine ouverte, où la maîtresse de maison prépare avec son équipe, un petit-déjeuner en fonction des souhaits de chaque convive, avant qu’ils ne partent goûter aux plaisirs du littoral. Car si la Villa Bonnie n’offre pas un vis-à-vis sur la plage, on peut aisément rejoindre celle-ci à pied, tout comme d’ailleurs les quartiers animés de la ville, ses places emblématiques et ses galeries contemporaines. On quitte à regret cet hôtel charmant, où l’on se sentait déjà comme chez soi.
Le Saint Paul - L’art et la manière
Le Saint Paul
L’art et la manière
Mots : Jason Vanherrewegge
Photos : DR
Il y a des lieux où le temps semble suspendu. À Saint-Paul de Vence, village perché aux parfums d’éternité, l’art côtoie les vieilles pierres et la lumière épouse chaque recoin. Au cœur de ce décor de carte postale, l’hôtel Le Saint Paul, Relais & Châteaux d’exception, prolonge cette impression d’intemporel avec une élégance certaine. Le temps d’un séjour, on s’y sent ailleurs, et pourtant un peu chez soi.
Avant même de franchir les remparts de Saint-Paul de Vence, le charme opère. Ce village minéral, baigné de soleil et de mémoire, s’offre comme un refuge d’art et de douceur. Il faut s’y perdre à pied, sentir les pavés sous les pas, humer les parfums de jasmin et de pierre chaude, observer les galeries et les volets entrouverts. Et puis, comme un secret bien gardé, on pousse la porte de l’hôtel Le Saint Paul, seul établissement situé à l’intérieur des remparts, protégé des regards et du tumulte.
Maison de maître au passé dense (elle a été bâtie avant même les remparts au début du XVIe siècle !), cette ancienne quincaillerie conserve une âme certaine enrichie par les attentions du présent. Aujourd’hui membre de l’association prestigieuse Relais & Châteaux, l’hôtel porte haut les couleurs et les valeurs d’une hospitalité sincère, à la française : exigence, chaleur, générosité discrète. Le personnel s’y fait complice sans être familier, toujours attentif sans excès, dans une justesse rare.
La suite que nous découvrons évoque un Versailles méditerranéen : lit royal de deux mètres sur deux, appliques en forme de chandeliers, rideaux épais, coussins moelleux, coiffeuse illuminée d’un reflet célèbre, bibliothèque à hauteur de main et toile aux couleurs d’un autre temps. Dans la salle de bains, douche à l’italienne et baignoire aux pieds détaillés s’épousent dans un équilibre parfait. Aucun écran ne vient troubler la paix : ici, on lit, on rêve et on prend le temps de respirer sans télévision. Tout, jusqu’aux produits de la salle de bains dénichés dans la boutique voisine, cultive une forme d’art de vivre enraciné dans la tradition.
L’expérience se prolonge dans les salons où s’attardent les voyageurs, entre sobriété des murs, bibliothèque soigneusement remplie, jeu d’échecs élégant et fauteuils profonds. Mais c’est au restaurant que le charme s’achève de convaincre. En salle, outre la chaleureuse disposition des tables, une incroyable cave à vin vitrée se distingue pour des repas confidentiels au cœur des flacons. À l’extérieur, la terrasse en pierre bordée de murs végétalisés et d’œuvres locales se dresse fièrement à l’abri du village. Les serveurs, impeccables, sont assortis aux parasols rouges, détails étudiés jusqu’à l’élégance de l’ombre.
Le midi, l’assiette joue une partition bistronomique, généreuse mais raffinée. Le poisson du jour est présenté entier, comme une œuvre, avant d’être travaillé en cuisine et servi avec justesse. Chaque plat témoigne d’un amour du produit et d’un souci du détail. Le soir, l’ambiance se fait plus feutrée, presque solennelle. La vaisselle, ornée de motifs en hommage à Chagall, célèbre le voisinage artistique du village. On dîne de manière gastronomique dans une atmosphère presque suspendue. Les plats signatures arrivent comme des surprises, compositions légères et savantes qui jouent avec les saisons.
Le luxe ici ne crie pas. Il s’infiltre partout, dans la possibilité d’un massage en chambre, dans l’évidence d’une fleur fraîche sur une table, dans le professionnalisme du service ou dans le calme enveloppant de la chambre, quand la nuit tombe. Il est là, dans cette volonté de faire de chaque détail un geste de bienvenue, de transformer une nuit en expérience.
Et quand on quitte les murs de l’hôtel, Saint-Paul de Vence poursuit l’enchantement. Ce village de pierre est un musée à ciel ouvert, où chaque ruelle semble abriter un poème. La Fondation Maeght, temple de l’art moderne, rassemble Giacometti, Miró ou Calder dans une mise en scène naturelle éblouissante. Il vous faudrait toute une vie pour dénicher les secrets cachés de tous ces artistes qui ont offert leur talent à ces lieux. La Fondation CAB fondée par Hubert Bonnet, connue des Belges pour être née à Bruxelles, offre de son côté une plongée dans l’art contemporain minimaliste, dans une architecture sobre qui laisse toute la place aux œuvres.
Mais le plus beau musée, c’est encore le village lui-même. On y croise les souvenirs de notre compatriote Jean-Michel Folon dans la chapelle qu’il a décorée, on se souvient que Simone Signoret et Yves Montand se sont unis ici, que Jacques Prévert a laissé quelques vers sur les nappes de La Colombe d’Or et que sa maison reste l’une des visites incontournables des lieux. Marc Chagall, certes né en Biélorussie mais naturalisé par la suite français, repose sur la colline, face au soleil, comme pour rappeler que Saint-Paul est plus qu’un décor : c’est une source.
www.lesaintpaul.com
www.saint-pauldevence.com
www.cotedazurfrance.fr
#CotedAzurFrance @visitcotedazur
Belle Plage - Un festival de plaisirs
Belle Plage
Un festival de plaisirs
Mots : Jason Vanherrewegge
Photos : DR
Loin d’être éclipsée par les projecteurs de son festival, Cannes recèle bien d’autres lumières. En pleine saison, la Perle de la Côte d’Azur se dévoile à la fois douce, inattendue et résolument tournée vers l’art de vivre. Le temps d’un séjour, nous avons posé nos valises à l’Hôtel & Spa Belle Plage, écrin lumineux protégé de l’agitation par un espace vert et dont le visage est touché par le reflet de la mer.
C’est un coin de douceur tout au bout du boulevard du Midi au pied du quartier du Suquet, un lieu suspendu entre ciel et mer, où les couleurs pastel réconcilient l’œil avec l’horizon. L’Hôtel & Spa Belle Plage, réinventé par Raphaël Navot, joue la carte du minimalisme méditerranéen : matières claires, lignes courbes, lumière maîtrisée. Chaque chambre, qu’elle soit classique ou pensée en appartement, devient une alcôve apaisante. Ici, tout semble arrondi, presque flottant, comme si l’architecture avait voulu épouser le rythme lent des vagues. La modernité des lieux sympathise avec des objets venus d’ailleurs qui se fondent parfaitement dans le décor. Quelques clins d’œil design ponctuent l’espace, comme des souvenirs discrets d’un voyage dans le Sud idéalisé.
L’hôtel vit aussi au rythme du jour. Du matin au soir, les espaces communs respirent la détente : le lobby ouvert sur un patio empreint de vert, l’enseigne étant engagée dans une démarche de tourisme et de restauration durable, les couloirs baignés de lumière, les salons à la fois élégants et décontractés. Rien n’est figé, tout invite à la flânerie. C’est un lieu de passage que l’on n’a pourtant pas envie de quitter.
Sur le rooftop, doté d’une vue imprenable sur la mer et sur les majestueuses montagnes de l’Estérel, le restaurant Bella offre une parenthèse d’évasion gourmande. Au cœur de ce refuge suspendu, le partage est le maître-mot : entrées à picorer à plusieurs, plats subtilement composés où se mêlent les parfums de la Méditerranée et les produits du marché. La bavette de Wagyu, nappée d’un jus de grenade, s’accompagne d’une ratatouille délicate, presque confite. On dîne face au soleil qui décline, entre murmures salés et rires sucrés. Au lever du jour, le petit-déjeuner regorge des plaisirs de la maison et des environs : viennoiseries croustillantes, fruits juteux et douceurs locales réveillent les sens.
À quelques pas, niché dans une dépendance végétalisée, le spa du Belle Plage prolonge cette sensation d’abandon heureux. Murs de sel, hammam, bain de glace, douche multisensorielle et Watsu, une piscine d’eau chaude aux jets savamment orchestrés. Tout est pensé pour ralentir, pour se retrouver. Les massages se déclinent en rituels, les jus détox sont subtilement préparés pour garantir un séjour vitaminé. Le corps s’étire aussi dans la modeste et classieuse salle de fitness aux équipements gainés de bois clair, ou dans le jardin, lors de séances de yoga ou de cross-training. L’ensemble évoque un art de vivre bienveillant, une forme de luxe discret qui privilégie le bien-être au paraître.
Mais Cannes ne se résume pas à ce cocon, si séduisant soit-il. Elle vibre aussi au-delà de la Croisette. Sur l’île Sainte-Marguerite, le masque de fer, cher à Marcel Pagnol mais aussi rendu célèbre par le mythique film de cape et d’épée avec Leonardo DiCaprio dans le rôle principal, continue de hanter les vieilles pierres de sa prison tandis que le musée murmure des dialogues d’un autre temps avec une collection d’archéologie sous-marine et terrestre. En face, l’île Saint-Honorat se veut plus secrète avec ses moines vignerons qui augmentent un peu plus l’attractivité des Îles de Lérins.
La ville, elle, se découvre autrement lorsqu’on enfourche un vélo. Loin des clichés, on longe le littoral avec des parcours envoûtants au bord de l’eau et on grimpe jusqu’aux hauteurs pour découvrir des panoramas saisissants, où la baie s’étale comme un rêve tranquille. Chaque virage dévoile un autre visage de Cannes : plus sauvage, plus sincère et jamais démuni de charme. Les palmiers se balancent, les façades colorées racontent des histoires muettes et les ruelles respirent un parfum de vacances hors du temps.
À la Malmaison, centre d’art contemporain international audacieux et moderne situé à même la Croisette, Jean-Michel Othoniel signe une exposition à couper le souffle. Poussière d’étoiles réunit 92 œuvres entre verre soufflé, inox poli et feuilles d’or. Le minimalisme sensuel de ses œuvres résonne avec la lumière cannoise, comme si chaque reflet racontait une histoire. Celle d’un éclat sans strass, mais bien réel.
Même le palais des Festivals, trop souvent réduit à son tapis rouge pour le cinéma, ouvre ses portes à d’autres arts. Du théâtre à la danse en passant par la musique, les goûts et les couleurs sont comblés. Une programmation riche, ancrée dans la vie locale, qui prouve que Cannes sait exister autrement, loin des flashs.
Les Bains Gardians - Un éden serein sous le soleil de Camargue
Les Bains Gardians
Un éden serein sous le soleil de Camargue
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Matthieu Salvaing
Là où la terre se fait sel et où le bleu de la mer embrasse celui du ciel, les Bains Gardians déploient leur promesse d’évasion. Loin des chemins balisés, le resort camarguais raconte un bonheur au goût de nature sauvage et d’authenticité sublimée.
Le décor a la douce irréalité d’une carte postale, dont les paysages témoignent de la beauté envoûtante d’une nature que l’on n’a pas cherché à dompter. Parmi les herbes hautes, les roseaux et les tamaris, l’on aperçoit des étangs et des sentiers de terre qui serpentent jusqu’à de grands mas et des cottages d’un blanc immaculé au toit en sagne. Des cabanes de gardians dans la plus pure tradition camarguaise, abritant des chambres dont le panorama rime avec vie plutôt qu’avec vue. Sur les terrasses, le soleil inonde de ses reflets les deux piscines bordées de cyprès et de pins parasols, tandis que des lézards se faufilent entre les transats. Il faut dire qu’ici, les voyageurs cohabitent avec les habitants des lieux, hérons et ragondins, flamants roses et poneys. Et surtout de sublimes chevaux Camargue, à la robe opaline. C’est toute la contradiction somptueuse des Bains Gardians que de laisser le monde à distance lointaine tout en s’ancrant aussi fort dans son réel. Authentique, à cœur battant, bercé par le vent et les oiseaux, par la chaleur et la vie foisonnante, rayonnante même.
De la Ville Lumière aux terres de Camargue
Difficile d’imaginer que cet écrin solaire et intime de 67 chambres s’inscrit dans le sillage de l’un des rendez-vous les plus emblématiques, aussi bien artistique que mondain, des nuits parisiennes. Pourtant, avant de concevoir le resort des Saintes-Maries-de-la-Mer, c’est bien à la transformation des Bains Douches que s’est dédiés son propriétaire, Jean-Pierre Marois, il y a une décennie. Puisant l’inspiration dans cette histoire unique, l’ancien producteur de cinéma a ainsi réinventé l’iconique club où se croisaient durant l’âge d’or Prince et Karl Lagerfeld, Jean-Michel Basquiat et les Rolling Stones, en somptueux hôtel 5 étoiles baptisé Les Bains. Et dont il a ensuite insufflé l’essence libre, luxueuse et avant-gardiste à son havre camarguais, dont le nom se fait aussi un hommage aux gardians, les éleveurs de chevaux et taureaux emblématiques de la région. Deux héritages distincts rassemblés sous une même bannière pour créer ce que Jean-Pierre Marois aime à définir comme une forme d’hédonisme éclairé, où la sérénité d’un spa peut croiser avec évidence l’ambiance festive de dj sets qui accompagnent les brunchs dominicaux et les soirées d’été et où l’empreinte typique rencontre avec charme les créations contemporaines d’artistes accueillis sur place en résidence.
Un havre traditionnel à la beauté atypique
Mais loin d’imposer une signature, c’est au contraire un retour aux sources que racontent avant tout les Bains Gardians. Aux sources de l’authenticité et à la genèse du beau. Par un travail d’orfèvre que l’on doit aux architectes d’intérieur Hauvette & Madani, ayant rendu au lieu son âme et son décor traditionnel, avec ses tomettes ocre, sa charpente appa-rente et ses murs enduits à la chaux, qui avaient été effacés par le précédent propriétaire. Une œuvre de patience aussi, ayant demandé dix-huit mois de chinage par une antiquaire d’Arles, pour dénicher les meubles rustiques et imprégnés de l’ambiance provençale, les céramiques locales et les chaises en paille, et y ajouter quelques ponctuations pop des sixties et seventies, notamment grâce à des fauteuils de velours et des imprimés damier.
Plus que tout, y résonne l’amour profond pour ce domaine de quatre hectares, classé site protégé et pour le Parc naturel régional de Camargue qui le borde. Cadre merveilleux de balades à cheval, de randonnées à vélo ou en calèche et de safaris entre la Méditerranée et les marais salants, sous le bleu infini du ciel. Au retour de promenade, après un passage par les écuries et les arènes pour une dernière caresse à leurs pensionnaires, le parfum des plats méditerranéens et généreux et la musique gitane nous entraînent vers le restaurant et son bar, en bord de piscine. Alors que la nuit tombe et que le mistral se lève, le temps semble s’être suspendu, dans un total dépaysement. Où comme la nature environnante, la sérénité ne rencontre aucune limite.
The Standard - La nouvelle sensation hôtelière qui élève Bruxelles vers les sommets
The Standard
La nouvelle sensation hôtelière qui élève Bruxelles vers les sommets
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Senne Van der Ven & Eefje De Coninck
Après avoir électrisé Londres, New York ou encore Ibiza, le groupe hôtelier américain The Standard a choisi la capitale belge pour incarner une nouvelle illustration vibrante de son style éclectique. Une escale urbaine dont la vue ensorcelante et le design magnétique parent le paysage bruxellois d’une aura irrésistible.
The Standard, c’est une signature. Celle d’un nom qui s’écrit à l’envers, bien résolu à casser les codes traditionnels de l’hôtellerie pour y insuffler la juste dose d’anticonformisme. Symbole de ce sens de l’hospitalité mais aussi de l’audace, chacune des 13 adresses du groupe possède son identité et sa façon personnelle de renverser toutes les attentes. A Bruxelles, cette toile blanche a pris pour cadre la tour de verre de l’ancien World Trade Center, dans le quartier Nord, dont il ne demeurait que les murs porteurs. Prêts à être transformés en une œuvre d’art et de design rétrofuturiste, par l’architecte belge Bernard Dubois.
Une alchimie des contrastes
En réponse à l’énergie bigarrée de la capitale, l’architecte a imaginé une adresse où se croisent les inspirations et les époques. Fusion de brutalisme et d’art nouveau, références à la pop culture et hommage aux designers belges, forment une fresque d’influences dont naît pourtant une harmonie rare. Et d’autant plus inédite que chaque espace de l’hôtel affirme son propre caractère. Flamboyant comme le cocktail signature Rouge Apéritif que l’on commande au très cosmopolite Lobby Bar aux sculpturales colonnes écarlates, dont les courbes racontent le travail des formes qui domine l’hôtel. Ou ambiance feutrée pour le Double Standard, restaurant du rez-de-chaussée au raffinement rétro où la comfort food à l’américaine côtoie les saveurs belges.
Il est alors temps de prendre de la hauteur, direction les 180 chambres et 20 suites conçues comme de luxueux appartements, dévoilant toutes une vue époustouflante des toits bruxellois. Bois brillant, tapis colorés et jeux d’arrondis y dessinent un espace vivant, architectural, chaleureux et intime à la fois. Enfin, au sommet, nous attend le Lila29, nommé en clin d’œil à l’étage qui l’abrite. Un restaurant aux accents ibériques, doublé d’un bar au rooftop semblant posé à même le ciel et dont la beauté irréelle est encore intensifiée par une palette monochrome ainsi que les voiles délicats et les paliers qui en définissent les contours et cultivent le mystère et l’élégance. A Bruxelles, l’éblouissement est devenu un Standard.
Château de Théoule - Nouvelle perle de la Côte d’Azur
Château de Théoule
Nouvelle perle de la Côte d’Azur
Mots : Olivia Roks
Photos : Château de Théoule
Dominant les eaux azuréennes de Théoule-sur-Mer, face à la baie de Cannes, le Château de Théoule incarne l’alliance parfaite entre histoire, raffinement et art de vivre méditerranéen. Une adresse confidentielle, parfaite pour rayonner sur la Côte d’Azur, ou simplement s’abandonner à la douceur du lieu.
Ancienne savonnerie puis demeure d’un lord écossais, cette bâtisse hors du temps a retrouvé toute sa splendeur après trois années de rénovations méticuleuses. Situé à une dizaine de kilomètres de Cannes, aujourd’hui le Château de Théoule resplendit au calme de l’effervescence des villes voisines. Depuis le printemps 2024, il s’impose comme l’une des plus belles adresses hôtelières de la Riviera. L’été 2025 marque ainsi sa deuxième saison seulement, une jeunesse prometteuse pour cette étoile montante du luxe discret.
Érigé entre mer et roches rouges de l’Estérel, le château se divise en trois lieux de vie. Le Château, cœur battant et historique du site, abrite les suites et les chambres spacieuses, toutes différentes et élégantes, dévoilant une décoration à la fois classique et Art déco. Mobilier chiné, créations sur mesure et inspirations intemporelles se mêlent harmonieusement, créant un cadre à la fois chaleureux et sophistiqué. La Villa, quant à elle, également récemment rénovée avec des matériaux nobles, arbore un style Art déco des années 30 inspiré de la French Riviera et offre une vue sur la piscine extérieure. Ses 21 chambres spacieuses sont toutes équipées d’une terrasse ou d’un balcon donnant sur la mer. Enfin, la Maison des Pêcheurs, plus intime et ouverte sur le port, semble le cocon parfait pour les familles ou les groupes d’amis.
Pour une pause loin de l’agitation, l’expérience se prolonge naturellement au spa joliment nommé Éc(h)o. Il se dévoile comme un sanctuaire de douceur à l’image du reste de la propriété proposant une philosophie du mieux-être. Pensé comme un refuge sensoriel entre pierre naturelle, lumière tamisée et senteurs méditerranéennes, il propose des soins sur mesure, seul ou duo, dans une de ses cabines mais aussi, quand le temps le permet, en extérieur pour une parfaite connexion avec la nature. Les soins sont signés Kos Paris mais également MyBlend, une marque pointue très en vue qui associe les compléments alimentaires, les soins cosmétiques et le meilleur de la « beauty tech ». A chaque marque beauté, sa carte spa ! Et afin de prolonger la détente, le spa met à disposition un superbe jacuzzi, un sauna et un hammam mais également deux bains nordiques extérieurs avec vue sur la mer pour un moment de plénitude totale.
Espaces gourmands
C’est aussi par la gastronomie que le Château impose sa signature. Du mardi au samedi, le restaurant gastronomique de l’hôtel demeure un incontournable. Le Mareluna, étoilé au guide Michelin après seulement quelques mois, est dirigé par le jeune chef italien à la trajectoire fulgurante, Francesco Fezza. Dans un cadre conjuguant Art déco et clins d’œil iodés, sa cuisine, subtilement méditerranéenne, puise dans ses racines italiennes, son parcours auprès d’Alain Ducasse et ses voyages au Japon. Résultat ? Des assiettes précises, vibrantes et profondes, véritables hommages aux produits de saison et savoir-faire locaux. Une expérience culinaire éthique et inspirée. Et quand le Mareluna est fermé, on mange dans les agréables restaurants environnants de Théoule-sur-Mer ou encore au bar de l’hôtel, sur sa belle terrasse face à la mer ou à l’intérieur afin de profiter de sa décoration atypique, autour de quelques snacks raffinés.
Vivre au rythme de la Riviera
Sur la Côte d’Azur, nul écrin d’exception ne saurait se passer de sa plage privée ! Et, comble du raffinement, d’un bar à champagne où chaque coucher de soleil se savoure en bulles. À quelques pas de l’hôtel, la Plage Blanche réinvente l’esprit beach club avec élégance. Une réelle invitation aux retrouvailles gourmandes et ensoleillées. Cette saison, la plage privée est signée Gant (marque de prêt-à-porter américaine). Si on aime lézarder dans les confortables transats face à l’horizon, on ne manquera pas la cuisine de la plage qui a très bonne réputation. La carte de Sébastien Lapluie, aux influences méditerranéennes, asiatiques et libanaises, joue l’équilibre entre gourmandise et légèreté. De midi à la tombée du jour, les hôtes savourent ceviches, poissons grillés ou assiettes végétales dans une ambiance solaire et décontractée. Pour terminer en douceur ? Les fruits givrés maison sont à se damner ! Transats confortables, cocktails originaux et en vogue, service attentionné, horizon infini : tout invite à la détente. Cerise sur le gâteau, depuis le printemps 2025, le château a également inauguré son rooftop Veuve Clicquot, un lieu de prédilection pour siroter une coupe de bulles face au coucher de soleil, dans une ambiance festive et raffinée.
Entre les roches rouges de l’Estérel et le bleu infini de la mer, le Château de Théoule tente de réinventer la Riviera : plus confidentielle, plus authentique, mais toujours aussi envoûtante.
Le Normandy - La légende vivante de Deauville
Le Normandy
La légende vivante de Deauville
Mots : Olivia Roks
Photos : DR
Emblématique de Deauville, l’Hôtel Barrière Le Normandy est bien plus qu’un joyau intemporel : c’est une icône. Véritable symbole de l’art de vivre à la française, il incarne depuis plus d’un siècle le raffinement et l’élégance, attirant célébrités, artistes et amateurs de luxe en quête d’une parenthèse enchantée sur la Côte Fleurie.
Une plage de sable fin et sa myriade de parasols colorés. Ses célèbres Planches couronnées d’un ciel bleu pastel. Ses cabines baptisées des plus grands noms du cinéma américain. Bienvenue à Deauville ! Depuis le XIXe siècle, la station balnéaire offre une escapade tout en glamour. Pour parfaire cette échappée, un lieu où séjourner : l’Hôtel Barrière Le Normandy.
Une histoire, une légende
L’histoire de la ville débute au milieu du XIXe siècle. Deauville n’est alors qu’un modeste village dominant un vaste marais bordé d’une plage de sable fin. Ces 160 hectares de terres vierges inspirent le duc de Morny, pilier du Second Empire et demi-frère de Napoléon III. Homme d’affaires, il devine le site idéal pour accueillir et satisfaire la haute société parisienne éprise de bains de mer. Des marais jaillissent des villas aux jardins éblouissants, une gare, de grands hôtels, des bains hydrothérapiques… En 1864, un casino puis un hippodrome sont construits et le train relie Paris à Deauville en quelques heures seulement. Très vite, le Tout-Paris accourt dans cet endroit à la mode. A sa disparition en 1865, Deauville est délaissée. Son réveil, la ville le doit à Eugène Cornuché, propriétaire de la célébrissime brasserie parisienne Chez Maxim’s et directeur du casino de Trouville. Distractions et confort sont indispensables à ses yeux pour faire revivre la station : un casino, puis un palace, Le Normandy, sont construits.
Lors de son inauguration en 1912, les journalistes présentent Le Normandy comme le « plus bel hôtel du monde ». Le Tout-Paris débarque. Au cœur de l’établissement, Coco Chanel ouvre sa boutique de chapeaux à l’enseigne « Gabrielle Chanel ».. L’élite du monde des arts, des lettres, de la politique, de la presse et du sport se bouscule dans son hall. Après la guerre, de station à la mode, Deauville s’impose comme la station où il faut être et Le Normandy, le lieu où il faut séjourner. Churchill choisit la plage fleurie pour passer ses vacances tout comme le roi Alphonse XIII d’Espagne. Quant au prince de Galles, il fête ses 30 ans au Normandy tandis qu’André Citroën et Françoise Sagan font les beaux jours du casino…
L’histoire de l’Hôtel Barrière Le Normandy est intimement liée à celle de Deauville. Il a été conçu comme un écrin de charme et de prestige, à l’image de la station balnéaire. Inspiré du style anglo-normand, avec ses colombages verts et sa toiture si reconnaissable, il a su traverser les époques sans perdre son âme. Aujourd’hui, il incarne encore ce mariage unique entre histoire et modernité, entre faste d’antan et luxe contemporain.
Rénovation et renaissance
En novembre 2015, le prestigieux hôtel ferme pour rénovation, pour la première fois depuis son inauguration en 1912. Une brève parenthèse, le temps d’un hiver. Pour impulser un nouveau souffle à l’établissement iconique, deux architectes décorateurs de renom : Alexandre Danan et Nathalie Ryan. Cette dernière a sublimé la décoration des chambres et suites du Normandy en préservant son histoire tout en modernisant son style. La toile de Jouy, emblème du lieu, est revisitée dans des teintes harmonieuses, associée à des tissages raffinés et une moquette à motifs chevrons. Alexandre Danan a lui redonné au restaurant La Belle Époque son faste d’antan avec des touches contemporaines. Des couleurs sobres et élégantes, une architecture raffinée et magnifiée, après cette rénovation, l’hôtel semble avoir rajeuni sans avoir perdu son authenticité éternelle.
Une invitation aux sens
Outre son histoire et son architecture, Le Normandy sait accueillir ! Impossible de passer à côté du spa Diane Barrière situé au rez-de-chaussée. Trois marques répondent aux besoins d’une clientèle exigeante pour des programmes personnalisés : Biologique Recherche, Bonpoint et Algologie. Bien sûr, hammam, sauna, douche sensorielle, salle de fitness ou encore piscine intérieure viennent compléter l’offre.
Pour les épicuriens, l’étendue des restaurants du groupe Barrière à Deauville ne peut que séduire. Au cœur de l’hôtel, la Belle Époque propose une cuisine française où poissons et crustacés sont à l’honneur. Mais l’établissement est surtout renommé pour son mythique brunch du dimanche. Grandiose, il rassemble locaux et touristes autour de tablées conviviales et de plusieurs buffets mariant mets sucrés et salés et honorant crustacés et mollusques de la région. Un must. A quelques pas de l‘hôtel, rendez-vous en bord de plage, au Ciro’s, sur les mythiques Planches. D’abord installée dans le centre-ville puis inaugurée en 1959 sur Les Planches, cette institution renaît l’été 2024. En cuisine, c’est le chef Adrien Brunet, formé entre autres auprès de Yannick Delpech et Jean Luc Rocha,qui compose une carte fraîche et gourmande autour des meilleurs produits de la mer. Le plat signature ? La bouillabaisse royale (au homard) ! Un peu plus loin, les beaux jours et la haute saison venus, le Bar de la Mer et le Bar du Soleil font fureur avec la mer en toile de fond. Couleurs pop, assiettes iodées et immense terrasse ensoleillée, que rêver de plus ? Ici, on oscille entre tables et transats, une glace ou une crêpe à la main.
Deauville et son hôtel mythique… Un lieu iconique où élégance et authenticité se côtoient dans une ambiance douce que rien ne vient troubler.
The Peninsula London - L’écrin royal
The Peninsula London
L’écrin royal
Mots : Barbara Wesoly
Photos : The Peninsula
Pour sa première adresse britannique, le luxueux groupe hôtelier The Peninsula a élu résidence au cœur de Londres, à quelques pas de la Wellington Arch et de Buckingham Palace. Un cadre qui résonne à merveille avec la majesté de cet établissement 5 étoiles, où élégance et grandeur règnent en maître.
Spectaculaire. Le mot s’impose tel une définition souveraine. The Peninsula London incarne en effet tous les superlatifs. A commencer par l’exception que représente l’émergence d’un établissement hôtelier nouvellement construit à Londres et plus encore face à Hyde Park, dans l’emblématique quartier de Belgravia. Mais aussi par la multitude de talents prestigieux lui ayant donné ses lettres de noblesse. Et au sens propre, puisque l’édifice, conçu par le renommé cabinet Hopkins Architects, est directement inspiré du Palazzo Farnese de Rome, joyau de l’architecture de la Renaissance. Tout comme sa structure en carré parfait, agencé en quatre ailes et abritant 190 chambres et suites, ainsi que six restaurants et bars et un espace bien-être. Au centre, s’y révèle une lumineuse cour intérieure signée Enzo Enea, que le prestigieux designer paysagiste a imaginé comme un havre luxuriant où le jasmin se mêle aux glycines et entoure des érables japonais centenaires.
Le sublime jusque quand les détails
Deux dragons de pierre gardant l’entrée achèvent d’offrir au bâtiment une allure monumentale, mais c’est pourtant sur les douces notes de musique classique d’un piano à queue que s’ouvrent ses portes. Et sur un restaurant aux colonnes bordées d’or et ses fresques végétales, baptisé The Lobby, comme un clin d’œil à son emplacement. Sous ses lustres en cristal et ses hauts plafonds ornés de moulures, cohabitent des influences cosmopolites et un tea time dans sa plus pure tradition. Une fusion gourmande qui illustre à merveille l’alchimie unique des lieux, osmose entre hospitalité britannique et raffinement contemporain. C’est au célèbre décorateur new-yorkais Peter Marino qu’est revenu la mission de faire naître un havre cosy dans ce cadre magistral, dont le luxe chaleureux habite chaque détail. Une atmosphère qui atteint son point d’orgue dans les spacieuses chambres de l’hôtel de plus de 50 m², d’où admirer la nature d’Hyde Park ou le décor de la cour intérieure. Bibliothèques et dressings en acajou, meubles aux matériaux précieux et aux palettes de brun et de beige, grès onyx aux reflets miel habillant la salle de bain et multitude d’œuvres contemporaines et de livres d’art et classiques, entourent un lit titanesque, imprégnant les lieux d’une profonde élégance.
Revisiter la tradition gastronomique
Même si l’art en habite chaque espace, c’est l’amour du sport automobile et de l’aviation qui règne en maître à The Peninsula London. Après avoir découvert dans le patio une flotte impressionnante de luxueux ancêtres restaurés, direction le rooftop de l’établissement pour en prendre plein les yeux. Le voyage commence dès le passage menant aux ascenseurs, où sont présentés en alternance des objets de collections uniques, comme la légendaire Napier Railton, voiture de course à moteur d’avion ou encore le nez d’un Concorde. Puis, place à l’ascension jusqu’au 8e et dernier étage, dans un décor à l’ambiance de nacelle de montgolfière. Mais c’est en atteignant The Brooklands, que le somptueux prend véritablement ses quartiers. Portant le nom du premier circuit au monde et bâti en terre britannique, il se divise en plusieurs espaces : un bar aux fauteuils moelleux, idéal pour profiter d’une vue à couper le souffle sur la ville, et, en été, une terrasse d’où l’on peut admirer le soleil se coucher, de Battersea jusqu’à la cathédrale Saint-Paul. S’ y ajoute un restaurant doublement étoilé au Guide Michelin, orchestré par le chef Claude Bosi, dont la carte explore le meilleur des traditions des îles britanniques, agrémentées de touches contemporaines. Des plats signatures, synonymes de périples allant des landes aux lochs, comme le caviar d’Exmoor, oignon de Roscoff et gelée de canard ou l’agneau du Lake District, menthe et pastrami. En guise de virage culinaire, l’hôtel abrite également le Canton Blue et son bar Little Blue, où savourer des spécia-lités et thés en provenance de Chine. Ainsi que le Peninsula Boutique & Café et ses douceurs accessibles tout au long de la journée.
Point d’orgue d’un séjour, le Spa and Wellness Centre mérite à lui seul le détour. Aussi bien pour sa somptueuse piscine de 25 mètres, entre des murs bordés de délicates mosaïques, que pour la sérénité de son espace bien-être. Un véritable temple de beauté, proposant des massages et soins ainsi que des rituels à base d’aromathérapie, aussi innovants que délicieux. Transcender le prestige pour offrir l’expérience d’un cocon intimiste. The Peninsula London, un must.
L’Abbaye des Vaux-de-Cernay - Un domaine enchanteur
L’Abbaye des Vaux-de-Cernay
Un domaine enchanteur
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : Hero images
À une cinquantaine de kilomètres de Paris, nichée dans la forêt de la Vallée de Chevreuse, l’Abbaye des Vaux-de-Cernay mêle héritage cistercien et élégance feutrée. Transformé en hôtel, ce joyau d’exception impose son caractère au milieu des vieilles pierres, d’un cadre grandiose et d’une atmosphère envoûtante. Une immersion hors du temps, où chaque détail sublime cette escapade féerique.
Il était une fois…
L’Abbaye des Vaux-de-Cernay trouve ses origines en 1118, lorsque des moines cisterciens fondent ce sanctuaire enveloppé par la forêt. Après avoir traversé guerres et épidémies, elle est abandonnée en 1790 avant d’être sauvée en 1873 par la baronne Charlotte de Rothschild, qui restaure les bâtiments et façonne le domaine tel qu’on le connaît aujourd’hui. Après la Seconde Guerre mondiale, il passe de main en main avant d’être découvert par Laurent de Gourcuff, fondateur de Paris Society (Maxim’s, Giraffe et CoCos…). Après quatre années de travaux titanesques, le site rouvre ses portes en octobre 2023, métamorphosé en un hôtel d’exception où se mêlent héritage, panoramas spectaculaires et luxe feutré.
Dès l’arrivée, la magie opère
Depuis Bruxelles, on accède à l’Abbaye des Vaux-de-Cernay en longeant la forêt de Rambouillet sur quelques kilomètres. On est immédiatement frappé par la majesté de cet ancien monastère cistercien.
Passée la porte d’entrée, on est accueilli par un personnel aux petits soins, en gilet de tweed sur chemise blanche. La quiétude envahit ces murs et on se laisse surprendre par cette atmosphère chargée de secrets, au gré des couloirs et des portes dérobées.
La décoration, signée Cordélia de Castellane, directrice artistique de Dior Maison et de Baby Dior, célèbre le chic intemporel. Un doux mélange d’intérieurs chaleureux et colorés, de motifs délicats, de mobilier soigneusement sélectionné et d’œuvres d’art, s’intègre dans un univers inspiré du château français et du manoir de campagne britannique.
Une chambre comme un cocon hors du temps
On pose ses valises dans l’une des 145 chambres et suites réparties entre l’Abbaye, les Haras (anciennes écuries de la propriété) et les Pavillons. La nôtre se love au sein de l’édifice principal, un écrin feutré où règne un charme aux airs d’antan. L’esprit de la baronne de Rothschild semble encore y flotter.
Ici, le décor au style baroque enveloppe comme une étreinte douce. Les murs aux motifs ondulés encadrent un lit imposant, coiffé d’une tête de lit en tissu floral assorti au banc capitonné. Le tapis léopard apporte une touche de caractère, tandis que la cheminée en marbre et le mobilier chiné ou conçu sur mesure renforcent l’authenticité de cet intérieur. La salle de bain, tout aussi raffinée, mêle marbre délicat et bois noble, créant une ambiance intime et luxueuse.
Depuis la fenêtre, le regard se pose sur les imposantes traces du passé laissées par l’ancienne église abbatiale. Seules subsistent aujourd’hui de majestueuses
ruines, où les arcades élancées et les murs de pierre, marqués par le temps, dessinent les contours d’une histoire fascinante. Entre ombre et lumière, ces vestiges imposent leur poésie brute, offrant au paysage un décor romantique et mystérieux, imprégné de l’héritage cistercien.
Un immense terrain de jeu entouré d’un havre préservé
À bicyclette… on ne cesse de découvrir ce domaine de 185 hectares, entre prairies, bois verdoyants et lac paisible, idéal pour une virée amoureuse en barque. Tout près, des alpagas broutent tranquillement à l’intérieur de leur enclos. Un émerveillement à l’état pur !
A 15 minutes à pied par un chemin à travers le parc, on découvre La Ferme, ouverte en septembre 2024. Ce refuge inspiré des fermes traditionnelles comprend 39 chambres, une trattoria et le Betty’s Bar, en clin d’œil à Betty de Rothschild. Blottie parmi les arbres majestueux et bordée de prairies pittoresques, on y trouve aussi la Petite Ferme, où vivent poules, lapins, petites chèvres et ânes.
Derrière les murs de l’Abbaye des Vaux-de-Cernay résonnent plus de 900 ans d’histoire. Cette incroyable maison de famille, version XXL, se dote à présent d’un Kids Club, en partenariat avec Tartine et Chocolat. Et pour lâcher-prise, le spa, installé dans les Haras et conçu en collaboration avec Tata Harper, offre une véritable connexion à la nature environnante, avec une sublime piscine extérieure chauffée.
Les activités sont légion : salle de cinéma (carrément !), atelier d’art, billard, yoga, tennis, ping-pong, parcours sportif, fitness, aire de jeux pour les plus petits, vélo, pédalo, pêche, pétanque, mölkky, croquet… Un moment entre style et tradition. Le seul dilemme ? Choisir ! Pour notre plus grand plaisir, on a craqué pour la gaming room : 200 m² de fun pour les grands enfants que l’on reste toujours !
Expérience gastronomique alliant patrimoine et saveurs
Encore une fois, le choix est vaste. Seule règle : savourer l’instant ! Siroter un apéritif au Jame’s Bar ou au Betty’s Bar ? S’attabler à la Trattoria Di Bambini, le restaurant de la Ferme, ou à L’Auberge pour redécouvrir les saveurs d’antan ?
Notre choix s’est posé sur Les Chasses, le restaurant le plus élégant, installé dans l’ancienne salle de chasse de la famille Rothschild. Un décor de manoir fantasque et rustique, qu’on imagine sorti d’un livre de contes. On y partage une cuisine française authentique composée de produits de saison. Mais le véritable coup de cœur revient sans conteste au Réfectoire des Moines ! Ce lieu est dédié aux petits-déjeuners – somptueux ! – et aux brunchs du week-end. Avec ses voûtes constellées de bougies, l’ambiance rappelle Poudlard et invite à des conciliabules magiques. Ne jamais cesser d’aimer et de rêver !
www.abbayedesvauxdecernay.com