L’HÔTEL JULIEN SE RÉINVENTE SANS PERDRE SON ÂME
L’HÔTEL JULIEN SE RÉINVENTE SANS PERDRE SON ÂME
Mots : NICOLAS DE BRUYN
Photos : YVES DRIEGHE
Vingt ans après son ouverture, l’Hôtel Julien, pionnier des boutique-hôtels à Anvers, a rouvert ses portes après une métamorphose ambitieuse. Sous l’impulsion du duo formé par Bea Mombaers, décoratrice d’intérieur, et Peter Ivens, architecte d’intérieur, l’adresse emblématique conjugue aujourd’hui patrimoine et raffinement contemporain, tout en préservant l’atmosphère intime qui a forgé sa réputation.
Au cœur historique d’Anvers, derrière les façades du XVIe siècle de la Korte Nieuwstraat, l’Hôtel Julien s’est imposé, dès 2004, comme un refuge élégant et discret. Avec ses 21 chambres, son bar, sa terrasse sur le toit et son espace wellness, l’établissement s’est rapidement taillé une place à part dans le paysage hôtelier anversois. Mais après deux décennies, l’heure était venue d’offrir une nouvelle dynamique à cette adresse emblématique.
La propriétaire, Mouche Van Hool, souhaitait offrir un nouveau souffle à l’hôtel sans en trahir l’esprit d’origine. Elle a donc choisi de confier la rénovation à deux complices de longue date : Bea Mombaers, décoratrice d’intérieur au style de luxe discret, et Peter Ivens, architecte d’intérieur reconnu pour sa capacité à révéler l’atmosphère des lieux. Un duo qu’elle connaît et admire, et en qui elle a trouvé la garantie d’une transformation fidèle à la philosophie de l’Hôtel Julien : un boutique-hôtel intime, chaleureux et raffiné, pensé comme une maison d’amis.
Leur intervention a consisté à réinventer sans bouleverser. Pas question de toucher à la circulation originelle, mais de renforcer l’atmosphère avec des matériaux massifs et patinés, du mobilier sur mesure et une mise en lumière pensée avec PS Lab. Dans le salon, le bar ou la salle du petit-déjeuner désormais servis à la carte, tout respire la sophistication sans ostentation.
Cette rénovation marque aussi une première : si Mombaers et Ivens signent depuis quinze ans des projets résidentiels remarqués en Belgique comme à l’étranger, l’Hôtel Julien est leur première incursion dans l’hôtellerie.
Cette métamorphose ne change pas l’essentiel : à l’Hôtel Julien, on oublie vite l’extérieur. On y vient pour dormir, mais on y reste pour l’atmosphère : un verre au bar feutré, un moment suspendu au spa, un petit-déjeuner hyper savoureux. Ici, le temps ralentit, les volumes apaisent, la lumière caresse la pierre. Une adresse qui se vit autant qu’elle se décrit.
L’HOSTELLERIE CÈDRE & SPA : la Bourgogne en majesté, le temps d’une parenthèse étoilée
L’HOSTELLERIE CÈDRE & SPA
La Bourgogne en majesté, le temps d’une parenthèse étoilée
L’HOSTELLERIE CÈDRE & SPA
La Bourgogne en majesté, le temps d’une parenthèse étoilée
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : DR
À Beaune, capitale des grands vins de Bourgogne, l’Hostellerie Cèdre & Spa cultive l’art du raffinement sans ostentation. Hôtel intimiste, table étoilée, spa voûté : tout y est pensé pour faire du séjour une pause sensorielle et sereine. Le temps d’une échappée, nous avons savouré l’instant, entre volupté et découverte d’un patrimoine culturel et œnologique d’exception.
Il est des lieux qui, dès le seuil franchi, vous enveloppent dans une atmosphère si chaleureuse qu’un sentiment de quiétude s’installe naturellement. Face aux remparts de la vieille ville de Beaune, à deux pas des célèbres Hospices, l’Hostellerie Cèdre & Spa, hôtel cinq étoiles à l’élégance discrète, incarne cette promesse d’un ailleurs apaisé.
Dominant un jardin paisible, les cèdres majestueux et centenaires veillent sur la maison à laquelle ils ont donné leur nom. Leurs ombres tutélaires propagent cette élégance tranquille, jusqu’au cœur de l’établissement. Derrière la façade raffinée de cette demeure de caractère se dévoile un univers feutré, propice au temps suspendu.
Le salon et son bar aux accents british, où quelques profonds canapés en cuir fauve et des fauteuils enveloppants invitent à s’attarder, offrent un décor chaleureux. Un cadre idéal pour un moment gourmand au coin du feu.
Les 40 chambres et suites signées par l’architecte Marie Courdouan cultivent une esthétique discrète. La nôtre, baignée de lumière et ponctuée de bleu profond, s’ouvre sur le jardin : une vue splendide où se dressent les cèdres séculaires. Deux fauteuils aux courbes enveloppantes font écho à cette douceur et prolongent l’harmonie jusqu’au coin salon.
Saveurs d’auteur au Clos du Cèdre
C’est dans une élégante maison de maître vigneron du XIXe siècle, attenante à l’Hostellerie, que nous découvrons le Clos du Cèdre, le restaurant gastronomique étoilé de la maison. Dans l’intimité feutrée des salons d’époque, entre moulures, miroirs dorés et parquet ancien, chaque table semble installée pour une conversation à voix basse.
En cuisine, le chef Jordan Billan signe une partition personnelle, enracinée dans une exigence de goût plus que dans une lecture attendue du terroir. Ici, la carte joue sur les contrastes : Homard bleu Breton, tartelette tomates et huile d’olive, Gaspacho tomates & fraises, crème glacée câpres (un délice), Pigeon rôti et fumé au foin, cuisse confite & cromesquis d’abats, Morille farcie ail noir & petit-pois mentholé, jus au foin et vinaigre vin jaune, ou encore Truite bio Ikejime & saucisse de Morteau, spaghettis de courgettes et pesto de basilic, sauce terre & mer. En dessert, un Parfait glacé nectarine et mousse anis de Flavigny, sorbet fenouil conclut cette signature singulière jusqu’à la dernière cuillerée.
L’expérience est sublimée par une carte des vins impressionnante, forte de plus de 600 références, dont une sélection remarquable de crus de Bourgogne. De quoi faire dialoguer l’assiette avec le verre, dans un registre tout aussi nuancé.
Sous les voûtes, le lâcher-prise
Le lendemain, nous descendons dans la cave voûtée qui abrite le Spa Nuxe. La lumière se fait douce, les pierres respirent la sérénité. Trois cabines, un hammam, un jacuzzi privatif, une tisanerie. Entre les mains expertes des praticiennes, le soin Signature nous entraîne dans un voyage sensoriel inspiré de l’Apothicairerie de l’Hôtel- Dieu. Un instant de plénitude en parfaite harmonie avec l’âme du Cèdre.
Au cœur d’un patrimoine historique
Depuis l’Hostellerie, il ne nous faut que quelques minutes de marche pour rejoindre le centre historique de Beaune, ville médiévale ceinte de remparts. Incontournable, l’Hôtel-Dieu des Hospices s’impose comme l’un des bâtiments les plus emblématiques de la région. Avec ses toits en mosaïque de tuiles vernissées, il figure parmi les joyaux de l’architecture gothique bourguignonne. C’est aussi un domaine viticole de renom : chaque année, le troisième dimanche de novembre, s’y tient la plus célèbre vente de charité vinicole du monde.
À vélos électriques, nous empruntons la Voie des Vignes, une véloroute accessible aux cyclistes comme aux randonneurs. Elle chemine entre les ceps et relie des villages embléma- tiques, réputés pour leurs cépages. Les domaines se succèdent le long du parcours, souvent signalés par une simple plaque sur un muret, parfois ouverts à la curiosité des amateurs. Nous parcourons ainsi quelque soixante kilomètres jusqu’à Nuits- Saint- Georges.
Le jour suivant, changement de monture : à bord d’une Mini Moke, nous poursuivons l’exploration en toute liberté le long de la Route des Grands Crus. De Pommard à Volnay, en passant par Chassagne-Montrachet, chaque village raconte un pan du vignoble bourguignon. La route serpente entre murets de pierre et rangs de vignes aux noms évocateurs.
À l’approche de Santenay, le moulin à vent Sorine capte notre regard. Le panorama nous semble idyllique pour déguster l’appétissant panier pique-nique préparé rien que pour nous par l’Hostellerie. En bordure des vignes, à l’ombre d’un grand chêne, nous dressons sur une nappe rayée, la table du jour. Un moment simple, mais d’une rare intensité. Nous ache- vons cette virée par une dégustation au Domaine du Château Philippe le Hardi, où les flacons révèlent tout le caractère du terroir dont ils sont issus.
En quelques jours, nous avons découvert une adresse aussi discrète qu’attentive, et une région qui sait conjuguer patri- moine, goût et paysage. Une échappée dense et sans fausse note qui donne envie de prolonger l’instant, comme un dernier verre.
ICI ON THE WATER : le bonheur d’une escale hors du temps
ICI ON THE WATER
Le bonheur d’une escale hors du temps
ICI ON THE WATER
Le bonheur d’une escale hors du temps
Mots : Barbara Wesoly
Photos : ELLES VISUELLES
Après des cocons suspendus parmi les arbres et des chalets campés dans de bucoliques pâturages, ICI dévoile ICI On the Water, nouveau cadre de rêves enchanteurs, cette fois au fil de l’eau.
Il y a les logements insolites dont la raison d’être est de nous transporter au cœur de l’atypique, dans un lieu qui respire la surprise. Et puis, il est des lieux qui eux sonnent comme un retour à l’essentiel, à l’instant, à l’émotion. C’est cette seconde intention qui anime Tim Goes et Toon Haverals, les entrepreneurs belges ayant fondé ICI et dont les adresses, qu’elles soient proches des nuages ou des champs, souhaitent raviver notre lien à la nature par un rendez-vous en tête à tête. Une rencontre, loin des obligations et des attentes, qui ne peut que conduire au coup de foudre
L’invitation à ressentir
Un vœu une nouvelle fois exaucé par ICI On the Water. Dans un havre vert du Hainaut, à proximité de Beaumont, six cabanes au design futuriste sont posées en bord de rivière, au milieu de la végétation. Après une arrivée sur un chemin de terre, au chant des oiseaux, la découverte de ces blocs imposants de quinze mètres déroute. Du moins jusqu’à réaliser qu’ils sont recouverts de miroirs, les transformant en fresque envoûtante, reflet des arbres et des rayons de soleil. De l’autre côté de ces vastes rectangles, face aux rives de la Hantes, ce sont de grandes baies vitrées qui ouvrent l’espace sur la beauté du paysage. Dans un décor de bois foncé, salon, cuisine, chambre et salle de bain communiquent, renforçant encore l’impression d’un espace où intérieur et extérieur se confondent. Le mobilier et l’atmosphère, aussi joliment épurés que sobres, sont personnalisés pour chaque logement. Et toujours pensés pour accueillir avec chaleur et délicatesse, mais sans s’imposer, sans retenir. Car c’est bien la sensorialité qui prime. Le murmure des feuilles. Le ronronnement de l’eau. Le silence qui berce. Et on se surprend à ralentir, le temps et les gestes. À oublier où l’on se trouve. Rappel que finalement la destination c’est avant tout soi et ceux qui nous accompagnent. Les deux printemps à venir verront respectivement l’ouverture de sept et huit nouvelles cabanes, avec en 2026 des versions sur pilotis et en 2027 des modèles flottant sur la rivière. Et l’on gage qu’ils laisseront la même empreinte que leurs prédécesseurs. Le désir de s’ancrer indéfiniment. Ici et maintenant.
HOSTELLERIE BRIQUETERIE & SPA : la Champagne en toute quiétude
HOSTELLERIE
BRIQUETERIE & SPA
La Champagne en toute quiétude
HOSTELLERIE
BRIQUETERIE & SPA
La Champagne en toute quiétude
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : Xavier Ferrand
À proximité d’Épernay, capitale historique du champagne, l’Hostellerie Briqueterie & Spa ouvre un nouveau chapitre. Entièrement repensée en 2024, cette adresse 5 étoiles Relais & Châteaux conjugue raffinement discret, cadre naturel d’exception et art de vivre champenois, au cœur des vignes paisibles.
À Vinay, petite commune nichée dans les coteaux à quatre kilomètres d’Épernay, l’Hostellerie Briqueterie & Spa cultive depuis plus de cinquante ans une certaine idée de l’élégance. Rouverte en 2024, après cinq mois de rénovation menée par le groupe Beauvallon Collection, également propriétaire de l’Hostellerie Cèdre & Spa en Bourgogne, cette maison cinq étoiles renaît dans une version modernisée, mais fidèle à son âme.
Blottie dans un parc de quatre hectares, la demeure de caractère se dévoile : murs de vigne vierge, pièces d’eau, fontaine. Les charpentes apparentes, conservées avec soin, rappellent l’architecture locale. Autour de nous, les vignes ondulent à perte de vue, telle une mer verte qui enlace la propriété.
Les quarante chambres et suites ont été repensées par l’architecte Marie Courdouan. La nôtre séduit d’emblée par ses dimensions généreuses, sa vue sur la nature environnante et ses tonalités apaisantes. Aux blancs lumineux s’ajoutent un gris taupe cendré et un kaki profond, qui structurent l’espace avec douceur. Dans la salle de bain, le terrazzo habille le sol et les murs assurant une belle continuité graphique.
Avant de passer à table, halte au bar lounge. Fauteuils profonds, lumière tamisée, cheminée en pierre, bouteilles alignées comme une promesse. Face au feu, nous dégustons une coupe de cham- pagne Bouché, Cuvée Réservée Brut, dans une atmosphère feutrée, propice à la déconnexion.
Une cheffe inspirée, deux atmosphères
Le restaurant gastronomique « Alcôve » nous accueille dans un écrin de lumière. Par un large bow-window, la vue se prolonge vers le parc, ses haies taillées et sa fontaine. Tables nappées de blanc, assises vert mousse, luminaires en laiton : un décor feutré et contemporain, pensé pour laisser la nature entrer avec discrétion.
La cheffe Nawal Rezagui signe une cuisine du cœur, nourrie par ses racines marocaines et portée par les produits de saison, parfois cueillis dans le potager de l’hostellerie. Le menu Découverte déroule des assiettes contrastées, comme un flan iodé, thon fumé de l’île d’Yeu, citron et caviar « Sturia » ; un lieu jaune de ligne, courgette et sa fleur farcie, menthe, velours de poisson ; ou une brunoise de fenouil croquant du jardin, meringue vapeur parfumée, crumble yaourt. Coup de cœur pour cette dernière, aussi légère que maîtrisée.
Changement de décor au « Bistrot », plus décontracté mais fidèle au même esprit. Notre belgitude reconnaît les assises et tables en bois blond signées Vincent Sheppard, figure incontourn- able du design belge contemporain. Le petit déjeuner s’y déploie sur deux grandes tables en chêne massif, avec des produits locaux et des pâtisseries maison. À midi et certains soirs, la carte bistronomique suit la saison : tomate ancienne, pastèque, basilic et brebis d’Argonne ; risotto « RIZONI » de chez Papote, tomate, olive Kalamata, burrata.
Un Spa signé Maison Caulières
Le spa nous enveloppe dans une ambiance apaisante, entre bois clair, matières naturelles et lumière douce. Deux cabines, dont une duo, un hammam, une salle de fitness, et surtout une piscine intérieure chauffée, bordée d’une verrière ouverte sur le jardin. Dans son prolongement, un jacuzzi bouillonnant pour relâcher les tensions.
Côté soins, nous optons pour un massage du dos Maison Caulières, aux gestes enveloppants et textures chaudes. Le corps se relâche lentement, porté par une sensation de calme dense. Le soin visage Codage séduit par sa précision, son confort, sa qualité d’exé- cution. Un moment de pure attention, apaisant et régénérant.
Des bulles plein les yeux
Épernay célèbre cette année les cent ans de sa mythique Avenue de Champagne, surnommée les « Champs-Élysées du champagne ». Parmi ses Maisons emblématiques figurent Mercier, Perrier-Jouët et l’illustre Moët & Chandon. Pour en mesurer toute la richesse, il faut descendre sous terre, où repose un trésor : cent dix kilomètres de caves taillées à la main dans un banc de craie abritant plus de 200 millions de bouteilles.
L’année 2025 marque le dixième anniversaire de l’inscription des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne au patrimoine mondial de l’UNESCO, une reconnaissance internationale du savoir-faire champenois et de son paysage culturel unique. En décembre, la ville fêtera les 25 ans des « Habits de Lumière », son grand événement festif.
Centre de l’œnotourisme, la capitale du champagne constitue également un point de départ idéal pour sillonner la Route du Champagne. Des villages typiques aux collines couvertes de vignes, en passant par les caves prestigieuses ou familiales, chaque halte révèle une facette authentique du terroir. À Damery, nous avons découvert la Maison Prévoteau-Perrier, qui propose des cuvées abordables et pleines de caractère. Le Domaine Naxhelet et le Château de Mirwart, deux établissements belges renommés, viennent eux aussi y faire leurs sélections. Après la visite des caves et les dégustations, difficile de résister à la tentation de repartir avec quelques bouteilles soigneusement choisies.
LE WESTMINSTER : là où la légende continue de s’écrire
LE WESTMINSTER
Là où la légende continue de s’écrire
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Joyau de l’architecture art déco autant que symbole des années folles, Le Westminster semble défier le temps, gagnant en majesté au fil des décennies. Adresse incontournable de la station du Touquet-Paris-Plage depuis plus d’un siècle, l’hôtel incarne toute la beauté de celle que l’on surnomme « La perle de la Côte d’Opale ».
C’est une destination célèbre et célébrée qui conserve pourtant des airs de refuge. Un nom emblématique qui continue malgré tout de ressembler à un secret bien gardé. Le Touquet-Paris-Plage, c’est 113 ans d’une histoire qui s’écrit dans la douceur des contraires. Ceux d’un dépaysement tout proche de la Ville Lumière et du raffinement d’une station balnéaire huppée au cœur du panorama sauvage de la Côte d’Opale. On y vient pour la beauté de ses forêts de pins et de ses dunes de sable fin, comme pour ses boutiques et ses élégantes villas. Pour goûter aux promenades à cheval et flâner à la découverte de ses monuments et galeries d’art. Pour la vie estivale, bruissant d’animation autant que pour le charme d’une escale paisible hors saison. On y vient aussi, immanquablement, pour Le Westminster.
Au fil raffiné des époques
Dans un centre-ville aux larges allées bordées de jardins, sa façade de briques roses et pierres blanches, sculptée par des bow-windows donne le ton, celui d’un hôtel demeuré emblème du Touquet depuis sa construction en 1924. Un cadre d’une élégance impériale, mais aussi d’un impressionnant patrimoine historique, marqué par le passage d’hommes d’État et d’artistes internationaux. Et dont la légende raconte même qu’il aurait abrité l’écriture de Casino Royale, premier James Bond, lors d’un séjour de Ian Fleming. Une adresse longtemps lieu de rencontre de la haute société parisienne comme londonienne dont le patronyme et l’architecture révèlent la profonde influence anglo-normande qui baigne la station. Porté par son succès, Le Westminster s’est doté d’une seconde aile, à peine deux ans après son ouverture. Mais c’est pourtant une autre transformation, neuf décennies plus tard, qui paracheva son statut d’icône. Celle, réalisée en 2019 lors de son rachat par le prestigieux groupe hôtelier Barrière. Une rénovation orchestrée avec panache par l’architecte et décorateur Bruno Borrione, qui le propulsa au rang de seul établissement cinq étoiles de la région.
Le défi était pourtant de taille. Revisiter l’esprit, sans en effacer le caractère, ce mélange purement touquetois d’architecture art déco et de luxe feutré, façon manoir britannique. Il n’aurait pu être plus réussi. Porte à tambours, comptoirs en bois noble et escaliers en marbre, les éléments restaurés demeurent partout les témoins d’un âge d’or subtilement modernisé. La plus impressionnante étant la majestueuse cage d’ascenseur en ferronnerie et verre, au centre du grand hall, dont les arabesques de métal et le W signature se retrouvent également à chacun des quatre étages de l’hôtel. L’établissement abrite 104 chambres et suites, où le prestige contemporain rencontre les codes des années folles. Laque et marbre, cuir tabac et chêne fumé, les matériaux sont précieux, les teintes royales, bleu de Prusse, rouge Basque, gris et sable. Un dialogue entre présent et héritage qui passe aussi par l’art qui ponctue les espaces de l’hôtel.
Goûter au meilleur
Parce qu’il ne serait de cinq étoiles sans table, Le Westminster abrite également de jolies histoires gastronomiques menées par le chef William Elliott, aux commandes de son offre culinaire depuis trente ans. Un récit prestigieux pour Le Pavillon, restaurant étoilé où l’on vient profiter d’une élégante cuisine française entre terre et mer, agrémentée d’associations créatives. Un rendez-vous exclusif puisque son salon feutré et sa terrasse ensoleillée n’accueillent que vingt à trente convives par service. À moins de préférer une fable bistronomique inspirée des grands classiques de l’hexagone et de s’inviter à La Table du West. Dans l’atmosphère dorée de ses murs de bois blonds et face à sa cuisine ouverte, les incontournables sole meunière et huîtres normandes croisent les découvertes savoureuses, comme la ceviche de daurade royale, houmous de courgette jaune ou les ravioles de faisselle, marjolaine. Deux rendez-vous gourmands s’ajoutent également au menu. L’un dans la salle des Ambassadeurs, théâtre végétal du buffet du petit-déjeuner de l’établissement et de son somptueux brunch du dimanche. Et le tea time, en pure tradition britannique, dont on savoure les scones et les pâtisseries dans le salon du Bar du West, dont l’ambiance distinguée et cosy à la fois nous appelle à revenir y prendre un verre à la nuit tombée. L’expérience se poursuit avec volupté du côté du spa Nuxe de l’établissement, lui aussi récemment repensé. Entre plongeon dans la piscine et soins personnalisés, la parenthèse se fait aussi douce que les lieux. Et érige définitivement Le Westminster en joyau du Touquet, à l’alliance parfaite d’âme et d’élégance.
www.hotelsbarriere.com
Vagues de bien-être au GRAND HÔTEL DES THERMES DE SAINT-MALO
Vagues de bien-être au
GRAND HÔTEL DES THERMES DE SAINT-MALO
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : DR
Trônant sur la splendide plage du Sillon, le célébrissime Grand Hôtel des Thermes de Saint-Malo invite à une parenthèse régénérante, portée par les bienfaits de la thalassothérapie, le confort d’un établissement d’exception et le charme intemporel de la cité corsaire. Entre sable blond, embruns vivifiants et élégance feutrée, chaque instant y devient une promesse de lâcher-prise.
Reconnu sous le nom de Grand Hôtel des Thermes, ce prestigieux établissement se dresse face à la mer depuis plus d’un siècle. C’est en 1883 qu’il voit le jour sous l’appellation Grand Hôtel de Paramé, à l’initiative d’un banquier parisien. Très vite, il devient une adresse en vue de la côte d’Émeraude, fréquentée par l’aristocratie et la bourgeoisie française, anglaise et russe séduites par les bienfaits de l’air marin et les débuts de la villégiature balnéaire.
En 1963, le docteur Heger y fonde l’un des tout premiers centres de thalassothérapie en France, tirant parti des ressources marines pour offrir des soins aux vertus thérapeutiques. En 1981, l’histoire prend un nouveau tournant lorsque Serge Raulic rachète l’ensemble. Sous son impulsion, l’adresse cinq étoiles entre dans une nouvelle ère, alliant tradition hôtelière, innovation thérapeutique et excellence de service. Une vision toujours soutenue aujourd’hui par Serge, Olivier et Charlotte Raulic.
Ancré dans l’histoire sans jamais cesser de se réinventer, le Grand Hôtel des Thermes est bien plus qu’un simple hôtel de luxe : c’est une destination à part entière. Dans un monde où le stress règne en maître, les attraits d’un séjour au sein de ce monument du patrimoine malouin sont multiples.
Au cœur des Thermes, la mer comme source de soin
Si l’élégance du lieu séduit au premier regard, c’est la qualité des soins marins qui fait la différence. Depuis plus de soixante ans, le Grand Hôtel des Thermes fait figure de référence en matière de thalassothérapie. Élaborés par des experts et réalisés par des professionnels formés sur place, les protocoles de soins associent technicité et écoute.
Ici, les bains à jets, les enveloppements aux algues, les drainages marins et les massages sous affusions sont autant de rituels qui soulagent, revitalisent et apaisent. Parmi les installations les plus emblématiques du centre, le parcours Aquatonic® occupe une place à part. Véritable signature des Thermes Marins, ce bassin d’eau de mer chauffée, animé par près de 200 jets sous-marins, propose un enchaînement de zones de massage, de turbojets et de bains à bulles. On y chemine lentement, presque en apesanteur, à travers un labyrinthe aquatique pensé pour activer la circulation, détendre les tensions musculaires et revitaliser l’ensemble du corps.
Des soins pour chaque parcours de vie
Cette année, le séjour « Mer & Starter Poids de forme » se distingue comme une réponse concrète aux besoins d’accompagnement en amont d’une perte de poids. Toujours fidèle à sa vocation d’accueil des jeunes mamans, l’institution bretonne propose également un nouveau soin « Future Maman », une véritable bulle de bien-être prénatal. Quant au séjour emblématique « Mer & Maman Bébé », il a été entièrement réinventé dans un esprit global de cocooning.
Dormir aux rythmes des marées
Les 177 chambres et suites, aux noms inspirés de l’univers marin, déclinent un art du repos élégant et feutré. Certaines s’ouvrent sur la plage, avec pour musique de fond le son de la mer. Un bonheur qu’on apprécie à toute heure.
Le goût du bien-être
Le chef Daniel Le Guénan et le chef pâtissier Sylvain Dahirel signent une partition à quatre mains dans les restaurants de l’hôtel. Au Cap Horn, avec sa vue spectaculaire sur la baie de Saint-Malo, la carte met en lumière les circuits courts et les produits du terroir. La marinière de coquillages glacés, gelée de concombre et vinaigrette safran, ou le galet de mousse aux céréales torréfiées, miel, citron confit et lait ferment illustrent avec finesse l’esprit du menu Prestige. À La Verrière, l’assiette s’inscrit dans une approche plus légère, élaborée avec la nutritionniste de l’établissement, toujours sans compromis sur la gourmandise. Les calories y sont même indiquées à la carte. Enfin, le bar La Passerelle invite à contempler l’un des plus beaux spectacles naturels qui soient : le ballet hypnotique des marées, qui transforment le paysage à chaque heure du jour.
Face à la plus belle plage de France
Sa situation en bordure de la grande plage du Sillon est en elle-même une promesse d’évasion. Depuis ses fenêtres, l’horizon s’ouvre sur l’une des plages les plus emblématiques de France, réputée pour son sable doré, ses eaux claires et sa vue imprenable sur la vieille ville intra-muros, le Fort National et la digue de Rochebonne. Longue de trois kilomètres, cette plage est protégée par un alignement de brise-lames en chêne, dressés face à la force des vagues. Elle se révèle idéale pour la baignade, mais aussi pour des activités sportives à découvrir grâce au pass préférentiel de l’hôtel : paddle, planche et char à voile, surf, catamaran ou encore plongée.
Ancrage malouin
Joyau architectural de la Bretagne, Saint-Malo invite à la flânerie dans l’intra-muros, cœur historique protégé par ses remparts. Ses ruelles pavées, ses demeures d’armateurs et son atmosphère chargée d’épopées corsaires racontent l’âme de la cité. On s’y attable autour d’une galette de sarrasin à la Maison Hector, avant de rejoindre l’îlot du Grand Bé, où repose Chateaubriand. Sur son tombeau, ni nom ni date. Juste cette inscription : « Un grand écrivain français a voulu reposer ici pour n’entendre que la mer et le vent. Passant, respecte sa dernière volonté. » On le comprend !
LA RÉSERVE PARIS, là où le luxe devient intime
LA RÉSERVE PARIS
Là où le luxe devient intime
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : Grégoire Gardette
Au cœur du Triangle d’Or, là où bat l’âme de la capitale française, La Réserve Paris – Hotel and Spa incarne une forme de perfection discrète. Membre du cercle très restreint des « Palaces » français, couronnée Meilleur hôtel du monde par La Liste 2025, cette adresse imaginée par Michel Reybier propose bien plus qu’un séjour : une immersion dans l’élégance, le raffinement et l’excellence du service. Une décennie déjà consacrée à l’exception.
Entre l’avenue Montaigne et le Faubourg Saint-Honoré, l’hôtel se révèle comme une confidence, dissimulé derrière une façade haussmannienne. Dans l’ancien hôtel particulier du Duc de Morny, revisité avec maestria par le décorateur Jacques Garcia, objets, matières et volumes entrent en résonance avec l’histoire des lieux, marquée par la Belle Époque : lustres scintillants, cheminées en marbre, bois précieux, étoffes somptueuses, œuvres d’art, et des escaliers qui semblent porter en eux des siècles de splendeur.
L’art de recevoir
C’est notre première fois à La Réserve Paris, mais tout donne le sentiment d’un retour. Nous sommes accueillis comme si nous étions déjà familiers des lieux, de ces couloirs feutrés aux tapis lie-de-vin et murs pourpres ponctués de cadres choisis, menant à des portes noires soulignées de filets dorés derrière lesquelles se répartissent seulement vingt-cinq chambres et quinze suites.
La nôtre, la Suite Eiffel s’ouvre comme un appartement parisien du début du XXe siècle. Moulures sculptées, appliques dorées, rideaux drapés, bois sombres et velours profonds composent une élégance classique, ponctuée de pièces chinées chez des antiquaires parisiens.
La salle de bain mérite qu’on s’y attarde.Entièrement habillée de marbre de Carrare, elle se distingue par une imposante douche à l’italienne et une spectaculaire baignoire en métal poli, à l’effet miroir. Ses lignes doucement galbées lui confèrent l’allure d’un objet d’art.
Depuis le balcon aux balustrades finement sculptées, la vue est celle des amoureux de Paris. L’avenue Gabriel s’étire à nos pieds, la tour Eiffel s’élève au loin, et le Grand Palais se dévoile entre les feuillages. Un panorama à contempler à toute heure, surtout lorsque la ville Lumière commence à scintiller.
À notre arrivée, notre butler particulier est là, discret. Rien n’a été demandé, tout semble déjà pensé. Dans la chambre, un coussin de grossesse, un hochet sur la table de chevet. Dans le salon, un bouquet de fleurs blanches, une bouteille de champagne sans alcool, un assortiment de douceurs. Le bar privé, somptueusement garni, étincelle, prêt à satisfaire toutes les envies.
Autant de gestes délicats qui nous touchent. Nous allons devenir parents. Si l’information figurait sur la réservation, c’est la justesse de ces attentions qui retient notre regard.
Une cuisine à la mesure du lieu
Le soir venu, nous découvrons La Pagode de Cos, le restaurant contemporain de La Réserve Paris. Une carte dictée par les saisons, orchestrée par le chef triplement étoilé Jérôme Banctel. Chaque assiette célèbre le terroir avec finesse et équilibre. Le ceviche de daurade côtoie une burrata toute en douceur, les tagliolini au homard répondent à un hamburger maison soigné jusque dans les détails. Et les desserts jouent la partition de la gourmandise maîtrisée : tartelette framboise, vacherin fraise-rhubarbe, tiramisu glacé signature, ou encore la célèbre tarte au chocolat du Gabriel. Dans les verres, un Bordeaux et un Saint-Estèphe du Château Cos d’Estournel rappellent l’autre passion de Michel Reybier, celle de la vigne et du grand vin.
Aux beaux jours, le patio entièrement végétalisé déploie son charme à l’abri des regards. Palmiers, fougères et éclats floraux y composent un décor luxuriant, loin du tumulte parisien.
Fermé le week-end, Le Gabriel s’est hissé parmi les tables les plus emblématiques au monde. L’année dernière, l’établissement a décroché sa troisième étoile au Guide Michelin, couronnant le travail d’orfèvre du chef Jérôme Banctel et de ses équipes. Les menus — Escales, Virée et Périple — se déclinent comme de véritables chorégraphies gustatives, en cinq, sept ou neuf temps, toutes portées par une même exigence : magnifier le produit avec justesse et précision.
À quelques pas, le Bar Le Gaspard s’impose comme le nouveau rendez-vous chic et détendu des Parisiens. Avec sa double terrasse donnant directement sur l’avenue Gabriel, il séduit par son atmosphère élégamment décontractée, parfaite pour débuter la soirée autour d’un cocktail.
Prendre le temps, un luxe ultime
Le matin venu, difficile de quitter notre parenthèse enchantée… mais comment résister à l’appel de Paris, surtout lorsque de jolis vélos électriques nous attendent. Après un petit déjeuner gourmand servi au choix dans notre chambre, à La Pagode de Cos, ou dans la confidentielle Bibliothèque Duc de Morny, entre boiseries anciennes et ouvrages choisis par Michel Reybier, la journée peut alors prendre son élan. Ou prolonger ce moment suspendu. Paresser dans la sublime piscine intérieure, goûter au calme du hammam, s’offrir un soin signé Nescens. Et surtout, savourer chaque instant dans ce lieu où tout n’est que ravissement.
L’excellence ici ne s’impose pas. Il s’infuse dans l’instant, et nous l’avons simplement vécu.
Mas en Scène - L’échappée belle et confidentielle signée Bea Mombaers
Mas en Scène
L’échappée belle et confidentielle signée Bea Mombaers
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
C’est à l’ombre du Mont Ventoux, dans l’écrin de nature sauvage du Vaucluse, qu’est niché Mas en Scène et son domaine bordé par les champs d’oliviers et les forêts. De cette ancienne bâtisse de pierre, la décoratrice d’intérieur belge Bea Mombaers a fait naître une maison d’hôtes où le raffinement côtoie l’hospitalité, véritable refuge intime sur fond de douceur provençale.
« Créer une maison d’hôtes permet d’aménager l’espace autant que de bâtir des liens. Mon plus grand plaisir est de voir les gens revenir et devenir des habitués. Décorateur d’intérieur est un métier destiné à rendre heureux, à donner de la joie ». Joie, un mot qui semble émailler pleinement le parcours passionné de Bea Mombaers. Chercheuse de trésors stylistiques, elle chine l’exception et réinvente des lieux depuis plus de 30 ans, avec un enthousiasme intact. « J’aime les objets qui ont une histoire, les trouvailles uniques et cosmopolites. Le beau mais sans qu’il soit stérile et inamovible. La décoration est faite pour évoluer, être un terrain de jeu, tant qu’elle garde pour fondement l’identité de l’endroit, afin de lui donner une empreinte authentique. C’est pour cela que j’évite de définir mon style. Je préfère laisser les intérieurs parler pour moi » ajoute-t-elle dans un sourire.
Un mélange de créativité débordante et de réinvention permanente devenus les maîtres-mots d’une renommée internationale, mais dont l’ancrage premier reste la ville de Knokke. Celle-ci a en effet hébergé les deux premiers Bed & Breakfast de Bea Mombaers. L’un au sein de la villa du designer Lionel Jadot, un cottage typique qui abritait un loft aux influences rétro. L’autre, dans une maison du Zoute à l’élégance épurée. Knokke accueille d’ailleurs toujours, Items, la boutique de design de la créatrice, mêlant vintage et contemporain. Une passion pour la ville côtière restée longtemps inégalée, jusqu’à la rencontre de la Provence, par un hasard qui s’est mué en coup de cœur. « Mes amis entrepreneurs, Alberte Jackers et Geert Van Loock adoraient le Vaucluse et m’y ont invité pour un anniversaire. En découvrant la région, j’ai été fascinée par la nature préservée et la splendeur des paysages. J’y suis retournée, encore et encore et puis, il y a huit ans, Alberte et Geert ont racheté l’hôtel du Pont de l’Orme dans le village de Malaucène, au pied du Mont Ventoux, afin de le transformer en maison d’hôtes et m’ont demandé de repenser son aménagement intérieur. Cette expérience n’a fait que renforcer mon envie de poser mes bagages dans les environs. Alors, lorsqu’en 2021, ils m’ont proposé d’acquérir avec eux un ancien mas des environs, avec un domaine de cinq hectares, je n’ai pas hésité ».
L’harmonie des contrastes
De ce qui deviendra Mas en Scène, ne se distinguaient encore que les contours. Ceux d’une bâtisse caractéristique de l’architecture provençale, à la structure en U et aux murs massifs de pierre sèche, dont l’intérieur était vétuste et encombré. « C’était déjà un Bed & Breakfast mais qui ressemblait à un incroyable fourbi », raconte Bea Mombaers. « Tout était à refaire, et surtout, il fallait laisser entrer la lumière. Nous avons conservé les poutres apparentes et la cheminée du séjour, ajouté de nombreuses baies vitrées au rez-de-chaussée. A l’étage, qui était divisé en multiples petites pièces, nous avons démoli les cloisons pour aménager quatre suites et deux chambres privées ». Alors qu’elle travaille habituellement en duo avec l’architecte d’intérieur Peter Ivens pour des projets de cette envergure, la décoratrice était cette fois pleinement aux commandes pour y concevoir un refuge serein. Le lieu accueille désormais un mariage pluriel d’artisanat local, d’œuvres d’art, de souvenirs de voyage et de mobilier déniché dans les brocantes et chez les antiquaires régionaux, dont Bea Mombaers se rappelle chaque origine. « Les lustres en fer forgé, les armoires patinées et l’imposante table de la salle à manger lui donnent du cachet et offrent un joli contraste avec les chaises de l’architecte contemporain Vico Magistretti. Les céramiques ont été réalisées par une créatrice espagnole, les assiettes, peintes à la main par un artisan turc, les chandeliers et les pichets façonnés par une artiste portugaise. Un profond métissage dont naît une forme d’harmonie et qui en parallèle reste pleinement respectueux du style provençal. » Près de la piscine et dans le jardin bordé d’oliviers, on retrouve également les canapés et sièges minimalistes et luxueux, que la designer a conçus pour Serax. Tous façonnent un décor où l’art de vivre se mêle à la volupté, hommage parfait au chant des cigales et au ciel radieux de la région. Si Bea Mombaers fait toujours régulièrement escale à Mas en Scène, la créatrice continue aussi son périple sur les terres du Vaucluse. Après avoir habillé la prestigieuse retraite Câlin, à Valréas, c’est à Bonnieux qu’elle transforme désormais une maison privée. Dénicheuse de beauté, mais avant tout façonneuse d’âme.
Villa Bonnie - L’escapade knokkoise où il fait bon de savourer
Villa Bonnie
L’escapade knokkoise où il fait bon de savourer
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Gazeuse
C’est à Duinbergen, parcelle la plus paisible et bucolique de Knokke-Heist et à seulement 400 mètres de la mer, que la Villa Bonnie ouvre ses portes aux amateurs de séjours aussi douillets qu’élégants. Dans ce boutique-hôtel intime, on se régale de l’hospitalité de la plus huppée des stations balnéaires de la côte belge, avec la délicieuse impression d’être à la maison.
« Bienvenue dans notre villa ! » s’exclame chaleureusement John, le propriétaire des lieux, en ouvrant la porte à ses hôtes avant de les conduire jusqu’à un bureau ouvert où des fauteuils d’un bleu de ciel entourent une cheminée et des objets d’art. Tout y respire la quiétude et l’on croirait avoir franchi le seuil de l’une de ces superbes villas côtières, dont Knokke la belle a le secret. Lorsqu’ils ont rénové et transformé l’année dernière cette demeure datant de 1955, sa femme et lui ont en effet souhaité en conserver le cachet typique, avec ses toits rouges et ses angles ciselés ainsi que l’élégance accueillante qui définit le sens du luxe de la très prisée station balnéaire.
Tradition et convivialité
Il n’était pas non plus question de rompre avec l’intimité et le confort. C’est pourquoi le boutique-hôtel ne compte en tout et pour tout que 14 chambres, comprenant des versions petites, doubles et familiales ainsi que des suites. Dans leur décor immaculé et douillet, des touches rayées rouges et blanches évoquent la plage, l’air marin, ainsi qu’une atmosphère parisienne chic et rétro. Un motif qui orne également les auvents en façade et les coussins de la terrasse abritée par la végétation, comme les lampes et le tapis du restaurant. Au sein de celui-ci se mêlent une nouvelle fois raffinement et convivialité, avec de grandes tablées où partager en famille ou entre amis, des banquettes moelleuses et des sièges accolés au bar, tous donnant sur une cuisine ouverte, où la maîtresse de maison prépare avec son équipe, un petit-déjeuner en fonction des souhaits de chaque convive, avant qu’ils ne partent goûter aux plaisirs du littoral. Car si la Villa Bonnie n’offre pas un vis-à-vis sur la plage, on peut aisément rejoindre celle-ci à pied, tout comme d’ailleurs les quartiers animés de la ville, ses places emblématiques et ses galeries contemporaines. On quitte à regret cet hôtel charmant, où l’on se sentait déjà comme chez soi.
Le Saint Paul - L’art et la manière
Le Saint Paul
L’art et la manière
Mots : Jason Vanherrewegge
Photos : DR
Il y a des lieux où le temps semble suspendu. À Saint-Paul de Vence, village perché aux parfums d’éternité, l’art côtoie les vieilles pierres et la lumière épouse chaque recoin. Au cœur de ce décor de carte postale, l’hôtel Le Saint Paul, Relais & Châteaux d’exception, prolonge cette impression d’intemporel avec une élégance certaine. Le temps d’un séjour, on s’y sent ailleurs, et pourtant un peu chez soi.
Avant même de franchir les remparts de Saint-Paul de Vence, le charme opère. Ce village minéral, baigné de soleil et de mémoire, s’offre comme un refuge d’art et de douceur. Il faut s’y perdre à pied, sentir les pavés sous les pas, humer les parfums de jasmin et de pierre chaude, observer les galeries et les volets entrouverts. Et puis, comme un secret bien gardé, on pousse la porte de l’hôtel Le Saint Paul, seul établissement situé à l’intérieur des remparts, protégé des regards et du tumulte.
Maison de maître au passé dense (elle a été bâtie avant même les remparts au début du XVIe siècle !), cette ancienne quincaillerie conserve une âme certaine enrichie par les attentions du présent. Aujourd’hui membre de l’association prestigieuse Relais & Châteaux, l’hôtel porte haut les couleurs et les valeurs d’une hospitalité sincère, à la française : exigence, chaleur, générosité discrète. Le personnel s’y fait complice sans être familier, toujours attentif sans excès, dans une justesse rare.
La suite que nous découvrons évoque un Versailles méditerranéen : lit royal de deux mètres sur deux, appliques en forme de chandeliers, rideaux épais, coussins moelleux, coiffeuse illuminée d’un reflet célèbre, bibliothèque à hauteur de main et toile aux couleurs d’un autre temps. Dans la salle de bains, douche à l’italienne et baignoire aux pieds détaillés s’épousent dans un équilibre parfait. Aucun écran ne vient troubler la paix : ici, on lit, on rêve et on prend le temps de respirer sans télévision. Tout, jusqu’aux produits de la salle de bains dénichés dans la boutique voisine, cultive une forme d’art de vivre enraciné dans la tradition.
L’expérience se prolonge dans les salons où s’attardent les voyageurs, entre sobriété des murs, bibliothèque soigneusement remplie, jeu d’échecs élégant et fauteuils profonds. Mais c’est au restaurant que le charme s’achève de convaincre. En salle, outre la chaleureuse disposition des tables, une incroyable cave à vin vitrée se distingue pour des repas confidentiels au cœur des flacons. À l’extérieur, la terrasse en pierre bordée de murs végétalisés et d’œuvres locales se dresse fièrement à l’abri du village. Les serveurs, impeccables, sont assortis aux parasols rouges, détails étudiés jusqu’à l’élégance de l’ombre.
Le midi, l’assiette joue une partition bistronomique, généreuse mais raffinée. Le poisson du jour est présenté entier, comme une œuvre, avant d’être travaillé en cuisine et servi avec justesse. Chaque plat témoigne d’un amour du produit et d’un souci du détail. Le soir, l’ambiance se fait plus feutrée, presque solennelle. La vaisselle, ornée de motifs en hommage à Chagall, célèbre le voisinage artistique du village. On dîne de manière gastronomique dans une atmosphère presque suspendue. Les plats signatures arrivent comme des surprises, compositions légères et savantes qui jouent avec les saisons.
Le luxe ici ne crie pas. Il s’infiltre partout, dans la possibilité d’un massage en chambre, dans l’évidence d’une fleur fraîche sur une table, dans le professionnalisme du service ou dans le calme enveloppant de la chambre, quand la nuit tombe. Il est là, dans cette volonté de faire de chaque détail un geste de bienvenue, de transformer une nuit en expérience.
Et quand on quitte les murs de l’hôtel, Saint-Paul de Vence poursuit l’enchantement. Ce village de pierre est un musée à ciel ouvert, où chaque ruelle semble abriter un poème. La Fondation Maeght, temple de l’art moderne, rassemble Giacometti, Miró ou Calder dans une mise en scène naturelle éblouissante. Il vous faudrait toute une vie pour dénicher les secrets cachés de tous ces artistes qui ont offert leur talent à ces lieux. La Fondation CAB fondée par Hubert Bonnet, connue des Belges pour être née à Bruxelles, offre de son côté une plongée dans l’art contemporain minimaliste, dans une architecture sobre qui laisse toute la place aux œuvres.
Mais le plus beau musée, c’est encore le village lui-même. On y croise les souvenirs de notre compatriote Jean-Michel Folon dans la chapelle qu’il a décorée, on se souvient que Simone Signoret et Yves Montand se sont unis ici, que Jacques Prévert a laissé quelques vers sur les nappes de La Colombe d’Or et que sa maison reste l’une des visites incontournables des lieux. Marc Chagall, certes né en Biélorussie mais naturalisé par la suite français, repose sur la colline, face au soleil, comme pour rappeler que Saint-Paul est plus qu’un décor : c’est une source.
www.lesaintpaul.com
www.saint-pauldevence.com
www.cotedazurfrance.fr
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