L’Abbaye des Vaux-de-Cernay - Un domaine enchanteur
L’Abbaye des Vaux-de-Cernay
Un domaine enchanteur
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : Hero images
À une cinquantaine de kilomètres de Paris, nichée dans la forêt de la Vallée de Chevreuse, l’Abbaye des Vaux-de-Cernay mêle héritage cistercien et élégance feutrée. Transformé en hôtel, ce joyau d’exception impose son caractère au milieu des vieilles pierres, d’un cadre grandiose et d’une atmosphère envoûtante. Une immersion hors du temps, où chaque détail sublime cette escapade féerique.
Il était une fois…
L’Abbaye des Vaux-de-Cernay trouve ses origines en 1118, lorsque des moines cisterciens fondent ce sanctuaire enveloppé par la forêt. Après avoir traversé guerres et épidémies, elle est abandonnée en 1790 avant d’être sauvée en 1873 par la baronne Charlotte de Rothschild, qui restaure les bâtiments et façonne le domaine tel qu’on le connaît aujourd’hui. Après la Seconde Guerre mondiale, il passe de main en main avant d’être découvert par Laurent de Gourcuff, fondateur de Paris Society (Maxim’s, Giraffe et CoCos…). Après quatre années de travaux titanesques, le site rouvre ses portes en octobre 2023, métamorphosé en un hôtel d’exception où se mêlent héritage, panoramas spectaculaires et luxe feutré.
Dès l’arrivée, la magie opère
Depuis Bruxelles, on accède à l’Abbaye des Vaux-de-Cernay en longeant la forêt de Rambouillet sur quelques kilomètres. On est immédiatement frappé par la majesté de cet ancien monastère cistercien.
Passée la porte d’entrée, on est accueilli par un personnel aux petits soins, en gilet de tweed sur chemise blanche. La quiétude envahit ces murs et on se laisse surprendre par cette atmosphère chargée de secrets, au gré des couloirs et des portes dérobées.
La décoration, signée Cordélia de Castellane, directrice artistique de Dior Maison et de Baby Dior, célèbre le chic intemporel. Un doux mélange d’intérieurs chaleureux et colorés, de motifs délicats, de mobilier soigneusement sélectionné et d’œuvres d’art, s’intègre dans un univers inspiré du château français et du manoir de campagne britannique.
Une chambre comme un cocon hors du temps
On pose ses valises dans l’une des 145 chambres et suites réparties entre l’Abbaye, les Haras (anciennes écuries de la propriété) et les Pavillons. La nôtre se love au sein de l’édifice principal, un écrin feutré où règne un charme aux airs d’antan. L’esprit de la baronne de Rothschild semble encore y flotter.
Ici, le décor au style baroque enveloppe comme une étreinte douce. Les murs aux motifs ondulés encadrent un lit imposant, coiffé d’une tête de lit en tissu floral assorti au banc capitonné. Le tapis léopard apporte une touche de caractère, tandis que la cheminée en marbre et le mobilier chiné ou conçu sur mesure renforcent l’authenticité de cet intérieur. La salle de bain, tout aussi raffinée, mêle marbre délicat et bois noble, créant une ambiance intime et luxueuse.
Depuis la fenêtre, le regard se pose sur les imposantes traces du passé laissées par l’ancienne église abbatiale. Seules subsistent aujourd’hui de majestueuses
ruines, où les arcades élancées et les murs de pierre, marqués par le temps, dessinent les contours d’une histoire fascinante. Entre ombre et lumière, ces vestiges imposent leur poésie brute, offrant au paysage un décor romantique et mystérieux, imprégné de l’héritage cistercien.
Un immense terrain de jeu entouré d’un havre préservé
À bicyclette… on ne cesse de découvrir ce domaine de 185 hectares, entre prairies, bois verdoyants et lac paisible, idéal pour une virée amoureuse en barque. Tout près, des alpagas broutent tranquillement à l’intérieur de leur enclos. Un émerveillement à l’état pur !
A 15 minutes à pied par un chemin à travers le parc, on découvre La Ferme, ouverte en septembre 2024. Ce refuge inspiré des fermes traditionnelles comprend 39 chambres, une trattoria et le Betty’s Bar, en clin d’œil à Betty de Rothschild. Blottie parmi les arbres majestueux et bordée de prairies pittoresques, on y trouve aussi la Petite Ferme, où vivent poules, lapins, petites chèvres et ânes.
Derrière les murs de l’Abbaye des Vaux-de-Cernay résonnent plus de 900 ans d’histoire. Cette incroyable maison de famille, version XXL, se dote à présent d’un Kids Club, en partenariat avec Tartine et Chocolat. Et pour lâcher-prise, le spa, installé dans les Haras et conçu en collaboration avec Tata Harper, offre une véritable connexion à la nature environnante, avec une sublime piscine extérieure chauffée.
Les activités sont légion : salle de cinéma (carrément !), atelier d’art, billard, yoga, tennis, ping-pong, parcours sportif, fitness, aire de jeux pour les plus petits, vélo, pédalo, pêche, pétanque, mölkky, croquet… Un moment entre style et tradition. Le seul dilemme ? Choisir ! Pour notre plus grand plaisir, on a craqué pour la gaming room : 200 m² de fun pour les grands enfants que l’on reste toujours !
Expérience gastronomique alliant patrimoine et saveurs
Encore une fois, le choix est vaste. Seule règle : savourer l’instant ! Siroter un apéritif au Jame’s Bar ou au Betty’s Bar ? S’attabler à la Trattoria Di Bambini, le restaurant de la Ferme, ou à L’Auberge pour redécouvrir les saveurs d’antan ?
Notre choix s’est posé sur Les Chasses, le restaurant le plus élégant, installé dans l’ancienne salle de chasse de la famille Rothschild. Un décor de manoir fantasque et rustique, qu’on imagine sorti d’un livre de contes. On y partage une cuisine française authentique composée de produits de saison. Mais le véritable coup de cœur revient sans conteste au Réfectoire des Moines ! Ce lieu est dédié aux petits-déjeuners – somptueux ! – et aux brunchs du week-end. Avec ses voûtes constellées de bougies, l’ambiance rappelle Poudlard et invite à des conciliabules magiques. Ne jamais cesser d’aimer et de rêver !
www.abbayedesvauxdecernay.com
YVES MATTAGNE A la conquête du Luxembourg
Yves Mattagne
A la conquête du Luxembourg
Mots : Olivia Roks
Photo portrait : Raphael Deprost
Le chef bruxellois étoilé Yves Mattagne pose ses valises au Luxembourg et fait le pari audacieux d’y orchestrer une expérience culinaire inédite. Son restaurant Sensa est l’un des espaces clés du nouvel hôtel Anatura.
A la frontière belgo-luxembourgeoise, au cœur de l’une des plus belles régions du Grand- Duché, se dresse depuis fin janvier un nouvel hôtel de prestige, l’Anatura Luxembourg. Bordant les eaux paisibles des lacs de Weiswampach, il offre un environnement propice à la détente et à la reconnexion avec la nature. Sa silhouette architecturale de grand paquebot épuré et moderne dévoile des chambres et suites réparties sur quatre étages, toutes dotées d’une terrasse privative permettant d’apprécier une vue imprenable sur le paysage environnant. L’hôtel souhaite offrir une expérience complète et unique mêlant hébergement haut de gamme et haute cuisine signée par le chef étoilé Yves Mattagne. Tandis qu’un éventail de loisirs viendra égayer le lieu à la haute saison avec des balades en vélo ou en trottinette électrique mais aussi du padel ou du pédalo sur l’eau, un spa Cinq Mondes ouvrira fin d’année, un des plus grands du Luxembourg : sur près de 2500 m2, il réunira saunas, hammams, jacuzzis, bassins d’eau chaude, piscine intérieure et extérieure, dans un cadre conçu pour une détente totale. Une nouvelle adresse pour déconnecter, se ressourcer et se retrouver.
En cuisine
Séduit par les nombreux atouts de l’hôtel, le chef belge Yves Mattagne y a posé ses couteaux… Point d’orgue de l’expérience Anatura, le restaurant Sensa est dirigé par le chef bruxellois de la Villa Lorraine, étoilé au guide Michelin. Dans l’élégant restaurant de l’établissement situé au rez-de-chaussée, le chef conjugue son savoir-faire culinaire à un cadre naturel d’exception, offrant une expérience inédite entre raffinement et authenticité. Avant l’ouverture de Sensa, il a minutieusement choisi et formé les équipes pendant plusieurs semaines, leur transmettant son savoir-faire et son exigence du détail. Choix du chef exécutif et de la brigade, élaboration du menu, mise au point des recettes, perfectionnement des plats, tout a été pensé dans les moindres détails par l’homme de talent jusqu’à l’art de la table qu’il a voulu simple et raffiné. Aujourd’hui, toujours impliqué, Yves Mattagne continue de se rendre sur place une à deux fois par semaine pour suivre l’évolution de la carte, accompagner les équipes et affiner chaque création culinaire. Son engagement et son professionnalisme garantissent une expérience culinaire raffinée. Aux fourneaux, découverte d’un jeune chef talentueux de trente ans que le chef a choisi : Valentin Beck, ancien du restaurant étoilé Ma Langue Sourit. Dans une cuisine superbement équipée, il exécute parfaitement la cuisine fidèle à celle du grand chef. L’atmosphère est sombre, tamisée et élégante, chaque détail fait penser à la nature. La part belle est faite aux matières naturelles, et la vue sur un des lacs, est à couper le souffle. Impossible de ne pas contempler le grand grill en cuisine pour une cuisson façon parrilla argentine que le chef chérit tant. Nombreuses tables rondes entourées de banquettes permettent un repas à la fois chaleureux et intimiste. Au menu, on retrouve les affinités d’Yves Mattagne, une cuisine belgo-française pimentée par ses relations et ses nombreux voyages à travers le monde. Un menu 4 services permet un joli tour d’horizon de la carte. Des entrées classiques ou twistées comme du bœuf wagyu, un saumon gravlax ou l’affolant dumpling de langoustine. Côté plats, même scénario, on peut aussi bien se laisser séduire par une incontournable sole meunière ou une poularde façon vol-au- vent que goûter la fameuse cuisson à la parrilla avec le filet pur teriyaki ou les spare ribs. On termine en beauté et en douceur par un ananas rôti aux épices. Sublime ! Ouvert du mercredi au dimanche pour le déjenner et le dîner, Sensa est accessible tant aux clients de l’hôtel qu’aux visiteurs extérieurs.
Et l’aventure luxembourgeoise de notre chef belge ne s’arrête pas là : une brasserie, pensée dans le même esprit d’excellence mais avec plus de convivialité et de simplicité, verra prochainement le jour, confirmant encore un peu plus son attachement à cette destination d’exception.
Hôtel Florida Paris - Une ode à l’Art déco et au glamour vintage
Hôtel Florida Paris
Une ode à l’Art déco et au glamour vintage
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : Yann Deret
Niché dans un élégant bâtiment haussmannien d’angle, l’Hôtel Florida Paris dévoile un décor singulier, alliant influences Art déco et pièces chinées de luxe. Situé en plein cœur du quartier animé de la Madeleine, où se mêlent effervescence festive et élégance intemporelle, cet écrin sophistiqué promet une expérience hors du temps.
Derrière la porte cochère du 12 Boulevard Malesherbes, nous pénétrons dans un cocon à la fois intimiste et joyeux. Ouvert en 2024 dans le quartier de la Madeleine par son fondateur Matthieu Dumas, ce lieu au cachet unique a tout pour plaire. Ici, l’élégance se conjugue à un savant mélange de mobilier des années 70 et à une atmosphère de maison de famille, créant un cadre à la fois chaleureux et éclectique. Un délicat parfum flotte dans l’air, mêlant notes de cuir, de café et de bois de mahogany, relevées par les effluves envoûtants des lys de Casablanca. Une signature olfactive imaginée par Rami Makdachi, créateur de la marque de bougies Lola James Harper. Celle-ci confère aux sept étages l’odeur apaisante des belles demeures.
Le décor a été imaginé par l’agence d’architecture d’intérieur parisienne Liautard and the Queen, déjà reconnue pour la décoration du restaurant La Môme à Monaco. Pour concevoir Le Florida Paris, le duo a habilement mixé des motifs tropicaux, des formes géométriques et des papiers peints fleuris. Le résultat est saisissant !
Tout le mobilier, jusqu’au moindre verre à dents, a été soigneusement chiné pour donner à chacune des 39 chambres et suites un cachet particulier. Dans nombre d’entre elles, des photographies de duos célèbres, à l’instar de Jane Birkin et de Serge Gainsbourg, ornent les murs. Conçues comme des appartements, certaines suites sont interconnectées, tandis que d’autres disposent d’un balcon offrant une vue imprenable sur la Tour Eiffel.
La nôtre se pare d’un somptueux papier peint floral aux teintes chaudes, qui dialogue avec les rideaux de velours et les nuances ocres du mobilier. Le lit, généreusement garni de coussins, invite à la paresse, tandis que le petit salon en alcôve crée un cocon feutré, baigné d’une lumière tamisée. Dans la salle de bain, les carreaux aux tons terre de Sienne et les détails soigneusement choisis prolongent cette esthétique vintage et aboutie.
Nepita, le restaurant bien nommé
Si l’ambiance cosy des chambres invite à la sérénité, le rez-de-chaussée, lui, vibre d’une énergie différente avec le restaurant Nepita, adresse gastronomique incontournable.
La décoration allie charme rétro et sophistication contemporaine. Avec ses chaises tulipes aux assises en velours orangé, ses banquettes en velours bordeaux et son mobilier en bois aux lignes courbes, l’espace évoque une esthétique inspirée des années 60 et du style Art déco. Le bar en marbre noir veiné apporte une touche de luxe, tandis que le carrelage au sol à motif d’écailles de poisson ajoute un effet graphique subtil. L’éclairage soigné, composé d’appliques murales en verre et métal ainsi que d’un lustre en laiton, diffuse une lumière tamisée et enveloppante.
Aux commandes, la Cheffe Amandine Chaignot, déjà à la tête des restaurants parisiens Pouliche et le Café de Luce, signe ici une carte aux affluences méditerranéennes. Comme un clin d’œil à son nom, le Nepita, cette herbe aromatique aux notes mentholées typique du maquis corse, vient subtilement relever certaines créations.
Lors de notre soirée chez Nepita, nous avons succombé au menu découverte en cinq séquences, une véritable ode aux saveurs raffinées. L’amuse-bouche ouvre le bal avec finesse. Viennent ensuite les entrées, qui réservent de belles surprises. L’artichaut entier à effleurer, sublimé par un siphon de scamorza, s’impose comme une révélation ! En parallèle, les coquilles Saint-Jacques rôties se marient à une purée et des chips de panais, rehaussées par une vierge de raisin rose, des oignons grillés et un jus corsé. Les plats poursuivent cette partition gastronomique avec brio. La caille rôtie se déguste avec des champignons sauvages, des pommes de terre grenailles et un jus réduit. Quant aux tagliolini aux langoustines, magnifiés par une bisque réduite à la nepita, ils incarnent l’un des plats signature de la Cheffe et tutoient la perfection. Pour conclure, le dessert chocolat et clémentine joue sur le contraste entre l’intensité du cacao et l’acidité fruitée de l’agrume.
L’expérience atteint son apogée grâce à un accord mets et vins d’une grande justesse. Il faut savoir que la cave est la marotte du propriétaire, qui l’a lui-même développée avec passion. Nous avons tout particulièrement apprécié le Chassagne-Montrachet Domaine Fontaine Gagnard 2022, un nectar d’une pureté aromatique remarquable, dont l’équilibre entre richesse et fraîcheur a parfaitement accompagné cette soirée d’exception.
Ensō District Hotel - L’incomparable douceur
Ensō District Hotel
L’incomparable douceur
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Charlotte Lauwers & Scratch Studio
Niché dans le nouveau quartier vibrant de Duinenwater, au cœur de Knokke-Heist, l’Ensō District Hotel se distingue par son charme délicat et son élégance paisible. Un havre de choix pour une escapade à la Côte placée sous le signe de la sérénité.
Sous un ciel de plomb comme lorsque le soleil caresse les vagues, la Mer du Nord ne se départit jamais de son parfum de dépaysement, toute prête à accueillir une fugue décidée sur un coup de tête ou à satisfaire, le temps d’un week-end, nos envies d’ailleurs. Et quitte à y jeter l’ancre, autant choisir un délicieux refuge. A quelques kilomètres du centre-ville, l’Ensō District Hotel permet de savourer le meilleur de Knokke, des rues animées aux allées bordées de luxueuses villas et des balades dans les dunes aux virées dans les restaurants et les boutiques branchées. Inauguré en 2023, ce cocon intimiste qui pourtant voit grand promet un séjour inoubliable à ses hôtes.
L’hospitalité maritime
Installé au premier et second étage de la contemporaine Lake District Tower, splendide eye-catcher tout en courbes et en verre, l’établissement quatre étoiles a fait le joli choix de la qualité plutôt que de la quantité. Il ne compte en effet seulement 34 chambres, conçues pour répondre à toutes les envies, d’une Wellness Suite et son espace bien-être privé avec sauna et hammam à une Family Room, cadre douillet pour deux adultes et deux enfants, comme une Signature Room avec vaste baignoire et immense lit, où passer une soirée en amoureux. Ce boutique hôtel respire le calme luxueux et s’accorde parfaitement à son nom japonais ensō, symbo-lisant en zen l’équilibre et la plénitude et invitant à la méditation. Une harmonie taillée sur mesure par ses propriétaires, les designers Tine Vanparijs et Tim De Taeye, créateurs de Scratch Studio, qui en ont conçu eux-mêmes l’aménagement d’intérieur. Le bois blond y répond à un nuancier de beige et à une lumière dorée, donnant l’impression de se lover dans le sable chaud.
Au réveil, l’atmosphère radieuse et paisible se prolonge chez WOYO eatery, le restaurant de l’hôtel qui, entre œufs mimosa, bowls fruités et toasts gourmands, accueille les clients mais aussi les passants pour un petit-déjeuner ou un lunch. Une parfaite touche finale de cette destination rêvée où prendre le large.
Les Cabanes des Dolimarts - Un ailleurs d’une douceur ultime
Les Cabanes des Dolimarts
Un ailleurs d’une douceur ultime
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Les Cabanes Des Dolimarts
Après les Cabanes de Rensiwez, Olivier Berghmans poursuit son rêve d’une évasion forestière et intime. Et invite, avec les Cabanes des Dolimarts, à vivre l’expérience d’un havre enchanteur au cœur du Parc Naturel de l’Ardenne méridionale.
Le parfum de l’aventure n’attend pas l’arrivée à destination, mais imprègne déjà les petites routes sinueuses et vallonnées des Ardennes menant à Vresse-sur-Semois. Entre les arbres et les collines, s’y niche une allée confidentielle menant au domaine, dont on devine déjà un panorama de forêt profonde s’étendant à perte de vue. Le calme y est palpable, presque tactile. Et le temps se fige, comme suspendu en un claquement de doigts. Impossible de résister : tout, dans les Cabanes des Dolimarts, impose un dépaysement immédiat. En fermant les portes de sa voiture, on y abandonne le rappel des heures, des agendas et des obligations. Comme l’on dépose son sac, au propre et au figuré, en pénétrant dans la chaleur apaisante du refuge qui nous accueillera pour les deux jours à venir.
Accueillir chaque instant
C’est une nature indomptée qui accueille 22 cabanes ou savourer en duo, disséminées au gré des sentiers. Une offre complétée dans les semaines et mois à venir par 5 nouvelles cabanes dont 2 pouvant accueillir quatre à cinq personnes. Chacune est habillée d’un prénom et d’un caractère qui lui est propre. Colorée, brute ou géométrique, surprenante ou haut perchée. Dotée d’un bain norvégien sur la terrasse ou d’un romantique bow-window, avec un lit à baldaquin ou une vue à 360 degrés sur les environs. A contrario, toutes partagent un décor habillé de bois massif, un lit immense et moelleux, un coin cuisine et un espace à vivre équipé d’un poêle à bois, d’un vaste canapé et d’une baignoire. Ainsi que le luxe d’un lieu qui réinterprète l’authentique avec une beauté singulière et douillette à la fois. Un cadre qui donne le sentiment de voir, sous nos yeux, prendre vie la cabane rêvée de notre enfance. Et offre grâce à elle de renouer avec la joie toute simple et pourtant si précieuse. Celle d’admirer un brouillard qui crée un sol de nuages enchanteur, de se balader dans les bois environnants en y cherchant des traces de biches ou de chevreuils. Celle de retrouver son panier suspendu juste à côté de sa cabane. Et de cuisiner les délices frais et locaux d’un petit-déjeuner, d’un apéro ou encore de plats imaginés par le chef des lieux, Pascal Spaander, en se laissant subjuguer par ce décor vivant et immuable à la fois. Ou de s’installer au coin du feu, avec un livre ou pour simplement laisser filer les heures. Et enfin, de partager l’essentiel.
Hana - Le nouvel écrin parisien de Chapitre Six
Hana
Le nouvel écrin parisien de Chapitre Six
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : DR
Hana, la nouvelle adresse parisienne de Chapitre Six, est un sanctuaire de tranquillité et de raffinement au cœur de la capitale. Situé entre l’Opéra Garnier et la Place de la Bourse, cet hôtel 5 étoiles mêle harmonieusement l’élégance de la ville lumière et la sérénité japonaise, invitant ses hôtes à ralentir, à contempler et à vivre une expérience unique de bien-être et de quiétude.
Depuis sa fondation en 2016, Chapitre Six (anciennement Adresses Hotels) s’est imposé comme une référence incontournable sur la scène hôtelière française, transformant chaque adresse en un voyage sensoriel unique. Parmi ses chefs-d’œuvre, le lifting du mythique hôtel La Ponche à Saint-Tropez et le Cap d’Antibes Beach Hôtel redessiné par l’architecte belge Bernard Dubois, ont marqué les esprits. Ce dernier, célébré en 2024 par le prestigieux Prix Versailles, est désormais reconnu comme le plus bel hôtel du monde.
Dernier-né de cette collection audacieuse, Hana, signifiant « fleur » en japonais, invite à un voyage intérieur empreint de douceur et de quiétude. Situé au cœur de Paris, entre l’Opéra Garnier et la place de la Bourse, cet hôtel 5 étoiles de 26 chambres contraste avec l’effervescence toute proche de Little Tokyo et s’impose comme un havre de paix pour les esthètes en quête de sérénité, où l’élégance parisienne se marie subtilement à la délicatesse japonaise.
Un accueil raffiné et personnalisé
Dès notre arrivée, nous avons été reçus avec une discrète sophistication et un accueil personnalisé, à mille lieues des réceptions classiques. Chaque détail semblait pensé pour offrir une expérience sur mesure. Conduit vers notre chambre, nous avons tout de suite été frappés par l’atmosphère paisible et raffinée de ce cocon où tout semblait inviter au calme. En ouvrant la porte, nous avons découvert un Paris de carte postale, baigné de lumière et de silence, comme une scène parfaitement harmonisée.
La décoration : Entre maximalisme Belle Époque et minimalisme japonais
Laura Gonzalez, architecte de renom, a su créer ici un lieu à l’esthétique unique, où le maximalisme de la Belle Époque rencontre la pureté du minimalisme nippon. Des matériaux nobles comme le bois d’Iroko, les revêtements en paille et le marbre bicolore dans les salles de bain participent à une harmonie visuelle et sensorielle. Chaque élément est conçu pour apaiser l’esprit et offrir un sentiment de raffinement où chaque détail compte.
Un espace bien-être pour se retrouver
Le spa bien-être se dévoile comme une véritable oasis de sérénité, un refuge où l’on peut s’accorder une nage à contre-courant dans le bassin dédié ou s’abandonner aux bienfaits d’un soin énergétique. Les soins Lymfea, inspirés des traditions japonaises, promettent une relaxation profonde et régénérante. Reiki, Kobido, réflexologie et Chi Nei Tsang figurent parmi les rituels énergétiques soigneusement conçus pour harmoniser le corps et l’esprit.
Une mixologie franco-japonaise inédite
Au bar, nous avons découvert des cocktails réinventés, mêlant des ingrédients français et japonais dans des associations audacieuses. Notre Dry Martini, twisté avec du gin japonais et une prune umeboshi, en est l’exemple parfait : un équilibre savoureux réveillant les sens d’une manière inattendue.
Un feu d’artifice dans l’assiette
Le restaurant Hanabi, qui signifie « feu d’artifice » en japonais, porte bien son nom : ici, chaque plat est une explosion de saveurs, une composition subtile qui rend hommage aux traditions culinaires du Pays du Soleil-Levant.
Notre expérience a débuté par un trio d’entrées délicatement choisies : l’œuf Hanabi, le Gomatofu au sésame noir accompagné de sa sauce soyeuse, et le Crudo de Kinmedai, chacun apportant des saveurs uniques et raffinées. Pour le plat principal, nous avons savouré une bavette de Wagyu, sublimée par une sauce au poivre de Sansho, qui ajoutait une touche épicée et aromatique parfaitement équilibrée. Enfin, nous avons clôturé ce voyage culinaire sur une note sucrée avec un tiramisu à l’Hojicha, un thé délicatement parfumé et vanillé qui nous a littéralement transportés. Chaque plat a été une découverte, un hommage aux saveurs et aux textures exquises, soulignant l’audace et la maîtrise de la cheffe Shirley Garrier dans ses associations subtiles. Le sommelier, quant à lui, a enrichi notre expérience en nous proposant des vins atypiques, soigneusement choisis pour parfaire cette aventure culinaire et sublimer chaque bouchée.
En quittant l’Hôtel Hana, nous avons senti que quelque chose en nous avait changé, comme si nous avions découvert une autre facette de Paris, plus calme, plus intime. Chapitre Six a su créer un lieu où chaque détail contribue à une expérience immersive de bien-être et de raffinement. Hana est bien plus qu’un hôtel : c’est une invitation à ralentir, à contempler, et à se ressourcer en profondeur.
August - Une destination en soi
August
Une destination en soi
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : DR
Dans le paisible Quartier Vert d’Anvers, l’hôtel August célèbre ses cinq ans avec des nouveautés qui ravivent encore son charme : un menu à la carte signé par le chef Gerd Govaerts, un bar offrant une expérience culinaire complète tous les jours de la semaine, et une collaboration avec la marque belge de soins naturels Maiwe pour le spa.
L’histoire d’August commence avec Mouche Van Hool, déjà connue pour avoir transformé l’Hôtel Julien en une référence du luxe discret à Anvers. Avec son mari Laurent De Scheemaecker, elle a cherché à réitérer cette alchimie dans un tout autre cadre, mêlant patrimoine et modernité.
Dès l’entrée, le lieu impose. Ancien domaine militaire, les bâtiments qui composent August ont été magnifiquement réhabilités par Vincent Van Duysen, une figure majeure de l’architecture contemporaine belge. Le respect du passé se ressent dans chaque détail : des lampes faites sur mesure aux armoires soigneusement dessinées, tout semble avoir été pensé pour rendre hommage à la main de l’artisan. Ici, le design ne cherche pas à effacer l’histoire, mais à lui donner une nouvelle voix.
Cinq bâtiments s’entrelacent harmonieusement, entourés de jardins conçus par les paysagistes de Wirtz International. Il est fascinant de penser que ces espaces, où règnent aujourd’hui calme et raffinement, accueillaient autrefois des religieuses qui soignaient des soldats malades et blessés.
Dans cet écrin chargé d’histoire, où se répartissent 44 chambres, on a eu l’occasion de séjourner dans la chambre Experience Plus, une expérience qui porte bien son nom ! Sous un plafond en bois séculaire, empreint de caractère et d’histoire, cette chambre unique affiche un cadre d’exception. L’alliance des matériaux d’origine et des équipements modernes crée un équilibre parfait entre authenticité et confort contemporain. L’espace généreux invite au bien-être, tandis que la salle de bain attenante, avec sa douche à l’italienne et sa grande baignoire, devient un refuge où l’on n’a qu’une envie : s’y prélasser après une longue journée. Un plaisir simple, mais inoubliable. Les espaces communs, quant à eux, appellent à la contemplation : qu’il s’agisse du murmure des jardins ou des jeux de lumière dans la chapelle, désormais transformée en un bar déjà légendaire.
Un menu à la carte par Gerd Govaerts
Pour les amateurs de gastronomie, le retour d’un menu à la carte est une excellente nouvelle. Gerd Govaerts, le chef d’August, apporte une expertise acquise dans des établissements prestigieux. Il a travaillé auparavant dans le restaurant anversois étoilé au Michelin, Le Dôme, aux côtés du chef Julien Burlat, ainsi qu’à l’hôtel Le Chalet Zannier à Megève.
Sa cuisine, à la fois inventive et respec-tueuse des saveurs, se reflète dans chaque assiette. Des plats signatures comme la Côte à l’Os ou le BBQ de jeune turbot côtoient de nouvelles créations pleines de fraîcheur, comme la Soupe de couteaux et coques au Vadouvan. Ce format à la carte offre une liberté précieuse permettant de composer une expérience culinaire sur mesure, sans les contraintes d’un menu imposé.
Expérience culinaire dans l’ancienne chapelle tous les jours de la semaine
Le bar, aménagé dans l’ancienne chapelle, est un lieu à part. Dès qu’on y entre, la hauteur des plafonds et les jeux de lumière captivent. C’est un espace où l’on peut tout aussi bien venir pour un apéritif que pour un dîner informel. L’ambiance y est à la fois détendue et sophistiquée, une combinaison rare. Les plats proposés, du Tataki de bœuf Holstein à la Salade de crabe de la Mer du Nord, reflètent cet équilibre entre simplicité et raffinement.
Bien-être et collaboration locale
Le centre de bien-être propose un sauna, un hammam et un massage aux pierres chaudes, ainsi qu’un gommage glacé et un bassin de natation extérieur dans la Cour anglaise adjacente. Un sanctuaire où l’on peut se laisser porter par l’eau et le temps. Durant une heure, cet espace nous a été privatisé, procurant une expérience encore plus exclusive et sereine. Se plonger dans le bassin extérieur, à l’abri du monde, au calme de cet espace, est une expérience profondément apaisante, presque méditative. On repart avec une sensation de légèreté, comme si le lieu avait absorbé une part de notre stress.
En collaboration avec Maiwe, marque belge fondée par Maayke Ruyffelaere, les soins utilisent des produits naturels à base d’huile de rose musquée pure, récoltée dans les Andes chiliennes. Une approche holistique, où authenticité et bien-être s’entrelacent pour un moment de pure déconnexion.
En quittant August, on emporte bien plus qu’un simple souvenir. Ce lieu, par son atmosphère et son attention aux détails, offre une parenthèse hors du temps. C’est une adresse qui invite à être redécouverte encore et encore.
M Lodge & Spa - Rendez-vous stylé au pied des 3 Vallées
M Lodge & Spa
Rendez-vous stylé au pied des 3 Vallées
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Blotti dans le cadre enchanteur des 3 Vallées, se trouve un petit trésor préservé : Saint-Martin-de-Belleville. Ce village authentique a réussi à conserver charme d’antan et douceur de vivre, tout en accueillant des infrastructures de luxe, chalets haut de gamme, tables étoilées et hôtels 5 étoiles. Dernier joyau en date, le boutique-hôtel M Lodge (*****) se distingue par son mariage réussi entre traditions alpines et design contemporain parfaitement dosé.
Relié aux 3 Vallées, le plus grand domaine skiable au monde avec ses 600 kilomètres de pistes, le village de Saint-Martin-de-Belleville est la porte d’entrée vers une infinité de glisses réjouissantes. Pourtant, au village, l’agitation des grandes stations nous semble agréablement lointaine… Dans les années 60, Saint-Martin-de-Belleville, isolé dans son fond de vallée, vivait encore au rythme de l’élevage, et l’exode rural des jeunes laissait craindre le pire pour son avenir … C’est paradoxalement le développement des stations de ski voisines, les Menuires et Val Thorens, qui a permis à Saint-Martin-de-Belleville d’embrasser finalement un nouveau destin …
Et si ce village de montagne a recouvré une nouvelle énergie, il a également réussi à conserver une vibrante authenticité. Aujourd’hui, à Saint-Martin-de-Belleville, l’on croise des habitants qui vivent à l’année, l’école du village résonne des rires des enfants de la commune des Belleville et la rue principale respire la vie locale. Eglise, mairie, boucher, coiffeur, on arpente un village bien vivant où tout le monde se salue et où le buraliste se souvient même du prénom des vacanciers réguliers… Un village dont le dynamisme ne fait d’ailleurs que croître. En janvier 2025, un tout nouveau centre aqua-détente ouvrira ses portes, avec une piscine intérieure, un bassin extérieur et un spa doté de cabines de soins.
On l’aura compris, si le village Saint-Martin-de Belleville est petit par la taille, il est grand, très grand même, au travers de ses prestations. La Bouitte, l’hôtel 5 étoiles et le restaurant doublement étoilé au guide Michelin 2024 de René et Maxime Meilleur, est même devenu l’emblème du village ! Le duo père et fils a également ouvert tout récemment, Simple & Meilleur, un bistrot de montagne gratifié d’un Bib gourmand Michelin 2024, dont les plats authentiques et gourmands inspirés du terroir savoyard ont enchanté nos papilles. Le pâté en croûte pickles est carrément inoubliable.
Un nouveau joyau
A Saint-Martin-de-Belleville, c’est le M Lodge qui fait cette année sensation. Ce nouveau boutique-hôtel 5 étoiles à vocation intimiste donc, incarne à merveille l’art de vivre alpin : matériaux nobles, bois et pierres du pays, étoffes signées Arpin, référence depuis le 19e siècle. Un classicisme joyeusement revisité par des notes contemporaines qui forgent l’identité de l’hôtel, insufflant une atmosphère chic et arty à ce bel écrin.
Le design raffiné du lieu se dévoile ainsi au travers des luminaires et suspensions haut de gamme du designer britannique, Tom Dixon, et d’une sélection pointue d’œuvres d’art (également destinées à la vente), opérée par la galeriste parisienne, Amelie du Chalard. Les 25 chambres et suites avec vue sur les cimes rivalisent d’élégance ; les linges de lit Maison Garnier-Thiebaut, fournisseurs des plus beaux palaces, promettent des nuits réparatrices – on vous l’assure ! Les produits d’accueil portent la signature Hermès, confirmant l’esprit chic du lieu.
Côté détente, le Spa Valmont pour M Lodge, avec ses immenses baies vitrées qui embrassent l’horizon, sa salle de sport, son sauna, son couloir de nage de 16 mètres, offre un pur moment de volupté. En cabine, l’expertise anti-âge Maison Valmont, marque suisse de cosmétique cellulaire de pointe, s’exerce en une panoplie de soins ciblés pour le visage ou le corps, alliant l’efficacité à la sensorialité. L’offre exclusive du M Lodge se prolonge également dans l’univers confidentiel de trois chalets privatifs de grand luxe. Cocons d’intimité disposant d’un chef privé, d’un chauffeur et d’un majordome pour séjour sur-mesure exceptionnel.
Dans un cadre résolument lounge, à l’esprit bibliothèque à manger ou espace de rencontres, La Table du M, orchestrée par un chef italien, propose une cuisine baignée du soleil de la Méditerranée, avec des notes asiatiques et sud-américaines. Le tartare de bœuf race charolaise, infusion de scamorza fumée, œuf mariné, foie gras de canard, nous a laissé un merveilleux souvenir.
Et pour toutes celles et ceux qui cherchent, après une journée de glisse sur les pistes, un lieu hype où savourer cocktails signature et assiette de tapas, sur fond de piano live, le Bar du M Lodge, flanqué d’une grande terrasse, s’impose comme l’adresse incontournable, le nouvel endroit chic, stylé, feutré, de Saint-Martin-de-Belleville, définitivement village de charme.
Hôtel Fleur de Ville et restaurant Era - Le rétro chic qu’on aime
Hôtel Fleur de Ville et restaurant Era
Le rétro chic qu’on aime
Mots : Servane Calmant
Photos : Pieter D’Hoop
A Bruxelles-ville, le boutique hôtel Fleur de Ville abrite 51 chambres et suites, un restaurant gastronomique, Era, un centre bien-être, et un pan de notre histoire. L’hôtel se situe en effet dans un bâtiment bruxellois du 19e siècle, qui fut jadis le QG d’un grand centre financier. Bâtisse élégante, porte en bronze, hauts plafonds, ferronnerie, vitraux, détails architecturaux historiques. Autant d’éléments authentiques sublimés par la déco rétro chic de l’architecte d’intérieur londonien, Saar Zafrir, ainsi que par une table originale. Un sans faute.
L’Hôtel Fleur de Ville révèle l’histoire captivante d’un ancien haut lieu de la finance, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite, autrefois située rue du Fossé aux Loups, dans le centre de Bruxelles. En 2019, souvenez-vous, Wolf transformait l’ancienne salle des guichets de la CGER en un food court, révélant un cadre exceptionnel. Le boutique hôtel Fleur de Ville occupe, quant à lui, l’édifice voisin qui abritait jadis le siège central de la banque. Ce bâtiment, imposant, fut d’abord conçu par Henri Beyaert, figure majeure de l’architecture éclectique de notre pays, puis agrandi par Henri Van Dievoet, un autre architecte belge influent, également maître d’œuvre de l’hôtel Astoria, et Alban Chambon, décorateur de l’hôtel Métropole. Autant de références prestigieuses dans le domaine, qui laissent présager du meilleur…
Le remarquable portail d’entrée à peine franchi que l’esprit des lieux se révèle : le hall majestueux a conservé un sol en mosaïque d’époque, le lobby est dominé par un bronze imposant, un escalier en ferronnerie d’art est enguirlandé d’ornements élégants. Effet waouh garanti, d’autant que le bâtiment regorge toujours de symboles de prospérité et d’abondance, liées à son ancienne affectation. Ainsi ces abeilles, emblèmes de l’épargne, sculptées sur les portes de l’ancienne salle du conseil ou les feuilles de laurier, images du mérite… L’hôtel Fleur de Ville rend de toute évidence hommage au riche passé du bâtiment qui l’accueille. « Avec l’hôtel Fleur de Ville, notre objectif était de proposer un voyage artistique et captivant pour nos hôtes en intégrant des éléments authentiques qui mettent en valeur l’histoire et la signification historique du bâtiment », explique Saar Zafrir, le designer d’intérieur.
Pari réussi grâce à, notamment, une parfaite intégration du style de l’hôtel dans ses 51 chambres et suites : portes et lambris en bois, moulures originales, cheminées, grandes fenêtres braquées sur le jardin intérieur ou offrant une vue sur la ville. On imagine bien la suite Grand Magnolia située dans la tourelle d’angle sous un impressionnant plafond en coupole, occupée par Hercule Poirot ! Mais qu’on ne s’y trompe pas, si l’hôtel Fleur de Ville honore le passé, il n’affiche point un style suranné pour autant. Au contraire, ce boutique-hôtel embrasse modernité, confort et luxe. Le Grand Foyer, oasis de tranquillité, invite les clients à prendre un verre ; un centre bien-être privé, comprenant jacuzzi, sauna et espace détente, permet d’échapper à l’agitation de la ville ; quant aux produits d’accueil de la maison Aesop, ils confirment le positionnement chic du lieu.
Nouveau chapitre pour la salle du conseil
A l’image de la notoriété de la banque, la salle du conseil de la CGER se devait d’être prestigieuse. Située au premier étage de l’hôtel, elle abrite dorénavant Era, un restaurant gastronomique qui profite d’un cadre historique absolument fascinant – haut plafond staff garni de corniches, moulures, rosaces, plancher de marqueterie (un art !), cheminée de marbre imposante, colonnes, suspensions Art nouveau, bustes anciens, portait d’Albert 1er – couplé à la modernité de Saar Zafrir, auquel on doit également la décoration du restaurant Le Conteur et de deux autres hôtels bruxellois récents, Craves et Cardo. Ce designer londonien est en effet arrivé à impliquer le client dans l’histoire de l’hôtel, à la manière d’une production cinématographique dont il aurait rédigé le scénario…
Dans ce cadre rétro chic affirmé, le chef Yonatan Cohen a concocté une cuisine de partage, notamment axée sur des petits plats à se partager. « Mais si vous n’aimez pas la tendance food-sharing », nous glisse à l’oreille Raafi, le chef de salle au ton affable, « rien ne vous empêche de privilégier une composition classique, entrée, plat, dessert. » On suivra son conseil en testant les plats signatures du chef. On démarre les réjouissances avec une mise en bouche minutieusement concoctée : deux tartelettes de pomme de terre croustillantes, garnies de tartare de bœuf et nappées d’une sauce hollandaise à la moelle (et caviar belge en sus, pour les fins gourmets) à se partager et à accompagner d’un cocktail signature, notamment l’Ephemeral, vodka, liqueur de bergamote, sirop d’hibiscus. En entrée, un très rafraîchissant sashimi d’hamachi aux radis (un poisson très savoureux qui appartient à la famille du chinchard), subtile sauce ponzu à l’orange mandarine et huile de ciboulette. Suit un savoureux coquelet tranché, girolles, dashi (bouillon) de cèpes et huile d’algues kombu torréfiées, le tout combiné avec un excellent vin nature. Soit une cuisine raffinée à base d’ingrédients de très haute qualité, relevée d’influences modernes qui consacrent l’originalité d’Era. On y retournera.
Les Barmes de l’Ours, hôtel & spa - Un écrin d’exception en Savoie
Les Barmes de l’Ours, hôtel & spa
Un écrin d’exception en Savoie
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Situé au pied de la légendaire face de Bellevarde, piste noire mythique de Val d’Isère, l’hôtel Les Barmes de l’Ours (*****) promet un séjour hors du commun. La Table de l’Ours, orchestrée par le chef Antoine Gras, brille comme l’unique étoilée Michelin de la station, tandis qu’à ses côtés, Magali Delalex vient de rafler le prix de la sommellerie 2024 octroyé par le guide rouge. Une adresse qui incarne l’excellence.
En patois savoyard, une barme désigne un renfoncement naturel formé sous un rocher où l’ours, notamment, aime hiberner. Le temps d’un reportage, Les Barmes deviennent notre tanière hivernale, et celle-ci est sacrément confortable. C’est que depuis 20 ans, ce beau chalet de 5 étages se réinvente régulièrement. À sa barre, Delphine André, la propriétaire, et Valérie Boulenger, la directrice, en assurent la continuité avec enthousiasme, portant 76 clés et une vingtaine de suites, vers les cimes de la perfection.
L’environnement naturel de Val d’Isère se prête évidemment à cette excellence. Chalets de bois et de pierre, toits en lauze, église baroque, fermes artisanales, la carte postale guette à chaque coin de rue, les posts Instagram s’imposent. Val d’Isère, station internationale certes, mais aussi village de montagne, a manifestement su conserver son charme et son authenticité, tout en veillant au confort XXL des vacanciers. Sept hôtels 5 étoiles pour preuve ! Airelles, K2, Blizzard, La Mourra… A chacun sa clientèle, à chacun son style. Aux Barmes de l’Ours, intégré Relais & Châteaux depuis 2016, la noblesse des matières est à l’honneur, bois blond, acajou, pierres brutes, pierre d’Isère, étoffes. Les reliefs des montagnes, les bois de la forêt ou encore les cascades dans la roche, s’invitent à l’intérieur, du spacieux et cosy Sofa Bar, rénové il y a peu, au fumoir et sa belle collection de cigares et spiritueux, en passant par les couloirs.
Pour l’heure, nous posons nos bagages dans une suite prestigieuse avec vue sur la Face de Bellevarde. Cette mythique piste noire a été souhaitée par le triple champion olympique français, Jean-Claude Killy, et dessinée par le médaillé suisse, Bernhard Russ. Son tracé qui commence en haut du téléphérique olympique à 2827 m pour 1000 m de descente, est redoutable mais la vue panoramique sur le village et l’hôtel Les Barmes de l’Ours, récompense tous les efforts consentis…
Les cinq étages de l’hôtel offrent cinq atmosphères différentes : scandinaves avec le bois blond du premier étage, esprit lodges Rocheuses américaines au second, chalet d’alpage au troisième, tonalité contemporaine au quatrième. Points communs à tous les niveaux : la présence de romans et beaux livres, qui s’invitent également dans toutes les parties communes de cet éden de montagne. Convivialité encore avec le Proshop de l’hôtel où réserver le matériel de ski, sans devoir se rendre au village.
L’hôtel propose également un véritable espace d’art contemporain, créé en 2022. Ce lieu ouvert à tous les publics présente chaque année une exposition originale d’un grand nom, en collaboration avec le curateur Jérôme Neutres. Ainsi a-t-on pu découvrir une cinquantaine d’œuvres de Fabien Verschaere, qui a notamment été sélectionné pour réaliser une peinture monumentale sur le plafond du village olympique des JO 2024 de Paris. Le sculpteur français Livio Benedetti, auquel on doit la fameuse Dame du Lac à l’entrée de Tignes, a quant à lui façonné un imposant ours en bronze qui domine 1 000m2 de spa, parenthèse de détente associée à la prestigieuse marque Sisley et aux produits Shue Uemura du salon de coiffure et barbier maison.
Ce soir, nous avons le privilège de manger à la table d’Antoine Gras. « J’ai démarré commis aux Barmes de l’Ours en 2013. L’été, j’ai travaillé aux côtés d’Arnaud Donckele à La Vague d’Or (***), à Saint-Tropez, puis, en 2015, j’ai passé une saison chez René et Maxime Meilleur à La Bouitte (***) à Saint-Martin-de-Belleville où j’ai appris à comprendre la Savoie », nous explique le chef qui fait désormais sensation dans le monde de la gastronomie.
En 2016, Antoine Gras est rappelé aux Barmes de l’Ours pour être sous-chef, et est rapidement promu chef. En 2017, il voit son travail récompensé d’une étoile Michelin, il a alors 24 ans… Récemment élu Grand de Demain 2024 par le Gault et Millau, Antoine nous a concocté un menu d’un raffinement exquis, que sa complicité avec Magali Delalex, passionnée par les vins de Savoie, et élue par le Michelin sommelière de l’année 2024, vient sublimer…
Depuis 2023, l’offre culinaire de l’hôtel Les Barmes de l’Ours s’est élargie avec la Rôtisserie, nouvel univers bistronomique qui propose cuissons à la braise et à la broche, et des plats qui tiennent chaud, pot-au-feu et chou farci notamment. Le Coin Savoyard proposant quant à lui toutes les spécialités locales.
Une adresse de tous les superlatifs, sans esprit d’exclusivité pour autant. Au contraire, l’hôtel Les Barmes de l’Ours, volontiers axé famille, invite les petits à se divertir aux Kids club, et toute la famille à profiter du seul bowling de la station. Des Barmes où hiverner chaleureusement …