Hôtel Fleur de Ville et restaurant Era - Le rétro chic qu’on aime
Hôtel Fleur de Ville et restaurant Era
Le rétro chic qu’on aime
Mots : Servane Calmant
Photos : Pieter D’Hoop
A Bruxelles-ville, le boutique hôtel Fleur de Ville abrite 51 chambres et suites, un restaurant gastronomique, Era, un centre bien-être, et un pan de notre histoire. L’hôtel se situe en effet dans un bâtiment bruxellois du 19e siècle, qui fut jadis le QG d’un grand centre financier. Bâtisse élégante, porte en bronze, hauts plafonds, ferronnerie, vitraux, détails architecturaux historiques. Autant d’éléments authentiques sublimés par la déco rétro chic de l’architecte d’intérieur londonien, Saar Zafrir, ainsi que par une table originale. Un sans faute.
L’Hôtel Fleur de Ville révèle l’histoire captivante d’un ancien haut lieu de la finance, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite, autrefois située rue du Fossé aux Loups, dans le centre de Bruxelles. En 2019, souvenez-vous, Wolf transformait l’ancienne salle des guichets de la CGER en un food court, révélant un cadre exceptionnel. Le boutique hôtel Fleur de Ville occupe, quant à lui, l’édifice voisin qui abritait jadis le siège central de la banque. Ce bâtiment, imposant, fut d’abord conçu par Henri Beyaert, figure majeure de l’architecture éclectique de notre pays, puis agrandi par Henri Van Dievoet, un autre architecte belge influent, également maître d’œuvre de l’hôtel Astoria, et Alban Chambon, décorateur de l’hôtel Métropole. Autant de références prestigieuses dans le domaine, qui laissent présager du meilleur…
Le remarquable portail d’entrée à peine franchi que l’esprit des lieux se révèle : le hall majestueux a conservé un sol en mosaïque d’époque, le lobby est dominé par un bronze imposant, un escalier en ferronnerie d’art est enguirlandé d’ornements élégants. Effet waouh garanti, d’autant que le bâtiment regorge toujours de symboles de prospérité et d’abondance, liées à son ancienne affectation. Ainsi ces abeilles, emblèmes de l’épargne, sculptées sur les portes de l’ancienne salle du conseil ou les feuilles de laurier, images du mérite… L’hôtel Fleur de Ville rend de toute évidence hommage au riche passé du bâtiment qui l’accueille. « Avec l’hôtel Fleur de Ville, notre objectif était de proposer un voyage artistique et captivant pour nos hôtes en intégrant des éléments authentiques qui mettent en valeur l’histoire et la signification historique du bâtiment », explique Saar Zafrir, le designer d’intérieur.
Pari réussi grâce à, notamment, une parfaite intégration du style de l’hôtel dans ses 51 chambres et suites : portes et lambris en bois, moulures originales, cheminées, grandes fenêtres braquées sur le jardin intérieur ou offrant une vue sur la ville. On imagine bien la suite Grand Magnolia située dans la tourelle d’angle sous un impressionnant plafond en coupole, occupée par Hercule Poirot ! Mais qu’on ne s’y trompe pas, si l’hôtel Fleur de Ville honore le passé, il n’affiche point un style suranné pour autant. Au contraire, ce boutique-hôtel embrasse modernité, confort et luxe. Le Grand Foyer, oasis de tranquillité, invite les clients à prendre un verre ; un centre bien-être privé, comprenant jacuzzi, sauna et espace détente, permet d’échapper à l’agitation de la ville ; quant aux produits d’accueil de la maison Aesop, ils confirment le positionnement chic du lieu.
Nouveau chapitre pour la salle du conseil
A l’image de la notoriété de la banque, la salle du conseil de la CGER se devait d’être prestigieuse. Située au premier étage de l’hôtel, elle abrite dorénavant Era, un restaurant gastronomique qui profite d’un cadre historique absolument fascinant – haut plafond staff garni de corniches, moulures, rosaces, plancher de marqueterie (un art !), cheminée de marbre imposante, colonnes, suspensions Art nouveau, bustes anciens, portait d’Albert 1er – couplé à la modernité de Saar Zafrir, auquel on doit également la décoration du restaurant Le Conteur et de deux autres hôtels bruxellois récents, Craves et Cardo. Ce designer londonien est en effet arrivé à impliquer le client dans l’histoire de l’hôtel, à la manière d’une production cinématographique dont il aurait rédigé le scénario…
Dans ce cadre rétro chic affirmé, le chef Yonatan Cohen a concocté une cuisine de partage, notamment axée sur des petits plats à se partager. « Mais si vous n’aimez pas la tendance food-sharing », nous glisse à l’oreille Raafi, le chef de salle au ton affable, « rien ne vous empêche de privilégier une composition classique, entrée, plat, dessert. » On suivra son conseil en testant les plats signatures du chef. On démarre les réjouissances avec une mise en bouche minutieusement concoctée : deux tartelettes de pomme de terre croustillantes, garnies de tartare de bœuf et nappées d’une sauce hollandaise à la moelle (et caviar belge en sus, pour les fins gourmets) à se partager et à accompagner d’un cocktail signature, notamment l’Ephemeral, vodka, liqueur de bergamote, sirop d’hibiscus. En entrée, un très rafraîchissant sashimi d’hamachi aux radis (un poisson très savoureux qui appartient à la famille du chinchard), subtile sauce ponzu à l’orange mandarine et huile de ciboulette. Suit un savoureux coquelet tranché, girolles, dashi (bouillon) de cèpes et huile d’algues kombu torréfiées, le tout combiné avec un excellent vin nature. Soit une cuisine raffinée à base d’ingrédients de très haute qualité, relevée d’influences modernes qui consacrent l’originalité d’Era. On y retournera.
Les Barmes de l’Ours, hôtel & spa - Un écrin d’exception en Savoie
Les Barmes de l’Ours, hôtel & spa
Un écrin d’exception en Savoie
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Situé au pied de la légendaire face de Bellevarde, piste noire mythique de Val d’Isère, l’hôtel Les Barmes de l’Ours (*****) promet un séjour hors du commun. La Table de l’Ours, orchestrée par le chef Antoine Gras, brille comme l’unique étoilée Michelin de la station, tandis qu’à ses côtés, Magali Delalex vient de rafler le prix de la sommellerie 2024 octroyé par le guide rouge. Une adresse qui incarne l’excellence.
En patois savoyard, une barme désigne un renfoncement naturel formé sous un rocher où l’ours, notamment, aime hiberner. Le temps d’un reportage, Les Barmes deviennent notre tanière hivernale, et celle-ci est sacrément confortable. C’est que depuis 20 ans, ce beau chalet de 5 étages se réinvente régulièrement. À sa barre, Delphine André, la propriétaire, et Valérie Boulenger, la directrice, en assurent la continuité avec enthousiasme, portant 76 clés et une vingtaine de suites, vers les cimes de la perfection.
L’environnement naturel de Val d’Isère se prête évidemment à cette excellence. Chalets de bois et de pierre, toits en lauze, église baroque, fermes artisanales, la carte postale guette à chaque coin de rue, les posts Instagram s’imposent. Val d’Isère, station internationale certes, mais aussi village de montagne, a manifestement su conserver son charme et son authenticité, tout en veillant au confort XXL des vacanciers. Sept hôtels 5 étoiles pour preuve ! Airelles, K2, Blizzard, La Mourra… A chacun sa clientèle, à chacun son style. Aux Barmes de l’Ours, intégré Relais & Châteaux depuis 2016, la noblesse des matières est à l’honneur, bois blond, acajou, pierres brutes, pierre d’Isère, étoffes. Les reliefs des montagnes, les bois de la forêt ou encore les cascades dans la roche, s’invitent à l’intérieur, du spacieux et cosy Sofa Bar, rénové il y a peu, au fumoir et sa belle collection de cigares et spiritueux, en passant par les couloirs.
Pour l’heure, nous posons nos bagages dans une suite prestigieuse avec vue sur la Face de Bellevarde. Cette mythique piste noire a été souhaitée par le triple champion olympique français, Jean-Claude Killy, et dessinée par le médaillé suisse, Bernhard Russ. Son tracé qui commence en haut du téléphérique olympique à 2827 m pour 1000 m de descente, est redoutable mais la vue panoramique sur le village et l’hôtel Les Barmes de l’Ours, récompense tous les efforts consentis…
Les cinq étages de l’hôtel offrent cinq atmosphères différentes : scandinaves avec le bois blond du premier étage, esprit lodges Rocheuses américaines au second, chalet d’alpage au troisième, tonalité contemporaine au quatrième. Points communs à tous les niveaux : la présence de romans et beaux livres, qui s’invitent également dans toutes les parties communes de cet éden de montagne. Convivialité encore avec le Proshop de l’hôtel où réserver le matériel de ski, sans devoir se rendre au village.
L’hôtel propose également un véritable espace d’art contemporain, créé en 2022. Ce lieu ouvert à tous les publics présente chaque année une exposition originale d’un grand nom, en collaboration avec le curateur Jérôme Neutres. Ainsi a-t-on pu découvrir une cinquantaine d’œuvres de Fabien Verschaere, qui a notamment été sélectionné pour réaliser une peinture monumentale sur le plafond du village olympique des JO 2024 de Paris. Le sculpteur français Livio Benedetti, auquel on doit la fameuse Dame du Lac à l’entrée de Tignes, a quant à lui façonné un imposant ours en bronze qui domine 1 000m2 de spa, parenthèse de détente associée à la prestigieuse marque Sisley et aux produits Shue Uemura du salon de coiffure et barbier maison.
Ce soir, nous avons le privilège de manger à la table d’Antoine Gras. « J’ai démarré commis aux Barmes de l’Ours en 2013. L’été, j’ai travaillé aux côtés d’Arnaud Donckele à La Vague d’Or (***), à Saint-Tropez, puis, en 2015, j’ai passé une saison chez René et Maxime Meilleur à La Bouitte (***) à Saint-Martin-de-Belleville où j’ai appris à comprendre la Savoie », nous explique le chef qui fait désormais sensation dans le monde de la gastronomie.
En 2016, Antoine Gras est rappelé aux Barmes de l’Ours pour être sous-chef, et est rapidement promu chef. En 2017, il voit son travail récompensé d’une étoile Michelin, il a alors 24 ans… Récemment élu Grand de Demain 2024 par le Gault et Millau, Antoine nous a concocté un menu d’un raffinement exquis, que sa complicité avec Magali Delalex, passionnée par les vins de Savoie, et élue par le Michelin sommelière de l’année 2024, vient sublimer…
Depuis 2023, l’offre culinaire de l’hôtel Les Barmes de l’Ours s’est élargie avec la Rôtisserie, nouvel univers bistronomique qui propose cuissons à la braise et à la broche, et des plats qui tiennent chaud, pot-au-feu et chou farci notamment. Le Coin Savoyard proposant quant à lui toutes les spécialités locales.
Une adresse de tous les superlatifs, sans esprit d’exclusivité pour autant. Au contraire, l’hôtel Les Barmes de l’Ours, volontiers axé famille, invite les petits à se divertir aux Kids club, et toute la famille à profiter du seul bowling de la station. Des Barmes où hiverner chaleureusement …
Kuro Cabin - Si la douceur avait un nom Ce serait assurément le sien
Kuro Cabin
Si la douceur avait un nom ce serait assurément le sien
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Jon Verhoeft
Tiny house nichée en pleine nature, Kuro Cabin mêle le charme de l’évasion au plaisir du beau, sous toutes ses formes. Un îlot à la saveur du lointain où l’on aspire à rester lové en toute sérénité.
Un papillon vient se poser sur la terrasse de bois surplombant un lac, entouré d’herbes hautes. Le soleil réchauffe la peau de son rayonnement matinal tandis que le vent fait danser les feuilles des arbres et la végétation aux alentours. Le monde semble en suspens.
A Kuro Cabin, tout est question d’observer, écouter et surtout ressentir. La petite sœur du superbement romantique The Forest, lui a emprunté sa magie, la revisitant avec ses propres codes. Cette fois pas de cabane de chêne aux allures de maisonnette enchantée et à l’intérieur cosy, mais une tiny house adoptant l’architecture minimaliste et aux lignes racées, où se rencontrent métal, bois sombre, céramique et pierre. Rien n’y est superflu, tandis que la nature qui s’impose partout, semblant prête à éclore des baies vitrées qui encadrent la cuisine, la chambre, le couloir et même la douche. Et dont la poésie en devient hypnotique.
Le bonheur d’être perdu
A proximité, pas d’habitation ou de lumière artificielle. Où que plonge le regard, l’horizon ne renvoie qu’à la plus totale intimité. Au point d’en oublier que l’on se trouve au cœur du Brabant flamand et d’y profiter avec bonheur de perdre ses repères. Kuro Cabin appelle de ses vœux à la déconnexion. Le souhait de Jérôme de Troostembergh et Olivia Quarles, qui en duo ont nourri ce projet de passion et d’écoresponsabilité, se chargeant de chaque aspect, y compris sa construction, aidés de quelques amis.
Un lieu pensé par et pour les amoureux de rencontre entre insolite et poétique, ou renouer avec l’essentiel. Un tête-à-tête où prendre le temps de se balader et de cuisiner, de flâner et de parler des heures, blottis devant un feu de bois, avant de s’endormir la tête dans les nuages.
La Maison d’Estournel - L’enchantement à son zénith
La Maison d’Estournel
L’enchantement à son zénith
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Gregoire Gardette
Le Médoc est terre de goût et d’échappée belle. Et c’est au cœur même de celui-ci, à Saint-Estèphe, dans un paysage bordé de coteaux et de vignes, que réside une fugue somptueuse, La Maison d’Estournel. Un domaine tout à la fois intime et grandiose, qui délaisse les codes de l’hôtellerie classique, pour leur préférer la noblesse en partage.
Les lieux magnifiques sont légion. Mais ceux qui nous offrent de nous sentir comme à la maison dans un cadre royal représentent l’exception. La Maison d’Estournel est de ceux-là. Incarnation même d’un lustre souverain, ne vous attendez pourtant pas à y rencontrer la moindre forme de cérémonial guindé, le règne est celui de la simplicité chaleureuse. Et chez soi, on s’y sent dès les premiers instants, lorsqu’en passant les imposantes portes, on comprend que l’on n’y retrouvera ni réception, ni conciergerie. Mais bien l’entrée d’un restaurant, où les œuvres d’art et gravures anciennes côtoient des lampes art déco, des tableaux abstraits et des mots doux, extraits de textes d’auteurs. Et où les fauteuils fleuris et sièges de velours vert tilleul, bordeaux et bleu roi, donnent sur une cuisine ouverte. En face, se dévoile déjà l’orée d’un parc de deux hectares, aux airs de jardin anglais et des tables, disséminées sur la terrasse à colonnades et dans l’herbe, toutes prêtes à célébrer chaque instant de soleil.
D’un visionnaire à un autre
La Maison d’Estournel porte la signature de Michel Reybier, dont la collection hôtelière Michel Reybier Hospitality est quintessence d’un luxe repensé. Après Ramatuelle, Genève, Paris ou encore Londres, c’est cette fois le paysage vallonné du Médoc que l’entrepreneur a choisi pour adresse. Au-delà de majesté de la demeure, bâtie au XVIIIème siècle, peut-être est-il également tombé sous le charme de l’histoire de son propriétaire historique, Louis-Gaspard d’Estournel. Pionnier audacieux et inspiré, celui-ci a bâti le domaine viticole voisin Cos d’Estournel et élevé ses crus jusqu’à un prestige jamais démenti depuis. Après avoir acquis le Chateau Cos d’Estournel et ses vignobles dans les années 2000, Michel Reybier a ainsi investi dans la Maison en 2019 et a d’ailleurs parsemé celle-ci de références et d’objets d’époque de celui qu’on surnommait “le Maharadjah de Saint-Estèphe”, pour l’influence exercée sur lui par ses voyages en Inde. Et il perpétue aussi l’héritage commun des deux lieux, en proposant la découverte conjointe du Château, de ses chais et caves, accompagné bien-sûr d’une dégustation.
Un design d’âme
En contrepoids à sa rénovation, La Maison d’Estournel a conservé de son passé de résidence aristocratique, ses cèdres centenaires et la noblesse de son architecture, avec ses hauts plafonds, un escalier magistral agrémenté de ferronneries et ses carrelages d’époque en damier noir et blanc. C’est en parallèle au designer anglais Alex Michaelis qu’a été dévolu de la moderniser, tout en en préservant l’âme habitée. Et ce sont sûrement ses contrastes qui la racontent le mieux. L’excellence amplifie la profonde simplicité et la grandeur l’impression d’intimité. Le domaine ne compte en effet que 14 chambres et suites, toutes uniques. Même si chacune a pour point commun des parquets de chêne massif, du lin et du velours pour habiller ses meubles ainsi que d’impressionnantes baignoires anciennes et des douches incurvées. Des livres aussi, laissés en partage sur les tables de nuit et qui achèveront de faire le bonheur des mordus de littérature, déjà comblés par les ouvrages du salon-bibliothèque, avec sa cheminée et son atmosphère cosy.
Au rythme de ses envies
Mais c’est à sa table que l’on prend pleinement la mesure de l’exclusivité de La Maison d’Estournel. Dans les assiettes, des produits de la pêche journalière, des fromages régionaux et des fruits et légumes du potager du domaine, que l’on peut découvrir en se baladant dans les sentiers. Une carte brève mais hautement élégante et surtout dont les propositions sont réimaginables à l’envie pour chaque convive. Comme l’est d’ailleurs l’expérience d’un séjour sur place. Les horaires y sont ainsi pensés pour être oubliés, avec la nonchalance pour seul rythme. Et en toute liberté. Celle de ne pas se soucier de l’heure du petit-déjeuner, pas plus que de la fermeture de la salle de sport ou de la piscine, de décider finalement de pique-niquer face aux vignes ou de se réapproprier sur un coup de tête les fauteuils de la terrasse pour un goûter imprévu ou un dernier verre nocturne.
L’équipe nous confiait d’ailleurs dans un sourire, avoir pour seul objectif la joie de ses hôtes. Et œuvrer avec cœur à chaque saison pour lui donner de nouvelles perspectives. Comme avec l’installation cette saison d’une yourte destinée aux massages et soins corps et visage. Le bonheur pour programme, c’est cela La Maison d’Estournel.
La famille Bonnie - Un succès au rythme des millésimes
La famille Bonnie
Un succès au rythme des millésimes
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
En acquérant le château Malartic-Lagravière et ses grands crus, Alfred-Alexandre et Michèle Bonnie ont instillé un peu de Belgique dans les vignes bordelaises et communiqué, au passage, l’amour de ce terroir d’exception à leurs enfants. Trente ans plus tard, c’est désormais leur fils Jean-Jacques et son épouse Séverine, ainsi que leur fille Véronique, qui pérennisent le patrimoine, teinté de rouge et de blanc. Ces dernières nous emmènent dans les allées de leur vignoble.
Les grandes propriétés viticoles françaises sont souvent affaire de transmission au fil des générations. Qu’en était-il du lien qui unissait la famille Bonnie aux vins ? Véronique : La passion du vin, c’est chez nous, une histoire de famille, surtout du côté de mon père, héritée de ses propres parents. Ma mère et lui ont quitté la Belgique peu après leur mariage, d’abord pour les USA, puis l’Argentine, et enfin la France, où ils ont repris ensemble la marque emblématique l’Eau Ecarlate, qu’ils ont fait fructifier. Cela leur a permis de concrétiser leur rêve d’inves-tir dans une propriété viticole. Ils en ont visité une cinquantaine, jusqu’au château Malartic-Lagravière. Un coup de cœur immédiat, parachevé par la découverte de ses meilleurs millésimes.
Lorsqu’ils en deviennent propriétaires, en 1996, quel est alors l’état du domaine ? Véronique : A l’époque, Malartic appartenait à la famille Nonancourt, fondatrice des champagnes Laurent-Perrier et obligée à regret de s’en séparer après seulement 6 ans. Le domaine avait, à cette période, tout d’une « belle endormie », avec un terroir magnifique et une renommée prestigieuse, mais aussi hélas, des bâtiments et installations techniques désuètes, demandant une profonde rénovation.
Séverine : Il fallait concilier le principe d’une remise à zéro et celui d’un legs très précieux. Alfred Bonnie, avec sa vision aiguisée de chef d’entreprise, a offert un nouveau départ bienvenu au domaine, au niveau de l’exploitation, avec notamment l’utilisation de chais gravitaires, mais aussi d’une approche plus respectueuse de la nature. Jusqu’à l’amener à une vraie renaissance.
Séverine, ce n’est que six ans plus tard que vous vous engagez au côté de votre mari dans la gestion du vignoble, avant d’être rejoints en 2006 par Véronique. Avez-vous hésité à tout quitter pour Malartic ? Lorsque le directeur de l’exploitation est parti à la retraite, mes beaux-parents nous ont demandé à tous si nous étions intéressés à prendre part à cette aventure. Jean-Jacques et moi avions alors chacun un emploi dans des secteurs très différents, mais nous n’avons pas hésité longtemps. Quasiment une semaine après, nous donnions notre démission. Il a bien sûr fallu nous former au métier, mais c’était enthousiasmant d’être partie intégrante du réveil d’un tel trésor viticole.
Sur le domaine, l’on pratique l’agroécologie et la culture raisonnée. Qu’est-ce que cela implique concrètement ? Séverine : C’est une démarche de préservation et de développement de la biodiversité qui se vit au quotidien. Le vignoble est labouré avec parcimonie et à cheval sur certaines zones sensibles, nous développons l’éco-pâturage. Nous veillons à la présence de ruches, de jardins potagers, bois et prairies et touchons le moins possible aux sols afin de laisser la biodiversité faire son œuvre. Nous vivons tous en famille, au milieu de nos parcelles, cela nous donne donc forcément une conscience aiguë de son évolution et de ses besoins. Après 27 ans de pratique de cette philosophie, on sent que le vignoble a atteint sa maturité. Et cela nous permet d’aller toujours plus en précision dans l’éclat du fruit, de travailler l’élégance, la finesse et l’équilibre, qui caractérisent nos cuvées et leur signature haute couture.
Après avoir racheté en 2005, les 22 hectares de vignes voisines du château Gazin Rocquencourt, la famille a investi un vignoble au cœur de la prestigieuse Vallée de Uco, en Argentine, baptisé DiamAndes, qui signifie le Diamant des Andes. Avec l’envie de trinquer à de nouvelles aventures ? Véronique : Une belle opportunité s’est offerte à mes parents qui, en amoureux de l’Argentine, se sont lancés. C’était une nouvelle fois un fameux défi, puisqu’à leur arrivée il n’y avait aucune installation et c’est devenu aujourd’hui la plus grande de nos propriétés. 130 hectares sur lesquels nous cultivons plusieurs cépages et évoluant en coopération avec Malartic, chacun bénéficiant des avancées de l’autre. Et dont nous distribuons tous les vins jusqu’en Belgique.
Séverine : Les trois vignobles représentent un million de bouteilles. Notre désir profond aujourd’hui, c’est d’en révéler le patrimoine aussi bien à DiamAndes qu’à Malartic, au delà d’une culture de vins, dans un principe d’éco-tourisme. Avec un lieu où profiter d’ateliers, de repas au château, de balades dans le vignoble, … La plus belle des façons d’ancrer toute la richesse de cet héritage.
Lausanne - La ville qui fait vibrer la Suisse
Lausanne
La ville qui fait vibrer la Suisse
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Perchée entre lac et montagnes, Lausanne, longtemps discrète, émerge aujourd’hui comme l’une des villes les plus dynamiques de Suisse. Avec le Léman qui caresse ses rives, jusqu’à ses rues escarpées aux panoramas enchanteurs, elle séduit à chaque détour. Sur 500 mètres de dénivelé, c’est un véritable ballet de parcs enchanteurs, musées incontournables et enseignes branchées qui s’offre à nous. Et pour une immersion totale dans « la meilleure petite ville au monde », nos valises ont trouvé refuge au Royal Savoy, un cinq étoiles somptueux où le Sky Lounge, bar perché avec vue imprenable sur le lac, s’impose comme P(a)lace to be.
« Les Lausannoises ont les plus belles jambes du monde ». On n’a pas soulevé les jupes des filles pour vérifier cette affirmation du regretté cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godart. Une certitude cependant, la topographie ultra pentue de la ville oblige à un exercice quotidien. Cinq cents mètres de dénivelé séparent en effet le lac Léman des cimes de Lausanne, offrant à la ville de somptueuses vues panoramiques – la Balade des Panoramas, de la Tour de Sauvabelin, au sommet du Crêt de Montriond, en passant par le parc de la Fondation de l’Hermitage, la cathédrale et les 224 marches de la tour du beffroi, est un incontournable. Ce n’est donc point un hasard si Lausanne a été élue « meilleure petite ville du monde » par le magazine Monocle – titre amplement mérité.
Quatrième ville de Suisse, Lausanne distille une douceur de vivre réconfortante. Certes le Léman, véritable mer intérieure qui complète la ville, constitue son principal atout séduction, mais c’est loin d’être le seul ! Petite par la taille (41 km2) et le nombre d’habitants (moins de 150 000), mais grande par ses ambitions, Lausanne attire artistes, sportifs et esprits curieux. Capitale Olympique (un statut unique au monde), elle brille en tant que centre de la gouvernance du sport international, tout en intégrant les tendances urbaines, comme le roller. Côté culture, Lausanne ne fait pas dans la demi-mesure, fédérant au sein de l’ambitieux Plateforme 10, les Musées des Beaux-Arts, de la photographie et du design. On a passé tout un après-midi dans ce véritable hub où les expos flirtent avec le design le plus avant-gardiste. Flâner dans les ruelles du centre historique révèle également bien des plaisirs : Le Barbare pour un chocolat chaud parmi les meilleurs au monde, Acarré pour de fameux croissants, et la Ferme Vaudoise pour des produits locaux à ramener en Belgique. Près de la gare, Ca passe crème, le temple du café, a conquis notre palais.
Pour savourer pleinement le Léman, les locaux nous ont donné ce conseil : « le maillot, c’est l’indispensable de la garde-robe… ». Nous avons donc traversé le quartier chic d’Ouchy, pour rejoindre le lac et sa nouvelle plateforme flottante, afin d’alterner séances bronzette et plongeons dans les eaux turquoise. Une croisière-apéro nous a ensuite transportée vers Montreux à bord d’un bateau à roues à aubes, classé au titre de monument historique. Un voyage hors du temps. Que le choix d’un hôtel va sublimer.
Le Royal Savoy. Un joyau d’élégance à quelques minutes à pied du Léman. Bien plus qu’un hôtel, c’est une véritable institution. Conçu par l’architecte Eugène Jost en 1909, dans un style Art nouveau irrésistible, cet établissement a hébergé familles royales, artistes et penseurs influents. Le Royal Savoy Lausanne ferme pourtant ses portes en 2009, pour la bonne cause : une transformation totale. Quand il rouvre en 2015, c’est un joyau sublimé, fier de son héritage majestueux, qui nous accueille. Et nous ravit. Les génies créatifs de MKV Design ont orchestré une rénovation qui sublime l’âme du Royal Savoy tout en y insufflant une modernité captivante. Pour séduire tous les voyageurs, ils ont doté le bâtiment de deux ailes : le charme vintage du bâtiment historique et l’épure assumée de la nouvelle aile contemporaine. Bien pensé !
O joie, notre chambre est nichée dans l’aile historique où l’élégance d’antan rencontre le design moderne. La vue sur le Léman au réveil va nous arracher plus d’un sourire. Cette matinée, on l’a passé au spa, avec piscines intérieure et extérieure, suivi d’un déjeuner en compagnie d’Auryne, la Directrice marketing, qui se révèle intarissable sur la richesse du terroir suisse et sur l’expérience détente de son bel établissement. « Demain soir, une table vous attend au Sky Lounge, au dernier étage de l’hôtel. Vous allez vous réga-ler ! », nous a-t-elle promis. Elle a raison. A la nuit tombée, un verre de Chasselas en main – ce vin emblématique des terrasses de Lavaux, non loin de Lausanne –, nous avons été éblouie. Perché au sommet de l’hôtel, ce rooftop est l’endroit rêvé pour savourer un cocktail signature tout en admirant la vue incroyable sur Lausanne, le lac Léman et les Alpes, carrément ! Les Lausannoises et Lausannois en ont fait leur nouveau repaire – et nous aussi.
Star Flyer - Une franche invitation à prendre les voiles
Star Flyer
Une franche invitation à prendre les voiles
Mots : Servane Calmant
Photos : Star Clippers
« C’est un fameux trois-mâts, fin comme un oiseau, hissez haut ». Plutôt un quatre-mâts, excusez du peu ! Août 2024, nous embarquons à bord d’un élégant voilier, véritable lévrier des mers, inspiré des clippers du 19e siècle. Départ du port de Cannes. Observer les voiles se gonfler au vent. Prendre le large. Perdre de vue le rivage. L’horizon, apaisant, devient notre cap ; les escales, notre rythme de croisière sur les flots azurés de la Méditerranée … Récit.
Un après-midi ensoleillé, port de Cannes, douane maritime, au bout d’un couloir baigné de lumière, un panneau indique Star Flyer. En mer, un voilier quatre-mâts de 115 mètres de long à l’élégance intemporelle attend les croisiéristes. « Il a été construit à Gand ! », nous souffle-t-on à l’oreille. Cocorico ! A l’origine de cette merveille des mers, un entrepreneur suédois et marin aguerri, Mikael Krafft. Son ambition ? Concevoir et créer des bateaux de croisière pour le grand public, dont les lignes s’inspirent des clippers du 19e siècle. Star Clippers, sa compagnie maritime, possède aujourd’hui trois voiliers de prestige (dont un cinq-mâts) suffisamment petits (le Star Flyer accueille 170 passagers) pour jeter l’ancre dans des ports difficilement accessibles aux gros navires de croisière…
Sous un ciel azur, on assiste aux premières manœuvres d’appareillage. Le Star Flyer largue les amarres, hissant les voiles à la force des bras des matelots, tandis que résonne, magistrale, la musique composée par Vangelis pour le film « 1492 Conquest Of Paradise, Christophe Colomb ». Ce rituel se répètera chaque jour : voir les voiles se gonfler au vent. Ecouter le murmure du bateau fendant l’eau. Nos valises nous attendent dans notre cabine, accessible via d’étroites coursives en bois. Elle n’est certes pas bien grande mais confortable – lit double et salle de douche privative. Par le hublot cerclé de cuivre, la mer s’étend calmement à l’infini. A la faveur d’une nuit sombre, on la découvrira tumultueuse, ses vagues rugissantes viendront frapper notre hublot, rappelant la puissance indomptable de l’océan.
De retour sur le pont en teck, la vie à bord prend ses aises. Le port de Cannes, ses plages dorées et ses palaces scintillants se réduisent peu à peu en une silhouette lointaine… Au Tropical Bar, se mêlent les accents des voyageurs améri-cains, allemands, anglais. Parmi eux, des « Repeat Customers », ces habitués qui composent une part significative (+- 40%) des passagers du Star Flyer. Le mood du lieu ? Cocktails vitaminés et tongs de plage. Aucun signe ostentatoire de richesse, l’ambiance se veut décontractée. 22h, les passagers, le capitaine et un équipage cosmopolite enflamment la piste sur des airs tropicaux et les tubes des années 80. Loin des soirées glam d’Ibiza certes, mais le charme authentique du Star Flyer fait mouche et la croisière s’amuse beaucoup.
Les escales, ce sont elles qui rythment la vie relativement paisible du croisiériste. Chaque jour, le Star Flyer s’ancre dans un nouveau port, offrant à ses passagers des étapes qui oscillent entre détente et découverte.
Monaco, joyau niché entre mer et montagne, défie toute logique. Ce micro-Etat affiche une densité record d’habitants par mètre carré et le plus haut taux de millionnaires. Pourquoi donc ces fortunés choisissent-ils de s’y entas-ser comme des sardines ? Il y a d’autres paradis fiscaux où le prix de l’immobilier est moins élevé ! Ce mystère alimentera une conversation de salon au Café de Paris de Monte-Carlo. On s’y attable pour contempler un écrin de luxe saturé d’excès. Car cette mythique brasserie monégasque qui s’est offert un lifting spectaculaire l’an dernier, est le spot de rêve pour admirer, entre deux gorgées de champagne, les Ferrari et Lamborghini qui se pavanent devant le célèbre Casino. On refera le monde demain !
Après une nuit paisible en mer, nous mettons le cap sur la Corse. A l’île Rousse (ce nom, trompeur, est celui d’une ville et non d’une île), nous partons à la découverte de Sant’Antonino, joli village médiéval de l’arrière-pays perché à 500 mètres d’altitude. On se perd dans les ruelles de ce plus beau village de France, le bonheur, c’est simple. Mais le soleil tape. Notre œil de lynx a repéré un petit magasin, le Clos Antonini, tenu par des vignerons et des producteurs d’agrumes. On y dégustera la meilleure citronnade pressée de l’univers !
Ajaccio, ensuite, déploie son charme insulaire et quelque peu suranné. On passe la matinée à explorer le marché animé du centre-ville et à paresser sur des plages de sable fin. La ville natale de Napoléon possède évidemment un patrimoine historique important dont la maison natale de Nabulio, le surnom dont l’affublait sa mère, mais à force de décliner l’empereur à toutes les sauces (café, brasserie, resto, auberge, barbier …), on frôle l’indigestion. Un verre de Cap Mattei, rondelle de citron, nous servira de précieux remède.
Retour à bord. Naviguer autour de la Corse reste une aventure hors du commun. L’île de beauté dévoile ses joyaux : côtes sauvages, calanques à couper le souffle, roches sculptées par le temps qui défient les lois de la gravité. Perle du sud, Bonifacio se dresse fièrement à plus de 70 mètres au-dessus des flots, offrant un panorama vertigineux. Beyoncé et Jay-Z eux-mêmes ont choisi ces falaises pour renouveler leurs vœux. Nous, plus modestement, nous avons arpenté avec délectation ce musée à ciel ouvert. Bonifacio invite à remonter le temps : forteresse imprenable, escaliers taillés dans la roche, églises chargées d’histoire. A l’ombre d’un parasol, une Pietra, bière locale aux subtiles notes de châtaigne, nous attend.
La croisière se poursuit de l’autre côté des flots, en Italie, avec une escale coup de cœur à Portoferraio sur l’île d’Elbe, face à la Toscane, où Napoléon Bonaparte, encore lui, a vécu en exil. La promenade du port touristique jusqu’à la forteresse Facone qui embrasse toute la ville et ses environs, est un incontournable. Inoubliable. Certes, ça grimpe sec. Il nous faudra trouver du réconfort. Direction les plages. Entourées de falaises, elles offrent, de loin, un paysage à couper le souffle, le sable blanc créant un contraste saisissant avec la mer turquoise. Sur place, déception, la plage est couverte de galets. Ne sommes nous point trop exigeante ? On y réfléchira plus tard, des locaux viennent de nous indiquer la meilleure gelateria de l’île. Une pistache de Bronte, per favore !
C’est (déjà) notre dernière nuit sur le Star Flyer. Le capitaine nous convie à contempler les étoiles qui se mirent dans les eaux calmes, dernier clin d’œil de la Méditerranée. Les images de la mer scintillante et des voiles blanches déployées au gré des vents s’ancrent dans notre mémoire, témoins d’une belle aventure en Méditerranée…
Club Med Vittel Ermitage - Art déco et déconnexion au cœur des Vosges
Club Med Vittel Ermitage
Art déco et déconnexion au cœur des Vosges
Mots : Ariane Dufourny
Photos : DR
Le Club Med Vittel Ermitage, niché au cœur des Vosges, réinvente l’art de la déconnexion. Après dix mois de rénovation stylée où le charme Art déco s’entrelace harmonieusement avec des touches de modernité, ce lieu iconique du Club Med devient le refuge idéal pour une parenthèse hors du temps.
Il règne une alchimie unique entre le Club Med et la ville de Vittel, une histoire qui débute en 1973 avec l’ouverture du Resort Vittel Le Parc. Gilbert Trigano, cofondateur et visionnaire du Club Med, surnommait cet endroit « L’île Verte ». Ce cadre idyllique offrait une expérience bien-être dans la ville thermale, une immersion totale dans la nature vosgienne, tout en proposant un large éventail d’activités sportives.
En 2001, cette aventure s’enrichit avec l’inauguration du Club Med Vittel Ermitage, niché dans une somptueuse demeure Art déco datant de 1929, installée au cœur d’un écrin de nature.
Lors de notre séjour en juillet dernier, nous découvrons un lieu où passé et présent coexistent harmonieusement. Après dix mois de travaux, le Club Med Vittel Ermitage a retrouvé sa splendeur d’antan, agrémentée d’une touche de modernité subtilement intégrée. En pénétrant dans le hall, nous sommes immédiatement éblouie par un double escalier monumental et des boiseries d’origine magnifiquement restaurées. Les plafonds ornés de moulures et la fresque d’époque ajoutent une dimension historique à ce lieu déjà chargé d’histoire. C’est un véritable voyage dans le temps avec un ancrage dans le présent.
Notre chambre, rénovée dans le respect du style historique, dégage un charme intemporel. Les détails, des moulures aux meubles d’époque, rappelent le chic des stations thermales d’autrefois. 28 nouvelles chambres ont été ajoutées et décorées dans un esprit plus contemporain, mais toujours en harmonie avec le passé du bâtiment. Ces chambres sont idéales pour les familles, offrant à la fois confort et style.
Notre dîner au restaurant « L’Ermitage » constitue un des moments forts de notre séjour. La décoration Art déco du lieu nous séduit immédiatement. La nouvelle véranda, qui surplombe le parcours de golf du Resort, offre une vue imprenable, propice à la dégustation d’un repas préparé avec des produits locaux : légumes frais, fromages affinés, charcuteries artisanales, et recettes régionales. Le bar « Le Birdie », avec sa corniche qui surplombe le domaine, se révèle un endroit parfait pour finir la soirée, entourée de pins et sapins centenaires.
« Le Jardin », nouvel espace paisible, invite à profiter de la nature environnante et de la nouvelle piscine extérieure. Dans cette ambiance chic et bucolique, nous assistons à des sessions en live de chanteurs et musiciens, qui ajoutent une note festive à notre séjour.
Le lendemain, nous optons pour une initiation au golf sur le magnifique parcours de 18 trous qui s’étend face à la bâtisse historique du Resort. Sous la guidance d’un instructeur patient et expérimenté, nous découvrons les bases de ce sport, tout en profitant du cadre serein et verdoyant des collines du Mont-Saint-Jean.
Pour ceux qui, comme nous, aiment varier les plaisirs, le Club Med Vittel Ermitage propose également des escapades à vélo Gravel, une nouvelle acti-vité qui permet de rouler sur tous les terrains. C’est une façon fantastique de découvrir la campagne vosgienne tout en faisant de l’exercice.
Le Resort s’avère également un véritable paradis pour les passionnés d’équitation, comme nous. À Vittel, qui abrite un hippodrome historique, le Club Med propose un accès exclusif à quatre manèges et carrières, dont une spécialement dédiée au saut d’obstacles. En tant qu’ancienne cavalière passionnée, il nous a été impossible de résister à l’appel de la selle !
Ce séjour est une véritable invitation à la déconnexion. « Le Studio », un espace en rez-de-jardin dédié à une approche holistique du corps et de l’esprit, permet de se recentrer et de retrouver une paix intérieure.
À seulement dix minutes à pied du Resort, les thermes de Vittel, fondés en 1855, prolongent cette parenthèse de bien-être. Scoop : le Palmarium des thermes sera transformé en spa premium d’ici 2026.
La rénovation du Club Med Vittel Ermitage s’inscrit dans le cadre du projet Vittel Horizon 2030, visant à rajeunir la destination. Ce Resort unique en son genre incarne parfaitement l’esprit des Vosges et raconte l’histoire de la station thermale de Vittel. Notre séjour ici ne s’apparente pas à une simple escapade , c’est une véritable immersion dans un art de vivre, celui des grandes demeures du début du siècle dernier. Nous avons quitté le Resort ressourcée, l’esprit libre, avec l’envie de revenir pour une nouvelle expérience, toujours plus authentique et mémorable.
Inter Scaldes - Virée gourmande en Zélande
Inter Scaldes
Virée gourmande en Zélande
Mots : Servane Calmant
Photos : Inter Scaldes
Plantons le décor : la Zélande, séduisante terre de la mer, une villa et ses douze suites hôtelières élégamment rénovées, une table qui a toujours tutoyé les étoiles, un héliport. La proposition est alléchante. Elle l’est d’autant plus qu’Inter Scaldes, nouvellement géré par le chef néerlandais Jeroen Achtien, figure parmi les meilleures tables des Pays-Bas. Récit.
Nous sommes en Zélande, à 50 kilomètres d’Anvers, à Kruiningen plus précisément, dans les vastes polders de cette belle province néerlandaise, entre les estuaires de l’Escaut oriental et de l’Escaut occidental d’où le nom du restaurant, Inter Scaldes en latin. Terrain de jeu du chef Jannis Brevet pendant plus de 20 ans, Inter Scaldes a affiché 3 étoiles Michelin dès 2018. Mais Jannis et son épouse ont décidé de se séparer de leur restaurant début 2023 pour vaquer à d’autres occupations…
Novembre 2023, Inter Scaldes rouvre ses portes après une vaste rénovation et le rachat par la chaîne Pillows Hotels d’une villa au toit de chaume qui abrite 12 suites hôtelières disponibles exclusivement pour les clients du resto. Pas de petite chambre donc, que de grands espaces rénovés par les architectes du Studio Paul Linse, également responsables du design de l’hôtel De Blanke Top à Cadzand et des Pillows Amsterdam et Gand. Drapées d’épure et vêtues d’un blanc ponctué de tableaux contemporains, ces suites ne boudent pas la convivialité pour autant : l’espace salon mettant à la disposition des hôtes, une platine et des vinyles, invitation à lâcher prise avant de prendre le large, à l’occasion d’un voyage de découvertes culinaires en compagnie de Jeroen Achtien, le nouveau chef d’Inter Scaldes.
Jeroen Achtien est loin d’être un inconnu… Le chef a fait ses armes dans le restaurant triplement étoilé de Jonnie Boer, De Librije à Zwolle (où il a rencontré sa femme, Sanne, qui codirige aujourd’hui Inter Scales), avant d’offrir 2 étoiles au Restaurant Sens, au bord du lac des Quatre-Cantons en Suisse. Bref, un chef au parcours brillant. De retour au pays, Jeroen et Sanne Achtien ne cachent d’ailleurs pas leur priorité : perpétuer ce lieu prestigieux (Inter Scaldes reste le seul resto des Pays-Bas à disposer de son propre héliport), tout en imposant leur style, leur signature. Deux mois et demi après sa réouverture, le restaurant figure dans le guide Gault&Millau 2024 avec une note de 16,5 points. L’étoile ne saurait tarder…
Le restaurant, complètement rénové donc, s’ouvre sur un salon intimiste flanqué d’un bar à amuse-bouches, lequel débouche sur une vaste salle à manger baignée de lumière. Des banquettes semi-circulaires d’un élégant bleu pastel offrent une vue dégagée sur le jardin paysager, le jardin d’herbes aromatiques et l’hôtel. Design épuré et classieux.
Après deux mises en bouche délicieusement iodées, le maître d’hôtel, Leroy Pechler, nous invite à rencontrer le chef dans sa cuisine pour y déguster un dernier amuse-bouche. Faut-il y voir une sympathique faveur accordée à une chroniqueuse gastronomique belge ? Point du tout. Jeroen Achtien prend la peine de s’entretenir avec chaque client. L’occasion d’une brève présentation bien rodée de sa philosophie culinaire qu’on se plaît à résumer ainsi : quand le produit est bon, pas la peine d’en faire des caisses pour le sublimer ! S’ensuit un éloge des trésors de la Zélande, poissons, coquillages et crustacés. La cuisine durable tournée vers le circuit-court, les produits locaux des petits producteurs et de saison, n’est pas pour Jeroen un énième effet de mode, elle est au contraire le fruit d’une réelle prise de conscience des enjeux de l’alimentation. Confidences également d’un chef qui affectionne particulièrement le terre-mer qu’il maîtrise à la perfection, la maturation notamment de l’agneau et les herbes aromatiques qu’il cultive au jardin. De retour à table, les atouts de cette Zélande gourmande courtisent le palais : plie, fruits de mer, citron, pour un vibrant hommage à cette terre de la mer. Viennent ensuite l’agneau et l’huître de Zélande pour une combinaison élégante. Coup de cœur pour ce foie gras (sans gavage) harmonieusement escorté d’un sorbet et de dés de betterave et nappé de graines de tournesol. A chaque étape, la sélection de vins opérée par la pétillante sommelière, Tessa van de Wouw, 28 ans, séduit. Les vins blancs minéraux, partenaires privilégiés des produits de la mer, ont de toute évidence ses faveurs. Le festin s’invite ensuite au salon et au bar à mignardises, en compagnie de Jeroen Achtien, pour la dégustation, notamment, d’un délicieux dessert régressif, douceur d’une saveur toute particulière pour le chef puisqu’elle vient saluer la naissance du premier enfant du jeune couple.
Club Med Marrakech La Palmeraie - L’émerveillement pour tradition
Club Med Marrakech la Palmeraie
L’émerveillement pour tradition
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Club Med
Il n’y a pas que des gens que l’on s’éprend, mais aussi des lieux. Et si le coup de foudre ne s’explique habituellement pas, celui ressenti pour Le Club Med Marrakech La Palmeraie pourrait au contraire se raconter par une pléiade de superlatifs. Havre de beauté au cœur d’une oasis luxuriante, le Resort tout juste agrandi, résonne comme une déclaration d’amour à la ville rouge.
Marrakech ne se visite pas, elle se ressent. Tant son exploration s’imprime à même la peau et sur la rétine, vibrante de nuances, de parfums et de mélodies. Au diapason de l’ancienne cité impériale, le Club Med Marrakech La Palmeraie invite tous les sens au voyage. C’est le chant des oiseaux et des cigales qui nous accueille, alors que l’on pénètre dans l’enceinte du domaine de 32 hectares, puis se réveillent les arômes de fleur d’oranger et d’une terre gorgée de soleil. Avant de révéler le vert chaud et profond qui empli toute vision, celui des oliviers et des palmiers, des amandiers et des cactus, auquel répond l’eau turquoise qui se fraye un chemin dans les allées, pour rejoindre un bassin de mosaïques.
Savoir les rues peuplées de la Medina et l’effervescence des souks tout proches, n’en rend que plus forte la sensation d’avoir franchi les portes d’un jardin secret, respirant l’art de vivre et de savourer à la marocaine, dans un décor qui en sublime la culture. L’influence orientale et berbère s’y goûte partout, des lustres finement ciselés à la peinture mêlant ocre, sienne et bleu Majorelle. Des arcs mauresques ornant les alcôves et portes aux carrelages zelliges traditionnels, en un design réalisé par des artisans locaux et habillé d’élégance par l’architecte Laurent Maugoust.
Le Resort respire l’authenticité mais aussi l’intime, malgré sa capacité à accueillir 1250 visiteurs. Les hauts plafonds et l’imposante terrasse de La Palmeraie, son restaurant principal aux inspirations précieuses et raffinées, écartent toute sensation de foule. Tandis que l’hospitalité du El Kébir, consacré aux mezze, tajines et pâtisseries de la cuisine locale, ne semble déployer ses saveurs que pour nous. Et il en va de même pour le Pacha, le bar bordant la piscine et doté d’un rooftop à la vue panoramique sur l’Atlas, comme du spa Cinq Mondes, l’espace de soin à la douceur généreuse, où profiter d’un massage ou d’un rituel d’inspiration marocaine mais aussi balinaise, japonaise ou indienne.
Une invitation à rayonner
Et, alors que ses vastes étendues renforcent de façon singulière l’impression d’un lieu confidentiel et protégé, le domaine vient également d’inaugurer une nouvelle extension destinée aux familles en recherche d’une sérénité sur-mesure. Baptisée Le Ksar, comme un rappel aux villages fortifiés d’Afrique du Nord, celle-ci s’impose comme un hameau où l’on se régale en tribu, grâce à des chambres colorées et chaleureuses, aux multiples pièces, conçues pour partager et se retrouver mais aussi jouir chacun d’un coin privé. En plus de trois clubs pensés pour les petits dès que 4 mois comme les enfants et adolescents, l’endroit accueille une piscine, une pataugeoire et une aire de jeux exclusives. Imprégné d’une volonté de réjouir toutes les générations de voyageurs.
Et c’est ce désir d’accueil qui serait peut-être le mieux à même de définir l’essence du Resort Marrakech la Palmeraie. Accueillir chaque forme d’évasion. Chaque définition du bien-être. Qu’elle soit luxueuse et sublimée, grâce à un Riad Club Med Exclusive Collection dont les suites sont enclavées dans un écrin verdoyant, fleuri de bougainvillées roses. Sportive, entre équitation, putting sur les greens, trapèze ou encore fitness. Aventureuse, avec des excursions dans le désert d’Agafay ou jusqu’à la ville portuaire Essaouira. Ou plutôt déconnectée et dorée, rythmée par les siestes à l’ombre des parasols et la saveur du thé à la menthe. L’esprit libre et comblé.