METEOR
METEOR
L’astre gastronomique où le minimalisme rencontre l’inattendu
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Eline Verbeke, Tine Claerhout, Gilles Draps
C’est à Malines que Meteor fait rayonner la scène culinaire contemporaine par une approche dont l’élégance puise sa source dans la sobriété. Aux commandes, le chef Maarten Van Essche marie amour du produit et audace maîtrisée, pour un moment qui, bien plus qu’une simple étape gourmande, se transforme en une véritable destination gastronomique.
C’est la simplicité qui d’abord s’affirme. Celle d’un ancien presbytère de campagne, installé dans le village d’Heffen, en province d’Anvers. Une imposante demeure de briques, dont l’intérieur a conservé son plancher massif et son escalier d’origine. Sous les hauts plafonds et les murs blanchis à la chaux sont installées des tables rustiques, recouvertes de lin ivoire ainsi que de petits bouquets de fleurs sauvages et des chandeliers. Des bûches s’empilent autour de l’ancienne cheminée de marbre noir. L’atmosphère est sobre, presque brute. Toute prête à laisser la découverte gastronomique atteindre sa pleine mesure.
Nourrir l’instant et la créativité
C’est en effet une expérience sensorielle que propose le chef Maarten Van Essche, autour d’une cuisine, qui comme son décor, sublime l’essentiel et dont la beauté n’a besoin de s’envelopper d’aucune prétention. Après plusieurs concepts temporaires comme De Zwaan, Wilder at the Villa et Les Petits Ruisseaux, ainsi que Magma, une adresse contemporaine aux accents éclectiques et urbains, celui qui a fait ses premières armes aux côtés d’Alain Ducasse et Peter Goossens a cherché durant un an, de Bruxelles à Anvers, le lieu qui abriterait son nouveau projet.
C’est finalement tout à côté de Malines que sa femme Tine et lui sont tombés amoureux de « cette bâtisse empreinte d’une vieille âme », transformée en 2024 en restaurant et à laquelle il explique « avoir voulu apporter une pureté poétique et une forme de minimalisme serein, dont chaque détail est soigneusement pensé. »
Une trame narrative subtile qui se poursuit avec un menu en cinq ou six services, dont la naturalité révèle une profusion de goûts inédits. « Je souhaitais que Meteor appelle la déconnexion. Que pendant deux ou trois heures, on puisse venir y nourrir un sentiment de paix et d’instant présent, tout en découvrant des plats qui mettent en valeur la qualité des produits et l’agriculture biologique, par des saveurs profondes, intenses » décrit Maarten Van Essche. « Un moment à l’énergie particulière, qui se révèle dès lors idéal pour proposer une cuisine pensée comme une forme d’art contemporain. Et proposer une approche un peu expérimentale, axée sur la curiosité et l’inattendu. J’aime surprendre, permettre que des poireaux ou des épinards, une fois fumés, grillés sur un feu à charbon ouvert ou fermentés, révèlent des arômes que l’on ne connaissait pas ».
Une métamorphose quotidienne
Et quelle balade en effet, où, à chaque assiette déroute avant d’éblouir. D’un consommé de betteraves jaunes, mille-feuille et huile d’orange à des pâtes fraîches au caviar d’agrumes. D’un jaune d’œuf fumé miso, asperges blanches et fromage fermier, à des pommes de terre, carne, aubépine, citron d’Amalfi, ce sont de véritables explosions culinaires, qu’accompagnent des vins biologiques et des crus organiques. Mais surtout, une cuisine en perpétuelle transformation, puisqu’à côté d’un menu pleinement repensé toutes les six semaines, les plats sont réinterprétés au quotidien. « Les légumes présentés hier avec une crème, peuvent être braisés aujourd’hui. La saison des orties s’achève et nous les remplaçons par l’ail des ours. Il y a toujours un élément à ajuster, en fonction de la production mais aussi du temps. Notre offre ne sera pas la même sous un soleil éclatant que lors d’une soirée nuageuse. »
A mesure que le jour décline et laisse place à la nuit, c’est ainsi un nouveau Meteor qui se dévoile dans l’atmosphère feutrée des bougies, tandis que la porte ouverte laisse entrer les derniers échos des conversations en provenance de la terrasse. Les plats se succèdent, toujours plus raffinés et inventifs, tous présentés par le chef, qui circule en salle pour en raconter les accords et les notes. « Je suis passionné et j’aime parler de ma cuisine et de l’approche artisanale et durable qui l’anime. Parfois un peu trop » lance-t-il dans un rire. « Mais cette conscience de notre impact et cette recherche d’une gastronomie raisonnée où le produit est central, sont essentiels à l’expérience Meteor. Au même titre qu’un accueil chaleureux et qu’une convivialité qui permet de goûter d’autant plus au plaisir du moment ». « La cuisine est mon langage » confie encore Maarten Van Essche. Un langage qui s’impose au firmament..
LES TABLES DE JOSÉPHINE : une célébration du goût
LES TABLES DE JOSÉPHINE
Une célébration du goût
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Le dicton qui affirme que « l’on mange d’abord avec les yeux » semble avoir été pensé pour elle. Joséphine Jubineau transforme les événements en théâtres d’émotions, offrant avec l’univers coloré et solaire des Tables de Joséphine un véritable régal pour les sens.
Faut-il aimer soi-même recevoir pour créer les tables qui accueilleront des événements exceptionnels ? Absolument. Et à titre personnel, c’est une vraie transmission. J’ai un père qui a travaillé dans le milieu de la décoration, une mère passionnée d’art de la table et de cuisine. J’ai grandi dans une atmosphère où recevoir était une fête autant qu’un plaisir et ces moments étaient toujours synonymes de générosité, au niveau des plats comme du décor. Aujourd’hui, quand j’invite, je consacre parfois une demi-journée à tout préparer et surtout surprendre mes convives.
Est-ce une forme de création qui navigue finalement entre le stylisme et la scénographie ? Oui. Il s’agissait d’une certaine façon d’une suite naturelle à mon parcours et aux douze ans d’expérience acquise dans l’industrie de la mode et de la décoration, où je concevais des mises en scène et des récits autour de collections, de showrooms, d’événements. J’en ai transposé la dynamique et les codes en un principe de self-design dédié aux arts de la table. Le textile y est, par exemple, toujours un élément fondamental. Je chine de la vaisselle, des vases et des accessoires mais aussi une multitude de linges de maison. Mon style est maximaliste et implique une profonde réflexion autour du mix and match, de la cohérence des imprimés et des associations de couleurs, y compris en matière de tissus, pour concevoir des atmosphères qui se mueront en vraies expériences et en un éveil des sens.
Une table réussie est-elle celle qui ressemble à ses hôtes ou qui plutôt surprend par son audace ? Il s’agit justement de conjuguer ces deux principes. Je ne réalise que du sur mesure, afin de refléter la personnalité de celui qui invite. Il est primordial pour moi de m’imprégner du lieu, comme du caractère de chaque client et de ce qui le touche. C’est cela qui va rendre chaque table véritablement unique. Par ailleurs, il y a le souhait de transformer cette toile blanche en théâtre créatif suscitant l’étonnement et l’émerveillement et attisant la curiosité. J’aime aussi démontrer que l’inventivité n’a pas forcément besoin de se nourrir d’objets neufs. Qu’avec des assiettes vintages, des tissus hérités de nos grands-parents, des verres dépareillés ou des couverts de différentes teintes, on peut obtenir un mélange maîtrisé, au charme très personnel et joyeux.
Peut-on dire qu’il s’agit d’un métier d’émotion ? Surtout de sensibilité et de réinvention. Même si bien sûr, certains projets vibrent particulièrement fort. C’était le cas de ma collaboration avec le Corinthia Grand Hôtel Astoria de Bruxelles, entamée alors que l’établissement était encore en pleine rénovation. Il s’agissait pour moi d’y habiller des dîners destinés à la presse, se déroulant au cœur même du chantier. Il fallait créer la magie au milieu de la poussière et des échafaudages, un magnifique défi. Et je continue d’ailleurs de réaliser des workshops créatifs au sein de l’hôtel, où chacun peut laisser libre cours à sa propre vision de l’art de la table. Et puis, il y a eu mon mariage et ces rôles de mariée et styliste tenus en parallèle. C’était à la fois touchant et passionnant de devoir composer un décor fidèle à notre histoire, tout en la revisitant autour d’un thème mêlant l’univers féerique de Noël, des inspirations asiatiques et un hommage aux origines vietnamiennes de mon mari. Cela m’a permis de ressentir de l’intérieur ce que vivent ceux que j’accompagne et de les comprendre encore d’autant mieux.
A quoi ressemblerait la table où vous inviteriez avec bonheur vos convives ? Colorée, vive et audacieuse. Authentique également. Comprenant de nombreux objets issus de mes voyages, qui vont mêler les styles et les traditions. Un métissage lumineux et chaleureux, qui casse les codes. Je me répète souvent que « Créer, c’est s’autoriser à ressentir ». Avec sincérité et une forme d’instinct et de spontanéité.
Avez-vous de jolis projets sur le feu ? En parallèle aux scénographies d’événements, je réalise de la direction artistique et du consulting. J’aimerais aussi développer toujours davantage les workshops autour de l’art de la table, non seulement en Belgique mais aussi pourquoi pas à l’étranger, dans des lieux qui résonneraient pour moi. Ce sont des moments de lâcher-prise où les participants peuvent renouer avec une part d’enfance et d’inventivité. Ces échanges me nourrissent énormément. Les Tables de Joséphine déménagent également à Lasne dès cet été, et un second showroom sera par ailleurs dévoilé en septembre. L’occasion d’offrir à la carte d’autres parts de mon univers.
The Standard - La nouvelle sensation hôtelière qui élève Bruxelles vers les sommets
The Standard
La nouvelle sensation hôtelière qui élève Bruxelles vers les sommets
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Senne Van der Ven & Eefje De Coninck
Après avoir électrisé Londres, New York ou encore Ibiza, le groupe hôtelier américain The Standard a choisi la capitale belge pour incarner une nouvelle illustration vibrante de son style éclectique. Une escale urbaine dont la vue ensorcelante et le design magnétique parent le paysage bruxellois d’une aura irrésistible.
The Standard, c’est une signature. Celle d’un nom qui s’écrit à l’envers, bien résolu à casser les codes traditionnels de l’hôtellerie pour y insuffler la juste dose d’anticonformisme. Symbole de ce sens de l’hospitalité mais aussi de l’audace, chacune des 13 adresses du groupe possède son identité et sa façon personnelle de renverser toutes les attentes. A Bruxelles, cette toile blanche a pris pour cadre la tour de verre de l’ancien World Trade Center, dans le quartier Nord, dont il ne demeurait que les murs porteurs. Prêts à être transformés en une œuvre d’art et de design rétrofuturiste, par l’architecte belge Bernard Dubois.
Une alchimie des contrastes
En réponse à l’énergie bigarrée de la capitale, l’architecte a imaginé une adresse où se croisent les inspirations et les époques. Fusion de brutalisme et d’art nouveau, références à la pop culture et hommage aux designers belges, forment une fresque d’influences dont naît pourtant une harmonie rare. Et d’autant plus inédite que chaque espace de l’hôtel affirme son propre caractère. Flamboyant comme le cocktail signature Rouge Apéritif que l’on commande au très cosmopolite Lobby Bar aux sculpturales colonnes écarlates, dont les courbes racontent le travail des formes qui domine l’hôtel. Ou ambiance feutrée pour le Double Standard, restaurant du rez-de-chaussée au raffinement rétro où la comfort food à l’américaine côtoie les saveurs belges.
Il est alors temps de prendre de la hauteur, direction les 180 chambres et 20 suites conçues comme de luxueux appartements, dévoilant toutes une vue époustouflante des toits bruxellois. Bois brillant, tapis colorés et jeux d’arrondis y dessinent un espace vivant, architectural, chaleureux et intime à la fois. Enfin, au sommet, nous attend le Lila29, nommé en clin d’œil à l’étage qui l’abrite. Un restaurant aux accents ibériques, doublé d’un bar au rooftop semblant posé à même le ciel et dont la beauté irréelle est encore intensifiée par une palette monochrome ainsi que les voiles délicats et les paliers qui en définissent les contours et cultivent le mystère et l’élégance. A Bruxelles, l’éblouissement est devenu un Standard.
Grande Piazza - L’Italie s’invite à Ixelles
Grande Piazza
L’Italie s’invite à Ixelles
Mots : Olivia Roks
Photos : DR
Un vent chaud venu d’Italie souffle désormais sur le quartier du Cimetière d’Ixelles. Là où trônait jadis la brasserie La Bécasse, mythique mais fatiguée, s’est installée Grande Piazza, une trattoria moderne et enjouée.
Sur le rond-point même du Cimetière d’Ixelles où les étudiants et Ixellois s’encanaillent, une nouvelle adresse signée Art Blanc se dévoile aux gourmands tous âges confondus. Grande Piazza se savoure tel un voyage sensoriel au cœur des saveurs et du folklore transalpin.
Fraîchement rénové après sept mois de travaux, le vaste restaurant (140 couverts répartis entre intérieur, sur deux étages, et belle terrasse) séduit dès l’entrée par son ambiance festive et chaleureuse : mosaïques au sol, couleurs solaires, objets chinés, publicités vintage, végétation luxuriante et touches rétro soignées donnent à l’ensemble un charme théâtral, presque cinématographique, mais aussi décomplexé. Avec une touche old fashioned assumée, le rétro rencontre la modernité. Aucun détail n’est laissé au hasard et chaque recoin raconte une histoire et invite à la dolce vita.
Ici, on se rassemble entre amis ou en famille et on refait le monde. Tout commence avec une carte pour se désaltérer, haute en couleur et en créativité ! Un bel éventail de mocktails, cocktails classiques et signatures ou spritz épatera les amateurs, accompagné de petites choses à partager comme l’assiette de prosciutto San Daniele ou de la pizza fritta, stracciatella et sauce pomodoro. Dans l’assiette, le soleil est aussi au rendez-vous : pizzas napolitaines à la pâte gonflée, des recettes de pasta généreuses à partager (ou pas), carpaccios végétariens ou non, escalopes milanaises XXL, traditionnel vitello tonnato, tiramisu maison ou encore pavlova aux fruits rouges pour finir en gourmandise. Une carte pensée pour se faire plaisir, entre classiques populaires et clins d’œil ludiques, à l’image du spritz proposé également… au litre ! Ajoutez à cela un service souriant, une ambiance bon enfant, et vous obtenez un lieu aussi vivant qu’accueillant.
Grande Piazza, c’est une Italie joyeuse, accessible, un peu fantasque, loin de la trattoria coincée ou de l’élégant ristorante. Ici, on trinque, on partage, on rit. Ouvert sept jours sur sept, de onze heures à une heure du matin, c’est l’adresse idéale pour un déjeuner entre collègues, un apéro entre amis ou un dîner animé. Avec désormais douze établissements à son compteur, le groupe Art Blanc évolue avec brio dans le secteur difficile de l’Horeca. La dolce vita n’a jamais été aussi proche !
Quatre questions à Jonathan Blanchart, co-CEO du groupe Art Blanc
Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur cette mythique adresse ixelloise, anciennement La Bécasse ? Nos établissements Art Blanc se trouvent principalement à Waterloo. En fonction des zones, Bruxelles se révèle une ville délicate pour l’Horeca. On cherchait un quartier qui nous apporterait une certaine sécurité en termes de fréquentation. Le Cimetière d’Ixelles nous semblait une bonne option. On s’est alors intéressé de près à un établissement du quartier et en parallèle on faisait nos réunions à la Bécasse pour en discuter… Finalement, à force de fréquenter cette adresse, de s’y sentir bien et d’apprécier son atmosphère, on s’est rendu compte avec mon frère que la taille de la Bécasse correspondait beaucoup plus à nos attentes. Un superbe volume, une adresse qui fait un quart du rond-point, une terrasse ensoleillée toute la journée… On a alors fait une proposition au propriétaire au détriment de l’autre établissement que nous avions repéré, et Grande Piazza est née !
La décoration de Grande Piazza est particulièrement aboutie ! Effectivement, depuis la création de Poncho à Waterloo, la décoration de nos lieux est beaucoup plus aboutie. Une transition a eu lieu. Avant, on fonctionnait avec le cœur, on optimisait le lieu mais on le laissait dans son jus. Aujourd’hui, on tente de bâtir des marques, des identités, comme Poncho et Grande Piazza. C’est grâce à la création d’une cellule au sein du groupe Art Blanc, AB Consult, qui s’enrichit d’un directeur artistique et d’un chef de projets. Elle permet de créer de A à Z un univers cohérent travaillant aussi bien sur l’ambiance que la lumière, le mobilier, l’art de la table, les couleurs ou même le nom de l’enseigne. Un vrai storytelling est désormais imaginé pour nos nouveaux établissements. AB Consult donne donc vie à nos nouveaux projets et marques mais va aussi, dans un futur proche, donner un coup de neuf, rendre une certaine cohérence à nos anciens lieux.
Avec une dizaine d’adresses variées dans son portefeuille, la famille Art Blanc semble avoir trouvé les clés pour réussir avec succès dans l’Horeca… On remercie effectivement nos clients pour leur soutien et leur fidélité. Pour nous, le succès de nos établissements repose avant tout sur l’hospitalité. Bien au-delà du savoir-faire, c’est le savoir-être qui fait toute la différence. Nous créons de belles adresses, certes, mais ce qui compte vraiment, c’est un cadre accueillant, un service et un accueil irréprochable et une ambiance chaleureuse. C’est là notre véritable signature. Je pense qu’aujourd’hui c’est ce que de nombreuses personnes recherchent : passer un vrai bon moment.
Un rêve ultime, un lieu à acquérir qui vous a toujours fait de l’œil ? Mon frère et moi avons beaucoup de rêves (rires). Le succès de Grande Piazza est incroyable et donnerait envie de décliner l’adresse ailleurs. Enfin, l’un comme l’autre, on a toujours rêvé d’une chose : avoir un établissement à la mer et un autre à la montagne, hors Belgique. Un jour… À suivre !
The Ostendian - Au rendez-vous de l’âme ostendaise
The Ostendian
Au rendez-vous de l’âme ostendaise
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Buro Bonito
Cela faisait 25 ans que celle que l’on surnomme « la reine des plages » n’avait plus accueilli de nouvel hôtel. Autant dire que l’ouverture de The Ostendian au cœur du Sky District, ne pouvait que galvaniser les foules. Sa découverte se révèle joliment à la hauteur de l’attente. Caractère affirmé et design aux références vintage et contemporaines donnent à l’établissement 4 étoiles un charme fou.
Ceux qui l’aiment et l’habitent le clament, plus qu’une ville, Ostende, c’est une atmosphère, authentique, joyeuse, éclectique, qui s’écrit au rythme des vagues et d’un vibrant patrimoine culturel. Un héritage qu’embrasse pleinement The Ostendian, le nouveau « place-to-stay » né de la collaboration de C-Hotels et Vastgoedgroep Degroote et installé depuis fin mars 2025 dans le Sky District, à proximité de la gare et de la zone portuaire. Un emplacement central et surtout symbolique, puisque l’hôtel se voulait le cadre d’une plongée dans l’âme contemporaine ostendaise. Et de fait, impossible de s’y tromper. Mur bleu électrique, plafond miroir et meubles seventies imposent dès la réception un style à la fois typique et lumineux, emblématique de la cité balnéaire.
Une ambiance qui imprègne tout autant ses 137 chambres, où fusionnent standards de luxe actuel et clins d’œil rétro. Des cloisons en briques de verre fumé et rideaux de velours y côtoient des sièges de cuir et métal chromé, des carrelages colorés et des illustrations décalées. Sur les murs s’affichent des photos en noir et blanc « d’Ostendians » ambassadeurs anonymes et célèbres, représentant le cœur battant de la ville et son esprit, nourri d’humour et bien sûr d’art. Il aurait en effet été impensable pour celle qui fut le berceau de James Ensor et d’Arno, de ne pas rendre hommage à la créativité. Ainsi, dans le décor cosy et flamboyant de « The Bar », les tourne-disques près des tables permettent d’écouter des classiques jazz et soul en savourant un verre accompagné d’huîtres. Alors que « The Ballroom », qui accueille les petits-déjeuners gourmands de l’hôtel, adresse un clin d’œil au cinéma dans une atmosphère rappelant les cabarets glamour et de l’âge d’or hollywoodien. La reine des plages n’aurait assurément pu trouver plus bel ambassadeur que The Ostendian pour refléter son union singulière de panache et de convivialité.
Entropy - L’âme de la table
Entropy
L’âme de la table
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Du désordre d’aujourd’hui peut naître l’équilibre de demain. La définition de l’Entropy d’Elliott Van de Velde et Adeline Barras est celle d’un retour à la simplicité et à l’humain. Non seulement par une gastronomie qui sublime le végétal avec un inégalable talent, mais aussi par une approche solidaire, sensible et durable.
Jeune Chef de l’Année de Bruxelles. Ce 4 novembre 2024, Elliott Van de Velde remporta ce titre, décerné par le renommé guide Gault & Millau. Une récompense prestigieuse célébrant son travail gastronomique au sein d’Entropy, fondé deux ans et demi plus tôt. Et d’autant plus exceptionnelle qu’Entropy n’est pas un restaurant. Et qu’Elliott Van de Velde n’est pas un chef. Du moins, pas au sens classique du terme.
Nourrir les émotions en même temps que le corps. Alimenter la réflexion par les sens et les saveurs. Entropy est le projet d’une vie, de deux même, puisqu’il a été imaginé en couple, par Elliott Van de Velde et Adeline Barras, au croisement de la démarche engagée, de l’émerveillement du goût et de l’expérience holistique. Un concept loin des sentiers battus culinaires, impossible à nommer et donc d’autant plus essentiel à découvrir. Rendez-vous est pris, par une journée dont l’atmosphère ensoleillée irradie sur la place Saint-Géry et jusqu’à la porte d’un ancien relais de poste du XVIIIe siècle. Derrière celle-ci, le beau, façonné dans ses moindres détails. Un bar artisanal en bois clair qui s’impose en impressionnante pièce centrale et dont chaque élément se fait le rappel, jusqu’au morceau de branche sur lequel reposent les couverts. Les sculptures captivantes de Mathilde Wittock, qui, de balles de tennis a fait des patchworks colorés. Tandis que sur les murs l’on découvre ses mosaïques de racines, un bel exemple de bio design et biomimétisme qui allie fonctionnalité acoustique et esthétisme. Une multitude de livres sur des étagères parlent de végétaux, de botanique et de cuisine et des fleurs séchées gravitent au plafond et sur les tables. Un décor qui sème les graines essentielles de cette balade singulière qu’est Entropy, comme l’explique Elliott Van de Velde : « Sans invitation, il n’y a pas de moment. Sans accueil et convivialité, la cuisine, même sublime, perd son sens. Ce qui me fascine c’est d’assister à cette découverte des légumes par une forme globale de naturalité par les yeux de ceux que nous recevons. Leur expression qui se transforme par l’effet de surprise, par les associations méconnues des plats, par la sensibilité à notre univers qui grandit. C’est ce partage, cette transmission, qui est mon moteur. »
Cultiver le goût et l’authenticité
Sa passion, Elliott Van de Velde l’a rencontrée par hasard pour ne plus jamais la quitter, alors qu’il travaillait en salle dans un restaurant libanais. De ce coup de foudre est née une approche d’explorateur culinaire, de créatif autodidacte, qui imagine à contre-courant. Partant des combinaisons les plus subtiles pour révéler la pureté des ingrédients et des éléments souvent délaissés comme les fanes, les racines ou les feuilles pour atteindre la quintessence des saveurs. « Avoir appris la cuisine par moi-même, en testant et en pratiquant, a laissé toute la place à l’instinct. A un fonctionnement intuitif, qui pousse à se réinventer. Je réalise beaucoup de juxtapositions, de cuissons lentes, de macérations. Il y a les recettes et puis il y a l’alchimie qui apparaît d’elle-même, parfois par une infime modification de cuisson, de découpe, de quantité et qui permet la réinterprétation d’un aliment d’un millier de façons. C’est ce qui amène un menu, tout en conservant son essence, à n’être jamais figé ». Une carte végétale pensée comme un voyage où l’on choisit de réaliser quatre, cinq ou huit arrêts, et qui n’en finit pas d’émerveiller. D’un préambule de Navets, Radis noir et Daikon en duo cuit et cru, Ecume de Koji au Yuzu, Jus d’herbe et huile de marjolaine, Beignet d’herbes en tempura, Cuillère de saké à l’aspérule. A l’escale sucrée d’une Courge en macération dans du vin de Fleur d’o-
ranger, grillée à la flamme au kozo d’agrumes, Pumpkin cake, Glace aux graines de courge, Crémeux de curcuma et jus d’argousier et de courge.
Une gastronomie d’exception, que l’on ne peut goûter pleinement sans s’imprégner en même temps de sa vision humaniste. « Notre vocation est d’être un lieu nourricier, dans tous les sens du terme. Non seulement par le plaisir et la gourmandise, mais aussi par une éducation au vivant, à la durabilité et à l’écologie au moyen de notre association Hearth Project » explique Elliott Van de Velde. « Un principe d’écosystème équitable et circulaire, à véritable impact social, non seulement grâce à un jardin urbain, des cours et des ateliers, mais aussi par la redistribution de cinquante à cent repas par semaine à des personnes en situation de précarité. Des actions portées par Entropy, grâce à ses bénéfices financiers, mais aussi par sa créativité et sa philosophie. Celle d’une expérience inoubliable, qui continuera d’inspirer bien après avoir quitté la table. »
Paul-Antoine Bertin x STUDIØ 27
Paul-Antoine Bertin x STUDIØ 27
Mots : Olivia Roks
Photos : DR
Paul-Antoine Bertin n’est pas un chef comme les autres. Du haut de ses 27 ans, il enchaîne les projets innovants, passionné par les concepts uniques. STUDIØ 27 est sa dernière création, un studio créatif culinaire totalement inédit et sans limites.
A 27 ans, votre parcours est déjà jalonné de beaux projets… J’ai un parcours culinaire plutôt autodidacte. J’ai commencé à travailler dès l’âge de 15 ans pour financer mes premiers voyages. Vers 18 ans, le traiteur bruxellois Point Albert, très créatif, m’a engagé en tant que commis et cuisinier. Deux ans plus tard, il a fait faillite et j’ai repris l’espace pour ouvrir mon premier restaurant en 2017 : Ötap. Nous produisions beaucoup de pain pour l’établissement, ce qui prenait du temps, mais il manquait également une petite boulangerie de quartier… Nous avons alors ouvert la boulangerie Grain et la personne chargée de faire le pain au restaurant est devenue le chef boulanger de Grain. Ensuite, en 2020, le sommelier Léopaul Robert et moi, passionnés de vins, avons lancé le bar à vins Rebel. Au fil du temps, les sollicitations pour un service traiteur se sont intensifiées, s’étendant parfois bien au-delà de la gastronomie pour inclure des arrangements floraux, l’organisation d’événements, etc. En 2023, Nathan Gullentops et moi avons donc créé STUDIØ 27, un service traiteur pas comme les autres… Mon parcours culinaire est varié et porté surtout par l’envie d’imaginer de nouveaux lieux, de nouveaux concepts à réaliser de A à Z, à l’aide d’associés variés, aussi passionnés que moi.
Mais aujourd’hui STUDIØ 27 est devenu bien plus qu’un service trai-teur. Vous vous définissez davantage comme un studio créatif ? Oui, aujourd’hui STUDIØ 27 pourrait davantage se définir comme une boîte d’évènementiel, un studio qui rassemble différentes disciplines fusionnant les mondes de la gastronomie, de la mode, du design, de l’art contemporain… Nous tentons de créer des expériences ou des moments qui sortent de l’ordinaire. Aucune collaboration avec des lieux fixes, avec nous tout est adapté sur mesure. Nous n’avons pas de liste de prix ou de menu préétabli, ce qui peut parfois refroidir les clients, mais ici rien n’est prédéfini.
Pour arriver à un résultat de haut niveau, vous vous entourez de diverses personnes de talent… STUDIØ 27, c’est tout d’abord Nathan et moi. Je me charge de la partie création et relation, des premières rencontres, du moodboard de départ. Une fois que l’évènement est confirmé par le client, Nathan entre en jeu et se charge de la gestion des équipes et du bon suivi du projet. Dans 90 % des cas, je m’occupe aussi du menu et de la cuisine. Autour de nous, de nombreux talents, tous indépendants, viennent en renfort. C’est ce qui fait notre force. Nous sélectionnons une équipe en fonction de la demande : scénographe, architecte ou architecte d’intérieur, chef, chef de salle, équipe technique pour les sons et lumières, etc. Nous les choisissons en fonction des projets. Par exemple, pour notre premier dîner public en février au Mix à Bruxelles, c’est Elona Pinto qui a géré toute la scénographie. C’est une amie, c’est rare que je travaille avec des proches mais cela se passe très bien, et nous multiplions les projets ensemble.
Même si vous proposez du sur mesure, y a-t-il un style qui correspond davantage à STUDIØ 27 ? J’aime beaucoup les ambiances brutes, industrielles. Cependant, j’évolue et j’apprécie de plus en plus des atmosphères plus chaleureuses mais épurées, je n’aime pas les détails inutiles. L’assiette et le menu doivent aussi suivre le fil rouge de l’expérience, ils doivent correspondre au lieu et à l’ambiance. Mais j’aime particulièrement imaginer des plats autour d’un produit à sublimer.
Qui sont les clients qui vous font confiance ? D’importantes marques qui veulent surprendre et épater comme Lamborghini, Courrèges, Yves Saint Laurent ou encore Louis Vuitton, mais aussi des galeries par exemple. Nous réalisons également de nombreux dîners privés, chez eux ou dans des lieux décalés, originaux. Quant au dîner Tatami qui s’est tenu dernièrement au Mix, c’était notre premier dîner public. Il s’agissait de transformer leur pièce de yoga. L’événement n’était pas très rentable mais l’idée était surtout de faire parler de nous, montrer notre talent, notre style…
Depuis le Covid, l’Horeca souffre. Pensez-vous qu’aujourd’hui, pour réussir dans le secteur, il faut proposer une expérience au client, tant dans la décoration que dans l’assiette ? Un traiteur oui mais pas un restaurant fixe. Au contraire, je pense que les gens reviennent justement à des lieux et des saveurs plus classiques, plus traditionnelles. Les adresses élégantes, design et tendance c’est sympa, mais une fois testées, nous n’y retournons pas ou pas souvent. Par contre, une brasserie de quartier avec un menu de qualité et un bon service, cela ne se refuse jamais !
Avant de nous quitter, avez-vous un projet à venir à nous partager ? Rendez-vous cet été, du mois de juin à août, nous prenons place à la Villa Magnan à Biarritz. Nous nous chargerons du restaurant avec une équipe sur place.
Rollercoaster - L’entrepreneuriat féminin prend de la hauteur
Rollercoaster
L’entrepreneuriat féminin prend de la hauteur
Mots : Olivia Roks
Photo : Adèle Boterf
Fondé par Clio Goldbrenner et Emilie Duchêne, Rollercoaster est bien plus qu’un réseau professionnel : c’est une communauté vibrante et engagée où les femmes entrepreneures viennent échanger, apprendre et se soutenir. Rollercoaster casse les codes du networking traditionnel et offre une vraie montée en puissance à celles qui osent l’aventure.
Créatrices belges et entrepreneures passionnées, vous avez lancé puis revendu votre marque, jonglant avec brio, telles des superwomen, entre vie privée et professionnelle. Pouvez-vous retracer votre parcours professionnel ? Clio : Après un passage chez L’Oréal en marketing, j’ai lancé ma marque de sacs à main en 2011. Une merveilleuse aventure ! En 2016, j’ai vendu la majorité des parts et suis restée active dans l’entreprise jusqu’en 2020. S’ensuit bien sûr une remise en question. Aujourd’hui, je suis agente commerciale pour plusieurs marques, mais ce qui occupe principalement mon temps, c’est le lancement de Rollercoaster avec Émilie.
Emilie : Après des études de stylisme à Bruxelles, je suis partie à Paris travailler dans la mode. Quelques années plus tard, de retour au pays, j’ai travaillé 10 ans (marketing et communication) pour l’entreprise familiale, Chine et Mer du Nord. En 2011, en parallèle, j’ai lancé Théa, un concept de bijoux personnalisés. Je me suis ensuite consacrée à 100 % à mon entreprise que j’ai revendue en 2024. Je les aide encore aujourd’hui, j’incarne la marque en tant que free-lance. Enfin, j’accompagne aussi de jeunes start-up dans leur développement, et depuis peu, il y a Rollercoaster qui ne cesse de grandir…
Qu’est-ce qui vous a poussées à lancer l’aventure Rollercoaster ? Emilie : Clio et moi avons un parcours très similaire. Au lancement de nos marques respectives en 2011, nous étions les deux jeunes entrepreneures que l’on suivait de près. Nous avons toujours été en contact, de loin ou de près.
Pendant le confinement, j’étais très présente sur les réseaux sociaux, et Clio m’a sollicitée pour l’aider à développer les siens. Après la Covid, nous avons lancé des formations s’adressant à des groupes d’entrepreneures. C’était le début de Rollercoaster : fédérer, transmettre nos acquis et nos échecs… Mais endosser le rôle de professeur ne nous convenait pas…
Clio : Nous avons également pris conscience qu’ensemble, nous disposions d’un immense réseau très varié, capable d’aider les entrepreneuses qui se sentaient seules et manquaient de contacts.
Et de là, Rollercoaster est né. Comment définir ce projet ? Clio : C’est une agence de togetherness. Nous souhaitons, quelle que soit notre mission, créer de vrais liens, des connexions authentiques, des synergies et du partage. Nous organisons notamment des speed meetings, principalement entre la Belgique et la France. Ces rencontres réunissent des entrepreneuses, regroupées selon le stade de développement de leur entreprise. Elles y rencontrent des modèles inspirants, des femmes d’expérience qui les guident et les conseillent afin de gérer leur business d’une main de maître. Nous échangeons, créons du réseau et partageons nos expériences. En parallèle, nous proposons aussi une application digitale où l’entrepreneure paie un abonnement mensuel. Cette application offre un soutien constant. Chaque mois, nous y proposons des lives animés par Émilie et moi sur différentes problématiques, une masterclass mensuelle avec une experte sur un thème précis, un coworking virtuel, des ateliers entre rollercoasteuses ainsi que des canaux dédiés à différentes villes comme Bruxelles, Paris, Lyon, etc. L’application offre une vraie programmation. Notre objectif ? S’élever ensemble ! Enfin, nous proposons aussi des événements B2B pour des marques qui souhaitent se faire connaître et toucher notre réseau. Nous organisons alors un événement où nous rassemblons des « key opinion leaders » ou un réseau de rollercoasteuses susceptibles de devenir clientes.
En lançant votre marque en 2011, avez-vous ressenti un manque de soutien, de conseils ou une certaine solitude ? Clio : Je n’ai pas souffert de solitude mais j’aurais adoré avoir accès à un réseau de femmes inspirantes.
Emilie : Moi, la solitude était un mal, j’étais très seule. Rollercoaster est le projet dont j’aurais rêvé en 2011 !
Votre premier festival, le 2 avril 2025, se tiendra au Mix, au Fox. Émilie : Un projet fou où nous avons vu les choses en grand ! Rendez-vous de midi à minuit au Fox, à Bruxelles ! Notre but ici est de toucher toutes les femmes audacieuses et ambitieuses. Toute la gent féminine est la bienvenue ! 500 femmes rassemblées dans un même lieu, où conférences, ateliers, restaurants, stands, cadeaux rythmeront le festival avec pour clôturer un showcase d’Héléna Bailly ! Une journée très dense mais où chacune trouvera son compte entre différents thèmes tels que sexualité, liberté financière, maternité, voyage…
Un rêve pour votre projet Rollercoaster ? Emilie : Nous avons deux rêves, faire un évènement à New York et accueillir Michelle Obama. Il faut vouloir décrocher la lune !
Clio : Rollercoaster est comme une marque ; nous souhaitons la faire évoluer et la développer.
Le Petit bon bon : la brasserie de Christophe Hardiquest au cœur du Corinthia Astoria
Le Petit bon bon
La brasserie de Christophe Hardiquest au cœur du Corinthia Astoria
Mots : Ariane Dufourny
Photos : DR
La réouverture du Corinthia Grand Hotel Astoria à Bruxelles ne passe pas inaperçue. Si l’architecture majestueuse du bâtiment séduit dès le premier regard, Le Petit bon bon, la brasserie signée Christophe Hardiquest, élève l’expérience en célébrant une cuisine belge authentique et savoureuse, portée par le talent d’un chef étoilé.
Accessible à la fois depuis la rue Royale et depuis l’hôtel, Le Petit bon bon invite ses visiteurs à découvrir l’élégance et l’histoire du Corinthia Astoria. Conçu en 1909 par l’architecte Henri Van Dievoet à l’initiative du roi Léopold II, ce joyau de l’hôtellerie de luxe a été magnifiquement rénové par le bureau d’architecture MA2 sous la direction de Francis Metzger, mariant harmonieusement patrimoine historique et modernité pour séduire aussi bien les Bruxellois que les voyageurs du monde entier.
Un design résolument contemporain avec une touche intemporelle
Le Petit bon bon se distingue par un design contemporain signé par le studio belge WeWantMore, conjuguant modernité et charme rétro. Des éléments comme le parquet, les lambris en bois et les banquettes en cuir insufflent une chaleur authentique à l’espace. Inspiré par le premier Bon Bon, l’intérieur met en valeur des matériaux naturels soigneusement sélectionnés, tels que le cuivre, le marbre et le bois.
Dès l’entrée, nous sommes accueillis par un imposant bar en marbre qui donne le ton de l’expérience. Les sols à motifs rendent hommage aux brasseries classiques, tandis que la cuisine ouverte, revêtue de panneaux en cuivre, constitue une véritable pièce-maîtresse. Des miroirs muraux amplifient la lumière chaude diffusée par les panneaux de cuivre, éclairant subtilement les banquettes en cuir et les détails raffinés en laiton. L’ambiance résulte ainsi d’un équilibre parfait entre tradition et modernité.
Une cuisine belge revisitée signée : Christophe Hardiquest « homme de cuisine »
Contrairement à Bon Bon, le restaurant doublement étoilé que Christophe Hardiquest a fermé en 2022, Le Petit Bon Bon offre une interprétation contemporaine de la cuisine belge traditionnelle. La carte, présentée sous la forme originale d’un journal papier, célèbre les produits locaux et propose des saveurs à la fois réconfortantes et empreintes de nostalgie gourmande. Les grands classiques, tels que les Boulets à la Liégeoise, l’Américain dans la Tradition ou encore le Vol-au-Vent, sont revisités avec une intensité gustative qui incarne parfaitement la signature culinaire de Hardiquest.
Pour parfaire cette expérience, le sommelier de la maison, Martin, propose une sélection soignée de vins, mêlant découvertes locales et références internationales.
Un concept bistronomique accessible
Ce nouveau projet reflète la volonté de Christophe Hardiquest de rendre sa cuisine plus abordable. Parallèlement à son restaurant Menssa à Woluwe-Saint-Pierre, étoilé au Michelin et salué par Gault&Millau, sa nouvelle brasserie propose une expérience bistronomique qui démocratise son savoir-faire tout en maintenant son exigence de qualité.
Une adresse qui promet de devenir un incontournable de la scène culinaire bruxelloise.
Hôtel Fleur de Ville et restaurant Era - Le rétro chic qu’on aime
Hôtel Fleur de Ville et restaurant Era
Le rétro chic qu’on aime
Mots : Servane Calmant
Photos : Pieter D’Hoop
A Bruxelles-ville, le boutique hôtel Fleur de Ville abrite 51 chambres et suites, un restaurant gastronomique, Era, un centre bien-être, et un pan de notre histoire. L’hôtel se situe en effet dans un bâtiment bruxellois du 19e siècle, qui fut jadis le QG d’un grand centre financier. Bâtisse élégante, porte en bronze, hauts plafonds, ferronnerie, vitraux, détails architecturaux historiques. Autant d’éléments authentiques sublimés par la déco rétro chic de l’architecte d’intérieur londonien, Saar Zafrir, ainsi que par une table originale. Un sans faute.
L’Hôtel Fleur de Ville révèle l’histoire captivante d’un ancien haut lieu de la finance, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite, autrefois située rue du Fossé aux Loups, dans le centre de Bruxelles. En 2019, souvenez-vous, Wolf transformait l’ancienne salle des guichets de la CGER en un food court, révélant un cadre exceptionnel. Le boutique hôtel Fleur de Ville occupe, quant à lui, l’édifice voisin qui abritait jadis le siège central de la banque. Ce bâtiment, imposant, fut d’abord conçu par Henri Beyaert, figure majeure de l’architecture éclectique de notre pays, puis agrandi par Henri Van Dievoet, un autre architecte belge influent, également maître d’œuvre de l’hôtel Astoria, et Alban Chambon, décorateur de l’hôtel Métropole. Autant de références prestigieuses dans le domaine, qui laissent présager du meilleur…
Le remarquable portail d’entrée à peine franchi que l’esprit des lieux se révèle : le hall majestueux a conservé un sol en mosaïque d’époque, le lobby est dominé par un bronze imposant, un escalier en ferronnerie d’art est enguirlandé d’ornements élégants. Effet waouh garanti, d’autant que le bâtiment regorge toujours de symboles de prospérité et d’abondance, liées à son ancienne affectation. Ainsi ces abeilles, emblèmes de l’épargne, sculptées sur les portes de l’ancienne salle du conseil ou les feuilles de laurier, images du mérite… L’hôtel Fleur de Ville rend de toute évidence hommage au riche passé du bâtiment qui l’accueille. « Avec l’hôtel Fleur de Ville, notre objectif était de proposer un voyage artistique et captivant pour nos hôtes en intégrant des éléments authentiques qui mettent en valeur l’histoire et la signification historique du bâtiment », explique Saar Zafrir, le designer d’intérieur.
Pari réussi grâce à, notamment, une parfaite intégration du style de l’hôtel dans ses 51 chambres et suites : portes et lambris en bois, moulures originales, cheminées, grandes fenêtres braquées sur le jardin intérieur ou offrant une vue sur la ville. On imagine bien la suite Grand Magnolia située dans la tourelle d’angle sous un impressionnant plafond en coupole, occupée par Hercule Poirot ! Mais qu’on ne s’y trompe pas, si l’hôtel Fleur de Ville honore le passé, il n’affiche point un style suranné pour autant. Au contraire, ce boutique-hôtel embrasse modernité, confort et luxe. Le Grand Foyer, oasis de tranquillité, invite les clients à prendre un verre ; un centre bien-être privé, comprenant jacuzzi, sauna et espace détente, permet d’échapper à l’agitation de la ville ; quant aux produits d’accueil de la maison Aesop, ils confirment le positionnement chic du lieu.
Nouveau chapitre pour la salle du conseil
A l’image de la notoriété de la banque, la salle du conseil de la CGER se devait d’être prestigieuse. Située au premier étage de l’hôtel, elle abrite dorénavant Era, un restaurant gastronomique qui profite d’un cadre historique absolument fascinant – haut plafond staff garni de corniches, moulures, rosaces, plancher de marqueterie (un art !), cheminée de marbre imposante, colonnes, suspensions Art nouveau, bustes anciens, portait d’Albert 1er – couplé à la modernité de Saar Zafrir, auquel on doit également la décoration du restaurant Le Conteur et de deux autres hôtels bruxellois récents, Craves et Cardo. Ce designer londonien est en effet arrivé à impliquer le client dans l’histoire de l’hôtel, à la manière d’une production cinématographique dont il aurait rédigé le scénario…
Dans ce cadre rétro chic affirmé, le chef Yonatan Cohen a concocté une cuisine de partage, notamment axée sur des petits plats à se partager. « Mais si vous n’aimez pas la tendance food-sharing », nous glisse à l’oreille Raafi, le chef de salle au ton affable, « rien ne vous empêche de privilégier une composition classique, entrée, plat, dessert. » On suivra son conseil en testant les plats signatures du chef. On démarre les réjouissances avec une mise en bouche minutieusement concoctée : deux tartelettes de pomme de terre croustillantes, garnies de tartare de bœuf et nappées d’une sauce hollandaise à la moelle (et caviar belge en sus, pour les fins gourmets) à se partager et à accompagner d’un cocktail signature, notamment l’Ephemeral, vodka, liqueur de bergamote, sirop d’hibiscus. En entrée, un très rafraîchissant sashimi d’hamachi aux radis (un poisson très savoureux qui appartient à la famille du chinchard), subtile sauce ponzu à l’orange mandarine et huile de ciboulette. Suit un savoureux coquelet tranché, girolles, dashi (bouillon) de cèpes et huile d’algues kombu torréfiées, le tout combiné avec un excellent vin nature. Soit une cuisine raffinée à base d’ingrédients de très haute qualité, relevée d’influences modernes qui consacrent l’originalité d’Era. On y retournera.