Tout diplômé de Solvay et de l’ULB qu’il soit, Alex Vizorek a choisi son camp : faire rire et ça, tous azimuts : en France, en Belgique, à la radio, à la télé, dans les journaux, au théâtre, au cinéma… et avec son seul en scène : Alex Vizorek est une œuvre d’art, qui l’a fait connaître et qu’il tourne depuis 10 ans. Et n’oublions pas la récente cérémonie des Magritte du cinéma qu’il aura bien secouée de son humour ravageur !

Rencontre avec un infatigable, qui s’oblige à ralentir pour s’atteler à son 2e seul en scène.

MOTS : FRÉDÉRIQUE MORIN
PHOTO : MEHDI MANSER

Maître de cérémonie lors des 9e Magritte du cinéma, plusieurs rôles au cinéma à votre actif (vous serez dans le premier film réalisé par Michel Denisot)… quel rapport entretenez- vous avec le 7e art ?

Je dis souvent du cinéma que je veux bien y faire un tour quand on m’y invite. Je suis toujours ravi et flatté quand les gens me choisissent, mais je ne suis pas monté sur scène pour un jour finir devant la caméra.

Avec cette carrière dorénavant plus française que belge, qu’est-ce qu’il y a de français en vous aujourd’hui ?

J’ai eu une éducation et une culture très française. Mon père écoutait RTL France dans la voiture. Le soir on regardait plutôt TF1, France 2, France 3, que les chaînes belges.

Très vite pour moi, il fut évident que réussir ça passait par la France. Quand je suis arrivé en France, je n’ai donc pas été très surpris ou déstabilisé.

Pour un Français, je suis toujours assez Belge dans ma façon d’avoir une certaine bonhomie, une certaine auto dérision, de ne pas être un fanatique de débat… quand le Français adore s’invectiver, manifester et faire la révolution !

Quand je reviens en Belgique, je sens que je suis un peu plus français par cet accent que j’ai un peu perdu, par les références, les réactions.

En France, je ne suis pas vraiment français et en Belgique plus tout à fait belge. Fondamentalement, je ne le ressens pas vraiment, mais je continuerais à dire que je suis belge, ce que je suis vraiment et qui est inamovible !

Faire rire a toujours quelque chose de cruel. On est sur le fil, on ne fait pas l’unanimité et on peut provoquer des inimitiés… y pensez-vous quand vous écrivez ?

Quand j’écris, j’essaye de ne pas me poser la question. Je me pose juste la question de savoir si c’est drôle ou non. Dans un 2e temps, il est vrai que je me mets dans la peau de celui à qui je destine mes propos, et je me demande s’il va être blessé. Après, en mon âme et conscience, je décide qui ça ne me dérange pas de blesser… ce « qui » ayant également pu être blessant. Je pondère toujours.

Parmi toutes vos casquettes – et vous en avez beaucoup – y en a t’il une que vous préférez porter plus qu’une autre ?

La scène, sans hésiter. C’est de là que je viens et c’est là que j’ai l’impression d’être chez moi. Écrire pour être sur scène reste mon métier numéro1. La plus grande liberté possible réside sur scène.

Le spectacle est ce qui me représente le plus, là où 3 min à la télé ne permet pas vraiment aux gens de vous cerner. Dans un spectacle, je peux mettre ce qu’il y a en moi d’un peu intelligent, de curieux, de complètement enfantin… quand j’aime placer une blague de cul un peu vulgaire juste après une explication de tableau. Ça marche assez bien !

alex-visorek