Mas en Scène
L’échappée belle et confidentielle signée Bea Mombaers
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
C’est à l’ombre du Mont Ventoux, dans l’écrin de nature sauvage du Vaucluse, qu’est niché Mas en Scène et son domaine bordé par les champs d’oliviers et les forêts. De cette ancienne bâtisse de pierre, la décoratrice d’intérieur belge Bea Mombaers a fait naître une maison d’hôtes où le raffinement côtoie l’hospitalité, véritable refuge intime sur fond de douceur provençale.
« Créer une maison d’hôtes permet d’aménager l’espace autant que de bâtir des liens. Mon plus grand plaisir est de voir les gens revenir et devenir des habitués. Décorateur d’intérieur est un métier destiné à rendre heureux, à donner de la joie ». Joie, un mot qui semble émailler pleinement le parcours passionné de Bea Mombaers. Chercheuse de trésors stylistiques, elle chine l’exception et réinvente des lieux depuis plus de 30 ans, avec un enthousiasme intact. « J’aime les objets qui ont une histoire, les trouvailles uniques et cosmopolites. Le beau mais sans qu’il soit stérile et inamovible. La décoration est faite pour évoluer, être un terrain de jeu, tant qu’elle garde pour fondement l’identité de l’endroit, afin de lui donner une empreinte authentique. C’est pour cela que j’évite de définir mon style. Je préfère laisser les intérieurs parler pour moi » ajoute-t-elle dans un sourire.
Un mélange de créativité débordante et de réinvention permanente devenus les maîtres-mots d’une renommée internationale, mais dont l’ancrage premier reste la ville de Knokke. Celle-ci a en effet hébergé les deux premiers Bed & Breakfast de Bea Mombaers. L’un au sein de la villa du designer Lionel Jadot, un cottage typique qui abritait un loft aux influences rétro. L’autre, dans une maison du Zoute à l’élégance épurée. Knokke accueille d’ailleurs toujours, Items, la boutique de design de la créatrice, mêlant vintage et contemporain. Une passion pour la ville côtière restée longtemps inégalée, jusqu’à la rencontre de la Provence, par un hasard qui s’est mué en coup de cœur. « Mes amis entrepreneurs, Alberte Jackers et Geert Van Loock adoraient le Vaucluse et m’y ont invité pour un anniversaire. En découvrant la région, j’ai été fascinée par la nature préservée et la splendeur des paysages. J’y suis retournée, encore et encore et puis, il y a huit ans, Alberte et Geert ont racheté l’hôtel du Pont de l’Orme dans le village de Malaucène, au pied du Mont Ventoux, afin de le transformer en maison d’hôtes et m’ont demandé de repenser son aménagement intérieur. Cette expérience n’a fait que renforcer mon envie de poser mes bagages dans les environs. Alors, lorsqu’en 2021, ils m’ont proposé d’acquérir avec eux un ancien mas des environs, avec un domaine de cinq hectares, je n’ai pas hésité ».
L’harmonie des contrastes
De ce qui deviendra Mas en Scène, ne se distinguaient encore que les contours. Ceux d’une bâtisse caractéristique de l’architecture provençale, à la structure en U et aux murs massifs de pierre sèche, dont l’intérieur était vétuste et encombré. « C’était déjà un Bed & Breakfast mais qui ressemblait à un incroyable fourbi », raconte Bea Mombaers. « Tout était à refaire, et surtout, il fallait laisser entrer la lumière. Nous avons conservé les poutres apparentes et la cheminée du séjour, ajouté de nombreuses baies vitrées au rez-de-chaussée. A l’étage, qui était divisé en multiples petites pièces, nous avons démoli les cloisons pour aménager quatre suites et deux chambres privées ». Alors qu’elle travaille habituellement en duo avec l’architecte d’intérieur Peter Ivens pour des projets de cette envergure, la décoratrice était cette fois pleinement aux commandes pour y concevoir un refuge serein. Le lieu accueille désormais un mariage pluriel d’artisanat local, d’œuvres d’art, de souvenirs de voyage et de mobilier déniché dans les brocantes et chez les antiquaires régionaux, dont Bea Mombaers se rappelle chaque origine. « Les lustres en fer forgé, les armoires patinées et l’imposante table de la salle à manger lui donnent du cachet et offrent un joli contraste avec les chaises de l’architecte contemporain Vico Magistretti. Les céramiques ont été réalisées par une créatrice espagnole, les assiettes, peintes à la main par un artisan turc, les chandeliers et les pichets façonnés par une artiste portugaise. Un profond métissage dont naît une forme d’harmonie et qui en parallèle reste pleinement respectueux du style provençal. » Près de la piscine et dans le jardin bordé d’oliviers, on retrouve également les canapés et sièges minimalistes et luxueux, que la designer a conçus pour Serax. Tous façonnent un décor où l’art de vivre se mêle à la volupté, hommage parfait au chant des cigales et au ciel radieux de la région. Si Bea Mombaers fait toujours régulièrement escale à Mas en Scène, la créatrice continue aussi son périple sur les terres du Vaucluse. Après avoir habillé la prestigieuse retraite Câlin, à Valréas, c’est à Bonnieux qu’elle transforme désormais une maison privée. Dénicheuse de beauté, mais avant tout façonneuse d’âme.

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