Club Med Marrakech La Palmeraie - L’émerveillement pour tradition
Club Med Marrakech la Palmeraie
L’émerveillement pour tradition
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Club Med
Il n’y a pas que des gens que l’on s’éprend, mais aussi des lieux. Et si le coup de foudre ne s’explique habituellement pas, celui ressenti pour Le Club Med Marrakech La Palmeraie pourrait au contraire se raconter par une pléiade de superlatifs. Havre de beauté au cœur d’une oasis luxuriante, le Resort tout juste agrandi, résonne comme une déclaration d’amour à la ville rouge.
Marrakech ne se visite pas, elle se ressent. Tant son exploration s’imprime à même la peau et sur la rétine, vibrante de nuances, de parfums et de mélodies. Au diapason de l’ancienne cité impériale, le Club Med Marrakech La Palmeraie invite tous les sens au voyage. C’est le chant des oiseaux et des cigales qui nous accueille, alors que l’on pénètre dans l’enceinte du domaine de 32 hectares, puis se réveillent les arômes de fleur d’oranger et d’une terre gorgée de soleil. Avant de révéler le vert chaud et profond qui empli toute vision, celui des oliviers et des palmiers, des amandiers et des cactus, auquel répond l’eau turquoise qui se fraye un chemin dans les allées, pour rejoindre un bassin de mosaïques.
Savoir les rues peuplées de la Medina et l’effervescence des souks tout proches, n’en rend que plus forte la sensation d’avoir franchi les portes d’un jardin secret, respirant l’art de vivre et de savourer à la marocaine, dans un décor qui en sublime la culture. L’influence orientale et berbère s’y goûte partout, des lustres finement ciselés à la peinture mêlant ocre, sienne et bleu Majorelle. Des arcs mauresques ornant les alcôves et portes aux carrelages zelliges traditionnels, en un design réalisé par des artisans locaux et habillé d’élégance par l’architecte Laurent Maugoust.
Le Resort respire l’authenticité mais aussi l’intime, malgré sa capacité à accueillir 1250 visiteurs. Les hauts plafonds et l’imposante terrasse de La Palmeraie, son restaurant principal aux inspirations précieuses et raffinées, écartent toute sensation de foule. Tandis que l’hospitalité du El Kébir, consacré aux mezze, tajines et pâtisseries de la cuisine locale, ne semble déployer ses saveurs que pour nous. Et il en va de même pour le Pacha, le bar bordant la piscine et doté d’un rooftop à la vue panoramique sur l’Atlas, comme du spa Cinq Mondes, l’espace de soin à la douceur généreuse, où profiter d’un massage ou d’un rituel d’inspiration marocaine mais aussi balinaise, japonaise ou indienne.
Une invitation à rayonner
Et, alors que ses vastes étendues renforcent de façon singulière l’impression d’un lieu confidentiel et protégé, le domaine vient également d’inaugurer une nouvelle extension destinée aux familles en recherche d’une sérénité sur-mesure. Baptisée Le Ksar, comme un rappel aux villages fortifiés d’Afrique du Nord, celle-ci s’impose comme un hameau où l’on se régale en tribu, grâce à des chambres colorées et chaleureuses, aux multiples pièces, conçues pour partager et se retrouver mais aussi jouir chacun d’un coin privé. En plus de trois clubs pensés pour les petits dès que 4 mois comme les enfants et adolescents, l’endroit accueille une piscine, une pataugeoire et une aire de jeux exclusives. Imprégné d’une volonté de réjouir toutes les générations de voyageurs.
Et c’est ce désir d’accueil qui serait peut-être le mieux à même de définir l’essence du Resort Marrakech la Palmeraie. Accueillir chaque forme d’évasion. Chaque définition du bien-être. Qu’elle soit luxueuse et sublimée, grâce à un Riad Club Med Exclusive Collection dont les suites sont enclavées dans un écrin verdoyant, fleuri de bougainvillées roses. Sportive, entre équitation, putting sur les greens, trapèze ou encore fitness. Aventureuse, avec des excursions dans le désert d’Agafay ou jusqu’à la ville portuaire Essaouira. Ou plutôt déconnectée et dorée, rythmée par les siestes à l’ombre des parasols et la saveur du thé à la menthe. L’esprit libre et comblé.
Le Jardin des Douars - Refuge enchanté
Le Jardin des Douars
Refuge enchanté
Mots : Olivia Roks
Photos : Jardin des Douars
A quelques kilomètres d’Essaouira, perle de nacre blanc aux reflets bleus, se cache le Jardin des Douars. Un havre de paix authentique et raffiné où se ressourcer loin du brouhaha incessant de nos vies trop actives.
Les vagues de l’océan déferlent sur les remparts d’Essaouira… Fille de l’Atlantique, l’ancienne Mogador, avec ses façades blanches et bleues, ses souks, sa médina préservée, son port en perpétuelle ébullition, a des airs de Méditerranée. Sauvage et authentique. Au pays des arganiers, les routes qui s’enfoncent dans les étendues de terres entraînent le visiteur une poignée de kilomètres plus au sud. Une piste s’échappe de l’asphalte pour mener au Jardin des Douars. Un hôtel de charme à l’abri des regards, tel un secret bien gardé. Il est tenu par des Belges depuis 2005. Avec 320 jours de soleil par an à l’abri des vents, 4 hectares de paradis botanique à quelques minutes de l’Atlantique, c’est une halte idéale été comme hiver. On déambule le long des allées de pierres sèches entre palmiers, cactées et bougainvilliers. Ici, le vert se fond dans l’ocre. Rompant avec les codes couleurs d’Essaouira, cette demeure de caractère est plus proche de la couleur des falaises de terre creusées par la rivière. Zelliges, tadelakt et beige mat. Nuances naturelles et matériaux artisanaux. Les cheminées réchauffent les pièces dans la fraîcheur du soir, les couvertures berbères drapent les fauteuils. On vit entre ombres et lumières dans chacune des 19 chambres et 6 suites ou encore dans une des 6 superbes villas avec piscine privée accueillant les familles ou les tribus.
Piscine familiale ou bassin de nage pour adultes, chacun y trouve son bonheur ! C’est sans compter sur le spa traditionnel où l’arganier règne en maître et imprègne les corps de toutes ses vertus sous les mains des magiciennes du hammam. Quand l’heure de manger a sonné, le petit-déjeuner éveille avec les incontournables crêpes marocaines, le amlou ou encore le fromage frais du fermier. Le lunch dévoile des saveurs fraîches et légères tandis que le dîner réchauffe avec des couscous, tajines et autres plats maison. Ils travaillent avec sincérité les produits locaux sans s’empêcher quelques incursions dans les cuisines du monde. Immanquable : le brunch dominical dévoilant un merveilleux buffet faisant honneur aux saveurs ensoleillées du Maroc. Au fil des jours, on se sent un peu comme à la maison, au cœur d’un éden à l’abri des regards pour vivre à contretemps. Il suffira de louer aisément une voiture ou de prendre la navette de l’hôtel pour retrouver la ville, découvrir les environs et le charme de la tendre et douce Essaouira, aux antipodes de l’effervescente Marrakech.
3 questions à Sebastien Lob, propriétaire des lieux
Comment est né le Jardin des Douars ? L’aventure a commencé en 2004 lorsque deux Français ont décidé de créer un petit hôtel de charme dans la campagne d’Essaouira. Leur vision était de combiner l’architecture traditionnelle des kasbahs de l’Atlas marocain à l’esprit singulier d’Essaouira avec un confort certain entouré de jardins luxuriants, permettant d’offrir à un public esthète une expérience raffinée et authentique mais aussi très relax. En 2005, le projet est racheté par mon associé, Emmanuel Andries, et moi-même. Ensemble nous avons acquis des terres voisines et développé le lieu tout en conservant intact l’esprit initial. Nous employons 100 sourires qui font l’âme de cette maison.
Quelle déco, quelle ambiance pour cet havre de paix ? Nous avons voulu un lieu sincère qui reflète l’essence même de la culture marocaine avec une attention particulière portée à l’authenticité et au confort. Tous les agencements mettent en valeur l’artisanat du pays et les matériaux de la région. La paille, les zelliges, la pierre sèche, les murs et maçonneries en tadelakt, les sols en bejmats, les plafonds en bois de thuya, les patines et tableaux par les peintres d’Essaouira, etc. Tout cela dans un style actuel et confortable. Ici, il règne une ambiance raffinée, authentique et relaxante. Nous avons aussi banni les télévisons, téléphones, etc. Back to simplicity, nature & friends ! Seul un excellent wifi permet de rester connecté avec le monde extérieur.
Le Jardin des Douars est en pleine évolution. Des nouveautés et des rêves qui se concrétisent… Vous nous expliquez ? Le Jardin des Douars cherche constamment à protéger son environnement direct en sécurisant les terres qui l’entourent mais aussi à surprendre sa fidèle clientèle par de petites nouveautés ou à répondre à des besoins ou des envies spécifiques. Dans le futur, nous ajouterons probablement 6 à 8 chambres sur ces terres acquises. Dès maintenant, pour avoir plus de récréatif et de dynamisme sur le site même, un petit « Club des Douars » a vu le jour, un country club élégant dédié au sport et au bien-être, à proxi-mité immédiate de l’hôtel. Dans un magnifique écrin, le Club propose déjà 4 terrains de padel enfuis dans la nature et un bar très sympa. A terme, le projet comptera également un ravissant club house doté d’une salle de fitness, de yoga et d’un long bassin de nage. Nous sommes dans l’attente des permis. Par ailleurs, nous rêvons mon associé et moi depuis plus de 10 ans d’offrir à nos clients la possibilité de se rendre la journée le long de l’océan sur une plage du Jardin des Douars, de s’y restaurer, d’y faire des sports nautiques et terrestres à la demande… Après des années de recherche, nous avons enfin trouvé notre endroit rêvé ! Nous espérons ouvrir d’ici 2 ans.
Le Domaine de Murtoli
Le Domaine de Murtoli
Si ce n’est pas le paradis, cela y ressemble...
Mots : Servance Calmant
Photos : Camille Moirenc
A l’extrême sud de la Corse, entre Bonifacio et Sartène, au cœur d’une nature sauvage de 2500 hectares, le luxueux Domaine de Mortoli (*****) fête cette année ses 30 ans. Au fil du temps, le complexe hôtelier agrotouristique géré par la famille Canarelli, a réussi à se réinventer, renouvelant sans cesse ses attraits. Ainsi, aux 20 bergeries restaurées en respectant l’architecture traditionnelle, s’est greffé un hôtel 9 clés de grand standing, agrémenté d’une table étoilée Michelin et d’un spa extérieur qui domine des plages secrètes. Le Domaine de Murtoli, c’est un bout de Corse à part entière sublimé par la mer, les montagnes, les vignes, les oliviers, les brebis et les champs d’immortelles. Une franche invitation à prendre le maquis.
Niché entre mer et montagne, existe un site d’exception qu’un simple portail électrique invite à découvrir… Nous sommes à l’hôtel du Domaine de Mortoli, à l’heure de l’apéro, sous un soleil d’avril déjà généreux, pour rencontrer Santa Canarelli, jolie Corse de 25 printemps, formée en management de l’école hôtelière Vatel Paris. C’est elle désormais la boss. La DG du Domaine de Murtoli. Epaulée par ses frères, les jumeaux Paul et Toussaint, la vingtaine, Santa peut s’appuyer indifféremment sur quelque 200 collaborateurs répartis en une quarantaine de métiers, tous dévoués au complexe hôtelier et agricole et à ses activités de loisirs (golf entre mer et montagne conçu par le célèbre architecte Kyle Philips, équitation, yoga, pêche en mer et en rivière, rando botanique et culturelle, etc.).
Depuis 2020, Paul Canarelli, leur père, a en effet cédé la gestion du Domaine de Murtoli à ses enfants. Mais, précise d’emblée Santa, « nous ne prenons aucune décision décisive sans deman-der conseil à notre père, c’est une question de respect ! ». Et de bon sens. C’est en effet Paul Canarelli, le patriarche, qui est à l’origine du Domaine, des terres qu’il hérita de son propre père. Il a d’ailleurs restauré la première bergerie en hommage à la mémoire de son aïeul…
Depuis quatre ans donc, si l’ADN du complexe reste identique, l’esprit de transmission intacte, du sang neuf coule désormais dans les veines du Domaine de Murtoli. Les (grands) enfants affichent un enthousiasme sans faille, un dynamisme sans coup de mou, et des bonnes idées à revendre, à l’instar du lancement d’une bière et d’un gin aux arômes et senteurs de l’île de Beauté, qui portent le nom du Domaine de Murtoli. Quant aux vignes du domaine, elles sont chouchoutées par le vigneron David Barranger, 30 ans dans la viticulture biodynamique, qui nous promet les premières cuvées du Domaine pour 2024-2025, 16000 flacons, « avant de voir plus grand ».
Ce véritable écrin enchanteur chante le goût de l’essentiel et c’est tout logiquement que Dame nature s’invite aux tables. Ici, on affiche un locavorisme fièrement revendiqué : veau, agneau, fromages, volailles, lait de brebis et œufs, tous sont issus de la Ferme du Domaine, les fruits et légumes viennent du potager, l’huile d’olive du moulin, le miel des ruches et les produits de la mer sont péchés chaque matin. Quant aux herbes et aromates, il suffit de se baisser pour les cueillir. Tous ces produits sont sublimés par le chef Laurent Renard à la Table de la Ferme à travers une cuisine rustique chic et des tapas corses (I piattini) et par le chef Mathieu Pacaud, 1 étoile au Michelin, en résidence estivale uniquement.
Chemin faisant sur les routes sinueu-ses du domaine (2500 hectares !), les parfums enivrant de l’arbousier, de la bruyère, de l’immortelle, de la myrte, du thym, de la clématite, nous taquinent les narines. Les 20 bergeries et demeures du 17e sont distantes de plusieurs kilomètres, dissimulées dans le maquis – pour vivre heureux, vivons cachés ! – ou s’offrent la mer comme horizon, carrément. Jadis à l’abandon, elles ont été restaurées dans le plus pur respect de l’architecture traditionnelle, en nids d’amour, refuges silencieux, maisons familiales, toutes de tailles et d’atmosphères différentes. Murs de pierres sèches, poutres, éviers de pierre. Le charme d’autant et le confort d’aujourd’hui. Chaque nid jouit en effet d’un jardin paysager, d’une piscine taillée dans le roc, d’un salon en plein air, d’une cuisine intérieure et extérieure. Rien n’empêche cependant les résidents des bergeries de manger à la Table de la Ferme, à la Table de la Plage avec vue sur la mer ou à la Table de la Grotte, véritable cavité naturelle transformée en table du pays. Et pour un service traiteur ou un pique-nique, il suffit de demander !
Pour l’heure, nous rejoignons notre suite, l’une des 9 clés de l’hôtel de grand standing du Domaine de Muroli, ouvert en 2021. « En avril, les fins de soirée peuvent être fraîches, le feu ouvert est prêt… ». Charme, raffinement, excellence dans l’aménagement intérieur, sens du détail, sont les premiers mots qui nous viennent à l’esprit pour décrire notre suite, laquelle est nichée dans une jolie courette aux allures d’hacienda habillée d’oliviers.
Ce matin, nous avons rendez-vous au spa. Lise et Hélène, les deux sœurs de Paul Canarelli et propriétaires du Grand Hôtel de Cala Rossa (*****) ont développé leur propre marque de soins bio, Nucca, nourrie aux ingrédients naturels du maquis corse. Le visage purifié, hydraté, régénéré, nous voilà presque immortelle. Durant l’été, les rituels de beauté se déroulent au spa en plein air, face à la mer, en empruntant des chemins en caillebotis. Magique. Au bord de la piscine de pierre, nous croisons Santa Canarelli qui ne cache pas sa joie. Le Domaine de Murtoli vient d’être honoré d’1 clé, la toute nouvelle distinction Michelin, laquelle récompense les hôtels « qui proposent les expériences de séjour les plus remarquables ». Tout est dit.
Carlton Cannes - La fabuleuse renaissance du palace de la Riviera française
Carlton Cannes
La fabuleuse renaissance du palace de la Riviera française
Mots : Servane Calmant
Photos : Richard Haughton
Dressé royalement face à la Méditerranée, le plus célèbre hôtel de La Croisette a rouvert ses portes en mai 2023, après sept années d’un chantier pharaonique. En œuvrant à la flamboyante renaissance de la Grande Dame, incluant rénovation de sa somptueuse façade classée, extension de deux nouvelles ailes, aménagement d’un jardin méditerranéen avec piscine et aussi, déco, marbrure, dorure à la feuille d’or, mise en valeur de somptueux plafonds et de colonnes Art déco, l’architecte Richard Lavelle et le décorateur d’intérieur et d’émotions Tristan Auer, épaulé par 750 artisans d’art, ont ressuscité l’esprit Riviera. Et mêlé avec élégance, splendeurs du passé et du présent.
Ah l’iconique porche d’entrée du Carlton et sa porte à tambour en bois… Nous les avons franchis moult fois lorsque nous allions interviewer les célébrités du Festival de Cannes. Et, à tout vous avouer, nous rêvions secrètement d’y séjourner. C’est dire si l’invitation de ce fleuron de l’hôtellerie de grand luxe à couvrir sa réouverture nous a enchantée. « On vous a réservé la chambre 525 … ». Sa déco toute en retenue qui fait rimer douceur et sérénité et une vue imprenable sur le bleu méditerranéen de la baie de Cannes vont nous envoûter durant tout notre séjour.
Le Carlton, le plus célèbre des hôtels cannois, a toujours fasciné. Personne n’a d’ailleurs pratiquement osé toucher à cette icône de la Riviera depuis sa création en 1913. Le chantier, qui a nécessité la fermeture de la Grande Dame pendant 2 ans, avant sa réouverture en mai 2023, comprend des travaux titanesques d’agrandissement, de restauration, de rénovation, de décoration, de nettoyage, de renouveau.
Elles en imposent et sont hautement instagrammables : les inscriptions « Carlton Hotel » ont été reproduites à l’identique, comme en 1913. Cette devanture Belle Epoque est en effet inscrite aux monuments historiques depuis 1989, au même titre que les toits et dômes, que deux des escaliers (restaurés à la feuille d’or), que le Grand Salon (son plafond aura nécessité deux ans de rénovation et ses somptueux lustres ont été nettoyés par les mains expertes des artisans du château de Versailles) et que le vaste hall désormais débarrassé de ses faux plafonds. Un hall témoin d’une incroyable anecdote : en voulant vérifier la couleur originale de ses colonnes et pilastres, les artisans d’art ont découvert un stuc marbré d’origine, dissimulé sous huit couches de peinture.
Un Carlton qui s’illumine de lumière, c’est l’aboutissement de l’œuvre de l’architecte d’intérieur star, Tristan Auer, auquel on doit notamment la rénovation du rez-de-chaussée de l’Hôtel de Crillon et du mythique Les Bains à Paris. Auer propose un parfait agencement, ordonnant le Carlton en plusieurs lieux qui confèrent au tout un appréciable caractère intime. Ainsi l’ambiance club du bar 58 où s’accouder au comptoir en mosaïque de céramique Raku pour savourer des cocktails inédits. Ou encore le restaurant de cuisine française Riviera qui s’offre une table d’hôtes, très prisée, ouverte sur les fourneaux du chef… Jouant la carte de la sensualité et de la féminité, le designer d’intérieur a opté pour le rose poudré, le gris chic, le vert pâle. Marbre clair au sol, gigantesques lustres Murano conçus sur mesure d’un rose poudré également. En laissant vagabonder notre imagination, nous apercevons Grace Kelly commander un thé grand cru au salon Camélia…
Si la métamorphose du Carlton a nécessité le savoir-faire des meilleurs artisans, tailleurs de pierre, plâtriers, ébénistes, etc., son agrandissement réserve à sa clientèle une surprise de taille. A l’arrière du bâtiment principal, l’ajout de deux nouvelles ailes permet désormais de ceinturer l’hôtel, lui offrant un nouvel écrin de charme qui accueille, en lieu et place de l’ancien parking, un jardin méditerranéen (2 200 m2 et 22 000 plantes) et une piscine à débordement. A la nuit tombée, un péristyle éclairé par des lanternes ajoute la note magique, la renaissance de l’esprit Riviera.
Le Carlton, c’est aussi le souci du détail qui fait la différence, les agrumes ou la menthe fraîche pour parfumer un verre d’eau, l’originalité des cocktails du restaurant Rüya (cuisine anatolienne) qui invite à siroter un audacieux aperol infusé betterave, vin moussant turque, liqueur de coco… Hôtel grand luxe certes, mais sans pédanterie aucune. Nous entamons des discussions enjouées avec un personnel affable – relooké dans un style French Riviera, chic et cool à la fois. Le Carlton, ce sont encore les bons conseils d’Aziz, premier chef de rang bon vivant du Riviera, qui nous conseille la pêche du jour.
Pour l’heure, nous quittons le nouveau C Club Spa qui dévoile une belle sélection de soins en collaboration avec les marques les plus innovantes dont Barbara Sturm et SwissLine, pour rejoindre le Beach Club posé sur la plage de l’hôtel. Sur son mythique ponton, nous sirotons un 1930, un des six cocktails déclinés sous la thématique Riviera du Monde. Le doux farniente associé à un véritable art de vivre.
L’aventure Jam à Lisbonne
L’aventure Jam à Lisbonne
Mots : Olivia Roks
Photos : Mireille Roobaert et Philippe Boutefeu
Un ancien bâtiment, tel un navire navire abandonné sur les rives du Tage face aux docks, renaît de ses cendres pour devenir le Jam Lisbonne. Cet hôtel passif industriel, coloré et hautement créatif, propose des chambres idéales pour les séjours entre amis ou en famille, un rooftop avec piscine ainsi qu’un restaurant exceptionnel. Le tout dans une optique abordable et fun. Après Bruxelles, retour sur l’aventure Jam à Lisbonne avec Lionel Jadot, l’architecte d’intérieur des lieux.
Aujourd’hui, honneur au Jam et à son concept ! Rappelez-nous les prémices. Le Jam est tout d’abord arrivé à Bruxelles. L’aventure débute en octobre 2014. Jean-Michel André me contacte pour un projet. Je visite le bâtiment situé chaussée de Charleroi, complètement vide, et il me demande de lui faire un projet pour le restaurant (les chambres étaient imaginées par Olivia Gustot). Il me donne un moodboard que son équipe a préparé. Je ne l’ai pas suivi… et on a inventé un nouveau concept basé sur le constructivisme et le travail de Kurt Schwitters afin d’imaginer en quelque sorte un collage abstrait.
A quoi ressemblait votre moodboard ? Comment décririez-vous ce premier Jam ? Le moodboard, axé vintage et mobilier de récupération, leur a plu. On a dessiné dans cet esprit le lobby d’entrée, la réception, le bar, le restaurant et le bar rooftop. Une aventure incroyable ! Avec Sophie Coucke, nous avons trouvé le nom de l’hôtel : le JAM. Nous avons pensé à « jam session » qui reflète un lieu d’échange mais aussi à « traffic jam » pour la touche plus urbaine.
Quelle est la ligne directrice, le fil conducteur de la ligne d’hôtels Jam en termes de concept mais aussi de décoration ? Après ce premier JAM, le groupe Nelson a pris les commandes et nous avons participé au JAM Lisbonne. Ce groupe, dirigé par Jean-Paul Putz, initie un chemin « green » pour leurs hôtels. Leur but ? Construire pour durer. A Lisbonne, nous avons poussé le concept encore plus loin en collaboration avec le bureau d’architecture A2M pour un projet le plus durable possible.
C’est-à-dire ? Comment ça s’est passé à Lisbonne ? L’aventure de Lisbonne a été longue car l’administration est lourde. Mais le voyage a été beau, agrémenté d’étonnantes rencontres comme mon ami designer Mircea Anghel. En ce qui concerne la décoration d’intérieure, l’accent a été mis sur des collaborations avec des designers locaux que nous avons curatés, ainsi que sur de nombreux matériaux de récupération issus de la région. En parallèle, nous avons eu une vraie réflexion sur l’aspect démontable de ce que l’on installait. Nous nous projetons dans une vie future où le bâtiment pourrait être transformé en autre chose. Par exemple, pour les lits, nous avons récupéré des troncs d’arbres venant d’une forêt incendiée près de Lisbonne. Chacune de ces poutres en bois peut être réutilisée comme élément dans une construction future. Pour le sol, les tablettes de lavabo et les étagères, nous avons réutilisé énormément de chutes de marbre provenant des carrières locales. C’est ça le projet Jam : un ancrage contemporain, artistique, durable et honnête, une créativité débordante et un projet qui offre une expérience client généreuse pour un hôtel 3 étoiles.
Qu’est-ce que vous préférez ou adorez particulièrement dans cet hôtel ? Sa liberté créative où rien ne semble avoir été fait en même temps. Nous avons conjugué les talents, par exemple en collaborant avec Openstructures pour tous les luminaires, qui envisagent chaque projet dans l’idée de sa seconde ou même troisième vie. Chaque élément peut ou pourra servir à constituer une partie de meuble ou de luminaire. Je retiens aussi l’ensemble de talents incroyables que nous avons alignés : Mircea Anghel, Openstructures, Grond Studio, Emmanuel Babled, Ivan Daniel Cova, Pierre Emmanuel Vandeputte, Rikkert Pauw, Mon Colonel Spit…
Peut-on dire que c’est un projet encore plus abouti que le Jam Bruxelles ? Oui, certainement. Le projet et la vision s’affinent. J’applique maintenant à tous mes projets le concept de « realistic circle » : des collaborations locales sans intermédiaires, sans ingérences financières ni créatives, avec un vent de liberté et d’inspiration très fort.
Tout autre type de créativité, j’ai adoré Mojjo, le restaurant au rez-de-chaussée de l’hôtel, vous aussi ? Oui, il est impossible de ne pas se laisser surprendre par le restaurant MOJJO. Un restaurant de cuisine fusion qui réunit des saveurs du Portugal, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud. Le chef Mauro Airosa, 24 ans, fait son chemin dans le monde de la restauration depuis qu’il a participé à l’émission Masterchef. Les plats sont incroyables, avec des touches équilibrées, gourmandes et croquantes à la fois.
Peut-on s’attendre à l’arrivée d’autres Jam ? Oui, l’année prochaine, le Jam Gand s’inscrira dans la même veine, joyeux et responsable ! Un chantier dans les anciennes casernes Léopold, un lieu historique et incroyable.
Un rêve pour le projet Jam ? En réali-ser plus, bien sûr, et surtout affiner cet esprit abordable et didactique, honnête et frais, et partager cette créativité pour continuer à surprendre et à faire plaisir.
Le Silt Hotel - Cap sur la beauté au creux des dunes
Le Silt Hotel
Cap sur la beauté au creux des dunes
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Flits & Flash
Nouveau point culminant et monumental du paysage de Middelkerke, le Silt déploie sur 5000 mètres carrés un projet hybride accueillant notamment un casino, un espace événementiel et un restaurant. Avec pour pièce maîtresse un splendide hôtel éponyme d’où admirer sans fin la rencontre du ciel et de la mer.
Ses lignes comme son implantation s’inspirent des canaux d’eau et des dunes de l’ancienne île de Terstreep, où est née Middelkerke, alors qu’elle était encore séparée du reste du pays par un bras de mer. Il aura fallu tout juste deux ans pour voir émerger du sable, fin mars 2024, le site du Silt, élaboré par les bureaux d’architectes ZJA et DELVA, sur les lieux de l’ancienne place Épernay.
Ce complexe d’un genre nouveau, conçu pour se fondre tout en harmonie au paysage côtier, voit s’élever en son cœur une tour moderne cerclée de poutres de bois. Et si la forme cylindrique de ce phare architectural se voulait un clin d’œil aux bornes d’amarrage, permettant aux bateaux d’accoster sur les rives et les quais, c’est pourtant bien de lever l’ancre que nous promet au contraire l’hôtel qu’il abrite et dans lequel se laisser gagner par la douceur du littoral.
Entre flots et nuages
Car, si l’on y prend de la hauteur, ce n’est que pour mieux s’y laisser bercer par la houle. En effet, alors que ses 70 chambres dévoilent un point d’observation unique sur les vagues et l’horizon, l’établissement 4 étoiles a également fait appel à Tjip Interior Architecture, le plus maritime des studios de design, pour compléter avec élégance et sérénité cette connexion à la nature. Un dépaysement prévu pour se prolonger dans un espace bien-être privé, mais aussi en cuisine, dans l’un des trois concepts culinaires qu’abrite le bâtiment : bar gourmand, brasserie chaleureuse ou adresse gastronomique, mettant chacun à l’honneur les saveurs locales de la mer et des polders.
Au rendez-vous de l’ambiance olympique
Et cet été nous offrira l’excuse parfaite pour y prendre nos quartiers, puisque le Silt se parera des couleurs de la Belgique, afin d’y célébrer un Olympic Festival. Initiations sportives sur la plage, diffusion des compétitions des J.O parisiens mais aussi, concerts d’artistes et DJ, rythmeront ces 17 jours de fête, prévus du 26 juillet au 11 août. De quoi achever de transformer les lieux en parfait pied-à-terre où accueillir le soleil et, on l’espère, les prouesses de nos athlètes.
Tomorrowland - Vingt ans pour conquérir la planète
Tomorrowland
Vingt ans pour conquérir la planète
MOTS : Servane Calmant
PHOTOS : Tomorrowland
Le meilleur festival au monde. Comment mieux résumer cet événement musical qui célèbre cette année ses 20 ans ? Et vingt ans, c’est peu finalement pour conquérir la terre ! Pourtant, des Belges l’ont fait. Ils ont transformé un petit festival en grande messe de l’Electronic Dance Music qui rassemble désormais quelque 400 000 festivaliers venus des quatre coins de la terre. Cette édition anniversaire affiche évidemment un line-up de folie : 400 artistes parmi la crème des DJ de la scène belge et internationale, répartis sur 16 scènes aux décors féériques. Bon tempo.
Le festival belge que le monde entier nous envie fête cette année ses 20 printemps, à Boom toujours, dans la province d’Anvers, durant les week-ends des 19-21 juillet et 26-28 juillet. 20 ans ? Plutôt 18, si l’on aime couper les cheveux en quatre, enfin en deux, en soustrayant les éditions 2020 et 2021 annulées pour cause de Covid mais remplacées par un judicieux festival digital en ligne… Bref, gloire aux 20 ans.
Fondé en 2005 par les frères Manu et Michiel Beers, Tomorrowland a réuni lors de sa première édition entre 500 et 1000 festivaliers et a accueilli 50 000 personnes lors de la troisième célébration … C’est dire si le festival a rapidement pris son envol, pour séduire, ces dernières années, plus de 400 000 personnes venues du monde entier. On parle de 200 pays conquis par cet événement qui célèbre, autour de l’EDM (Electronic dance music), les valeurs de liberté et de diversité. Et les lendemains qui chantent et dansent sont d’ores et déjà assurés puisqu’ un nouvel accord signé l’an dernier entre l’entreprise à la tête du festival, la Province d’Anvers et le domaine provincial De Schorr permet à Tomorowland d’exploiter le site pendant encore 66 ans !
Un concept gagnant, ça s’exporte. La preuve : Tomorrowland Brasil a vu le jour en 2015 et Tomorrowland Winter fait vibrer les montagnes de l’Alpe d’Huez depuis 2019. Et ce n’est pas tout : Tomorrowland a également été décliné en Tomorrowland Academy (une école pour futurs DJ et producteurs), en labels, en spectacles, en marque de vêtements, en expériences food & wine, etc. Sans taire les nombreuses collaborations musicales (ainsi le Core Festival qui n’aura pas lieu cette année à Bruxelles mais s’installe à nouveau au Mexique) ou commerciales avec notamment Brussels Airlines et l’avion Amare ou encore la marque belge de bougies Baobab Collection. La liste des collab’ est (presque) sans fin et le dynamisme des organisateurs intact. Au rang des nouveautés 2024 : le Lab of Tomorrowland, un pôle d’innovation de pointe qui devrait rassembler les entrepreneurs, les entreprises avant-gardistes et les universitaires pionniers du secteur des technologies du divertissement. Carrément.
Si Tomorrowland a plusieurs fois été élu « meilleur festival au monde » par les lecteurs du magazine DJ Mag, bible britannique de la musique électronique, c’est grâce à une ambition sans faille (400 DJ cette année), une organisation professionnelle (le festival occupe 80 personnes à l’année et jusqu’ à 12 000 personnes pendant les deux week-ends) et une saine démesure (ses gigantesques infrastructures dignes des plus beaux parcs d’attractions). Et cette nouvelle édition, qui célèbre les 20 printemps du festival en s’articulant autour du thème “LIFE” (la préquelle du thème « Elixir of Life » de 2016), compte bien être à la hauteur de sa fabuleuse réputation.
Car s’il y a bien une édition à ne pas manquer, c’est forcément celle-ci ! Un « 20 Year Celebration Package », uniquement disponible le second week-end, propose 3 nuits dans un hôtel et un Full Madness Pass. Folie, le mot est lâché. Car, avec pas moins de 40 Stage Hosts (dont les labels belges Bonzai records et Smash The House fondé par Dimitri Vegas & Like Mike), Tomorrowland, c’est également la promesse faite à tous les fans d’EDM de découvrir de nouveaux labels et sonorités musicales. Le monde de demain, quoi !
Alors, qui voir sur scène en ce 20e anniversaire ? La star David Guetta, absente depuis 5 ans, signe son grand retour à Tomorrowland, Bonobo B2B Dixon, pour une presta unique entre le Britannique et l’Allemand, le duo canadien REZZMAU5n, le Hollandais Armin van Buuren, et le célèbre trio Swedish House Mafia, que l’on n’avait plus vu à Boom depuis 2012.
Du côté des Belges, tous les talents hormis Charlotte de Witte, pour-tant chouchoute des organisateurs de Tomorrowland, sont de la partie/party pour rythmer deux week-ends à la météo estivale (on l’espère) : Henri PFR (l’invité du Be Perfect été), Lost Frequency, (premier artiste belge à atteindre plus d’un milliard de streams sur Spotify avec deux titres différents), Amélie Lens (la reine de la techno), Amber Broos (21 ans, l’étoile montante), Andromedik (26 ans, le phénomène drum’n’bass), Mandy (la maîtresse du hardstyle) et, en clôture des 20 ans de Tomorrowland, 3 Are Legend. Les deux Belges Dimitri Vegas et Like Mike, seront rejoints par l’Américain Steve Aoki, pour un show sur la Main Stage qu’on annonce spectaculaire. Et forcément festif.
A Boom, pendant deux week-ends, les 19-21 juillet et 26-28 juillet.
Les Sources de Caudalie et de Cheverny - Deux escapades bien-être hors du temps
Les Sources de Caudalie et de Cheverny
Deux escapades bien-être hors du temps
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Les Sources de Caudalie, chaleureuse chartreuse en région bordelaise et seul Palace viticole de France, ou les Sources de Cheverny, château entouré de bâtisses en bois au milieu de la forêt du Val de Loire ? Ne vous sentez pas obligé.e de choisir, c’est week-end de rêve dédié à la vinothérapie griffée Caudalie et mise au vert assurée de part et d’autre.
Après avoir ouvert les portes des Sources de Caudalie dans la campagne bordelaise en 1999, Alice et Jérôme Tourbier ont réservé une formidable surprise aux épicuriens en inaugurant, en 2020, au milieu de la forêt et des vignes du Val de Loire, les Sources de Cheverny. Points communs entre les deux Sources ? Un même art de vivre à la française, distingué et décomplexé à la fois, une foi identique en la simpli-cité de la vie loin de toute forme de snobisme, une même invitation à déconnecter (avec la forêt ou les vignes comme auxiliaires de bien-être), une pareille proposition d’hébergements raffinés cachés au cœur de la nature, élégant château du 18e à Cheverny, chaleureuse chartreuse à Caudalie. De part et d’autre également : plusieurs tables de spécialités régionales et gastronomiques (2 étoiles Michelin pour La Grand’Vigne, le restaurant des Sources de Caudalie piloté par le chef Nicolas Masse et 1 étoile pour Le Favori du chef Frédéric Calmels aux Sources de Cheverny), des balades et parcours santé au plus proche de la nature, des dégustations œnologiques, etc. A Caudalie, comme à Cheverny, pas possible de s’ennuyer.
Ce qui différencie ces deux adresses griffées Caudalie ? Peu de choses en fait, car elles sont imprégnées d’une même histoire familiale, une Success Story à la française. En 1990, Florence et Daniel Cathiard achètent le domaine du Château Smith Haut Lafitte dans le Bordelais ; en 1999, leur fille Mathilde crée avec son époux un complexe de spas et soins de beauté qu’ils baptisent Caudalie, tandis que Alice, la fille cadette, et son époux Jérôme, deviennent propriétaires des Sources de Caudalie, des Etangs de Corot et, tout récemment, des Sources de Cheverny. « C’est chacun chez soi mais avec une belle synergie d’équipe », nous avoue Alice.
Des nuances, il y en a pourtant.
Priorité à la nouveauté : Les Sources de Cheverny, à 2 h de Paris en voiture et 500 kilomètres de Bruxelles. Une adresse de rêve, un havre de paix où se ressourcer un long week-end, qui fédère un château du 18e repensé et réagencé (il accueille notamment le spa) et des bâtisses en bois plus charmantes les unes que les autres à l’esprit cottage de bon goût (La Maison des Fleurs, La Grange aux Abeilles, Le Baron Perché, etc.). Le tout forme un hameau, coloré par des prairies fleuries qui égayent les cabanons. Soins Vinothérapie (riches en polyphénol, les pépins de raisins ont, semble-t-il, des vertus anti-âge), piscine intérieure dans un spa inondé de lumière, piscine extérieure à l’orée de la forêt, table gourmande (l’Auberge, brasserie champêtre ou le Favori*, voire un pique-nique concocté par le chef), salle de billard, salon où bouquiner … Ravissement, voici le mot qui définit le mieux Les Sources de Cheverny.
Direction Bordeaux à présent (comptez 5h en train de Bruxelles, 1h30 au départ de l’aéroport de Charleroi) où, à 20 km du centre-ville, nous posons bagage aux Sources de Caudalie, labellisées Palace, carrément. Même émerveillement qu’à Cheverny à la découverte de la demeure principale, une élégante et chaleureuse chartreuse du 18e qui fleure bon les retrouvailles et les belles rencontres. Elle est flanquée de plusieurs maisons et cabanes (La Bastide des Grands Crus, Le Comptoir des Indes, L’Ile aux Oiseaux, etc.), d’un Spa Vinothérapie Caudalie, d’une piscine intérieure où buller, le tout lové autour d’un étang enchanteur où batifolent des canards et posé au cœur de 78 hectares de vignes. Difficile de rêver plus joli décor. Chic et buco-lique à la fois. Et si c’est Dame nature qui a présidé aux destinées des bien nommées Sources (il existe une source d’eau chaude sur le domaine bordelais), Mathilde qui a créé Caudalie et Alice qui exploite le site, lui rendent un bel hommage. Car la nature est partout et la vigne célébrée à chaque endroit, du spa à la cave qui abrite quelque 15 000 bouteilles dont un délicieux vin blanc Château Smith Haut-Lafitte (ne partez pas sans visiter le château et ses chais souterrains, propriété des parents de Mathilde et d’Alice). Table des grands soirs, La Grand’Vigne, 2 étoiles, envoie de la cuisine précise et de haute volée, très axée sur le végétal, « parce que le légume est source d’une diversité de création bien plus grande que la viande », nous glisse à l’oreille le chef, Nicolas Masse, qui dispense également sur site un cours de cuisine. Rendez-vous du quotidien, la Table du Lavoir séduit par son âme de bistrot et Rouge (épicerie gourmande et bar à vin) par son esprit de partage. Un mot pour définir Les Sources de Caudalie ? Tout bonnement exceptionnelles.
Lily of the Valley - Joyau d’un bien-être réinventé
Lily of the Valley
Joyau d’un bien-être réinventé
Mots : Barbara Wesoly
Il est des lieux qui redéfinissent les frontières. Celles de l’évasion et du soin de soi. Du prestige et de la convivialité. Lily of the Valley est de ceux-là. Une sublime fugue au large de Saint-Tropez où le bien-être se raconte par l’éblouissement d’une élégance végétale aux accents méditerranéens, imaginée par le designer Philippe Starck.
La certitude de pénétrer dans un havre secret s’impose dès les premiers instants, alors que l’on gravit les chemins rocailleux du domaine du Cap Lardier, sur les hauteurs de la Croix Valmer. Celui de Lily of the Valley, un éden tropézien ouvert à l’année et préservé de l’effervescence, à l’ombre des pins parasols et des oliviers. Et dont la moindre parcelle respire l’éveil à soi comme au beau, dans toutes ses dimensions. De ce panorama ensorcelant surplombant la mer Méditerranéenne et plongeant vers la Baie de Cavalaire et les Iles d’Or, aux lieux eux-mêmes, orchestrés tel un village plutôt que comme un complexe hôtelier par le génie créatif de Philippe Starck. 8 pools suites indépendantes et une villa avec piscine et jardin privé, côtoient 38 chambres et 6 suites s’éparpillant dans de petites maisons à l’architecture organique et luxueuse. Chaque espace est empreint de l’âme des abbayes provençales comme inspiré par le design des villas californiennes, tout en se voulant le rappel des jardins suspendus de Babylone. Le cuir naturel se conjugue au béton brut, au bois exotique et au marbre, la terre s’allie aux céramiques grecques et aux livres d’art disséminés un peu partout, tandis que les plantes grimpantes et la palette de teintes minérales et douces achèvent la rencontre de la sérénité et du goût.
Le soin de soi pour fondement
Tout est en effet question de synergie à Lily of the Valley. Et tout particulièrement en matière de bien-être. Né du désir d’un père et de sa fille de reconjuguer l’élégance au wellness, l’hôtel a développé une approche holistique unique, autour de trois piliers centraux : la gastronomie, le sport et les soins. Et ce sont ainsi 2000 mètres carrés qui sont dédiés à des programmes axés vers la remise en forme, la préparation physique, la perte de poids ou encore le better-aging, rassemblant tout à la fois du matériel d’excellence et des experts et thérapeutes pointus, encadrant un programme défini sur mesure. Une personnalisation qui s’affirme dans les moindres détails, des soins, aux séan-ces de coaching individuel, mais aussi menus du Vista, le restaurant central du complexe, dont la cuisine saine et gourmande du chef Vincent Maillard vibre au diapason du terroir du sud et des préférences de chaque visiteur.
Un intermède de sérenité
Si Lily of the Valley fait la part belle aux besoins et objectifs de ceux qui y séjournent, le ressourcement en demeure l’essence, y compris lorsqu’il se vit au rythme du lâcher-prise et du luxe d’un temps suspendu. Gorgé du bonheur d’observer se lever le soleil sur la terrasse intime de sa chambre, de se baigner dans une piscine déployant à perte de vue un paysage de mer et de pinèdes, de sentir le soleil réchauffer sa peau durant une séance de yoga extérieure. Ou celui d’une balade sur la plage privée de Gigaro en contrebas, avant d’aller manger à la terrasse de la Brigantine où l’on profite de divines saveurs italiennes traditionnelles ou chez Pépé, le Beach Club attenant, à l’ambiance et aux plats légers et savoureux. Si, tout dans ce domaine est conçu pour que la nature y reprenne ses droits, il cultive tout autant les jours heureux.
Lucerne - Une des plus belles villes de Suisse
Lucerne
Une des plus belles villes de Suisse
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Pour se positionner comme destination de citytrip parfaite, à laquelle vous n’aviez d’ailleurs peut-être pas (encore) pensé, Lucerne peut fournir de nombreux arguments. Car non contente de se lover au bord du lac des Quatre-Cantons, la belle citadine suisse s’offre les Alpes en toile de fond et invite à découvrir une vieille ville ravissante et des hôtels prestigieux, Bürgenstock Hotel*****, un bijou d’altitude, et Mandarin Oriental Palace*****, splendeur Belle Epoque.
Une destination de citytrip, vraiment ? Nous vous résumons notre trajet : Zaventem-Lausanne en 1h20 puis 2h17 de train jusqu’à Lucerne. Un train suisse évidemment, c’est-à-dire ponctuel et fréquent. 34 trains par jour dont 17 directs, de quoi offrir aux navetteurs belges, un premier dépaysement ! Boutade à part, en Suisse tout roule, au sens propre comme au figuré. Nous voyagerons en train, bus, bateau, funiculaire (pour nous rendre au Bürgenstock Hotel, notamment) avec un seul titre de transport, le Swiss Travel Pass, un incontournable qui permet de profiter de trajets illimités. Pourquoi se compliquer la vie ?
Lucerne n’est pas bien grande, et se visite à pied. L’Alstadt, quartier historique, dévoile son architecture médiévale à en faire tourner les têtes, son prestigieux pont de bois (le Kapellbrücke est l’emblème de la ville et l’un des sujets les plus photographiés de Suisse, avec le mont Cervin), ses nombreux bars en terrasse. Mais le charme envoûtant qu’elle dégage, Lucerne-la-citadine le doit aussi et surtout à des excursions nature grandeur XXL, ainsi le Jungfraujoch, la plus haute gare d’Europe offrant une vue magnifique sur le glacier d’Aletsch, et le mont Rigi. Avec, à ses pieds, le lac des Quatre-Cantons, le plus beau de Suisse et, en toile de fond, les montagnes, Lucerne marque des points, d’autant que son offre hôtelière met la barre très haut en termes de singularité, d’exceptionnalité, de séduction. On vous guide.
Bürgenstock Hotel***** supérieur, un bijou d’altitude
Sean Connery, Yul Brynner, Mahatma Gandhi, Charlie Chaplin, tous sont descendus au Bürgenstock. Nous aussi, pour deux jours. Sophia Loren, en revanche, y résida 9 ans, oui, neuf ans, vous avez bien lu. Elle y possédait sa propre maison aujourd’hui transformée en restaurant perse. Quant à Audrey Hepburn, elle épousa Mel Ferrer dans une petite chapelle blanche toujours debout sur le site absolument exceptionnel et grandiose du Bürgenstock Resort. Depuis l’inauguration du premier hôtel en 1871, le Bürgenstock a évidemment modifié sa silhouette, s’est agrandi, a intégré des bâtis contemporains suspendus à flanc de montagne, a changé plusieurs fois de propriétaires et a récemment séduit les Qatariens… Rouvert en 2017, après plus de neuf ans de rénovation et de construction, le Bürgenstock Resort se profile désormais comme un véritable complexe hôtelier (le plus grand de Suisse) qui comprend 10 000 m2 de bâtis, dont quatre hôtels de luxe, un spa de 10 000 m2 (le plus grand d’Europe), un terrain de golf, plusieurs terrains de tennis, un Medical Wellness Center, etc.
Par bonheur, nous avons séjourné au Bürgenstock Hotel, un 5 étoiles supérieur pour ne pas dire un Palace, qui est le fleuron du site. Situé sur un éperon rocheux boisé qui surplombe de 450 mètres le lac des Quatre-Cantons, il offre une vue spectaculaire sur les monts Rigi et Pilate. Pour nous y rendre, nous aurions pu emprunter une route, mais la traversée du lac en catamaran au départ de Lucerne et l’arrivée en funiculaire privé (900 mètres en 3 minutes) dans le hall d’entrée du Bürgenstock Hotel, est digne d’une James Bond Girl ! Un clin d’œil à la saga 007 point du tout innocent, puisque le Bürgenstock a servi de décor à quelques scènes de Goldfinger avec Sean Connery. Ce jour de septembre, il n’y avait pourtant pas de stars à l’Infinity Edge pool de l’Alpine Spa. Dommage, car la piscine extérieure avec vue panoramique bénéficie d’un véritable statut culte sur Instagram. Si vous préférez marcher, les nombreux chemins de randonnée qui démarrent de l’hôtel sont considérés comme les plus belles promenades de Suisse. Oui, le Bürgenstock Hotel cumule les superlatifs, et c’est amplement mérité.
Mandarin Oriental Palace*****, une classe à part
A Lucerne, Mandarin Oriental, groupe hôtelier de luxe, a vu grand. En 2022, il a en effet investi un bâtiment Belle Epoque posé sur les rives du lac des Quatre-Cantons, à quelques encablures du centre-ville historique. « Après cinq ans de rénovation, le bâti, un authentique monument de la Belle Epoque, ressemble plus à ce qu’il était en 1906, qu’avant la transformation », se réjouit Christian Wildhaber, son Directeur Général. Imaginez un palace – et on pèse nos mots – où le rez-de-chaussée, les sols, les murs, les plafonds ont été restaurés à l’identique. Les stucks, qui étaient à l’époque moins chers que le marbre, et le carrelage sont en tout point remarquables. En revanche, certains lustres de 1900 ont été décrochés par un ancien propriétaire qui ne les aimait pas. Définitivement perdus, ils ont été reproduits à l’identique et le travail est à saluer.
Extra-ordinaire par son emplacement (les chambres offrent une vue panoramique sur le lac des Quatre-Cantons et transportent le regard sur les sommets enneigés du Rigi, du Bürgenstock et du Pilate) et par son histoire (la direction a notamment tenu à conserver telle quelle une salle de 1906), Mandarin Oriental Lucerne l’est aussi par le confort et la modernité qu’il apporte. Point du tout figé dans le passé, la déco s’autorise des éléments de modernité, notamment des peintures signées par des artistes suisses contemporains qui répondent à des toiles de 1900. L’offre gastronomique est bien évidemment à la hauteur du lieu : un restaurant japonais (Minamo) et un resto français étoilé Michelin (Colonade) se disputant les faveurs des gourmets. Si Mandarin Oriental Lucerne s’inscrit inévitablement dans l’hôtellerie haut de gamme, sa direction a néanmoins voulu rompre avec certains codes du luxe (ainsi les tables non jupées) pour privilégier un art de vivre raffiné et un chic résolument décontracté. Au petit-déjeuner, notamment, la tenue sportive est acceptée. Faire son jogging ou une promenade de 50’ au bord du lac en direction de la plage du Lido est une activité particulièrement prisée à Lucerne. Un sans faute.