Hôtel Florida Paris
Une ode à l’Art déco et au glamour vintage
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : Yann Deret
Niché dans un élégant bâtiment haussmannien d’angle, l’Hôtel Florida Paris dévoile un décor singulier, alliant influences Art déco et pièces chinées de luxe. Situé en plein cœur du quartier animé de la Madeleine, où se mêlent effervescence festive et élégance intemporelle, cet écrin sophistiqué promet une expérience hors du temps.
Derrière la porte cochère du 12 Boulevard Malesherbes, nous pénétrons dans un cocon à la fois intimiste et joyeux. Ouvert en 2024 dans le quartier de la Madeleine par son fondateur Matthieu Dumas, ce lieu au cachet unique a tout pour plaire. Ici, l’élégance se conjugue à un savant mélange de mobilier des années 70 et à une atmosphère de maison de famille, créant un cadre à la fois chaleureux et éclectique. Un délicat parfum flotte dans l’air, mêlant notes de cuir, de café et de bois de mahogany, relevées par les effluves envoûtants des lys de Casablanca. Une signature olfactive imaginée par Rami Makdachi, créateur de la marque de bougies Lola James Harper. Celle-ci confère aux sept étages l’odeur apaisante des belles demeures.
Le décor a été imaginé par l’agence d’architecture d’intérieur parisienne Liautard and the Queen, déjà reconnue pour la décoration du restaurant La Môme à Monaco. Pour concevoir Le Florida Paris, le duo a habilement mixé des motifs tropicaux, des formes géométriques et des papiers peints fleuris. Le résultat est saisissant !
Tout le mobilier, jusqu’au moindre verre à dents, a été soigneusement chiné pour donner à chacune des 39 chambres et suites un cachet particulier. Dans nombre d’entre elles, des photographies de duos célèbres, à l’instar de Jane Birkin et de Serge Gainsbourg, ornent les murs. Conçues comme des appartements, certaines suites sont interconnectées, tandis que d’autres disposent d’un balcon offrant une vue imprenable sur la Tour Eiffel.
La nôtre se pare d’un somptueux papier peint floral aux teintes chaudes, qui dialogue avec les rideaux de velours et les nuances ocres du mobilier. Le lit, généreusement garni de coussins, invite à la paresse, tandis que le petit salon en alcôve crée un cocon feutré, baigné d’une lumière tamisée. Dans la salle de bain, les carreaux aux tons terre de Sienne et les détails soigneusement choisis prolongent cette esthétique vintage et aboutie.
Nepita, le restaurant bien nommé
Si l’ambiance cosy des chambres invite à la sérénité, le rez-de-chaussée, lui, vibre d’une énergie différente avec le restaurant Nepita, adresse gastronomique incontournable.
La décoration allie charme rétro et sophistication contemporaine. Avec ses chaises tulipes aux assises en velours orangé, ses banquettes en velours bordeaux et son mobilier en bois aux lignes courbes, l’espace évoque une esthétique inspirée des années 60 et du style Art déco. Le bar en marbre noir veiné apporte une touche de luxe, tandis que le carrelage au sol à motif d’écailles de poisson ajoute un effet graphique subtil. L’éclairage soigné, composé d’appliques murales en verre et métal ainsi que d’un lustre en laiton, diffuse une lumière tamisée et enveloppante.
Aux commandes, la Cheffe Amandine Chaignot, déjà à la tête des restaurants parisiens Pouliche et le Café de Luce, signe ici une carte aux affluences méditerranéennes. Comme un clin d’œil à son nom, le Nepita, cette herbe aromatique aux notes mentholées typique du maquis corse, vient subtilement relever certaines créations.
Lors de notre soirée chez Nepita, nous avons succombé au menu découverte en cinq séquences, une véritable ode aux saveurs raffinées. L’amuse-bouche ouvre le bal avec finesse. Viennent ensuite les entrées, qui réservent de belles surprises. L’artichaut entier à effleurer, sublimé par un siphon de scamorza, s’impose comme une révélation ! En parallèle, les coquilles Saint-Jacques rôties se marient à une purée et des chips de panais, rehaussées par une vierge de raisin rose, des oignons grillés et un jus corsé. Les plats poursuivent cette partition gastronomique avec brio. La caille rôtie se déguste avec des champignons sauvages, des pommes de terre grenailles et un jus réduit. Quant aux tagliolini aux langoustines, magnifiés par une bisque réduite à la nepita, ils incarnent l’un des plats signature de la Cheffe et tutoient la perfection. Pour conclure, le dessert chocolat et clémentine joue sur le contraste entre l’intensité du cacao et l’acidité fruitée de l’agrume.
L’expérience atteint son apogée grâce à un accord mets et vins d’une grande justesse. Il faut savoir que la cave est la marotte du propriétaire, qui l’a lui-même développée avec passion. Nous avons tout particulièrement apprécié le Chassagne-Montrachet Domaine Fontaine Gagnard 2022, un nectar d’une pureté aromatique remarquable, dont l’équilibre entre richesse et fraîcheur a parfaitement accompagné cette soirée d’exception.

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