Une belle femme est tout en rondeurs… En rondeurs et harmonie. Car il ne faut pas confondre rondeurs et opulence. L’excès nuit en tout. On préfère contempler un paysage subtilement valonné de la Toscane plutôt qu’une étendue désertique et désespérément plate.

 

Déjà dans l’Antiquité, à Syracuse, on vouait un culte à Aphrodite callypige, littéralement Aphrodite aux belles fesses. Aphrodite, la déesse de l’amour. Belles et non pas grosses répétons-le. La statuaire antique représente Aphrodite callypige regardant ses jolies fesses par dessus son épaule. La peinture classique réserve aussi une très belle place à la représentation picturale de cet élément érotique indéniable que sont les fesses.

De belles fesses se caractérisent par une rondeur harmonieuse, un port haut et une fermeté certaine.

Ce triptyque met alors en valeur la cambrure des reins et le galbe des hanches et équilibre de pro l la courbure de la poitrine. Il s’agit donc de proportions tout comme un nez devrait s’harmoniser avec le reste du visage.

L’attrait pour de belles fesses est certainement à mettre en relation avec l’image véhiculée par des stars du showbiz et autres people. Nul ne peut être indifférent à la vue de la chute de reins de Jennifer Lopez, de Beyoncé ou encore de Kim Kardashian. Rappelons-nous aussi le buzz déclenché par Pippa Middleton lors du mariage de sa sœur : elle avait volé ou presque la vedette à la mariée grâce à une plastique irréprochable de son séant. Il est donc clairement établi que les fesses tout comme la poitrine suscitent l’attirance du sexe mâle. Ceci est universel ou presque, car chez les asiatiques, les canons de la beauté tendent davantage vers moins de rondeurs.

En Afrique par contre, le postérieur est un atout majeur dans l’image corporelle des femmes et les chirurgiens plasticiens savent très bien qu’il ne faut pas y toucher pour le réduire !
La chirurgie des fesses n’est pas récente. Elle est pratiquée depuis fort longtemps dans les pays d’Amérique du Sud et, comme toute chirurgie, a bénéficié d’améliorations au cours du temps. A ses débuts, cette chirurgie a été fort décriée et des images parfois effrayantes ont fait la part belle aux détracteurs de ces interventions. On constatait ainsi des infections, des ouvertures de plaies et surtout des malpositions d’implants avec des déformations importantes et inesthétiques.

La vieille Europe a probablement pro té sans le vouloir de ces catastrophes et a pu utiliser le savoir-faire des chirurgiens outre-Atlantique.

Dans notre pays, il est intéressant de constater que la demande des patientes pour une augmentation du volume des fesses est plus forte en Flandre que dans la partie francophone du pays. Notons aussi qu’aux Pays-Bas la fréquence d’augmentation des fesses est très élevée. Il n’y a, à ma connaissance, aucune explication à cet état de fait.

La demande chirurgicale en général devrait également croître du fait de la chirurgie bariatrique ou chirurgie d’amaigrissement. En effet, un amaigrissement de plusieurs dizaines de kilos entraîne invariablement une diminution du volume des fesses ainsi qu’une chute de celles-ci. Ces patientes sont cependant plus souvent préoccupées par leur ventre, leur poitrine ou leurs bras et cuisses avant de penser à leurs fesses.

On peut évoquer deux principes chirurgicaux pour traiter le manque de volume et de fermeté des fesses :
– Le lipofilling (ou injection de graisse) et la mise en place d’implants en silicone.

– Le lipofilling est sans aucun doute une intervention chirurgicale en vogue qui est utilisée aussi bien pour le visage que pour les seins et également pour le postérieur. Pour rappel, cette technique consiste à prélever de la graisse chez la patiente dans un ou plusieurs sites donneurs, sans abîmer ceux-ci et, après manipulation, la réinjecter à distance dans le même temps opératoire.

Cette technique est certainement naturelle, car elle ne fait pas appel à un quelconque corps étranger. Elle est très tendance parce qu’elle évoque le principe des cellules souches, principe plus que séduisant pour le public. Il s’agit bien entendu d’une réelle opération sous anesthésie générale associant somme toute une lipoaspiration un peu particulière à une augmentation fessière. Dès lors on pourrait avancer l’argument de l’opération à double but, à double béné ce. Ceci est exact pour autant qu’on ait un capital graisseux excédentaire autorisant le prélèvement sans causer des dégâts collatéraux ! L’avantage du lipo lling par rapport à la mise en place d’implants est que l’injection de graisse est moins douloureuse, bien que l’on soit parfois désagréablement surpris de la douleur engendrée par les bleus causés par la liposuccion.

Mais, à mon sens, le véritable problème potentiel réside dans la prise trop peu able de la graisse. En effet, lorsqu’on injecte de la graisse où que ce soit et surtout en grande quantité, les cellules graisseuses sont dévascularisées, donc virtuellement mortes, et doivent donc pour survivre être revascularisées. Il s’agit d’une course contre la montre, variable d’une personne à l’autre et plus la quantité injectée est importante, plus le risque de perte est grand. Ainsi on doit informer les patientes qu’une perte de 30 à 40 % du volume injecté est tout à fait normal ! Et qu’une perte asymétrique n’est pas impossible.

Il faut cependant continuer les investigations dans le domaine des cellules souches et des lipofillings, car il s’agit certainement d’un domaine très prometteur pour le XXIe siècle.

L’autre technique d’augmentation fessière consiste à placer des implants en silicone. Ces implants sont assez semblables à ceux utilisés pour les augmentations mammaires. Ils ont cependant une paroi lisse et le gel qui les compose est plus ferme, plus dense. Il existe trois formes différentes: uniconvexe avec la partie postérieure plate (comme les implants mammaires ronds), biconvexe ou lenticulaire et en n anatomique.

Dans la plupart des cas on utilisera la forme uniconvexe. Ces implants sont placés au niveau des muscles grands fessiers, muscles très épais et très puissants, du moins lorsqu’on pratique une activité physique régulière. Par contre, chez les personnes peu sportives, ces muscle s’atrophient, ce qui contribue à une perte de fermeté et de relief des fesses.

Logiquement, comme pour les implants mammaires, on peut imaginer la mise en place des prothèses au-dessus ou en dessous du muscle. Auparavant, celles-ci étaient placées surtout au-dessus du muscle, mais les résultats étaient parfois médiocres avec des asymétries de position, des implants qui bougeaient dans leur poche, des séromes autour des prothèses… L’intervention avait donc mauvaise réputation aussi bien auprès des patientes que des chirurgiens.

Actuellement, la bonne technique consiste à placer les implants dans le muscle grand fessier par une seule petite incision verticale de 6 à 7 cm au sommet du pli interfessier. Cette incision unique permet l’accès aux deux fesses. On va créer une poche juste à mesure dans le muscle en discisant les bres musculaires. L’intervention dure 90 minutes approximativement sous anesthésie générale en chirurgie de jour.

L’inconvénient majeur est la douleur nécessitant un repos important les premiers jours et la prise d’anti-douleurs. Les sports sont proscrits pendant 6 semaines. Il faut dormir temporairement sur le ventre et s’asseoir délicatement sur la partie inférieure des fesses. Une hygiène rigoureuse de la plaie est primordiale pour éviter une infection, de même que la prise d’antibiotiques pendant 7 jours.

On le voit, le décours post-opératoire n’est pas évident et seules les patientes motivées peuvent l’affronter.

L’adage « Il faut souffrir pour être belle » prend ici toute sa signification. Mais à ce prix, les résultats sont vraiment splendides et le taux de satisfaction des patientes est très élevé.

Un bon vin est tout en rondeur, une belle femme aussi. Mesdames, soyez des Aphrodite callypiges et affolez les êtres qui vous entourent par vos courbes grâcieuses.


Dr Thierry Fourez

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