Opération Chaussettes 2023
Opération Chaussettes 2023
Tendons la main aux plus démunis
MOTS : ARIANE DUFOURNY
DESSIN : PHILIPPE GELUCK
Action ! L’Opération Chaussettes nous invite à nous retrousser les manches ce dimanche 19 novembre 2023, de 11h00 à 15h30 sur la Place Poelaert de Bruxelles. Nous y serons.
Statbel, l’office belge de statistique, avancent des chiffres glaçants : « 2.144.000 Belges, soit 18,7% de la population belge, courent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. (…) 13,2% des Belges vivent dans un ménage dont le revenu total disponible est inférieur au seuil de pauvreté, qui s’élève à 1.366 euros par mois pour une personne isolée. »
Et cette précarité s’intensifie encore ! La faute à la guerre en Ukraine ? A la crise de l’énergie ? A la dévaluation du pouvoir d’achat des Belges ? Si se poser la question est nécessaire, venir en aide aux plus démunis est capital. Car, dehors, dans la rue, ce ne sont pas des chiffres qui endurent la pluie et le froid, mais des enfants, des femmes, des hommes qui dorment dans des abris de fortune.
Pour tendre la main aux plus démunis, l’Opération Chaussettes a mis sur pied il y a 12 ans une collecte solidaire, avec l’aide des contributeurs, de parrains et marraines (Philippe Geluck, Giovanni Bruno, Eric Emmanuel Schmitt, Pierre Degand, Pascal De Valkeneer, pour n’en citer que quelques-uns) qui ont à cœur de porter cette opération.
Pas que des chaussettes ! Qu’on se le dise : si les chaussettes sont le symbole de cette initiative, les associations actives sur le terrain manquent aussi d’écharpes, de vestes et de pantalons, de bonnets, de gants, de pulls, de sous-vêtements, de chaussures, de produits de première nécessité (savons, pansements, couvertures, etc.)
N’oubliez pas de les trier par catégorie : H (hommes), F (femmes), E (enfants), P (Produits de première nécessité).
A votre bon cœur.
PAUL COLIZE, échos d’histoire
PAUL COLIZE,
échos d’histoire
MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTO : IVAN PUT
Le romancier belge maîtrise à merveille l’art d’anéantir les certitudes et de troubler les consciences, au service d’une intrigue brûlante. « Devant Dieu et les hommes », son dix-huitième ouvrage, s’articule en chronique judiciaire d’un meurtre perpétré dans l’enfer souterrain de la catastrophe minière du Bois du Cazier. Et nous laisse à bout de souffle.
Dans “Devant Dieu et les hommes”, vous empruntez les traits d’une jeune journaliste des années 50, évoluant dans un univers presque exclusivement masculin et victime constante de sexisme. Était-il complexe d’en- trer dans sa peau ? Pas vraiment. J’ai grandi les années 60, où des sphères comme celles de la justice et des affaires étaient presque uniquement dévolues aux hommes. Mais, surtout le vécu de Katarzyna, mon héroïne, est fortement inspiré de celui de ma mère. L’invasion de sa Pologne natale par les nazis, la Belgique pour terre d’asile et les traumatismes du déracinement et de la violence de la guerre sont des parts de notre héritage familial que j’avais déjà évoquées dans « Un long moment de silence ». La choisir pour personnage principal offrait l’occasion de faire entrer son passé en résonance avec l’histoire des deux accusés dont nous suivons le procès, inventé de toute pièce, et celle, bien réelle, du Bois du Cazier.
Justement, ressent-on une certaine pression à traiter d’un évènement qui a marqué à vif tout un pays, comme ce fut le cas de la catastrophe minière du Bois du Cazier ? Au contraire, cela m’a boosté. Je désirais évoquer un drame dans un autre, un désastre personnel au sein d’une tragédie bien plus vaste. Étant Belge, les images du Bois du Cazier mais aussi de l’incendie de l’Innovation se sont tout de suite imposées à moi. Mais le premier m’inspirait particulièrement, pour la dimension et le contexte social qui y étaient reliés. Je me suis donc rendu sur place, pour me laisser inspirer par les lieux. Un homme y déambulait également. Je me suis dirigé vers lui, sentant qu’il me fallait lui parler. C’était Urbano Ciacci, l’un des derniers survivants et considéré comme passeur de mémoire. Il était présent le jour de la catastrophe, mais revenant tout juste de son mariage, il n’était pas dans la mine. Suite à sa rencontre, témoigner de cet évènement est devenu une évidence.
D’autant que, 65 ans plus tard, les thématiques du livre demeurent toujours brûlantes d’actualité. L’immigration italienne au sortir d’une guerre, les conditions de vie et de travail des mineurs et le rejet de la population à leur égard, tout cela trouve beaucoup de résonance avec la crise des migrants et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’exploitation au profit de la productivité et l’inhumanité qui en découle aussi. C’était une manière de remettre en lumière tout le fonctionnement d’une époque, finalement pas si éloignée de la nôtre. Avant d’être un roman, « Devant Dieu et les hommes » a d’abord été une pièce de théâtre qui plaçait les spectateurs dans le rôle des jurés. En fin de procès, il leur revenait de voter pour définir la culpabilité des accusés. Le public était électrisé par ces enjeux et les rebondissements comme les injustices abordées par l’histoire. Cela a achevé de me convaincre de la force de ce sujet, encore aujourd’hui.
Ce n’est pas la première fois que vous mettez en scène un journaliste. C’était notamment déjà le cas dans « Zanzara », avec Fred, jeune pigiste web. Ce métier vous inspire ? Je trouve le journalisme d’investigation extraordinaire. C’est palpitant de recouper et disséquer les informations. Et c’est un principe que je développe également dans mes livres, surtout lorsqu’ils comprennent une dimension historique. J’adore plonger sous la surface des évènements pour livrer à mes lecteurs des éléments qu’ils ne trouveront nulle par ailleurs. Mais, plus encore que le métier de journaliste, j’aime mettre en scène des personnages qui tout en étant au cœur de l’action, ne sont pas des policiers et n’ont pas pour vocation de chercher un coupable.
Après « Un monde merveilleux », qui nous conduisait en 1973 à travers l’Europe et l’histoire, et « Devant Dieu et les hommes », qui faisait de nous les témoins d’un crime dans les charbonnages, quel sera le sujet de votre prochain livre ? Il s’agira d’un changement total de style, puisque je suis en train d’achever un roman policier classique. Après plusieurs romans assez sombres, j’avais envie de légèreté et de m’amuser.
L’envol d’ AMÉLIE NOTHOMB
L’envol d’ AMÉLIE NOTHOMB
Mots : Barbara Wesoly
PHOTOS : JEAN-BAPTISTE MONDINO
Ses mots résonnent comme une libération. Et nous entrainent dans l’abîme de sa souffrance puis à la genèse de sa renaissance portée par l’écriture. Avec « Psychopompe » son 32e ouvrage, Amélie Nothomb se livre avec profondeur et guide sa plume au zénith.
« Psychopompe » s’inscrit comme le troisième volet d’un triptyque, commencé avec « Premier Sang » et « Soif ». C’est aussi l’un de vos livres les plus personnels, racontant des évènements très traumatiques de votre enfance et adolescence. L’écrire s’est-il révélé une forme de catharsis ? Certainement mais plus encore, il m’a permis de comprendre énormément sur moi-même, dont cette obsession de l’oiseau, devenue consciente à l’âge de onze ans. Ce livre m’a amené à enfin percevoir le rôle qu’elle avait joué dans mon existence, notamment dans sa relation intrinsèque à la mort, elle qui m’a toujours obsédé également. Or l’oiseau est un très puissant vecteur de vie. Et avoir hautement conscience de sa mortalité ne rend pas morbide, au contraire, cela donne envie de vivre encore plus fort.
Le « Psychopompe » se définit dans la mythologie comme celui qui guide l’âme des défunts. Dans cet ouvrage vous questionnez ainsi le sens de l’existence tout autant que celui de l’après. A-t-il fait progresser vos réflexions ? Ma propre mort n’est pas du tout un problème pour moi, au contraire, c’est presque un motif de réjouissance. Je suis sure que mourir doit être une expérience très intéressante et je l’attends de pied ferme. Le départ des êtres chers c’est par contre terriblement grave. En expliquant être moi-même psychopompe, je raconte comment finalement contre toute attente, le décès de mon père s’est très bien passé. Cela a d’abord été une tragédie, dont j’ai beaucoup souffert, mais finalement, je me suis rendu compte que mon père avait parfaitement réussi sa mort. Et j’y vois un message d’espoir. J’avais de très bonnes relations avec lui de son vivant mais elles sont encore meilleures depuis qu’il n’est plus vivant. C’est prodigieux et cela prouve qu’il n’est jamais trop tard.
Votre rapport à la mort est aujourd’hui apaisé ? Je suis convaincue que la mort n’est pas une terre étrangère et c’est terriblement salvateur. J’ai perdu deux êtres que j’aimais d’un très grand amour, dont mon père, et j’ai longtemps cru que je ne m’en remettrais jamais. Or, finalement il y a un extraordinaire soulagement à s’apercevoir qu’il reste un lien dans l’après et que l’évolution de la relation ne s’arrête pas à ce départ. La mort n’est pas la cessation de l’amour, en aucune manière.
La quatrième de couverture de « Psychopompe » pose comme derni- ers mots : « Écrire c’est voler ». Au-delà de ce besoin que vous décriv- ez comme vital, on en ressent une part spirituelle. Oui, je suis définitivement une mystique. J’appartiens à une famille très catholique mais cela ne me suffit pas. J’ai besoin, non seulement de m’abreuver de toutes les croyances mais surtout de nourrir mon propre rapport à la transcendance. Je me considère comme une bricoleuse métaphysique.
Convoquer ces blessures vous amène- t-il à cultiver de la bienveillance envers vous-même ? L’écriture m’a sauvé la vie, très concrètement. Ce n’est pas une métaphore. Mais pour en atteindre un tel degré, il faut convoquer sa sensibilité et l’on en ressort forcément fragilisé. La bienveillance envers moi-même, c’est vraiment mon talent d’Achille. Mais je sais que je dois y aspirer donc je m’y contrains. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, raconter mon propre viol à l’âge de douze ans et demi est un mouvement en ce sens. Le plus grand danger était que cette épreuve soit frappée d’irréalité, ce qui correspondrait à une double peine. Ce qui m’est arrivé n’a pas été constaté. Pour moi l’écrire c’est dire « je n’ai que mon témoignage à vous apporter, mais il suffit ».
Est-il complexe d’écrire à nouveau après être allé aussi loin dans l’intime ? C’est à la fois monstrueusement difficile et totalement salvateur. On ne peut pas rester sur quelque chose d’aussi grave que « Psychopompe », il faut changer de registre, continuer à vivre. C’est indispensable. Je ne dirai par contre rien sur le livre que je suis en train d’achever. J’ai toujours affirmé ne pas pratiquer l’échographie parce qu’en l’occurrence, elle serait très dangereuse. Ce ne serait pas sans influence sur le bébé et là j’en suis au stade où je protège mon ventre de tous mes bras.
Eric-Emmanuel Schmitt « Je rêve mes livres »
Eric-Emmanuel Schmitt
« Je rêve mes livres »
MOTS : Servane Calmant
PHOTOS : Anthony Dehez
Auteur lettré et formidablement prolifique, Eric-Emmanuel Schmitt fait l’actu avec deux romans et une pièce de théâtre. « Le défi de Jérusalem », récit autobiographique d’un pèlerin, « La rivale », portrait en creux de Maria Callas, et « Bungalow 21 », hommage à Simone Signoret et Marilyn Monroe. Sans taire la rédaction du 4e tome de « La Traversée des temps » prévu au printemps 2024. Confidences d’un génial touche-à-tout qui avoue « rêver ses livres ».
Nous rencontrons Eric-Emmanuel Schmitt chez lui. Affable, souriant, il nous fait visiter sa maison ixelloise. Bâtie sur cinq niveaux, elle est sereine, inspirante, et a été pensée pour laisser rentrer la lumière. Des livres ? Oui, il y en a à chaque étage. Dans l’escalier qui monte au bureau, une moquette épaisse fait son show, ajoutant de la sensualité à l’espace. Décorer par la couleur, choisir des tonalités vibrantes, en voilà une bonne idée. Eric-Emmanuel n’a aucune requête particulière, juste un souhait : que les photos du shooting orchestré par Be Perfect soient en couleur.
Vous avez été naturalisé Belge en 2008. Que représente la Belgique à vos yeux ? Devenir belge m’a permis d’ajouter un choix de vie à ma naissance. Car ce n’est pas Bruxelles que j’aime mais la vie à Bruxelles. Paris est belle, Bruxelles est chaleureuse : elle permet aux gens de vivre les uns avec les autres et non les uns contre les autres. En termes de créativité, je suis un écri-vain français, la plume enracinée dans la tradition française, et un réalisateur belge, avec des plans teintés de fantaisie et de surnaturel.
Vous avez également acquis une ferme-château à Gougnies, non loin de Charleroi… J’ai grandi aux portes de Lyon donc aux portes de la ville et de la nature. J’ai besoin de marcher dans la campagne et de vivre les saisons.
Deux romans et une pièce de théâtre cette année. Quand trouvez-vous le temps de dormir ? Je dors 8 h par jour, et plutôt bien ! (rire) J’accouche de mes livres lorsque je suis « enceint ». Je ne me force pas à écrire. Je vis avec des histoires en moi, que des rencontres, des conversations, des voyages vont peu à peu nourrir. Et quand je sens qu’une histoire est prête, alors je la rédige sans douleur, sans péridurale, en quelques semaines. « Ma tragédie est faite, je n’ai plus qu’à l’écrire », disait Racine … J’ai publié beaucoup, mais bizarrement j’ai écrit peu. Je rêve beaucoup mes livres.
« La Traversée des temps » où vous racontez l’histoire de l’humanité sous la forme d’un roman, en huit tomes, dont le quatrième sortira en avril 2024, a dû bousculer votre emploi du temps ! Il s’agit d’un travail de longue haleine, 30 ans de ma vie. J’ai débuté le premier tome, il y a trois ans. C’est un roman ambitieux, titanesque et terriblement exigeant qui m’oblige à une nouvelle discipline. Quand un nouveau tome est mûr dans ma tête, alors je m’installe devant mon ordinateur de 9h à 20h.
Vous avez accumulé des connaissances scientifiques, médicales, religieuses, philosophiques, un surhomme ! Bernard Pivot, lorsqu’il présidait l’Académie Goncourt, m’a traité affectueusement d’hypermnésique. Je retiens en effet tout ce qui m’intéresse. Et tout m’intéresse : de la fabrication du pain à la métaphysique de Kant en passant par la spécificité de la culture grecque, absolument tout !
Quel regard portez-vous sur vos personnages ? Je crois en la force émancipatrice du personnage dans la littérature. Prenez « Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran », roman vendu à des millions d’exemplaires, si j’avais voulu écrire un essai sur la tolérance, il aurait parlé à 500 personnes, tout au plus. Mais en conférant de l’amour à Monsieur Ibrahim, il vous pousse à penser différemment.
Vous êtes l’un des auteurs francophones les plus lus. Vous êtes également l’auteur français le plus étudié dans les collèges et lycées. Pour vous qui n’avez pas d’enfant, que représente cette notion de transmission de votre savoir ? Ma légitimité, c’est d’être une courroie de transmission. En tant qu’humaniste, je pense que si chaque homme se différencie par la réponse qu’il apporte aux questions existentielles, nous avons néanmoins une fraternité de questions car nous habitons tous la condition humaine d’une manière interrogative. Comment aimer ? Comment agir ? Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que la mort ? Cet huma-nisme interrogatif a des résonances politiques, puisqu’il peut apporter une réponse pour vivre ensemble en toute harmonie.
« Le défi de Jérusalem » a été publié le Jeudi saint de cette année. Et ce n’est pas une coquetterie de votre éditeur ! Racontez-nous cette incroyable aventure qui débute par une invitation du Vatican à partir en pèlerinage vers Jérusalem… Lorenzo Fazzini (le directeur éditorial de la maison d’édition affiliée au Saint-Siège et responsable de la communication du Vatican – nda), me téléphone pour m’inviter à un pèlerinage et ce qu’il me dit ce jour-là va me toucher particulièrement : « On vous aime beaucoup au Vatican. On aime votre foi et la liberté avec laquelle vous l’exprimez ».
Le Pape François est un de vos fidèles lecteurs ! Je l’ai découvert ce jour-là.
Pour autant « Le défi de Jérusalem » n’est pas une commande du Vatican… D’emblée, j’ai précisé que je n’écrirais de roman que si ce voyage à Jérusalem me permettait de le nourrir. Au bout de quelques jours de pèlerinage, j’ai su que je l’écrirais …
Jérusalem, vous n’êtes déjà plus athée … En effet, à 28 ans je suis parti dans le désert du Sahara et j’y ai vécu une expérience mystique, que je relate dans mon roman, « La Nuit de feu ». Je suis arrivé athée et j’en suis reparti croyant, mais un croyant en Dieu, sans aucune religion. Il s’agissait bel et bien d’une expérience mystique et non religieuse. Ensuite, j’ai beaucoup lu au sujet du christianisme, des essais critiques, d’autres apologiques. Avant de partir à Jérusalem, mon adhésion au christianisme était intellectuelle, le voyage à Jérusalem l’a rendue charnelle.
Qu’est-ce qui a changé en vous ? Pour l’athée, l’incompréhensible cache l’absurdité; alors que pour le croyant, l’incompréhensible cache le mystère et est donc porteur d’une promesse de sens. L’angoisse qui m’habitait, à propos de la vie et de la mort, a été remplacée par la confiance.
Votre extase mystique dans le Sahara et votre conversion au Saint-Sépulcre à Jérusalem, sont liées à deux voyages. Pour recevoir une révélation, partir s’impose-t-il ? Oui. Il faut voyager pour abandonner le confort d’une pensée déjà structurée, des habitudes. Il faut la coupure, la rupture pour être un homme neuf, pour s’ouvrir à de nouvelles expériences.
Il faut ensuite l’accepter, cette révélation… Exactement. On peut recevoir un flash mystique, et ne pas accepter la révélation, la percée de lumière. Car l’accepter, c’est tout repenser, tout remettre en question !
Jérusalem, ville trois fois sainte, inspirante. Ville de toutes les bigoteries aussi… La bigoterie continue à m’énerver, en effet. « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie », disait François de Sales. L’église fait beaucoup de mal à Dieu. Le Pape François est d’ailleurs très critique par rapport à l’église. A ses yeux, elle existe uniquement pour annoncer l’Evangile au monde.
2023, année fertile avec un deuxième roman, « La Rivale », et une pièce de théâtre, « Bungalow 21 ». Dans les deux cas, des personnages de femmes au cœur du récit. Dans « Bungalow 21 », j’explore même deux formes de féminité : Marylin Monroe, hypersexuelle mais prisonnière de son physique, et Simone Signoret, une intellectuelle, femme de culture.
Avec « La Rivale », je dresse un portait en creux de Maria Callas à travers le portrait cocasse de Carlotta Berlumi, une mystérieuse vieille dame qui soutient mordicus qu’elle fut la rivale de Maria Callas. Le génie de la Callas, je le montre à travers le regard de quelqu’un qui ne le saisit pas. C’est ce point de vue qui m’intéressait.
La pièce « Bungalow 21 » sera en tournée en Belgique dès 2024 avec les sœurs Seigner ! Sur les planches, ça va saigner en effet (il rit) avec Emmanuelle et Mathilde Seigner, rivales pour l’amour d’Yves Montand.
Revenons à « La Rivale », on vous savait nourri par la philosophie et la spiritualité, vous l’êtes donc également par la musique ? à tout vous avouer : il m’arrive de passer une journée sans écrire et sans lire, mais jamais sans musique.
Auriez-vous pu devenir musicien ? J’ai fait le Conservatoire mais je n’aurais pas été le musicien que je souhaitais être.
Etes-vous le romancier que vous souhaitiez devenir ? (rire) Non. J’ai une écriture précise, claire, suggestive, alors que je l’aurais préférée lyrique. « Deviens ce que tu es », disait Nietzsche.
Bruxelles à l’heure libanaise
Bruxelles à l’heure libanaise
MOTS : Servane Calmant
PHOTO : DR
Falafels et Daoud Bacha lovers, le Liban est à votre porte ! « Oliban » vient en effet d’ouvrir une troisième adresse bruxelloise. Et une quatrième est prévue cette année. Un restaurant, trois traiteurs-snacks, Mike Nassar, leur fondateur, est un entrepreneur heureux. Rencontre à l’enseigne du quartier de la Bascule, à Uccle, autour d’une table homemade généreuse, variée et colorée.
Tout le monde se lève pour les falafels, mais connaissez-vous d’autres plats libanais ? Le Daoud Bacha, le Warakinab Bi Zait ou encore le rkakat? Le premier est à base de boulettes de viande ; le second désigne des feuilles de vigne farcies au riz et aux légumes ; le troisième indique une pâte feuilletée farcie au fromage et aux herbes. Et ce sultan Ibrahim ? Un plat à base de rouget cuisiné aux sept épices. Au fait, le houmous, vous l’aimez nature, pimenté, avec ou sans morceaux de mouton ? Et les grillades mashawi mshakal (assortiment de brochettes), vous en raffolez ? La cuisine libanaise est en vogue, sa variété n’étant pas étrangère à cet engouement. Ni sa générosité. On en parle avec Mike Nassar, le fondateur de la chaîne « Oliban », un entrepreneur comblé et bien dans ses baskets.
Depuis l’ouverture de sa première boulangerie-pâtisserie en 2005 à Bruxelles, l’homme, né à Beyrouth, en a fait du chemin. Il faut dire qu’il est allé à bonne école, celle de son père, traiteur, boulanger et boucher au pays du cèdre. Son premier « Oliban », Mike l’ouvre avec l’aide de son frère Mansour, dans le quartier de la Bascule à Uccle. Le succès ne se fait pas attendre, l’ouverture de deux traiteurs au Fort Jaco et tout récemment place Dumon, pour preuves. Et l’aventure n’est pas finie ! « Nous allons en effet ouvrir une 4e enseigne sur l’avenue Louise à Ixelles et, dans un avenir proche, nous espérons également nous implanter au Luxembourg et à Amsterdam…», nous confie Mike Nassar.

La recette de son succès ? « Le produit ! Que nous allons chercher directement au marché matinal à Bruxelles. Chez «Oliban », nous ne travaillons que le frais, rien n’est congelé ! »
Il y a ensuite la générosité de mezzés qui respirent la convivialité. Une grande tablée de partage qui a séduit la communauté libanaise de Bruxelles évidemment, et les Bruxellois qui adorent la cuisine libanaise d’hier et d’aujourd’hui. « Les falafels, le taboulé, le houmous, les grillades ont toujours la cote, mais nous allons progressivement ajouter à la carte des plats traditionnels revisités par le chef. » Une générosité – pour y revenir – qui s’exprime encore dans les desserts ! Please, gardez une place pour le fameux mouhalabieh, un flanc au lait ultra doux et léger parfumé à la fleur d’oranger et l’eau de rose, parsemé d’éclats croquants de pistaches – une véritable tuerie ! On s’en souviendra longtemps, à l’instar de l’accueil chaleureux d’un Oliban qui tient toutes ses promesses.

« Oliban » en quatre adresses
- La Bascule à Uccle : un resto savoureux et ses soirées animées les vendredis et samedis. Plats à emporter également.
- Fort Jaco à Uccle et place Dumon à Woluwe: deux traiteurs-snacks pour une pause déjeuner rapide ou pour emporter.
- Tout prochainement, Avenue Louise à Ixelles : traiteur et snack self service.
Oliban organise également un menu selon vos goûts, pour tous vos événements (mariage, communion… ).