CAMILLE YEMBE
LE RÊVE ACCESSIBLE
Mots : Jason Vanherrewegge
Photos : KWABENA SEKYI APPIAH
Sollicitée par des artistes comme Eva, Tiakola et Moha MMZ avant d’être ragaillardie par la validation de Stromae, l’artiste bruxelloise Camille Yembe se dévoile à la Belgique avec un premier EP intitulé « Plastique » dans lequel elle s’affranchit de son passé pour se tourner vers un avenir plus radieux et authentique.
Vous débutez votre aventure musicale avec un combat… contre les apparences. Dans mes morceaux, j’aborde presque systématiquement la dualité entre qui on est réellement et ce que l’on montre aux gens. J’ai désormais la maturité nécessaire, même si je n’y suis pas arrivée totalement, de comprendre comment je fonctionne et comment la société fonctionne. Comme je l’exprime dans mon morceau « Humain », on vit tous les mêmes réalités dans l’intimité au final. Sortir mon projet, c’est aussi m’assumer et ne pas m’enfermer dans des cases dans lesquelles je devrais être.
A-t-on essayé de vous mettre dans une case ? J’ai ressenti ça au départ dans mon foyer familial que j’ai dû quitter très jeune, à 16-17 ans. C’est le premier endroit dans lequel j’ai eu du mal à totalement me révéler. Ça a eu un impact sur ma vie puisque j’avais toujours l’impression de devoir faire ce que l’on attendait de moi.
Sur « Encore », vous évoquez également la notoriété et la question de la légitimité. J’ai toujours rêvé d’être chanteuse mais, quand j’étais petite, c’était pour moi un monde inaccessible. Je n’ai pas eu accès à l’éducation à la musique et quand je m’y suis vraiment intéressée j’ai dû quitter le foyer familial. J’avais donc d’autres priorités avec la nécessité de sortir la tête de l’eau. Aujourd’hui, si je commence à réussir, je sais qu’il y a du boulot derrière mais j’ai l’impression aussi de passer entre les mailles du filet.
Vos influences sont nombreuses de Thom Yorke à Charles Aznavour en passant par Kendrick Lamar et Jain dont vous avez eu l’opportunité de faire des premières parties. Quand on traverse mon EP, on se dit que j’ai écouté pas mal de rap avec certains placements mais on entend aussi du hip-hop, du rock ou parfois de l’électro. J’aime le terme de « nouvelle pop » pour me définir car je n’ai pas eu d’éducation musicale précise. Je regardais MTV, les télécrochets et j’écoutais des sons en empruntant des mp3. Dans ma manière de ressortir tout ça, il n’y a pas un truc précis. Mais j’ambitionne que les gens s’accrochent à mon histoire, à ma voix, à ma manière de poser et à mes textes.
Instagram : camilleyembe

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