Nouvel opus

Boucheron réinvente son parfum Quatre avec un nouveau sillage oral euphorisant, véritable ode à la légèreté, la volupté et l’audace. Nous avons rencontré le nez, Quentin Bisch qui nous présente l’Eau de Parfum Florale Quatre en Rose.

Mots : Magali Eylenbosch
© Boucheron

Quentin Bisch a déjà créé quelques-uns des meilleurs parfums de notre époque. Jadis étudiant en Art du spectacle, il a intégré la parfumerie après un stage à Grasse où il s’est découvert une véritable passion pour les beaux ingrédients et la création de belles partitions olfactives.

Qu’évoque la Maison Boucheron dans votre imaginaire ?

J’ai connu la marque quand j’étais très petit. Elle est liée à la tradition française, au savoir-faire et elle a un bel héritage dans le monde du luxe.

Vous avez déjà créé un parfum pour une maison joaillière. Est-ce un travail très particulier ?

Je pense que oui. C’est subjectif, mais personnellement, je ne peux pas m’empêcher de penser aux pierres précieuses. J’ai l’impression de facetter le parfum comme un bijou.

Il s’agit d’un fruité, oral, oriental. Ça fait beaucoup d’informations ! Qu’aimeriez-vous qu’on retienne de la fragrance ?

Je me suis vraiment laissé porter par la demande de Boucheron. Avant tout, c’est un oriental, avec un écrin très chaud de vanille, bois, vétiver et patchouli. En même temps, il est très pétillant et coloré. Le côté oral fait référence au bouquet de roses, mais il a des facettes plus fruitées grâce à la présence de Davana et de Mandarine.

La rose est très présente en parfumerie. Qu’est-ce qui caractérise celle que vous avez utilisée ?

C’est un extrait d’eau de rose. Olfactivement, ça vous donne la traduction de ce que sent l’eau de rose une fois qu’on a terminé la distillation. C’est un peu comme si on avait recueilli la rosée du matin sur les pétales de roses. C’est extrêmement délicat et beaucoup plus frais.

Lorsque vous créez un parfum, pensez-vous à une femme ou à un type de femmes en particulier ?

C’est très variable et très personnel. J’ai une amie de longue date qui a beaucoup porté les parfums Boucheron. Je me suis probablement un peu laissé influencé par elle. D’autant qu’il s’agit d’une femme très élégante, très sophistiquée, qui porte beaucoup de bijoux. Même si, pour être tout à fait franc, je me suis laissé guider par le marketing qui savait vraiment vers quoi la Maison voulait aller.

N’est-ce pas plus difficile quand un client a une idée précise ?

Ça pourrait l’être si la vision du parfumeur et celle du client ne se rejoignent pas. Ici, j’ai vraiment essayé d’apporter des réponses par le choix des ingrédients et ça a été très constructif.

J’aimerais que vous répondiez à un petit questionnaire de Proust. Si ce nouveau parfum était…

Un plat…

Il serait l’Ispahan de Pierre Hermé. Trois syllabes qui font chanter la rose, le litchi et la framboise dans un accord parfait, délicat et harmonieux.

Un livre…

Du côté de chez Swann de Marcel Proust, pour la précision et le choix des mots, la justesse et l’harmonie de la phrase. Et puis, je pense naturellement à l’élégance des femmes que l’écrivain décrit.

Un Film…

Anna Karenine, avec Greta Garbo. La version américaine de Clarence Brown (1935), d’après le livre éponyme de Tolstoï. Je trouve qu’il symbolise la grâce, l’opulence et la féminité absolue.

Un lieu…

Rendez-vous dans « Les jardins de Bagatelle » avec ses dix mille rosiers et ses mille deux cents variétés de plantes. Suivant la légende, il a été aménagé en une nuit…

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