Van Esser
Un prestige intemporel
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Van Esser
Le parcours de Denis Van Esser n’est en rien le fruit du hasard mais bien de l’audace. Celle de lancer une marque éponyme qui élèverait ses créations vers les sommets de la joaillerie. Celle aussi de se réinventer ensuite, au travers de sa passion de l’horlogerie. Quarante ans plus tard, et forte de la complicité d’une nouvelle génération, le label poursuit son voyage d’orfèvre à travers le temps.
Le slogan de Van Esser est « Not A Detail ». Qu’est-ce qui vous l’a inspiré ? Il a été imaginé par l’un de mes fils. En matière de luxe, il existe beaucoup de frivolité et l’on tenait à marquer notre différence. Un bijou Van Esser est une pièce d’exception, réalisée avec une exigence extrême de qualité. Tout sauf un détail.
En 1983, vous inauguriez votre première boutique située à Hasselt. Un pari osé pour vous qui n’étiez pas issu d’une famille liée à la joaillerie. Comment, jeune bijoutier encore inconnu, affirme-t-on sa vision ? J’ai en effet grandi dans un petit village à la frontière hollandaise, bien loin de cet univers. Mais mon frère ainé qui aimait fabriquer de petits bijoux, a entamé une formation en joaillerie et m’a transmis la passion de ce métier. Et celle-ci n’a fait que grandir durant mes études. J’ai donc rapidement ouvert mon enseigne et commencé à fabriquer mes propres modèles et à les signer. A l’époque c’était encore très rare. Apposer son nom sur un bijou signifie qu’on croit en sa valeur, qu’on promet un label, une excellence. Et c’est ce qui permet à certains d’entre eux d’apparaître aujourd’hui dans les plus grandes salles de vente.
Et puis, en 2002 vous finalisiez un garde-temps exclusif baptisé Van Esser A One Automatic. La réalisation d’un rêve nourri par votre premier emploi, à Chaux-de-Fonds, la capitale de l’horlogerie Suisse ? Chaux-de-Fonds a été un tremplin incroyable. J’y travaillais pour une marque qui s’exportait dans le monde entier. De là est né mon souhait de créer une montre d’excellence. Depuis vingt ans, nous n’en n’avons en effet développé qu’une, conçue en Belgique et fabriquée en Suisse. Elle a la spécificité d’avoir une épaisseur asymétrique, plus fine à 6h qu’à 12h, mais surtout de se suffire à elle-même. Pourquoi en sortir une autre tous les ans si l’on a conçu un modèle intemporel et abouti ? Mes fils m’ont d’ailleurs fait acter qu’elle serait jamais transformée.
Après avoir ouvert 2019 une seconde adresse, anversoise cette fois, vous avez en effet été rejoint par vos deux fils, Anthony et Alexander, également bijoutiers, à la tête de Van Esser. Était-il important pour vous de leur transmettre cet héritage ? Cela s’est fait instinctivement. Ils ont grandi dans un univers familial ou l’on parlait, lisait, vivait la joaillerie. Chacun d’entre eux est un jour venu vers moi pour me demander à intégrer la société familiale. Au fond, c’est ainsi que nait une dynastie
Quel est, le secret de votre réussite depuis près d’un demi-siècle ? Ne pas reculer ni abandonner ses valeurs. Refuser les compromis sur la beauté, la qualité, le précieux.
L’histoire de Van Esser s’écrit désormais en trio, comment en imaginez-vous le futur ? Développer notre notoriété mais restant exclusifs plutôt que de vouloir grandir à tout prix. Préserver nos modèles phares comme la bague Chameleon ou le bracelet Donatella tout en proposant des nouveautés. Nous avons par exemple lancé la gamme Happy Sound, des pendentifs qui en se touchant produi-sent des bruits délicats. C’est original, élégant et unique. Marque de fabrique de Van Esser.
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