Maisons rêvées signées Hervé Vanden Haute
Mots : Olivia Roks
Photos : DR
Esthétiquement élégantes et modernes, les villas de l’architecte Hervé Vanden Haute sont avant tout fonctionnelles, confortables, parfaitement pensées et ultra lumineuses. Dans ses bureaux situés en Brabant wallon, il imagine des réalisations uniques. Son dessein ? Sublimer les envies du client et imaginer leur maison idéale.
Échange dans votre bureau, entourés d’ouvrages tels que « Minimalisme », « Bien bâtir en Belgique », « Paradis verts » ou encore « Maisons spectaculaires »… Des livres vous inspirent ? Quel architecte êtes-vous ? Je suis tombé dedans tout petit. Ma mère achetait des magazines d’architecture, et je me plaisais à copier et dessiner ces villas. Très vite j’ai su que je voulais devenir architecte, c’était une évidence. A 17 ans, j’ai pris le bus et je suis allé m’inscrire à Saint-Luc. Après les études, mon premier stage était auprès d’une expertise judiciaire, ce qui m’a appris la rigueur. Ensuite, j’ai travaillé sept ans dans un bureau de restauration de patrimoine. C’était très intéressant ; cela m’a permis de développer une sensibilité aux matières, le respect des bâtiments et des lieux. En parallèle, j’ai développé ma clientèle et j’ai pris la décision de faire ce que j’ai toujours voulu : du logement !
Quelle architecture défendez-vous ? Quand on regarde l’ensemble de mes réalisations, on comprend très vite que je crée des villas plutôt contemporaines, sobres, très vitrées, minimalistes. La fluidité, la circulation et la lumière sont primordiales dans chacun de mes projets. Mes clients viennent à moi pour rêver. Chaque projet, je vais donc le rêver, sans oublier que c’est un projet pour eux et non pour moi. J’adore les écouter mais aussi les contredire, comprendre réellement ce qu’ils désirent. Le résultat doit leur plaire et je dois en être fier. Je ne sacrifie jamais l’esthétique au fonctionnel, mais je m’efforce toujours de concevoir des lieux qui correspondent le mieux au mode de vie du maître d’ouvrage pour dépasser ses attentes.
Vous avez une merveilleuse approche de la lumière, mais on vous appelle aussi particulièrement pour des terrains qui sont difficiles à aborder… Bien sûr, la lumière est essentielle. Baies vitrées, effets lumineux, j’aime créer des jeux de lumière. Souvent, de prime abord, mes maisons ont l’air fermées, mais en fait, elles sont baignées de lumière. Je suis aussi connu pour créer des projets sur des terrains particulièrement difficiles. J’avoue que ça m’amuse ; je transforme les contraintes en avantages ! Il est primordial également que mes villas restent en osmose avec la nature. Le souhait n’est pas d’en mettre plein la vue, mais qu’elles se fondent dans le paysage, qu’elles s’effacent.
Comment souhaiteriez-vous que vos clients vivent vos maisons ? Beaucoup de clients me disent que depuis qu’ils ont construit, ils n’ont plus la même envie de partir en vacances. Ils sont bien chez eux. Je pense alors que le projet est réussi.
Quand vous construisez, quel est le moment que vous préférez ? Le moment où tout s’emboîte. Durant la phase d’avant-projet, je cerne les envies et puis, à un moment, la solution est là. C’est clair, tout coule de source, toutes les pièces du puzzle s’assemblent, chaque choix a sa raison : le projet est cohérent.
Quelle serait la plus grosse erreur architecturale dans une construction ? Qu’est-ce que vous ne supporteriez pas ? Que le projet ne réponde pas aux besoins des occupants. Les erreurs architecturales peuvent être interprétées ou détournées, mais un bâtiment a une fonction qu’il ne faut pas oublier. Autre point négatif : le manque de lumière. Mes réalisations sont ouvertes sur l’extérieur, on en a tant besoin en Belgique. Il faut arriver à capter la lumière.
Est-ce que vous vous chargez également de l’architecture intérieure ? De plus en plus ! Mes projets sont toujours très léchés dès le départ en proposant un concept global. Mon bureau accompagne le client principalement pour le choix de l’éclairage et les meubles sur mesure. Idéalement, l’étape suivante serait de pouvoir l’accompagner dans le choix du mobilier (fauteuils, tables, etc.). Pour l’extérieur, je collabore avec des architectes de jardin. Selon moi, le luxe c’est ce qui ne se voit pas. Des réalisations où tout est intégré : stores, descentes d’eau, système sonore…
Un bâtiment qui vous anime en Belgique ou ailleurs ? Au cœur des Grisons suisses, dans l’hôtel 7132, les thermes de Vals de Peter Zumthor. Pour l’architecture, l’expérience spatiale et sensorielle. Si un jour vous avez l’occasion d’y aller, séjournez à l’hôtel et allez à l’ouverture des thermes à 7 heures. Vous ne les aurez rien que pour vous. Et cerise sur le gâteau, le petit déjeuner est incroyable !
Des projets en cours ? Une quinzaine de projets, plusieurs en Brabant wallon et une incroyable finca à Marbella.
Un projet rêvé un jour ? Un projet ultra contemporain implanté dans un magnifique paysage. Pourquoi pas en Italie, sur la côte italienne.
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