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Isabelle Bary

La grâce du doute

Mots : Barbara Wesoly
Photo : Olivier Charlet

Qu’est-ce qui définit réellement, intimement, ceux que nous sommes ? Et comment délier notre identité de celle par laquelle le monde nous détermine ?  Dans son nouvel ouvrage, « Le second printemps », Isabelle Bary questionne avec délicatesse les loyautés qui construisent les êtres et nous entraîne dans un voyage intérieur tendre et sensible. 

Ce roman, le 9e, marque votre retour, 7 ans après « Les dix-sept valises ». Quel en a été le point de départ ?  C’est la vie qui m’inspire, amène un sujet vers moi et me donne envie de le creuser. Pour « Le second printemps », il s’agissait des questionnements que traversaient les femmes de mon entourage et de l’ambivalence qu’entraîne le fait de vieillir au féminin, entre les injonctions à s’accepter et le diktat du jeunisme. Et puis, ils ont progressivement laissé place à une réflexion sur la liberté, dans sa globalité. Car, au fond, quand peut-on être véritablement libre ? Réellement soi et pas une vision modelée par la société ? C’est ainsi qu’en parallèle à Adèle, mon héroïne, qui à 52 ans se cherche vraiment pour la première fois, j’ai imaginé des compagnons de tous âges et origines, masculins comme féminins. J’ai la certitude que cette crise identitaire peut toucher chacun d’entre nous.  

Cette histoire est en effet celle d’ébranlements intérieurs. D’Adèle, qui, en pleine cinquantaine, se confronte à la vision étriquée de l’âge dans laquelle on enferme les femmes. Mais aussi d’Emma, trentenaire qui tente de donner un  sens à sa vision de la foi. Y avait-il une part de vous en chacune d’elles ? En tant qu’écrivain, on habite toujours ses personnages, mais pas forcément au sens littéral. Ce n’est pas un livre autobiographique, mais toutes les deux posent en effet le même regard sur le monde que le mien. Un regard qui interpelle et refuse les certitudes. Nous avons tous nos chaînes et nos loyautés. Pour moi, elles prennent la forme d’une méritocratie et d’une obligation de productivité, héritée de mon éducation. Mais si l’on retire ce que l’on m’a inculqué, qui suis-je ? Si l’on met de côté ces liens qui me rattachent aux autres, qui font de moi une enfant, puis une épouse, une mère, une travailleuse, avec un certain statut social et une origine, qu’est-ce que je souhaite vraiment ? Et qu’est-ce que le bonheur pour moi ? C’est ce chemin complexe qu’empruntent Adèle, Emma et ceux dont elles croisent la route. 

Vos personnages marchent vers l’Espagne, réalisant un voyage initiatique à la rencontre d’eux-mêmes. Pourriez-vous entreprendre un périple comme le leur ? Je l’ai fait, mais contrairement à eux, mon voyage n’a duré qu’une semaine et non des mois, durant laquelle j’ai réalisé une étape du Chemin de Compostelle avec mon fils aîné. Pas dans un but religieux mais pour la marche en elle-même. Nous sommes toujours connectés à notre smartphone, à internet et aux réseaux. Sans cesse confrontés au bruit. Et c’est par une forme de silence que l’on peut aller chercher qui l’on est vraiment. En quittant ces rails du quotidien. C’est à la fois indispensable et terriblement difficile. Ralentir est devenu un acte militant. Et quand on chemine à pied, on a l’obligation d’écouter son rythme, sinon on s’essouffle. Il n’y a pas de distraction autre que la nature, le paysage, ceux qui nous entourent et soi surtout. C’est une émancipation incomparable. 

Le voyage était déjà au cœur de votre premier récit, Globe Story. Il l’est à nouveau dans celui-ci. Résonne-t-il finalement dans tous vos ouvrages ? C’est certain, d’autant qu’il a été d’une certaine façon à l’origine de mon écriture. J’ai achevé très jeune des études d’ingénieure commerciale puis j’ai directement rejoint une agence de publicité. Mon compagnon, qui allait devenir mon mari, travaillait dans l’audit. Après trois ans, nous avons décidé de tout lâcher, d’aller à contre-courant de ce schéma qui veut que l’on trouve un emploi, que l’on s’installe et fonde une famille. Et sommes partis à l’aventure, pour un tour du monde d’un an, avec nos sacs sur le dos. C’était une expérience extraordinaire. Sur place, j’ai débuté un carnet de voyage littéraire, un rappel de ces cahiers de poésie que je tenais dans l’enfance. On est finalement revenus, à une vie plus rangée, un boulot et pour moi, à la création d’une société d’événementiel. Mais l’écriture continuait de m’accompagner et lorsque j’attendais mon premier enfant, j’ai décidé d’arrêter mon entreprise et un deuxième livre s’est imposé comme une évidence. Je n’ai plus jamais arrêté depuis.  

Etes-vous déjà repartie sur le chemin d’un autre livre ? J’ai plusieurs histoires qui patientent dans des tiroirs. L’une d’elles notamment rend hommage aux hommes et parle de la difficulté qu’implique d’être dans leur peau. Plus que le sujet lui-même, ce qui m’anime c’est une réflexion à contre-courant. J’ai la certitude que le débat est ce qui nous enrichit. Je n’écris pas pour tenter de transmettre une vérité mais en espérant donner l’envie de douter.   

Isabelle-Bary

Le second printemps d’Isabelle Bary, 180°Editions.

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