Be Perfect recommande le premier film comme réalisateurs de Jérémie RENIER et Yannick RENIER, acteurs de leur état et frères à l’état civil.

Deux états qui ne sont évidemment pas sans lien avec cette histoire de sororité jusqu’à la déviance et d’envie jusqu’à la jalousie entre deux sœurs actrices, explorée à la manière d’un thriller psychologique prenant et parfaitement interprétée par Leïla BEKHTI et Zita HANROT.

Par Frédérique Morin
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Les Films du FLeuve 


À deux pas de la Grand Place, c’est à l’hôtel Amigo, réputé pour accueillir depuis de longues années les grands noms du cinéma de passage à Bruxelles, que nous avons rendez-vous avec Jérémie RENIER et Yannick RENIER.

La filmographie de Jérémie RENIER, outre les François OZON, les Bertrand BONELLO, les Florent SIRI pour qui il est le chanteur Claude FRANÇOIS, est marquée par un beau compagnonnage avec les frères DARDENNE (5 films ensemble).

Quant à Yannick, ce sont des films avec Christophe HONORÉ, Pascal BONITZER ou encore Grand Corps Malade et des affiches partagées avec Laura SMET, Laetitia CASTA, Léa SEYDOUX ou encore Emma de CAUNES.

Aujourd’hui, ils ne sont pas là pour parler d’un énième rôle, mais pour nous en dire plus sur ce premier film écrit et réalisé ensemble.

Carnivores

Qu’y a t’il de vous qui êtes frères dans cette histoire centrée sur deux sœurs ?

Yannick : Il y a un effet miroir de ce que peut être notre relation, de comment les gens ont pu projeter notre relation. Le point de départ c’est nous ! Après, c’est notre vision d’artiste sur cette relation fraternelle.

Jérémie : Très vite nous sommes allés vers une projection, un fantasme… c’est d’ailleurs comme ça que l’idée du thriller est arrivée.

Yannick : C’est parce que cela fait longtemps que l’on a exploré – et de manière intime – la question de la réussite, de la différence de notoriété et que l’on en a beaucoup ri, que l’on a pu faire ce film.


Quelles furent, si c’est le cas, vos influences cinématographiques pour ce film ?

Yannick : Beaucoup d’influences… cinématographiques, littéraires, photographiques. On a pensé à des films comme : All about Eve, What happen to Baby Jane, Morse, It Follows, Take Shelter, Martha, Marcy, May, Marlene … des films où l’on est dans un trajet intérieur, où l’aspect psychologique est en équilibre avec l’aspect sensitif, où le spectateur est touché intellectuellement, mais aussi viscéralement, par la musique, par les images.

Carnivores

Dans votre film, il est aussi question de l’injustice, celle de la beauté, celle d’être (ou non) la bonne personne, au bon moment, au bon endroit… est-ce également du vécu ?

Jérémie : Le cinéma crée de l’injustice dans la mesure où l’on n’a pas besoin de travailler spécialement la matière pour tout d’un coup être mis en lumière.

Au-delà du fait qu’il était facile pour nous de plonger dans cet univers, le cinéma n’a toujours été qu’une toile de fond, l’essentiel étant l’histoire de deux sœurs et de leurs relations… le cinéma poussant leurs différences, leurs frustrations et leurs désirs, plus loin.