À fleur de peau, l’élégance précieuse de
KIMAI
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Plusia Roms,Katherine Bliss
Fusion d’audace et de sobriété, Kimai, la marque fondée en tandem par Jessica Warch et Sidney Neuhaus, redessine depuis sept ans les contours d’une joaillerie contemporaine et cosmopolite, d’Anvers à Londres et désormais à Los Angeles. Un label dont le diamant est la signature et s’incarne sans compromis, qu’il s’agisse de beauté ou d’éthique, comme le raconte Sidney Neuhaus.
De copines d’enfance à colocataires d’université, et enfin cofondatrices d’un label de joaillerie, Kimai est indissociable de votre amitié avec Jessica. Comment ces années de complicité vous ont-elles menées à sa création ? Entre nous, c’est en effet une longue histoire ! Nous nous sommes connues petites aux scouts. Mais c’est bien plus tard, en partant toutes deux poursuivre nos études en Angleterre que nous nous sommes véritablement rapprochées. C’est à cette époque, alors que nous partagions une chambre, que nous est venue l’idée de lancer une marque de joaillerie. Il faut dire que nous avions grandi dans ce milieu, son père étant diamantaire, le mien bijoutier, ce qui explique certainement une part de notre passion. Nos profils, bien que différents, se complétaient. Plutôt axé business et marketing pour elle, centré sur la gemmologie et la création de mon côté, mais avec une belle synergie et la même volonté de nous démarquer.
Est-ce ce désir de bousculer les codes qui vous conduit à adopter l’or recyclé et les diamants de laboratoire, à une époque où ceux-ci faisaient encore office d’exception ? Bien plus que de seulement concevoir de jolies pièces, nous tenions en effet à affirmer notre différence, en faisant bouger les lignes d’une industrie que nous estimions trop opaque, notamment sur la provenance de ses matériaux, qu’il s’agisse de diamants ou d’or. Il n’était pas question de lancer un énième label mais de fonder une maison de joaillerie qui correspondrait vraiment aux attentes de notre génération en matière de durabilité et d’éthique. A l’époque, cet aspect marquait notre singularité. Ce n’est plus le cas désormais, tant le diamant de laboratoire est devenu une alternative reconnue. La qualité, la brillance et la pureté sont similaires, seule change la formule de production. Une même beauté, mais avec une différence majeure en matière d’impact environnemental et social.
Le label s’est construit entre la Belgique et la Grande-Bretagne. Les deux pays laissent-ils leur empreinte sur vos pièces ? Nous avons lancé Kimai depuis Londres, un vivier artistique, dont l’âme libre et vibrante est un moteur créatif. Mais nos designs et la phase de création se déroulent à Anvers, où se trouvent nos ateliers et où nous y puisons une forme d’excellence et d’intemporalité, propre à une longue tradition joaillière. Ce mélange fait totalement partie de l’ADN de la marque et même si elle a évolué au fil du temps, il en reste l’un des moteurs.
Sept ans après son lancement, quelle histoire racontent aujourd’hui les bijoux Kimai ? Et notamment cette nouvelle collection automne-hiver ? L’esprit Kimai c’est un bijou seconde peau, mais qui nous accompagne tant lors d’évènements marquants et précieux qu’au quotidien. Notre première création était une boucle d’oreille et s’appelait la Felicity. Un modèle montant dont les trois chaînes s’achevaient chacune par une marquise. A l’époque, nous étions assez timides dans nos designs, concevant des bijoux à l’esthétique épurée et sobre. Aujourd’hui, nous nous assumons pleinement, n’ayant plus peur de multiplier les colliers, de proposer des pièces fortes. Cette nouvelle collection s’inspire des courbes féminines, de leurs lignes généreuses et organiques. Elle impose également un vrai retour aux sources, avec le diamant en pièce maîtresse, dont nous jouons sur les tailles et les formes, avec des modèles marquises, poires et ovales. Une dose d’audace, quoique toujours subtile, qui permet de le sublimer pleinement.
Vous venez également d’inaugurer une boutique à Los Angeles. Les USA faisaient-ils pour vous figure d’objectif ultime ? C’est une nouvelle aventure, forcément très excitante. Nous avons eu un vrai coup de cœur pour Los Angeles, son architecture, sa lumière, sa magie. Et l’on espère bien sûr que cela marquera le point de départ d’un lancement plus global aux Etats-Unis. Mais cette destination est loin d’être la seule dont nous rêvons. Nous aimerions aussi notamment une boutique à Paris, après avoir pu y réaliser plusieurs pop-ups. Rien ne remplace l’expérience, la rencontre, le lien qui se noue. Qu’on se fasse plaisir ou qu’on scelle un moment par un cadeau, un bijou est toujours source d’émotion. Une porte ouverte sur l’existence de ceux qui s’adressent à nous mais aussi sur l’univers de Kimai. Qu’il s’agisse de notre première boutique londonienne, investie à nos débuts, de la seconde imaginée comme un cocon luxueux ou de l’atmosphère solaire de celle de LA, chacune raconte le label, autant que ses créations.

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