Belle Plage
Un festival de plaisirs
Mots : Jason Vanherrewegge
Photos : DR
Loin d’être éclipsée par les projecteurs de son festival, Cannes recèle bien d’autres lumières. En pleine saison, la Perle de la Côte d’Azur se dévoile à la fois douce, inattendue et résolument tournée vers l’art de vivre. Le temps d’un séjour, nous avons posé nos valises à l’Hôtel & Spa Belle Plage, écrin lumineux protégé de l’agitation par un espace vert et dont le visage est touché par le reflet de la mer.
C’est un coin de douceur tout au bout du boulevard du Midi au pied du quartier du Suquet, un lieu suspendu entre ciel et mer, où les couleurs pastel réconcilient l’œil avec l’horizon. L’Hôtel & Spa Belle Plage, réinventé par Raphaël Navot, joue la carte du minimalisme méditerranéen : matières claires, lignes courbes, lumière maîtrisée. Chaque chambre, qu’elle soit classique ou pensée en appartement, devient une alcôve apaisante. Ici, tout semble arrondi, presque flottant, comme si l’architecture avait voulu épouser le rythme lent des vagues. La modernité des lieux sympathise avec des objets venus d’ailleurs qui se fondent parfaitement dans le décor. Quelques clins d’œil design ponctuent l’espace, comme des souvenirs discrets d’un voyage dans le Sud idéalisé.
L’hôtel vit aussi au rythme du jour. Du matin au soir, les espaces communs respirent la détente : le lobby ouvert sur un patio empreint de vert, l’enseigne étant engagée dans une démarche de tourisme et de restauration durable, les couloirs baignés de lumière, les salons à la fois élégants et décontractés. Rien n’est figé, tout invite à la flânerie. C’est un lieu de passage que l’on n’a pourtant pas envie de quitter.
Sur le rooftop, doté d’une vue imprenable sur la mer et sur les majestueuses montagnes de l’Estérel, le restaurant Bella offre une parenthèse d’évasion gourmande. Au cœur de ce refuge suspendu, le partage est le maître-mot : entrées à picorer à plusieurs, plats subtilement composés où se mêlent les parfums de la Méditerranée et les produits du marché. La bavette de Wagyu, nappée d’un jus de grenade, s’accompagne d’une ratatouille délicate, presque confite. On dîne face au soleil qui décline, entre murmures salés et rires sucrés. Au lever du jour, le petit-déjeuner regorge des plaisirs de la maison et des environs : viennoiseries croustillantes, fruits juteux et douceurs locales réveillent les sens.
À quelques pas, niché dans une dépendance végétalisée, le spa du Belle Plage prolonge cette sensation d’abandon heureux. Murs de sel, hammam, bain de glace, douche multisensorielle et Watsu, une piscine d’eau chaude aux jets savamment orchestrés. Tout est pensé pour ralentir, pour se retrouver. Les massages se déclinent en rituels, les jus détox sont subtilement préparés pour garantir un séjour vitaminé. Le corps s’étire aussi dans la modeste et classieuse salle de fitness aux équipements gainés de bois clair, ou dans le jardin, lors de séances de yoga ou de cross-training. L’ensemble évoque un art de vivre bienveillant, une forme de luxe discret qui privilégie le bien-être au paraître.
Mais Cannes ne se résume pas à ce cocon, si séduisant soit-il. Elle vibre aussi au-delà de la Croisette. Sur l’île Sainte-Marguerite, le masque de fer, cher à Marcel Pagnol mais aussi rendu célèbre par le mythique film de cape et d’épée avec Leonardo DiCaprio dans le rôle principal, continue de hanter les vieilles pierres de sa prison tandis que le musée murmure des dialogues d’un autre temps avec une collection d’archéologie sous-marine et terrestre. En face, l’île Saint-Honorat se veut plus secrète avec ses moines vignerons qui augmentent un peu plus l’attractivité des Îles de Lérins.
La ville, elle, se découvre autrement lorsqu’on enfourche un vélo. Loin des clichés, on longe le littoral avec des parcours envoûtants au bord de l’eau et on grimpe jusqu’aux hauteurs pour découvrir des panoramas saisissants, où la baie s’étale comme un rêve tranquille. Chaque virage dévoile un autre visage de Cannes : plus sauvage, plus sincère et jamais démuni de charme. Les palmiers se balancent, les façades colorées racontent des histoires muettes et les ruelles respirent un parfum de vacances hors du temps.
À la Malmaison, centre d’art contemporain international audacieux et moderne situé à même la Croisette, Jean-Michel Othoniel signe une exposition à couper le souffle. Poussière d’étoiles réunit 92 œuvres entre verre soufflé, inox poli et feuilles d’or. Le minimalisme sensuel de ses œuvres résonne avec la lumière cannoise, comme si chaque reflet racontait une histoire. Celle d’un éclat sans strass, mais bien réel.
Même le palais des Festivals, trop souvent réduit à son tapis rouge pour le cinéma, ouvre ses portes à d’autres arts. Du théâtre à la danse en passant par la musique, les goûts et les couleurs sont comblés. Une programmation riche, ancrée dans la vie locale, qui prouve que Cannes sait exister autrement, loin des flashs.

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