Les Bains Gardians
Un éden serein sous le soleil de Camargue
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Matthieu Salvaing
Là où la terre se fait sel et où le bleu de la mer embrasse celui du ciel, les Bains Gardians déploient leur promesse d’évasion. Loin des chemins balisés, le resort camarguais raconte un bonheur au goût de nature sauvage et d’authenticité sublimée.
Le décor a la douce irréalité d’une carte postale, dont les paysages témoignent de la beauté envoûtante d’une nature que l’on n’a pas cherché à dompter. Parmi les herbes hautes, les roseaux et les tamaris, l’on aperçoit des étangs et des sentiers de terre qui serpentent jusqu’à de grands mas et des cottages d’un blanc immaculé au toit en sagne. Des cabanes de gardians dans la plus pure tradition camarguaise, abritant des chambres dont le panorama rime avec vie plutôt qu’avec vue. Sur les terrasses, le soleil inonde de ses reflets les deux piscines bordées de cyprès et de pins parasols, tandis que des lézards se faufilent entre les transats. Il faut dire qu’ici, les voyageurs cohabitent avec les habitants des lieux, hérons et ragondins, flamants roses et poneys. Et surtout de sublimes chevaux Camargue, à la robe opaline. C’est toute la contradiction somptueuse des Bains Gardians que de laisser le monde à distance lointaine tout en s’ancrant aussi fort dans son réel. Authentique, à cœur battant, bercé par le vent et les oiseaux, par la chaleur et la vie foisonnante, rayonnante même.
De la Ville Lumière aux terres de Camargue
Difficile d’imaginer que cet écrin solaire et intime de 67 chambres s’inscrit dans le sillage de l’un des rendez-vous les plus emblématiques, aussi bien artistique que mondain, des nuits parisiennes. Pourtant, avant de concevoir le resort des Saintes-Maries-de-la-Mer, c’est bien à la transformation des Bains Douches que s’est dédiés son propriétaire, Jean-Pierre Marois, il y a une décennie. Puisant l’inspiration dans cette histoire unique, l’ancien producteur de cinéma a ainsi réinventé l’iconique club où se croisaient durant l’âge d’or Prince et Karl Lagerfeld, Jean-Michel Basquiat et les Rolling Stones, en somptueux hôtel 5 étoiles baptisé Les Bains. Et dont il a ensuite insufflé l’essence libre, luxueuse et avant-gardiste à son havre camarguais, dont le nom se fait aussi un hommage aux gardians, les éleveurs de chevaux et taureaux emblématiques de la région. Deux héritages distincts rassemblés sous une même bannière pour créer ce que Jean-Pierre Marois aime à définir comme une forme d’hédonisme éclairé, où la sérénité d’un spa peut croiser avec évidence l’ambiance festive de dj sets qui accompagnent les brunchs dominicaux et les soirées d’été et où l’empreinte typique rencontre avec charme les créations contemporaines d’artistes accueillis sur place en résidence.
Un havre traditionnel à la beauté atypique
Mais loin d’imposer une signature, c’est au contraire un retour aux sources que racontent avant tout les Bains Gardians. Aux sources de l’authenticité et à la genèse du beau. Par un travail d’orfèvre que l’on doit aux architectes d’intérieur Hauvette & Madani, ayant rendu au lieu son âme et son décor traditionnel, avec ses tomettes ocre, sa charpente appa-rente et ses murs enduits à la chaux, qui avaient été effacés par le précédent propriétaire. Une œuvre de patience aussi, ayant demandé dix-huit mois de chinage par une antiquaire d’Arles, pour dénicher les meubles rustiques et imprégnés de l’ambiance provençale, les céramiques locales et les chaises en paille, et y ajouter quelques ponctuations pop des sixties et seventies, notamment grâce à des fauteuils de velours et des imprimés damier.
Plus que tout, y résonne l’amour profond pour ce domaine de quatre hectares, classé site protégé et pour le Parc naturel régional de Camargue qui le borde. Cadre merveilleux de balades à cheval, de randonnées à vélo ou en calèche et de safaris entre la Méditerranée et les marais salants, sous le bleu infini du ciel. Au retour de promenade, après un passage par les écuries et les arènes pour une dernière caresse à leurs pensionnaires, le parfum des plats méditerranéens et généreux et la musique gitane nous entraînent vers le restaurant et son bar, en bord de piscine. Alors que la nuit tombe et que le mistral se lève, le temps semble s’être suspendu, dans un total dépaysement. Où comme la nature environnante, la sérénité ne rencontre aucune limite.

Abonnez-vous dès aujourd’hui pour recevoir quatre numéros par an à votre porte
Vous aimerez peut-être
Villa Bonnie – L’escapade knokkoise où il fait bon de savourer
À Duinbergen, à 400 m de la mer, la Villa Bonnie accueille ses hôtes dans un boutique-hôtel intime…
Le Saint Paul – L’art et la manière
Saint-Paul de Vence, écrin d’art et de lumière, abrite l’hôtel Le Saint Paul, Relais & Châteaux où…
Belle Plage – Un festival de plaisirs
Cannes révèle un autre visage, entre calme et art de vivre. L’Hôtel Belle Plage y offre un refuge…